Les stars d’Angkor !

Nous les avons snobés à plusieurs reprises, en passant devant eux sans daigner les regarder, mais il a bien fallu aller s’immerger pour de bon au sein des deux temples qui font la renommée du site, j’ai nommé : le Bayon au 1000 visages et Angkor Vat bien sûr !

Angkor Vat

Commençons par le plus célèbre, le symbole national, celui qui figure sur le drapeau du pays. Les cambodgiens sont fiers de ce qui est le plus impressionnant bâtiment du site d’Angkor. Au milieu de ses gigantesques douves en eau, ce temple « montagne », avec ses tours et ses galeries s’élève de façon très régulière et harmonieuse au-dessus de l’eau, malgré sa taille imposante.

Au pied de l’enceinte centrale, on remarque que les tours et les galeries prennent de la hauteur grâce au soubassement si typique de l’architecture angkorienne.

Ce temple hindou a été construit au début du XIIe siècle (avant la cité d’Angkor Thom). Il était dédié à Vishnou originellement puis a été transformé en temple bouddhiste jusqu’à aujourd’hui et est toujours considéré comme lieu de culte. Il est particulièrement bien conservé par rapport aux autres temples. Les spécialistes disent que d’une part, il n’a jamais été vraiment oublié, donc toujours un peu entretenu, et d’autre part, la présence des douves et de l’eau aussi importante aurait freiné la progression de la jungle, dont la végétation a pu être destructrice pour d’autres bâtiments (comme vous avez pu le voir dans le précédent post).

A l’intérieur de l’enceinte centrale, sur la dernière terrasse.

La renommée de ce bâtiment tient aussi aux bas-reliefs qui ornent les galeries sur plusieurs kilomètres de long ! Ces sculptures font d’Angkor Vat un bâtiment à la fois gigantesque et raffiné.

Les dévatas (protecteurs) qui portent le naga (serpent). Oh hisse !

Ce qui m’a frappée en observant les scènes représentées, c’est qu’aussitôt, un mélange de souvenirs s’est produit dans mon esprit. Ces sculptures m’ont rappelé simultanément les bas-reliefs de Persépolis, avec une vision verticale de l’espace, les personnages se montant les uns sur les autres, et les peintures orthodoxes des monastères des Météores, où l’enfer et le paradis sont dépeints comme les pires tortures face à la sérénité. Comme quoi, tout se recoupe. A plusieurs siècles d’écart, à plusieurs milliers de kilomètres, et sans la moindre communication, les hommes sont tous les mêmes : on a besoin de figurer le bien et le mal et de glorifier les puissants parmi les vivants…

Le Bayon

A la fin de la construction d’Angkor Vat, les Chams ont attaqué les Khmers. Jayavaraman VII triomphant est devenu le roi bâtisseur qu’on connait, et sa première œuvre a été d’ériger un nouveau temple d’état dans la nouvelle capitale : c’est le Bayon au sein d’Angkor Thom !

Ce temple est donc dédié à Bouddha dont Jayavaraman VII répand la doctrine dans son pays. (Du côté d’Angkor Vat, l’enceinte principale subit quelques modifications pour être adapté au nouveau culte). C’est un temple « montagne » (le dernier d’Angkor), avec plusieurs tours visages, contenu dans une petite enceinte de quelques centaines de mètres seulement et situé au milieu de la cité d’Angkor Thom.

Le socle du linga (phallus divin)

De loin, et avec les traces du temps, les sculptures ne sont pas très lisibles et nous avons l’impression de voir un gros tas de pierres. Mais lorsqu’on s’approche, les visages se réveillent et depuis l’intérieur, nous sommes entourés par ces géants à l’expression si sereine et calme. Nous avons eu la chance de visiter ce temple de bonne heure, avant l’invasion des cars et des haut-parleurs. Le calme et le silence sont nécessaires pour apprécier la grandeur de l’art développé pour la méditation et pour la doctrine de Bouddha.

Ici aussi, dans les galeries, nous pouvons admirer des bas-reliefs en grand nombre. Ils sont un peu différents de ceux d’Angkor Vat, parfois, ils semblent ne pas être terminés. Toutes ces scènes représentées sont parmi les seuls éléments que les historiens ont retrouvés pour avoir une idée du mode de vie des khmers.

Nous rencontrons aussi d’autres personnages comme les chiens lions ou les apsaras (dont nous vous reparlerons plus tard), tout cela faisant écho à la réalité d’aujourd’hui !

Une blondine qui se prend pour une danseuse

Et un gardien qui se prend pour un lion !

Et des enfants qui jouent, au milieu des ruines de leurs ancêtres

Alors, vous aussi vous commencez à tout mélanger ? Et ce n’est pas terminé !

Bonus !

Les photos c’est joli, mais un petit film pour vous situer l’ambiance de la visite de certains site, c’est pas mal aussi :

[youtube http://youtu.be/8PICKtZnato]