Après quelques jours à Phnom Pehn, où la chaleur devient presque étouffante, nous profitons des quelques jours avant notre vol et après le départ de Pascale pour aller faire un tour au sud, au bord de la mer !
Nous partons en fin d’après midi, après le pic de chaleur, et enfourchons à nouveau nos vélos à travers la ville : pendant l’heure qu’il nous a fallu pour sortir de la ville, nous avons l’impression d’en avoir vu plus sur celle-ci qu’en quelques jours à pied dans celle-ci. Drôle d’impression, pas forcément justifiée mais qui nous réconforte dans notre choix de vadrouiller le pays à nouveau.
La ville s’arrête d’un coup, et nous voilà dans la cambrousse. La cambrousse, comme au nord, mais pas la même cambrousse ! Dans le sud, nous voyons beaucoup moins de forêt défrichée et de villages où la misère est visible : ici tout est cultivé, les villages sont bien implantés, les enfants sont presque tous pourvus de vélos pour se rendre à l’école : la vie semble plus agréable/facile par ici (relativement bien sûr).
La route nationale 3 que nous empruntons est un peu passante, donc nous décidons de bifurquer sur une petite route parallèle pour descendre vers le sud. Nous passons donc à l’Ouest du grand axe, sur une route en terre où peu de voitures passent – heureusement car la poussière soulevée nous rempli les poumons !
Le prof d’anglais
Sur cette route où peu de touristes passent, nous nous faisons rattraper par un cambodgien qui commence à discuter avec nous en roulant : il est prof d’anglais dans l’école qu’il a créée un peu plus loin, et nous invite pour discuter avec ses élèves ! Nous acceptons avec plaisir, et nous nous retrouvons un peu plus tard à faire les profs à la mode cambodgienne : on pose une question prédéfinie, et tous les élèves répondent en chœur la réponse correspondante ! C’est assez déroutant comme méthode pédagogique, car les élèves n’ont aucune idée ni de la question ni de la réponse, mais sont en quelque sorte « programmés » pour une discussion « standard »… Mais ils ne reconnaissent pas très bien un autre accent que celui khmer : à force de répéter ils réussissent finalement à « comprendre », hourra !
Nous passons finalement la nuit avec le professeur très sympa, qui nous cuisine avec sa femme un succulent poulet sauce citron !
Nous continuons ensuite notre route vers le sud, vers la mer, que nous n’avons pas vue depuis la Turquie !
Les bivouacs
Pour trouver où dormir par ici, nous appliquons la règle des deux routes secondaires : nous tournons une fois depuis la route principale vers une petite route, puis une deuxième fois sur une route encore plus petite. Cela ne marche pas forcément pour trouver un endroit tranquille, car la densité de villages est importante, et du coup nous nous installons souvent au milieu d’une foule curieuse !
Une telle agitation, le soir c’est rigolo, mais quand la troupe revient la matin avant 7h et se pressent devant les ouvertures de la tente, en criant « Stand up mister« , c’est un peu énervant… Après quelques bivouacs où nous sommes sollicités matin et soir, nous avons envie d’un peu de calme…
La mer, enfin !
Après un court passage à Kampot, jolie petite ville au bord de la rivière, nous faisons quelques kilomètres de plus pour arriver à Kep, une cité balnéaire historique du Cambodge. Historique car elle a été crée dans les années 1900 par les français (pas fous !), mais aussi parce qu’il ne reste aujourd’hui qu’une partie de ce qui existait avant la période khmer rouge. Station balnéaire et khmer rouge ne faisait évidemment pas bon ménage, et la ville a été entièrement vidée et laissée à l’abandon depuis les années 70. De nombreuses maisons font concurrence à Angkor dans le style enfouies sous la jungle !
Aujourd’hui, la ville se reconstruit peu à peu, avec l’argent des riches de Phnom Pehn, mais n’a pas retrouvé sa « grandeur » d’antan. La plupart des parcelles de bord de mer sont pour l’instant juste « réservées », c’est à dire entourées de jolis murs, en vue d’y construire une maison/un hôtel plus tard.
Cette situation est parfaite pour nous : nous avons juste à choisir la plus jolie parcelle pour nous l’approprier l’espace d’un soir : camping perso avec vue sur mer, que demander de mieux !
Nous passons un peu de temps à Kep, mais comme les plages ne sont pas aussi paradisiaques que dans mon imaginaire, nous décidons d’aller un peu plus loin dans les « vacances » que nous nous offrons sous le soleil des tropiques !
L’île au Lapin !
La plus belle plage du coin, elle est sur une île ! Hum… Les kayaks, ils sont sur l’île aussi… Hum hum…
Allez, c’est décidé, on se paye le bateau pour aller sur l’île, soyons fous !
L’île au Lapin est pas loin de la côte, et un départ est fixé à 9h tous les matins pour emmener les touristes là-bas. Le nombre de touristes fait un peu peur sur le quai, mais répartis sur l’île ensuite c’est plus raisonnable ! D’autant plus que beaucoup reviennent le même jour : le soir, l’île est à nous !
Le soir, nous faisons un petit bain de minuit pour observer le plancton luminescent nous éclairer : magique, et puis le lendemain, réveil 6h pour faire le tour de l’île en kayak, histoire de faire travailler un peu le haut du corps en passant ! On a eu du mal à repartir !