Nous étions au courant d’une pratique un peu particulière des enfants de la région que nous traversons actuellement, mais cela fait bizarre quand on la subit vraiment…
Nous passions tranquillement dans un village quand des enfants nous surplombant à côté de la route ont commencé à nous viser avec des pierres. Celles-ci tombaient à côté de nous (heureusement que ce sont des buses pour viser) pendant que nous essayions, naïfs, de comprendre d’où elles venaient.
La deuxième fois, nous voyons au loin un groupe d’enfants, qui nous voit aussi. Trois d’entre eux se séparent du groupe pour aller se cacher derrière un pan de mur un peu plus loin. Lorsque nous les dépassons, quelques pierres nous frôlent. Je m’arrête et les regarde. Ils font comme si de rien n’était, comme si on n’était pas sûr que ce soit eux les sales garnements…
Le samedi après midi, la Turquie est pleine de groupes d’enfants ne savant plus quelles bêtises inventer… Un peu comme dans la guerre des boutons ! |
Pourquoi font-ils cela ? Est-ce un geste de violence anti-étrangers ? Est-ce la marque d’une haine quelconque ?
Je pense plutôt qu’il s’agit simplement d’une sorte de jeu, car outre ces quelques jeunes, nous sommes accueillis à bras ouverts par tout le reste de la population, avec une gentillesse sans égal.
Les cyclos sont une cible facile, car on ne se déplace pas très rapidement, et de plus ils savent très bien que peu d’entre nous vont s’arrêter et leur poser problème, ne parlant pas très bien la langue…
Pour contrer cette fâcheuse mouvance, nous avons établi un plan d’action en deux phases :
- préventivement, nous tentons de « désamorcer » les groupes d’enfants suspects en leur disant « Merhaba » (bonjour) de très loin et en leur faisant des grands coucous amicaux, pour qu’ils renoncent à nous attaquer.
- si c’est quand même le cas, ou que nous avons affaire à des tireurs embusqués, nous nous arrêtons et descendons des vélos pour les montrer du doigt et faire un mini-scandale afin qu’ils soient repérés par des adultes qui, eux, ne tolèrent pas du tout ce genre de comportement et peuvent leur faire passer l’envie de recommencer.
Une troisième possibilité serait de discuter du problème avec les personnes rencontrées, pour qu’elles soient attentives aux enfants quand des cyclos passent, mais c’est un peu difficile quand ce n’est pas un flagrant délit…
Appel donc à tous les cyclos passant au sud est de la Turquie, essayons d’entraver ce « jeu traditionnel » instauré dans cette région en ne restant pas passif !
Guilhem