En traversant le Shanxi, nous arrivons, à peu près au centre de la province, à Pingyao. Nous avions décidé de faire un petit crochet pour visiter la ville, qui valait le coup d’après les guides touristiques, mais nous ne nous attendions pas à ça !
Aujourd’hui : ville touristique
L’arrivée dans la ville nous annonce la couleur : face aux remparts, imposants, se trouve le « ticket office » international, avec traductions et tout (wahou !), qui indique que pour entrer dans la ville il faut un ticket, et que celui-ci est valable trois jours seulement. Ce qui ne nous arrange pas, car nous avions prévu de rester quatre jours : nous entrons donc tout de même dans les fortifications, sans le fameux sésame, pour trouver l’hôtel dans lequel nous avions réservé, situé au centre même de l’ancienne ville. Le système de ticket pour la ville est intéressant, et montre un peu le fonctionnement de la Chine quant à la gestion des masses : devant le nombre potentiellement gigantesque de visiteurs qui peuvent visiter la ville, l’administration a mis en place ce billet qui régule la durée de passage des touristes : habile ! De plus, ce billet donne accès à une vingtaine (!) de monuments dans la ville, qu’il n’est possible de visiter qu’une fois (il est poinçonné au bon endroit à chaque fois !).
Le lendemain, nous achetons le fameux billet, puis nous préparons un plan d’attaque pour savoir par où commencer. Nous le ferons assez simple, en visitant tout simplement ce qui se propose à nous lors de nos balades dans la ville.
Avant : ville commerçante. Un peu d’histoire
La ville est classée patrimoine mondial de l’UNESCO du fait qu’elle est exceptionnellement bien conservée, et qu’elle porte en elle toutes les caractéristiques architecturales importantes des périodes allant du XIVe siècle au XXe siècle, correspondant aux dynasties Ming et Qing.
Fondée initialement au premier millénaire avant JC, c’est en 1370 que la ville prend vraiment son essor. De nouvelles fortifications, beaucoup plus imposantes, sont construites, et restent
inchangées depuis. Les remparts font six kilomètres de long, avec six portes fortifiées et 72 bastions. L’intérieur de la ville subit lui-aussi une réorganisation massive. Les rues sont organisées très symétriquement, avec des axes Nord-Sud/Est-Ouest. Ce qui peut paraître artificiel et/ou moderne dans notre culture est une base en Chine, depuis de nombreux siècles !
Au XVIe siècle, Pingyao devient commercialement une ville de première importance dans le nord de la Chine. Elle gardera ce statut jusqu’à la fin des dynasties.
Les monuments
La ville est elle-même un musée, car la plupart de ses rues, maisons etc. sont anciennes ou rénovées en conservant l’esprit ancien. Certaines parties font vraiment « neuves », et nous, occidentaux, ne sommes pas habitués à cela (quelque-chose de vieux est soit en ruine, soit doit avoir l’air vieux). Les méthodes de reconstruction sont traditionnelles comme nous avons pu le voir : le classement à l’UNESCO ne doit pas y être pour rien !
Temple de Confucius
Datant originellement de la dynastie des Tang, aux environs des années 627-649 , ce temple d’abord modeste a été agrandi et a pris la forme qu’on lui connait au XIIe siècle. Cela en fait le plus ancien temple confucianiste de Chine. Il se compose aujourd’hui de 84 bâtiments, dont le grand hall central et imposant, aussi appelé Palais de Dacheng. Il a servi pendant très longtemps d’école de la ville, avant d’être transformé pour accueillir le public à la suite du classement à l’UNESCO de la ville en 1997. Il ouvre ses portes au public en 2004, et certaines parties sont encore en reconstruction.
Maisons des seigneurs
Construits par des familles très riches, ces ensembles formés de plusieurs dizaines de maisons, servaient au seigneurs pour y vivre et s’occuper des affaires de la ville : récolter les impôts, torturer ceux qui ne payent pas assez, mais aussi recevoir les invités et vivre aussi tout simplement (enfin pas si simplement semble-t-il…).
Les bâtiments sont groupés autour de diverses cours, ayant chacune une affectation précise. Ici, pas de couloirs ou pièces sombres : les pièces, souvent trois par bâtiment, donnent toutes sur une cours. On y rentre par la pièce du milieu, le salon, qui donne accès aux deux pièces de côté, souvent chambre et bureau, ou juste des bureaux.
Le temple taoïste Qingxuguan
On pensait en apprendre plus sur cette très ancienne religion/philosophie, qui a un peu perdu son essor dans la Chine moderne. Et bien on n’a pas apprit grand chose. Nous avons vu des choses étonnantes, mais quid des explications. Il aurait fallu apprendre le chinois d’abord !
Je vous laisse trouver un sens à tout cela !
Les murailles
Entièrement rénovées, elles font le tour de la ville, mais pas facile de trouver l’entrée. Le coucher de soleil sur les muraille est un « must-see », alors en bons touristes nous l’avons fait.
En conclusion
Nous avons visité de nombreuses autres résidences, de nombreux autres musées, mais après plus d’une dizaine de visites en trois jours, nous confondons tout. D’autant plus que nous ne comprenons pas grand chose de ce que nous voyons… C’est un peu frustrant !
Nous sommes partis avant l’overdose, enfin surtout avant que débarquent les milliers de touristes profitant des plus grandes vacances nationales de Chine. Nous n’avions de toute façon plus de place dans l’hôtel !
Le mieux pour visiter tout cela aurait été d’avoir beaucoup de temps, un ami chinois en ayant aussi beaucoup, pour pouvoir comprendre et avoir le temps d’intégrer tous ces nouveaux éléments qui se bousculent un peu dans notre tête !
vous auriez du apprendre l’espéranto, il y a pas mal d’espérentiste en Chine et nous en connaissons à Pingyao, dans d’autres villes j’essayerai de vous en trouver si par hazard ils connaissent aussi le français. Bon courage et merci pour toutes ces photos dépaysantes.
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Et oui, nous aurions dû apprendre cette langue, et nous le ferons peut être un jour ! Cela serait tellement plus simple la communication si tout le monde connaissait ne serait-ce que quelques mots pratiques ! En Europe, on pense que l’Anglais s’ en charge de toute façon, mais ce n’est plus vrai à partir de l’Asie Centrale !
Argh! Les scènes de torture. Beurk! Je vais faire des cauchemars…
Sinon, c’est très beau, je trouve, ces architectures avec les toits arrondis.
Et la question sur l’esperanto m’intéresse aussi. Y-a-t’il plus de chances de se faire comprendre et de comprendre en parlant un peu l’Esperanto que l’Anglais en Asie?