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Nous sommes arrivés !

Il fallait bien que ça arrive un jour ! L’aventure mobile s’est terminée hier, avec notre arrivée devant le comité d’accueil qui nous attendait sur les quais de Seine.

Derniers tours de roues

On nous demande « alors, qu’est-ce que ça fait ? », et nous sommes bien embêtés, parce que pour de vrai, nous avons l’impression d’être partis deux semaines.

A première vue, rien n’a changé, ni vous, ni nous (« oh le petit chat… »). La Seine coule toujours sous les ponts parisiens, les parisiens sont toujours aussi lookés et de sortie aux premiers rayons de soleil, le soleil est toujours aussi capricieux et la météo reste le principal sujet de conversation avec la gastronomie, la gastronomie de France et d’ailleurs nous ravit toujours autant, même si on ne trouve rien de tel qu’un bon plat de pâtes pour garder la forme et la forme prend toujours beaucoup plus de place que le fond. Au fond, nous sommes rentrés à la maison, comme si on ne l’avait pas quittée si longtemps !

Oui, mais les gens ! Ben oui, pour ça, nous sommes encore plus heureux. Nous pouvons croiser le regard des gens auxquels nous avons pensé pendant tout le voyage, ce regard qui en dit tellement plus qu’un mail ou qu’un post de blog. Nous pouvons serrer des paluches, embrasser, rire, méditer, réfléchir, ne rien dire et tout comprendre.

Le voyage est un régénérateur de sens. S’il inhibe peut-être les expressions des émotions, il exacerbe sûrement la sensibilité. Alors non, pas de larmes d’émotions à l’arrivée, pas non plus de « we did it !« , ni de « c’est fini ! ». Nous continuons notre chemin, nous sommes sereins, nous sommes partis sans objectifs définis et nous en avons atteints beaucoup plus !

Peut-être que nous n’avons pas encore atterri. Nous espérons juste rester capables d’être détachés de certaines réalités encombrantes de la vie comme : la CAF, la CPAM, le RSA, l’IR, le RER et autres acronymes (je n’ai pas très bien révisé, alors il en manque…) et planer toujours un peu !

Les vélos vont passer en chômage technique, on en profitera pour faire une vraie maintenance pour une fois…

Et pour ceux qui voudraient prendre l’air avec nous dans un avenir proche, nous serons en Alsace sous peu ! L’invitation est lancée !

Bilan provisoire des types d’hospitalité rencontrés !

Attention, article long et peut être un peu moins facile à lire que les autres ! Prévoir un peu de temps pour arriver au bout…
Deux mois que nous sommes partis… déjà ou seulement ? Nous avons l’impression d’avoir traversé le monde, alors que nous ne sommes encore qu’en Europe !
L’unité des pays de l’Europe est une grande question des médias en ce moment, avec la crise en cours et celle qui se prépare. Le peu de pays Européens traversé semble assez homogène (toute proportion gardée) du point de vue du mode de vie, si on le compare à l’Albanie par exemple. Il est cependant un point qui diffère pas mal d’un pays à l’autre, c’est le type d’hospitalité que l’on y rencontre.
De notre point de vue terre à terre, loin de toute analyse ethnologique ou historique des nations traversées, voici un petit bilan de ce que nous avons pu observer. Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas généraliser tous les faits à la population entière, mais nous faisons avec ce que nous avons !

Tout d’abord, voici la méthode générale que nous suivons pour trouver où dormir :


Avant que la nuit tombe, nous nous mettons en quête d’une maison possédant un jardin pour y demander une petite place pour notre tente. Nous ne visons pas de maison particulière, toute maison est éligible ! Nous avons remarqué qu’il est plus facile tout de même de demander lorsque les propriétaires sont dehors et nous voient arriver, au moins nous voyons si nous ne dérangeons pas les gens au milieu de quelque chose ! Si personne ne se trouve dehors, nous sonnons à la porte ou à l’interphone pour faire notre petit speech.

Commençons par la France, notre pays natal, où nous avons passé vingt jours. C’était en quelque sorte la mise en jambe du voyage, la préparation en douceur à ce qui nous attendrait. Nous y avons été globalement bien, voire très bien accueillis, ce qui nous a permis de faire des rencontres très enrichissantes. Nous savons que beaucoup de nos hôtes d’un soir suivent encore nos aventures sur le blog, et nous sommes encore en correspondance avec certains. Vous qui lisez ces lignes, si vous nous avez accueillis, merci encore mille fois, et vous vous reconnaîtrez sans doute dans les descriptions suivantes !

En France, pas de problème linguistique pour expliquer notre voyage, nous avons tout le vocabulaire nécessaire pour répondre aux interrogations que soulève un voyage de ce genre. La plupart du temps, nous avons vu une réserve lorsque nous formulions notre demande : la pratique d’un inconnu plantant sa tente dans son jardin n’est pas répandue, et c’est sans doute la première fois que quelqu’un leur demande cela. Il y a donc, après la demande explicite, un temps plus ou moins long (1 à 10 secondes) de réflexion de l’hôte potentiel. Ce moment est relativement court mais parait durer une éternité, car dans ce blanc s’installe une gêne chez nous, qui attendons bêtement, et chez l’hôte potentiel, qui pèse inconsciemment le pour et le contre grâce à des calculs savants dont le cerveau a le secret. Parfois, nous avons le droit directement à un « pas de problème, venez voir où vous voulez vous installer ! ». Cette spontanéité a toutefois été assez rare, car le plus souvent, on nous a demandé encore un peu plus de précisions avant d’avoir une réponse. Une différence que l’on a observé en France est la vitesse avec laquelle cette confiance de l’hôte s’obtenait. De la confiance aveugle dès le début à celle obtenue après la nuit, qui porte conseil, en passant par la confiance acquise graduellement, nous avons vu de nombreux cas ! Cela ne préfigure pour autant nullement de l’accueil offert par la suite, car une fois cette confiance acquise, nous devenons autre chose que des étrangers et sommes reçus très chaleureusement, dîner, petit dej et même lit parfois !
En moyenne, nous avons en France demandé à environ trois maisons avant de trouver notre bonheur. Les refus n’étaient pas légion, souvent les maisons étaient tout simplement vides. Parmi les refus, et certains début d’accueil aussi, nous avons senti de la méfiance. La peur de l’autre est perceptible, nous avons eu plusieurs fois des réflexions du type « vous n’êtes pas du genre à nous trancher la gorge pendant la nuit, hein ? ». Nous nous demandons comment les gens peuvent avoir ce genre de pensée dans des petits villages de campagne… Les infos de TF1 à propos des [méchants] jeunes de banlieue ? Les mauvaises séries B ?
En tout cas, l’expression du refus était plutôt cordiale, du genre « ce n’est pas possible car la grand mère patati patata », « désolé mais ce n’est pas chez moi », et ainsi de suite. Les français sont doués pour les excuses, au contraire des italiens comme nous le verrons !

Enfin, ne dramatisons pas, nous ne pouvons vraiment pas nous plaindre de l’accueil reçu dans notre cher pays, au point que je me disais à un moment donné : « on vante l’hospitalité Turque, mais la française est déjà pas mal ! ». Reste à voir si cela reste vrai si ce ne sont pas des français qui demandent l’hospitalité, ou si ils n’ont pas des têtes d’ange comme nous ;-).

L’Italie a été une autre paire de manches : déjà, l’explication du pourquoi et du comment de notre voyage était un peu plus dure, malgré l’italien presque parfait d’Eglantine ! De plus, les maisons italiennes sont souvent clôturées avec de grosses grilles, et un interphone, comme en France dans les immeubles. Nous avons déjà tous entendu un sketch avec un interphone qui ne fonctionne pas bien, alors imaginez nous à baragouiner en Italien à des personnes peu réceptives… Les italiens sont en effet peu portés sur l’hospitalité, et nous avons subi les refus les plus étonnants. Certaines personnes, en entendant l’objet de notre demande, marmonnent seulement un « non » dans leur barbe tout en se retournant pour rentrer chez eux et nous fermer la porte au nez… A l’interphone, même schéma, sauf qu’il leur suffit de raccrocher le combiné… Toutes les personnes n’ont pas été si peu ouvertes. La stratégie de certains autres consistait à chercher ailleurs où nous pourrions dormir : camping à 20km, parc municipal, bord de la route, terrain de foot, on a eu le droit à pas mal de choses… sauf  leur jardin, ce qui était quand même plus simple, mais non ! On restait avec eux, cherchant d’hypothétiques solutions pendant de longues minutes, ce qui diminuait nos chances de trouver un autre abri avant la nuit. Ensuite, après une avalanche de refus, nous finissions parfois par nous abriter dans un endroit isolé (champ ou bout de plage) dans la nuit noire…
Les critères pour sélectionner les maisons ont donc été revus, pour être plus restrictifs : de la préférence aux portails déjà ouverts en France, il faut ici viser les maisons loin de toute ville et sans portail du tout… Cela évite par la même occasion qu’un chien garde la maison, comme souvent. Nous avons ainsi pu trouver des gens très sympa, nous proposant par exemple une petite cabane de jardin et nous y apportant lumière et dessert, ou encore quelques fruits. La différence de mentalité entre agglomération (nous n’essayions pas au cœur même des villes, les maisons n’ayant pas de jardin) et campagne est notable : est-ce justifié par des raisons réelles (vols, violences, insécurité dans les quartiers résidentiels), ou est-ce seulement un état d’esprit un peu renfermé qui se construit dans ces quartiers ? Nous ne savons et saurons probablement pas…
Pour résumer, en Italie il est possible de trouver des jardins ou planter sa tente, mais il faut bien choisir l’environnement des maisons pour éviter d’essuyer assez de refus pour maudire les italiens sur sept générations !

Viennent ensuite les Croates. Là, nous ne pouvons pas vraiment faire de comparaison avec les pays précédents, car en passant presque exclusivement sur une côte ultra-touristique bardée de « Zimmer » et autres « Apartmenti », avec des maisons sans jardin, la montagne tombant le plus souvent directement dans la mer, notre démarche a dû par conséquent évoluer. Enfin, nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour peaufiner une technique valable, nous improvisions chaque soir… Le premier soir par exemple, nous nous arrêtons pour acheter du pain pour les dîner/petit dej quand on nous accoste en français. Au fil de la discussion, nous disons que nous cherchons un endroit où planter notre tente, n’importe où. Résultat, nous finissons dans le même immeuble que nos hôtes, avec un appartement avec chambre et douche pour nous tout seuls ! Cela à posé les bases d’une nouvelle méthode : le recours à la solidarité nationale ! Nos hôtes avaient en effet travaillé longtemps en France avant de revenir à leur pays natal pour la retraite. Les autres nuits sur la côte, que ce soit en Croatie ou au Monténégro, ont donc été partagées entre camping sauvage et invitations par des compatriotes (terme qui regroupe dans ce cas n’importe quelle personne ayant plus de points communs avec nous que la majorité de la population du pays).

Ensuite, l’Albanie. Ce point a déjà fait l’objet d’un article entier, alors je vais faire court. Dans ce pays, pas de problème de proximité de camping, ou de surabondance de possibilité de logement : nous n’avons croisé qu’un nombre très restreint d’hôtels, et ce seulement dans la partie proche de la Grèce. Ailleurs, rien, nada, être un touriste n’est tout simplement pas prévu (enfin y-a-t-il des choses prévues d’ailleurs ? C’est un autre sujet). Nous avons donc appliqué plus ou moins notre méthode de France et d’Italie, mais en langue des signes cette fois. Pas facile, surtout quand pour la personne en face il s’agit de la première fois qu’un étranger tente de lui parler… Cela a donné des scènes cocasses, se soldant par un repli stratégique de notre part, voyant que nous n’arriverions pas à nous faire comprendre. La première nuit, après une tentative infructueuse, nous avons cherché de nouveaux critères pouvant faciliter la démarche. En voyant une parabole sur une des maisons, c’est le déclic : « Avec un peu de chance, ils ont une parabole pour capter des chaînes d’autres pays, et donc ils doivent parler une autre langue, bingo ! ». Nous avons donc tenté la maison en question : pas de chance, pas d’autres langues parlées ni par la mère ni par le père. Nous parvenons tout de même à nous faire comprendre : nos mimes ont été efficaces ! Cependant, ils ne veulent pas que nous plantions la tente : ce n’est semble-t-il pas une pratique répandue en Albanie, le père rigole, sans doute en nous imaginant comme des cons dehors sous la tente avec le froid qu’il fait. Nous ne savons pas quoi faire à ce moment là. Cela semble être un refus, mais un refus en rigolant. C’est bien la première fois que ça nous arrive !
En fait, ce n’était pas un refus, mais nous ne comprenions pas à notre tour ce qu’ils nous expliquaient : que nous étions leurs invités et que nous dormirions chez eux, après avoir bien sûr regardé la télé (TV5 Monde, Question pour un champion !) et partagé un dîné !
Le même schéma s’est reproduit chaque soir à quelques différences près. Une fois, après avoir défini d’un endroit ou planter la tente avec un homme, nous commencions à la planter comme prévu, quand nous entendons la femme passer un savon à son mari, pour venir ensuite nous chercher pour que nous entrions chez eux… Une autre fois, la maison était tellement petite (deux petites pièces dont une seule chauffée pour une famille de quatre personnes) qu’après le repas, une fois seulement la nuit bien tombée, nous avons installé la tente sous la maison. Les autres fois, nous dormions dans une des pièces libres (et sans chauffage bien sûr) de la maison.
Les points compliqués en Albanie étaient d’expliquer notre demande tout d’abord, et ensuite d’attendre la réponse du seul maître à bord, le père de famille. Sans lui, pas de réponse possible (même si on sait qu’elle sera de toute façon positive !).
La mentalité est assez incroyable, et cela tient sûrement du fait que nous soyons étrangers dans un pays qui a été hermétiquement fermé pendant cinquante ans jusqu’à 1990… Quelle serait leur réponse pour un couple albanais commençant un voyage, comme ce fut le cas pour nous en France ? Lui réserveraient-il un si bon accueil ? Jusqu’où va l’hospitalité albanaise ? Encore un point qu’il est difficile d’éclaircir.
En tout cas, pour nous, cela a été une expérience fabuleuse : voir quelqu’un s’approcher vers vous, vous serrer la main et vous inviter chez lui avant même d’entendre une quelconque demande n’est pas courant. En France, il faut d’abord demander l’hospitalité avant de la recevoir, cela nous paraît logique. Dans d’autres pays, l’hospitalité vient en premier : c’est une autre logique !

En parlant de logique, nous en avons vu une encore différente en Grèce. Sortant d’Albanie, nous savions que cela allait être à nouveau un peu plus difficile de trouver un endroit ou dormir. Nous avons appliqué les critères définis précédemment : maison avec jardin, plutôt dans la campagne, sans chien, et de préférence avec une personne dehors nous voyant arriver. En Grèce non plus, nous ne partageons souvent aucune langue commune, mais nous sommes devenus à présent experts pour mimer ! Le premier soir, après une première série de refus, nous demandons à des gens qui nous comprennent assez vite. Ils nous proposent d’aller plus loin, sans doute un camping, puis voyant que nous ne voulions pas, nous proposent le terrain vague devant les maisons, qui grouille de chiens errants. Eglantine parvient à mimer un chien méchant nous mordant, ce qui fait rire les gens, qui nous proposent finalement, presque à contre cœur, d’aller dans le jardin d’une maison vide qui leur appartient. Sauvés ! On a eu un peu l’impression de leur forcer la main tout de même. Cela étant, une fois ce « blocage » (nous y reviendrons) dépassé, nous avons le droit à un panini chacun, puis à une invitation à dîner, avec tomates, œufs, feta, pain etc.
Sans l’analyser au premier abord, nous avons dès le premier soir trouvé les caractéristiques de l’hospitalité grecque. Après quelques jours passés dans le pays, nous pensons avoir compris comment cela se passe :
Les grecs sont hospitaliers, pas de problème : des sourires généreux, des gens sympathiques, qui nous proposent toutes sortes de choses à manger en pleine rue. Même des policiers, qui barraient la route que l’on devait emprunter sous peine de faire un détour de deux jours, nous ont donné des châtaignes grillées pour nous consoler… On ne risque pas de mourir de faim lorsque l’on voyage en Grèce ! Pour le logement c’est autre chose. Il y a vraiment un blocage psychologique. Une fois, discutant avec une prof de français très sympa qui nous a fait signe dans la rue, nous lui expliquons que pour dormir, nous avions l’habitude d’aller dans le jardin de gens pour planter la tente, et qu’à ce moment précis nous cherchions où dormir. C’était un tout petit peu plus fin que ça mais pas tellement. Nous nous trouvions juste devant sa maison, disposant d’un grand jardin. Elle réfléchit, ne trouvant pas où nous pourrions dormir… Il y avait bien le camping à 2km, mais il était fermé. Elle n’a pas pu imaginer une seconde qu’elle pourrait nous proposer son jardin, à 2 mètres de nous, comme nous le lui avons si subtilement glissé. A cet instant précis, nous avons compris que les refus que nous essuyions depuis notre arrivée en Grèce n’étaient pas de la méchanceté ou autre, mais qu’une barrière culturelle ou autre empêchait tout simplement les grecs de nous accepter dans leur jardin… Reste à savoir, encore une fois, l’origine de ce phénomène…
Cela étant, nous gagnons désormais du temps sans perdre de moral : nous ne demandons plus aux maisons directement, sachant que c’est absolument inutile. Nous avons trouvé des « filières » de contournement ! (hors du camping sauvage bien sûr, quand on est au milieu de rien)
La technique du compatriote a bien fonctionné une fois, mais on ne peut pas sereinement s’appuyer dessus tous les soirs, les compatriotes ne courant pas les rues à cette période ;-).
Conseillé et pratiqué une fois comme solution de contournement, les abords d’une Église sont pratiques, d’autant plus que la deuxième fois nous nous sommes fait proposer une petite pièce, ainsi que le traditionnel petit truc à manger.
Nous avons découvert depuis peu une dernière filière : les campings fermés (tous les campings étant fermés, ce n’est pas le choix qui manque) ! En effet, les propriétaires habitant souvent dans le camping lui-même, nous allons leur demander comme nous le faisions pour une maison classique en France. Ayant l’habitude d’avoir des tentes dans leur « jardin », le blocage est dépassé, et nous pouvons nous installer tranquilles et gratuitement ! Le premier nous a même rallumé l’eau chaude pour nous, sympa !
Il nous reste quelques jours en Grèce pour peaufiner nos observations, et ensuite ce sera au tour de la Turquie ! La barre est haute pour cette dernière, l’hospitalité y est tant louée de toute part. L’image qu’on a est donc peut-être un peu surfaite : attention à la déception !

Pour finir, voici une petite anecdote de ce qui nous est arrivé, et qui souligne de manière concrète le décalage de mentalité entre les pays que l’on a traversé :
Il était une fois, un petit village [gaulois] grec écarté de la mer, que nous avions quitté pour augmenter nos chances de réussite (c’était avant de comprendre qu’obtenir une place pour la tente n’était tout simplement pas possible). Après un certain nombre de refus, nous nous retrouvons à discuter avec une femme, grecque, son mari, l’air sympatique, nous regardant depuis leur maison. Nous mimons, et sans doute a-t-elle compris (sans le montrer) ce que nous voulions. Elle commence à nous chercher des solutions de contournement, hôtel, etc. Une voiture passe, qu’elle arrête. Les passagers sont des travailleurs, et l’un d’eux parle italien. Il traduit un peu ce que dit la femme, que ce n’est pas possible, etc. On le sent gêné. Il discute avec elle, et nous attendons car nous ne comprenons pas ce qu’il se passe. Des blancs troublants nous font tous nous regarder. Finalement, il nous dit qu’il nous invite dans son hôtel, gratuitement, et qu’il faut l’attendre 20 minutes avant qu’il revienne nous chercher. Malgré la surprise, nous acceptons bien sûr sans broncher ! En attendant, le femme nous invite chez elle au chaud pour boire et manger un truc : pour ça, pas de problème ! Nous avons droit à un café et une petite assiette de lasagnes. Hospitalité de bouche !
Le travailleur (Arturo, de son vrai nom) revient en voiture, et nous le suivons. Quatre kilomètres plus loin, tout près de la mer, nous arrivons. Une petite cour, sept petites maisons (ou pièces) d’environ 15m² tout autour. Il nous en ouvre une, et nous mettons affaires et vélos dedans. Nous nous disons que ce sont des pièces à louer pendant la haute saison, sortes de bungalow hors camping, dont il est le gérant. Lorsqu’il nous invite chez lui, une des maisons, nous comprenons qu’il n’est pas le gérant, mais un des locataires à l’année. La pièce est chauffée par un petit Godin, le mobilier succinct : lit, banquette, toute petite table ronde, fauteuil de bureau (de recup’), meuble à vêtements, petit meuble genre secrétaire et télé. Ah, et une mini chaîne hifi, du genre celle que l’on gagne chez nous avec un abonnement à un journal, qui trône au centre, sur le secrétaire. On pourrait dire « C’est sobre, épuré », mais on sent surtout une extrême pauvreté. Un couple et trois enfant dans un si petit espace ? Un placard pour cinq ? En discutant autour d’un verre, on comprend enfin, et cela nous fait un choc : Arturo, ainsi que sa famille, est albanais. Nous avons été invités pour dîner et dormir chez des immigrés albanais en Grèce, alors que nous subissions un refus supplémentaire de grecs bien installés… WTF ?

Après réflexion, nous avons bien compris ce qui se passait dans la tête de l’albanais quand la femme grecque lui expliquait qu’elle ne pouvait nous accueillir (hum). Alors que les grecs ont un blocage pour accueillir quelqu’un à dormir, les albanais ne peuvent quand à eux laisser quelqu’un sans logement.

Nous espérons de tout cœur que nous n’avons pas posé le moindre problème à cette famille albanaise qui a, sans en avoir le droit à priori, ouvert une des pièces alors non occupée pour que nous puissions y dormir une nuit.

Cette situation a été très marquante pour nous. Nous, français aisés partant en vacances prolongées, face à cette famille qui n’a rien, dans un pays qui n’est pas le sien et qui lui laisse juste un peu plus de chance que l’Albanie elle-même…
« Sortez un peu, cela existe partout, jusque devant chez vous en France » pensent peut-être certains d’entre vous nous lisant. Certes oui, et on imagine facilement des situations similaires en voyant des gens dans la rue ou lors d’une émission. Mais vivre ce double décalage, entre nous et eux d’une part, et eux et la femme grecque d’autre part, est assez incroyable, dans le sens strict du terme.
Enfin voilà, fin de l’anecdote, et fin de l’article !

N’hésitez pas à nous laisser des messages ci-dessous !

Guilhem

Mais oui, mais oui, la France c’est fini !

Ode à la France.

Quand elle veut, la France est vraiment accueillante,
Vous avez vu les photos sous le soleil
Des paysages traversés, jamais pareils,
Et même la pluie n’a pas été si méchante !

On se passerait bien de certains éléments,
Supporter les naturels et chasser l’artificiel.
Les montagnes à pic contre les poteaux électriques,
Et même le vent contre, en échange des éoliennes !

Cependant, on a roulé, le casque bien au vent,
En appréciant vallées, montagnes, mer et ciel,
Qui chaque jour nous ont offert des contrastes magnifiques.
La France, finalement, nous ne la connaissions qu’à peine.

Quant aux français, avec leurs spécificités régionales,
Ont toujours su faire preuve d’une grande générosité.
Elle est encore bien réelle, cette légendaire hospitalité,
Alors nous saluons nos hôtes, leur rencontre fût un régal !

Nous avons passé le tunnel du Mont Blanc avec nos vélos !

En direct de l’Italie, voici le résumé de nos dernières aventures, depuis la débâcle du col du petit st Bernard !

Avant de commencer, une petite illustration allant avec le titre. (photo non contractuelle)

Nous vous avions laissé au Mac-Donald de Megève, plein de désespoir devant le temps qui ne nous laissait aucun répit. A la fin de notre séance film, bien tranquilles sur notre table de 6, nous nous sommes résignés à acheter tout de même un petit menu pour justifier notre sitting de quatre heures dans l’établissement : le Big Mac était à la hauteur de mes attentes, tout affaissé et pas cuit, mais par contre Eglantine était un peu déçue de son Cheeseburger, qu’elle attendait un peu plus gros…
Enfin bon, ce ‘repas’ dans le ventre, nous avons pris notre courage à deux mains pour partir malgré la pluie qui continuait à tomber. En quittant Megève, nous sommes sortis du nuage (et de sa pluie) dans lequel nous nous trouvions pour arriver dans une sorte d’espace inter nuage, où nous voyions seulement les montagnes à notre hauteur, mais rien au dessus ni en dessous. Une photo sera plus parlante :

La descente a continué, car pour aller vers Chamonix il faut déjà descendre tout en bas avant de remonter (on est quand même dans les Alpes !). La remontée fut longue et pénible, agrémentée de regonflages et de poses de rustines sur le vélo d’Eglantine…
Malgré la difficulté de cette montée, nous sommes passés par de très jolis villages et des petites routes bien sympathiques.

Nous ne sommes pas allés jusqu’à Chamonix finalement, car le tunnel se trouvant avant la ville, c’est mieux de s’arrêter avant (et puis surtout on était juste trop crevés pour continuer, puis il commençait à se faire tard, donc voilà…). On a sonné a quelques maisons dans la station « Les Houches » pour finalement tomber chez une dame très gentille qui nous a accueilli dans les combles de son chalet.

Mais tout ça ne vous éclaire pas sur ce que vous attendez tous… comment avons-nous fait pour passer le tunnel du Mont Blanc avec nos vélos ?

Nous avions prévu de faire du camion-stop, comptant sur le charme d’Eglantine pour amadouer de gentils camionneurs, et charger nos vélos dans leur remorque pour passer tranquillement le tunnel… ce qui nous aurait pris pas mal de temps, surtout vu le faible trafic du tunnel ce jour là. Heureusement nous n’avons pas eu à tenter l’aventure.
Mais comment alors ?

Et bien figurez-vous que, profitant d’un moment d’inattention des policiers, douaniers et employés du tunnel, nous avons réussi à glisser nos vélos dans une bouche d’aération du tunnel de secours, puis, esquivant les caméras de surveillance… Bon d’accord, ca ne s’est pas vraiment passé, comme ça, mais on peut garder l’idée pour l’adaptation à Hollywood de notre périple non ?

Et bien par une chance inouïe, Martine, chez qui nous étions logés aux Houches (faire la liaison malgré le h pour ne pas passer pour un touriste, ndlr) nous a proposé de nous accompagner en voiture (vive la Renault Espace !) de l’autre côté ! Nous n’avons pu refuser un plan de sauvetage si généreux, et c’est donc sans difficulté aucune que nous avons fini par traverser les Alpes ! (et cette fois, même si cela peut paraître un peu too much dans un scénario par exemple, c’est véridique ! Martine merci encore pour ce coup de pouce !)

PS : Pour la petite histoire, en passant devant la route qui menait au col du petit St Bernard côté Italien, celui-ci était indiqué ‘Ouvert‘ (argh) ! Nous aurions donc pu monter à La Rosière, ou nous avions une étape prévue, attendre un ou deux jours que le temps se dégage puis passer tranquillement, comme nos hôtes d’Albertville nous l’avaient conseillé. Des conseils avisés, mais dont le pessimisme des habitués du bar « Le Terminus » (c’était prédestiné) de Moûtiers a eu raison.
Enfin bon, l’essentiel était de traverser, et c’est chose faite, puis cela nous a permis de faire des rencontres très agréables !

Voici donc pour la traversée des Alpes, nous relaterons les nouvelles aventures des cyclorêveurs en Italie dans d’autres posts !

A bientôt !

Le col du Petit Saint Bernard

Nous allons vous raconter la formidable épopée des Cyclorêveurs à travers les Alpes !

Ça commence comme ça : les Cyclorêveurs ont tout prévu, ils partent mi-septembre, prévoient de passer le col du Petit Saint-Bernard – avec même une super étape à la Rosière grâce à Lou², début octobre, soit, largement avant les premières grosses neiges.


Nous, Guilhem et Eglantine, parcourons la France en temps et en heure (trop forts) !
Arrivés à Albertville sous une pluie incessante, le col du Petit Saint-Bernard, et tous ses copains, ferment sous notre nez.
C’est encore tôt dans la saison, les « Albertvillageois » chez qui nous avons débarqués en plein week-end pensent bien que les cols vont réouvrir sous peu, et nous avons envie de les croire.
Nous arrivons donc à Moutiers le dimanche, cette ville – base de beaucoup de stations de ski est bien triste un dimanche pluvieux d’octobre. Et surtout, les Moumoutes (habitants de Moutiers bien-sûr !), sont convaincus eux, que les cols ne vont pas réouvrir de si tôt, d’ici Avril peut-être. Alors, nous pensons bien au chalet qui nous attend là-haut, on se dit que ce serait chouette d’accueillir la famille Tchegun chez eux pendant la saison, mais ça ne va pas nous faire beaucoup avancer…
Nous envisageons différentes solutions : taxi, train, traîneau, camion (pouet! pouet !), et dans un premier temps, nous faisons demi tour et retournons péniblement vers Albertville.

Et voilà, c’est au Mc Do, et grâce au wi-fi, que nous nous décidons à bifurquer vers le tunnel du Mont-Blanc pour faire du camion-stop !
Là, maintenant, nous sommes à Megève, il pleut, il ne fait pas chaud, le Mc Do ouvre dans une heure et nous savons déjà que leur machine à café ne fonctionne pas. Tant pis, il paraît que ça devrait se dégager cet après-midi, nous devrions pouvoir aller jusqu’à Chamonix, tant pis pour la vue sur le Mont-Blanc.

To be continued !

Le Voyage en Images – Du 22 septembre au 28 septembre

Tadam !

Voici le retour du voyage en image, avec certes un peu de retard… que l’on va essayer de rattraper !
Nous revoici donc le 22 septembre, dans une contrée lointaine…

Voici une série de photos prises dans une exposition en plein air qui se trouvait pile poil sur notre chemin (que demande le peuple ?) :

La simplicité de  la sculpture est rendue possible par les formes très travaillée du peu d’éléments qui la composent 



Comment faire plus expressif avec un embrayage et une culasse ?



Bomberman se met à faire le ménage ?

Toute la puissance se retrouve dans le mouvement figé de la bête !
Ces créatures impressionnantes et assez réalistes (avec un peu d’imagination 😉 ont été conçues par un ancien ouvrier virtuose du fer à souder. Les matériaux utilisés sont d’origines diverses (automobile, agricole, mobilier urbain etc.), et tout est récupéré dans les déchets de la société. L’oeuvre de cet artiste est une critique de la société, grande consomatrice et productrice de déchets difficilement renouvelable, alors comme on est d’accord on fait passer le message !



Nouvelle région, fini les collines à gravir, place aux marais ! Les canaux omniprésents pertmettent de faire l’économie de clôtures pour les animaux !






Très belle et sauvage, elle zig-zag dans toute la région, je parle bien sûr du premir plan de la photo, mais c’est valable aussi pour la Vienne !