On veut sortir de l’aéroport !

On avait oublié de vous raconter quelques petites anecdotes marrantes, alors on se permet de remonter un peu le temps pour conter nos premières heures au Japon !

Prendre l’avion, en plus de provoquer des chocs culturels et climatiques impressionnants (voir article précédent), apporte sa dose de complication pour nous, humbles cyclistes : voici différents points un peu gênants de ce mode de transport.

Choix de la compagnie aérienne

Essaye skyscanner et prend le moins cher” nous a-t-on dit ! Pas si facile ! En effet, si le prix peut paraître plus intéressant sur certaines compagnies, il faut bien vérifier les conditions concernant les bagages : les vélos encombrants peuvent en effet vous coûter un bras si la compagnie décide de vous faire payer un supplément hors norme ! Certaines personnes ont eu a payer jusqu’à 1000€ de plus que les billets pour permettre à leurs vélos de les suivre ! Merci Air Malaysia !

Logo Air Asia

Nous avons pris Air Asia pour arriver au Japon : eux proposent d’enregistrer les vélos à l’avance, pour envion 50€ par vélo. C’est bien d’être prévenus, on choisi donc ce vol. Par contre, pas de chance nous avions un changement : il faut donc repayer 50€ pour le deuxième vol ! On s’est fait avoir ce coup-ci, mais on limite la casse et le prix faible du billet “pour nous”, à peine plus que pour nos vélos, rend le total raisonnable.

Concernant notre prochain vol (oui oui, on avait dit pas d’avion !), nous serons sur Aeroflot, qui considère le vélo comme 1 pièce de bagage. Nous aurons donc normalement à payer 50€ supplémentaires là dessus : espérons que ce ne sera pas plus !

Air Asia

Tout ça pour dire que pour se simplifier la vie, le mieux est de ne pas prendre l’avion ! D’autant plus que ce n’est pas parce qu’on a un “bilet” pour le vélo que les problèmes sont réglés : encore faut-ils qu’ils soient acceptés dans l’avion et qu’ils arrivent sans dommages !

Choix de l’emballage du vélo pour l’avion

A Phnom Pehn, nous nous étions renseignés sur la meilleure manière d’emballer nos vélos pour l’avion : plusieurs écoles existent, entre les super maniaques qui démontent tout leur vélo pour emballer chaque pièce dans un carton, aux peace and love serains qui vont à l’aéroport sans rien, espérant faire enregistrer leurs vélos tels quels.

Nous avons opté pour une solution intermédiaire : pas de boite encombrante en carton , mais un film plastique transparent, et emballage des vélos sur place à l’aéroport.Emballage de vélo pour l'avion : plastique OK pour Air Asia !

Pourquoi un film plastique, qui ne protège évidemment aucunement le vélo en cas de choc ? Et bien tout simplement pour que les opérateurs chargés du chargement/déchargement dans l’avion voient qu’ils ont affaire à un vélo. Ils ne sont pas complètement crétins, et savent bien qu’un vélo est un peu fragile : ils ne vont pas le balancer au fond de la soute brutalement, leur but n’est pas de casser tout leur chargement ! Le problème avec le carton, c’est qu’ils peuvent se dire facilement que le contenu est à l’abri, bien enroulé dans du papier bulle.

Mieux vaut donc, paradoxalement, ne pas trop protéger les vélos pour les revoir intacts !

Le Terminal

Bon, les vélos ont été enregistrés, arrivent même avant les bagages près des tapis roulants, intacts, et aucune sacoche n’est perdue, fini les soucis ? Eh eh, ça serait trop facile !

A la douane, on nous demande notre adresse au Japon sur le formulaire… Pas d’adresse, pas possible ! Après quelques hésitations, les douaniers nous disent de mettre notre hôtel de cette nuit. Pas d’hôtel non plus, nous comptons dormir dans l’aéroport ! C’est la panique chez les douaniers ! Après de nouvelles réflexions, nous mettons finalement Osaka Airport Terminal 1 sur l’adresse japonaise : comme dans le film !

Dormir à l'aéroport, c'est sympa !

Nous trouvons ensuite un coin tranquille de l’aéroport pour remonter nos vélos, et faire nos lits pour la nuit, quand le prochain problème se présente à nous : des policiers viennent nous voir…

Vous ne sortirez pas d’ici !

Après avoir pris nos noms et numéros de passeport, ils nous expliquent que nous ne pouvons pas sortir de l’aéroport à vélo, car le pont est interdit aux deux roues. L’aéroport d’Osaka est en effet situé en pleine mer sur un île artificielle, reliée par un pont de quelques kilomètres à la terre ferme. Nous demandons si nous pouvons prendre le train avec les vélos : non plus ! Pas de bus non plus, ou alors il faut ré-emballer les vélos… Pas question pour nous !

La seule solution est de louer une voiture pour sortir de l’aéroport ! Mais bien sûr…

Le lendemain matin, à la première heure, nous faisons donc nos bons français têtes de mules et nous nous engageons sur le pont, vide à cette heure-ci. Nous comprenons l’interdiction : les joints de dilatations béants sont de véritables pièges à petites roues si l’on ne fait pas attention, mais en les prenant de côté, pas de problème ! (Le pont de St Nazaire nous avait déjà préparés à une telle épreuve !)

Après une traversée un peu stressante, sous le regard des caméras de surveillance, nous approchons de la sortie, et nous engageons dans la bretelle de sortie. Bon, c’était pas si pire non ?

La sirène de la voiture de police nous retentit dans les oreilles : des policiers nous rattrapent, et nous escortent jusqu’à la sortie, 50m plus loin. Nous ne faisons pas trop les malins quand ils nous demandent ensuite de monter dans la voiture avec nos papiers d’identité !

Very dangerous” répètent-ils. Pas tant que ça vu la circulation inexistante pense-t-on, mais on s’excuse platement quand même, et nous en serons quitte avec seulement un relevé d’identité ! Ca n’a pas l’air de les choquer plus que cela de toute façon, car ils se mettent très vite à s’enthousiasmer sur notre itinéraire au Japon, en nous conseillant les spécialités culinaires de Shikoku !

La morale !

JAP_6218

L’avion n’est pas fait pour les cyclos ! On est bien content d’avoir pu en profiter pour nous tirer de notre impasse Asie-du-Sudestique, et puis ça fait des aventures à raconter, mais quand même !

On peut aussi en conclure que s’il est possible de faire un peu tout ce que l’on veut dans certains pays comme au Laos ou au Cambodge, et bien des règles existent dans d’autres comme le Japon, et qu’en plus elles sont respectées ! Cela fait un choc au début, mais on s’y fait : on se surprend même à présent à attendre au feu piéton alors qu’aucune voiture n’est visible !