Les voyageurs attendent que leur train soit en boarding

Le train en Chine : toute une aventure !

Voilà une aventure dont on n’a pas l’habitude !

Tout commence lorsque le bureau des visas de Zhengzhou nous dit : »ah non, ici, vous n’aurez que 10 jours supplémentaires, il faut aller à Shanghai ». On prend le temps de la réflexion : nos visas expirent dans 4 jours, le renouvellement met une semaine à être fait, la dame en képi n’a pas l’air de vouloir négocier; BANCO, on va à Shanghai !

Oui, mais ce n’est pas si simple, et dans cette affaire, si nous n’avions pas eu nos anges gardiens, nous aurions été bien embêtés… Le premier ange, c’est David, notre ami franco-chinois disons-le (c’est qu’au bout de 6 ans dans le pays, il commence à savoir à quoi s’en tenir avec l’administration), qui nous fait l’interprète au bout du fil, et qui nous aide à y voir plus clair dans les démarches à faire et comment, et là. Bon, ce qu’il nous dit n’est pas rassurant, mais nous confirme qu’il n’y a pas à négocier avec l’administration, et renforce notre intention de tenter notre chance à Shanghai.

Ensuite, il y a Louis, qui, de Shanghai, nous dit : « mais bien sûr les copains, vous pouvez arriver demain matin, je vous accueille chez moi le temps qu’il faut et j’ai un plan pour obtenir les papiers nécessaires rapidement ! ». Nous voilà pour de bon rassurés ! Il faut dire qu’en arrivant trois semaines en avance et en prévenant la veille, c’est quand même formidable d’être accueillis aussi spontanément !

Voilà, nous sommes maintenant sûrs de pouvoir arriver à Shanghai dans de bonnes conditions, mais le chrono tourne, et il faut parcourir les 1000 bornes qui nous séparent de la ville le plus rapidement possible, alors que nous sommes juste à la fin de la semaine de congés nationaux…

C’est là que l’ange gardien apparaît à nouveau en la personne de Ping et de son fils. Ils sont chinois, inscrits sur une plateforme internet d’échanges entre cyclovoyeurs (Warmshower pour ceux qui voudraient accueillir des cyclo de passage près de chez eux !) et ils sont définitivement parmi les locaux les plus serviables que nous ayons rencontrés pendant le voyage ! Quand nous leur exposons notre soucis, ils prennent les choses en main, d’abord pour être sûrs des conditions de renouvellement de visas en contactant des amis d’amis d’amis haut placés, puis, en nous aidant à prendre un ticket de train, et ce n’est pas une mince affaire !

C’est assez inimaginable pour nous le train en Chine.

Déjà, il est impossible de prendre un train le soir même, et par téléphone, on nous dit qu’on peut acheter un ticket pour le surlendemain seulement. Quant à internet, il n’y a rien qui permet d’acheter un ticket. Nous ne comprenons pas la panique de Ping, et en bons français, on commence par se dire : « ils pourraient quand même installer une plateforme de réservation en ligne, avec la SNCF, c’est possible ! ». Mais nous avons vite compris l’ampleur de la chose en arrivant à la gare.

Et oui, à 22h00 passées, la seule solution pour obtenir des billets de train pour le lendemain est d’aller batailler à la gare directement. L’arrivée sur place annonce la couleur : sur le parvis de la gare, des centaines de personnes semblent installées depuis plusieurs heures dans l’attente de leur train et les dizaines de caisses pour prendre des billets sont envahies ! Mais notre hôte est malin et prend la file réservée aux soldats … car il n’y en a pas. Au bout de quelques minutes seulement, Ping accède au guichet. Nous l’observons négocier avec la vendeuse et plus cela dure, plus le stress monte pour nous qui ne sommes pas capables de comprendre ne serait-ce qu’un mot de leur conversation. Nous sommes soulagés quand Ping se retourne vers nous pour nous demander de l’argent, on sait qu’on aura des places ! Voilà nous avons deux billets roses « hard seat » pour le lendemain, à la grande surprise de notre hôte qui semble ravi d’avoir accompli avec succès sa mission pourtant difficile !

Il nous explique ensuite que nos vélos et bagages voyageront dans un autre train, et qu’il faudra les enregistrer avant le départ. C’est un peu comme l’avion le train par ici !

La gestion des masses en Chine est impressionnante, tout est toujours très bien organisé pour gérer le monde, parce que comme dit Ping : « le problème en Chine, c’est qu’il y a trop de monde partout » ! Ici par exemple notre hall d’embarquement (il y en a beaucoup d’autres, ce sont en quelque sorte des terminaux d’embarquement :

Les voyageurs attendent que leur train soit en boarding

Ici attendent les voyageurs des trois prochains trains annoncés dans ce terminal. Les autres sont dans d’autres terminaux, ou doivent rester dehors si leur train n’est pas encore affiché.

Cela permet d’éviter que les flux se croisent n’importe comment, comme en France par exemple : habile ! Et c’est là que nous nous sommes rendus compte qu’avec un tel trafic, le système de réservation à distance est quasiment impossible à mettre en place, et que la SNCF, avec ses trois TGV et ses 6 Corails, elle peut aller se rhabiller !

Après l’attente plutôt tranquille malgré le retard du train, il faut monter dans notre wagon. Nous avions choisi les places les moins chères par soucis d’économie et parce qu’on se disait que pour une nuit de voyage, ça allait aller. Mais en arrivant à nos places au bout d’une demie-heure de slalom entre des gens tout serrés alors que le wagon fait dix mètres de long, on comprend que ça va être un peu plus rude que prévu.

Voici une petite vidéo tournée dans le train, vous comprendrez pourquoi les vélos sont à part !

Le lendemain, nous avions beaucoup de démarches administratives à faire, et puis nous devions repasser à la gare chercher nos vélos et bagages… mais ceux-ci se sont perdus en route ! Ils arrivent le lendemain nous dit-on ! On a croisé les doigts assez fort et ça a été le cas !

Une réflexion sur « Le train en Chine : toute une aventure ! »

  1. Tinou

    Finalement les trains de la SNCF ce n’est pas si mal en effet. En Chine aussi ils font grèves les jours de départ en vacances? Parceque j’imagine la pagaille dans le hall….

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