Istanbul est comme un petit objectif depuis le début du voyage. Nous allons y retrouver des proches, y fêter Noël, y passer du temps, tout simplement.
Nous connaissons la difficulté d’aborder la ville à vélo, alors on décide assez tôt d’arriver par le nord, et de prendre un ferry sur le Bosphore pour entrer dans le centre ville.
Nous construisons donc notre itinéraire selon ces principes : petites routes, et Sariyer comme objectif !
Au début, c’est plutôt cool, comme vous avez pu le voir dans les articles précédant, mais, après çorlu, c’est comme si nous avions changé de pays : les pistes disparaissent peu à peu au profit de routes beaucoup trop empruntées par des camions de transport de matériaux, les villages se transforment en villes en pleine expansion et les plaines cultivées deviennent des forêts (pas forcément endémiques).
Nouvelle forêt de pins à venir ! |
En conséquence de quoi nous nous retrouvons dans de drôles de situations.
Notre dernière nuit avant Sariyer, nous entrons dans une ville un peu trop tard, sans savoir que depuis l’édition de la carte du GPS, la ville a doublée. Nous nous retrouvons donc coincés entre gros immeubles pas terminés, mosquées flambant neuves et bindonvilles au moment où nous devrions trouver un endroit pour bivouaquer. La ville n’en finit pas alors que les montées et les descentes continuent à s’enchaîner, c’est épuisant d’avoir à grimper raide avec une foule de curieux autour et des voitures qui nous frôlent.
Nous arrivons enfin à sortir de la ville, mais l’endroit n’est pas idéal pour un campement pour autant : petite colline marécageuse, terrain glaiseux et sans arbre en dehors des pins tout juste plantés. Il se met à pleuvoir et le vent se lève. Plus que ça, les bourrasques arrachent une sardine et Guilhem installe tous les tendeurs possibles pour que la tente résiste quitte à être trempé par la pluie qui s’intensifie.
On a bien failli s’envoler !! |
La ville est juste là ! |
On arrive à se mettre au sec, et puis, ça marque un peu le coup avant notre arrivée en ville ! Quoi de mieux qu’une nuit de tempête pour mieux savourer nos nuits à venir à l’abri !
Petit dèj à l’intérieur le matin, on a pris l’eau par en dessous finalement. |
Le matin, un rayon de soleil pour sécher nos affaires ! |
Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Certes la route est très jolie pour arriver jusqu’au Bosphore, à travers une forêt de chênes bien vallonnée, mais pas de possibilité de dormir à Sariyer : nous n’avons pas de réponse des couchsurfeurs et il n’y a pas d’hôtel à moins de 100 €…
Nous entamons donc une recherche d’hospitalité de jardin. Après quelque refus, une petite vieille nous baragouine quelques mots en anglais et se donne pour mission de nous trouver un endroit où dormir. Ca commence par la maison d’à côté, puis un jardin abandonné, mais ça ne lui plaît pas.
Elle m’embarque dans une recherche infernale. Guilhem reste en plant avec les vélos pendant que j’arpente la ville avec une petite vieille inconnue. Je ne comprends rien de ce qu’il se passe, nous allons d’une université à une fédération de catch, en passant par un restaurant du centre ville, mais les personnes rencontrées n’ont pas l’air très coopératives. Certains demandent 20€ par personne pour nous accueillir dans un endroit qui est gratuit pour d’autres…
A chaque fois, j’ai droit à un regard de travers, et quelque peu méprisant au vu de ma tenue de baroudeuse toute crâdo…
Enfin, nous montons au 2e étage d’un immeuble un peu sombre, nous entrons dans une salle de jeu. Les hommes me jaugent du coin de l’œil. Ça discute le coup en turc, il y a des coups de téléphone, des questions à ma petite vieille, et tout à coup, un des hommes s’énerve. En voyant que ça tourne un peu au vinaigre, je me dirige vers la sortie. Je suis fatiguée, j’ai mal au ventre, j’ai soif et j’ai envie de retrouver Guilhem qui est tout seul depuis près d’une heure et demie.
Et c’est à ce moment-là que notre ange gardien se manifeste. Il s’appelle Feridun et il nous accueille chez lui. C’est tellement chouette que ça mérite un article à part entière ( à suivre donc !). Enfin, nous y voilà à Sariyer, et non sans quelques émotions !
Ouhlala, j’avoue que je vais savourer mon lit et mon bain chaud encore plus…. ici aussi il y a la tempête, mais pas très envie de dormir dehors pour ma part. Courage, je vous admire!!!!