Et oui, nous avons triché ! Et puis ce n’est pas la première fois… Enfin triché, cela voudrait dire qu’il y a des règles ? Qui a dit que nous ferions tout à vélo ? 😉 Enfin voilà, nous avons cédé à la facilité du train, mais on avait nos raisons, que voici d’ailleurs !
Comme nous l’expliquions ailleurs dans le blog, le Japon est un peu difficile à gérer pour les cyclos, pour de nombreuses raisons.
Tout d’abord, Honshu, l’île principale, est une sorte de ville géante où rouler n’est pas vraiment une partie de plaisir. Nous regrettons l’île de Shikoku où nous trouvions qu’il n’y avait personne ! L’agglomération entre Kobe, Osaka et Kyoto est incroyablement dense, avec des maisons touche-touche partout, ce qui provoque le deuxième problème :
Où trouver un endroit pour camper ? Il y a bien quelques terrains vides de temps à autre, au bord des rivières souvent, mais s’ils appartiennent à quelqu’un, impossible de s’y installer sans que les policiers débarquent : « Cet endroit appartient à quelqu’un, il est interdit de s’y mettre« . On avait beau plaider qu’on ne gênait personne, qu’on était au bord de la rivière et tout, mais toujours le même refrain : « Cet endroit appartient à quelqu’un, il est interdit de s’y mettre« , « Cet endroit appartient à quelqu’un, il est interdit de s’y mettre« , « Cet endroit appartient à quelqu’un, il est interdit de s’y mettre« , etc. Impossible de persuader un robot (à moins de parvenir à le reprogrammer, mais ça a l’air bien ancré !), alors tant pis on lève le camp, mais pour aller où ? Réponse des robocops : « Allez vous cacher ailleurs. » Ahh, ben oui c’est beaucoup mieux ! En fait on joue à cache-cache ici c’est ça ? Heureusement, même s’ils semblent avoir peu de jugeote quant à l’accomplissement de leur devoir, ils ne sont pas méchants. Ils tentent même pendant une bonne heure de nous trouver un endroit « safe » où planter la tente. Merci, on sera plus en sécurité là-bas !
Toujours sans transition, un autre problème de la « robot-attitude » des japonais : la conduite ! Dans un pays où tout le monde respecte les règles à la lettre, et où rien n’est laissé au hasard, il n’y a pas de problème. Sauf quand une situation n’est pas prévue ! Et il semblerait que rouler en vélo couché avec des bagages ne soit pas prévu… Doooomage ! On a risqué notre vie plusieurs fois en roulant sur les pistes cyclables où des voitures (souvent des taxis d’ailleurs) déboulent tout à coup d’une rue perpendiculaire, car il est prévu de s’arrêter avant les axes routier, mais pas avant les pistes cyclables… Il faudrait reprogrammer quelques millions de conducteurs !
Enfin bon, on pourrait trouver beaucoup d’autres « excuses », mais on trouve que cela suffit déjà pour arrêter les frais (ah oui, encore un problème du Japon d’ailleurs), et essayer de se fondre plus dans la société : c’est pour cela que nous prenons le train rejoindre Tokyo, où on espère que tout se passera bien, ou au moins mieux !
Cela étant, prendre le train avec un vélo couché n’est pas non plus une chose commune, et du coup nous mettons trois jours (!) pour trouver une solution qui permette de nous transporter nous et nos vélos à destination ! Les cartons autour de nos vélos démontés ne leur plaisait pas, les bus n’ont pas de soutes, il faut un sac spécial pour transporter les vélos, qui n’existe pas dans la taille de nos vélos… On nous propose d’envoyer nos vélos en fret, dans une caisse spéciale… Ca nous rappelle un peu le moyen proposé pour sortir de l’aéroport d’Osaka, louer une voiture avec chauffeur !
Après deux heures de coups de fil de notre ami du centre d’information pour touristes, nous trouvons finalement un magasin en dehors de la ville où ils pourraient avoir des sacs assez grands… C’est gagné, nous pouvons prendre le train, enfin !
Tokyo nous accueille sous la pluie, sans logement, avec tous les hôtels pleins…Une nouvelle aventure commence !
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