Archives de l’auteur : les Cyclorêveurs

Les ouzbeks et nous !

On a fait nos sauvages en Ouzbékistan, mais nous avons quand même eux l’occasion d’avoir des échanges avec les gens, souvent très curieux, parfois très riches !

Lorsqu’on s’arrête sur les bazaar, c’est l’attroupement instantané !

Intérieur coloré !

C’est le petit de devant qui nous a donné de l’eau !

Traitement de la laine dans un village

Vendeuses de bord de route, elles ont toutes le même étal : pommes, miel et fromage roulé sous les aisselles !

Lui, il n’est pas ouzbek, il est iranien, n’empêche que ça fait plaisir de revoir des têtes connues : il nous avait déjà vu à la frontière turkmène !!

Approvisionnement en eau au puit

Mamas ouzbek

Les petites filles de Samarcande

Il nous a offert un moment magique : un petit déhanché sur du Joe Dassin, comme ça, en pleine rue!

Le coupe rasée de rigueur pour les petites filles !

Prière devant le mausolée de l’Imam Ali, le plus proche de Mahomet.

Notre « guide » impromptu et passionné !

Au marché, questionnement sur le dictionnaire !

Il a un vélo Pioneer, comme nous !

Notre sauveur face au déluge

Belle

Les enfants trop chou (et oui, il y a même des blonds par ici !)

Interro de russe par prof François ! (à la lampe à pétrole faute d’électricité)

Gipsy !

Grrrr…

Fatigue

Intervention médicale d’urgence : avec notre anti-septique et nos compresses, nous sommes suréquipés par rapport à certains !

Interview exclusive de l’homme qui voulait suivre les cycloreveurs


Comme promis,voici un petit interview de notre invité d’honneur en Ouzbékistan, en direct pour vous ! #live #Ouzbékistan #Cycloreveurs

Cycloreveurs : Où avez-vous trouvé votre vélo ?
> François : A Tashkent, dans un magasin spécialisé dans le matériel de sport.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’est pas facile de négocier, mais ils sont plusieurs magasins côte à côte sur la rue Shaykhontohur. Ne pas aller au grand du milieu, mais essayer celui tout à droite, avec qui j’ai pu discuter par la suite et qui pourrait proposer de bonnes offres. Il faut négocier bien sûr.


Êtes-vous satisfait de votre matériel, la selle tout ça ?

 
> Le vélo made in China était de qualité très médiocre, ainsi que la selle, qui m’a beaucoup fait souffrir le popotin, mais cela faisait partie du jeu. Le vélo a tenu les 200 premiers kilomètres mais il ne fallait pas en demander plus…

Qu’est-ce qui vous a plu dans le fait de voyager à vélo ?
> Se faire klaxonner dessus à longueur de journées… Non, ça c’était la partie moins fun… A vélo, et surtout, accompagné des deux acolytes à vélo couchés, ça crée de la curiosité et du coup tout le monde vient nous voir, nous proposer d’aller boire un thé chez eux, voire manger, voire même dormir, ce qui arrive très souvent et permet de faire de nombreuses rencontres.


Qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile ?
> En vrac, la montée du col à 1600m entre Samarcande et Shahrisabz [ndlr : en fait c’était autour de 1800m, et oui !], la course poursuite dans les rues de Langar contre un vieux fou, ou encore jouer à cache-cache avec les cafteuses physionomistes des musées qui crient « bilièt bilièt » même si ça, ça n’était pas à vélo…

Et l’Ouzbékistan, c’est comment ?
> L’Ouzbékistan est un très beau pays, avec des gens particulièrement sympathiques. Pas de mots pour décrire, juste essayez, vous verrez…
Un détail, parler un peu le russe aide é-no-rmé-ment.

Pouvez-vous nous décrire une rencontre qui vous a particulièrement marqué ?
> Lors de notre visite de Shah-i-Zinda, la ruelle des mausolées de Samarcande, nous avons fait la connaissance d’un mollah qui faisait la prière et nous a invité à le rejoindre lors de la prière, puis nous décrit la pièce dans laquelle nous étions. Puis, comme le courant avait l’air de bien passer, vu notre intérêt et son envie de partager sa passion pour ce lieu, nous avons fait tout un tour de ce lieu magique, nous expliquant de nombreux détails et nous ouvrant les portes des endroits normalement fermés. Une belle rencontre en somme pour une heure passée à l’écouter parler de l’histoire de ce très beau pays.

Pouvez-vous décrire comment vivent les cycloreveurs ?
De mon point de vue, j’ai ressenti l’organisation à moyenne et grande échelle, c’est-à-dire le but que ce soit le but final, a priori le Japon, celui qu’on crie à ceux qui demandent où ils vont, après bien sûr avoir demandé d’où ils viennent. Ce but n’étant que la moitié du voyage, il faudra ensuite crier deux fois France, pour expliquer qu’ils en viennent et y reviennent.
Et il y a l’organisation à petite échelle, donc là on en vient à l’absence d’organisation, car il s’agit de la découverte perpétuelle, de trouver où ils vont bien pouvoir dormir, qu’il s’agisse de l’endroit où planter la tente ou faire une rencontre qui fera qu’ils passeront une soirée à discuter avec une famille inconnue et tenteront de la comprendre.
En bref, le cyclorêveur garde a priori en tête le but final mais vit chaque jour de façon inconnue, les sens ouverts à de nouvelles découvertes.
Cela correspond-il à ce que vous aviez imaginé ?
> Plus ou moins.

Sont-ils de bons ambassadeurs de la France ?
> Qu’est-ce qu’un bon ambassadeur de la France ? Quelqu’un qui serait fier du fromage / saucisson / vin rouge ? Dans ce cas, sans doute, oui, sauf que Guilhem n’aime pas le vin rouge. Pour ce qui est des sandales en portant un ensemble Quechua… oui aussi ! [ndlr : c’est faux, nous n’avons que les gourdes Quechua ;)]

Est-ce compliqué d’organiser une telle excursion (ça nous arrangerait que tu dises non pour que d’autres personnes aient la bonne idée de nous rejoindre en chemin !) ?
> De mon point de vue, le plus dur a été de se dire « allez je me lance ». Une fois le billet d’avion acheté, je n’ai plus eu le choix.
Je savais que l’étape délicate serait la location du vélo, car je ne trouvais pas d’infos pour cela sur le net. Au final, Philippe (le vélo) a tenu jusqu’à Guzar, le but que nous nous étions fixés. Après, E&G avaient tout le matériel qu’il fallait donc je n’avais qu’à venir avec mon sac de couchage et mon tapis de sol, et c’était parti… avec bien sûr le stock de saucisson nécessaire à leur ravitaillement.

Si c’était à refaire, comment vous organiseriez-vous ?
> Il n’y aurait que le vélo. Je sais maintenant que j’aurais pu obtenir un meilleur vélo, mais ce n’était pas évident sachant que je n’avais que quelques heures à Tashkent pour trouver le vélo avant de les retrouver, et de toute façon, cela faisait partie du jeu d’arriver à les suivre avec Philippe, le vélo Ouzbèk.

Il paraît que le retour a été un peu épique, pouvez-vous nous en dire plus ?
> Ce qu’il faut savoir pour l’Ouzbékistan, c’est qu’il faut s’enregistrer auprès des autorités dans les 3 premiers jours dans les bureaux officiels ou les hôtels agréés (ce que j’ai fait) mais pour la suite, la règle devient floue: il faut s’enregistrer dès que l’on passe une nuit en ville. Une règle que l’on entend souvent serait qu’il faut s’enregistrer au moins tous les 3 jours ce qui s’avère difficile quand on dort sous la tente car il faut pouvoir prouver que l’on était pas en ville.

Ainsi, en suivant les cyclorêveurs, je n’ai pas pu m’enregistrer pendant 5 jours et lors de mon arrivée à Tashkent, je me suis vu refuser l’accès à une auberge de jeunesse et un hôtel. C’est donc en plein doute que je me suis pointé chez un habitant de Tashkent très sympathique trouvé sur Couchsurfing.
Le lendemain, deux couch surfers se sont pointés chez lui le midi, un allemand et une russo-australienne, très sympas et qui sont devenus mes anges gardiens m’offrant un bon d’enregistrement vierge pour un hôtel de Khiva, ce qui pouvait me dépanner à l’aéroport mais évidemment, ne me permettait d’être réellement enregistré auprès des autorités.
Donc jusqu’au bout, le stress a été à son comble, mais à l’aéroport, on ne m’a rien demandé… Ce qu’il faut savoir, c’est que l’amende peut s’élever à quelques dizaines d’euros… de bakchich à quelques centaines d’euros… d’amende cette fois.
Suite à cela, aurais-je un conseil ?? Demandez à quelqu’un qui joue au poker s’il a des conseils… c’est du bluff, s’il vous manque des tickets, il ne vous reste qu’à faire des blagues aux douaniers…
Un mot pour finir ? 
> Si l’aventure vous tente pour les suivre, n’hésitez pas, foncez !
 François

Comment faire avec les cartes du monde entier en voyage ?


Comment procéder pour avoir les cartes détaillées de la vingtaine de pays que nous allons traverser ? Le Vieux Campeur propose bien les cartes de nombreux pays, mais cela coûte une fortune d’une part, et est un poids supplémentaire à transporter. De plus, elles ne sont pas si précises que cela et n’indiquent pas les petites routes si intéressantes en voyage…


Problème insoluble ?

Nous avons tenté une nouvelle solution, rendue possible grâce aux nouvelles technologies. Voyageurs vétérans ou puristes, passez votre chemin dès à présents, car les méthodes décrites dans la suite sont plus de la geekerie utile que du pur esprit voyageur autonome indépendant.

Pour emporter avec nous les cartes vraiment détaillées des zones à traverser, nous avons acheté un simple smartphone android, comme ceux à la mode. Nous avons téléchargé à l’avance la plus grande partie des territoires nécessaires sur Google Map, et nous les visualisons ensuite grâce à une application android.

Ce système a de nombreux avantages :

  • Compacité de l’ensemble : nous pouvons avoir une infinité de carte que cela ne prendrait pas plus de place !
  • Prix total : les cartes étant disponible gratuitement, seul le téléphone est à acheter. Les téléphones coûtent de plus moins cher que les GPS que nous souhaitions acquérir pour des raisons de sécurité.
  • Précision des cartes : avoir des cartes virtuelles permet d’avoir un niveau de détail très important. Il n’est pas envisageable de transporter des cartes au 1:25000 du monde entier, cela prendrait un volume conséquent, mais en numérique pas de problème Nous avons ainsi pu découvrir des routes que peu de cyclo prennent, n’apparaissant pas sur leurs cartes générales
  • Localisation : le GPS intégré du téléphone nous positionne sur la carte, ce qui est très pratique quoi qu’on puisse dire.
  • Calcul des distances : avec un simple dessin du trajet envisagé, il est possible de connaître la distance restant à parcourir, et ce sur n’importe quel type de route ou de pistes (ou encore à vol d’oiseau).
  • Historique : permet d’enregistrer des points d’intérêts (exemple : frontières fermées, ambassades, etc…) ou les endroits où nous avons dormi, pour ensuite les exporter sur PC. Vous pouvez ainsi voir où nous avons dormi avec des commentaires à chaque fois.
  • Diversité des cartes : Permet de changer de cartes suivant le niveau de zoom : exemple, routière vue de loin 1:1000000, puis terrain avec lignes de niveau, et même images satellite au plus grand niveau de zoom, pour choisir le champ dans lequel on va dormir ! 
  • Visibilité : le téléphone est placé entre les jambes sur le vélo couché, et est donc visible tout le temps.
  • En cas de changement de plan : exemple, on décide au dernier moment de passer par l’Irak : pas de problème, en une petite heure depuis l’hôtel, on télécharge la zone de l’Irak, et puis… c’est bon ! Ou encore, on prévoit de passer 5 jours à Dushanbé : téléchargement de la carte de la ville au plus haut niveau de zoom avant d’y arriver : pas de problème pour se repérer !
  • Altimètre : le signal GPS donne une indication très précise de l’altitude, et n’a pas la fâcheuse habitude de se prendre pour un baromètre en changeant l’altitude à l’approche d’un orage…
  • Enregistrement des performances : lors d’un passage de col, ou d’une chaîne de montagne, il peut être intéressant d’enregistrer les positions, la vitesse et le dénivelé effectué, pour être encore plus fier d’avoir réussi une telle prouesse !

La liste n’est sans doute pas complète, mais est déjà bien remplie ! Passons aux inconvénients :

  • Vue d’ensemble : la petitesse de l’écran ne permet pas d’avoir une vue globale, et si on peut l’avoir en changeant de niveau de zoom, cela est tout de même plus difficile à interprêter qu’avec une vraie carte d’1x1m 
  • Echelle : de même, l’échelle de la carte affichée à l’écran étant souvent différente lorsque l’on roule, on ne sait jamais vraiment facilement combien de kilomètre il peut rester avant le prochain tournant : il faut jeter un œil sur l’échelle en premier !
  • Unicité du téléphone : en cas de perte, de casse, ou de problème sur le téléphone, toutes les cartes disparaissent avec… Oups ! On croise les doigts pour que cela ne nous arrive pas !
  • Autonomie : le téléphone étant un appareil électrique, il peut se trouver en panne de batterie. Dans ce cas, plus de cartes non plus. En s’organisant bien, cela arrive rès peu souvent (moins de 5 fois sur 8 mois pour nous en gros), mais cela reste un risque.
  • Dynamo : le téléphone était jusqu’à présent tout le temps branché sur la dynamo, qui le maintenait chargé constamment. La batterie de l’appareil n’a a priori pourtant pas apprécié les cycles décousus de chargement, et celle-ci est à présent très longue à charger… Prévoir une batterie de rechange pour un voyage de plus d’un an !
  • Convivialité : pas possible de se retrouver à discuter autour de la carte posée sur la table avec des locaux : ceux-ci ne comprenant pas trop le fonctionnement de ce petit appareil, la carte n’a pas le même effet convivial qu’une bonne vieille carte gondolée !

Une autre liste d’avantages réside dans le fait que outre GPS, le téléphone fait aussi office de téléphone (et oui !), mais aussi d’inclinomètre, de boussole, de mini console de jeux (pour les longues heures aux toilettes 😉 d’appareil photo d’appoint, de réveil si nécessaire, de calculatrice pour ne pas se faire entuber avec les taux de change, de dictionnaires, de lampe de poche, de téléphone skype, etc…

Pour ceux qui sont intéressé, je mettrai bientôt les détails du téléchargement des cartes et de leur utilisation sur le GPS.

[Maj] Bilan des vélos couchés !

L’article ci-dessous est un peu moins à jour que celui du site. 
Nous vous invitons donc à suivre le lien ci-dessus pour les dernières infos !

Bilan après 8 mois et 10 000 km

Et bien nous en sommes toujours très contents, et malgré toutes les rumeurs que nous avons pu entendre à leur sujet (montée difficile, dur à piloter), nos vélos couchés se sont révélés à la hauteur voir beaucoup mieux que ce que nous imaginions.

Points positifs du vélo couché

  • Le confort absolu

Sur nos sièges baquets recouverts d’une épaisse mousse (nous en reparlerons), avec nos appui tête, et grâce à la position allongée, nous n’avons souffert d’aucun mal pourtant chronique chez le cyclo-randonneur : mal au fesse, mal de dos, problèmes aux poignets, à la nuque, etc. Notre poids étant réparti sur une surface beaucoup plus étendue qu’une simple selle, il n’y a pas de point de pression sur notre corps (et surtout pas au niveau de l’entre jambe, ce qui rend stérile paraît-il…). Nous n’avons du coup pas besoin de porter des affaires spécifiques au vélo (ex : cuissards, gants). La suspension arrière est aussi un grand plus pour le confort, sans affecter l’efficacité (voir ci-dessous)

  • Efficacité accrue
 
De part notre position, nous sommes beaucoup plus aérodynamique qu’un vélo droit. Nous n’en profitons pas pour aller beaucoup plus vite, mais cela nous fatigue moins d’aller à une vitesse raisonnable. La différence est flagrante en descente, où nous prenons de la vitesse très rapidement, ce qui nous permet de remonter plus haut dans la côte d’en face, et donc de moins nous fatiguer encore une fois.
Sur le plat, nous roulons sans trop d’effort à 25km/h, et sommes, d’après ceux qui ont roulé avec nous, un peu difficile à suivre.
Dans les montées, il n’y a pas de différences notables entre le vélo droit et le vélo couché, car chargés ceux-ci ne bénéficient pas de l’avantage de pouvoir se mettre en danseuse.

  • Sécurité

Contrairement au vélo droit, aucun membre du corps ne peut se retrouver coincé en cas de chute. En étant au dessus du vélo, si nous tombons alors nous sommes hors du vélo, et n’avons pas les jambes coincées entre le sol et le cadre. Cela aurait été catastrophique pour Eglantine lors de l’accident en Italie. Aucune des chutes que nous avons faites n’a été vraiment violentes, car :

  1. les sacoches touchent en premier et amortissent la chute
  2. une fois les sacoches par terre seulement, nous tombons du vélo : nous sommes alors qu’à une dizaine de centimètre du sol
  3. nous tombons en position assise : les pied et les fesses touchent le sol en premier, tandis que vélo est déjà arrêté par le frottement des sacoches.

Seul cas de figure un peu plus problématique : si les pied restent accrochés aux pédales : c’est alors le poignet qui prend la chute, et là ça fait un peu plus mal ! Enfin, sans comparaison avec la même chute pied accrochés sur un vélo droit, là le bras cassé est probable (et même sans les pédales auto, hein Nicolas ? ;-)!

Le reproche commun de la faible hauteur du vélo couché n’est pas pertinent : cela ne serait valable qu’en se trouvant dans l’angle mort d’une voiture tournant, ce qui est aussi dangereux en vélo droit. Cela impacte par contre le confort : il est moins facile de voir par dessus les voitures comme en vélo droit.

Sur la route, les voitures arrivant de derrière s’écartent a priori plus facilement qu’avec un vélo droit, ne sachant pas vraiment à quoi elles ont affaire : c’est un avantage non négligeable ! On ne sait pas si elles klaxonnent plus par contre, ce serait intéressant de comparer !

Du point de vue sécurité passive, le vélo couché est un avantage (jusqu’à preuve du contraire) : que ferait un voleur d’un vélo couché ? A qui le revendre ? Comment être discret avec un engin si peu commun ? Un coup de peinture ne suffit pas à l’anonymiser ! Le vol à la tire est peu probable non plus, à part par un spécialiste du vélo couché chargé, ce qui ne peut-être qu’une farce d’un autre voyageur.
Le vélo couché est donc anti-vol par nature, mais nous ne jouons pas avec le diable et les accrochons la nuit tout de même !

  • Suspension arrière
Comme nous l’avons vu, le vélo couché tire en partie son confort de la suspension arrière. L’utilisation d’une suspension arrière est rendue possible et intéressante du fait de la position couchée encore une fois : l’effort de pédalage étant sur l’axe horizontal, et non vertical comme sur les vélos droits, il n’interfère pas dans le fonctionnement de la suspension : la suspension ne « pompe » pas, c’est à dire que l’énergie de pédalage n’est pas dissipée par le ressort, contrairement à un vélo droit.
Outre le confort, la suspension apporte d’autres avantages : le chargement du vélo, solidaire du cadre et non du bras oscillant tenant la roue, ne « subit » pas les aspérités du terrain. Seule la roue arrière se déplace en cas de choc, l’amortisseur absorbant une partie de l’énergie tout en lissant ce qui est transmis au reste du vélo, ce qui réduit considérablement les contraintes sur la jante, le moyeux, les ports bagages et les sacoches entre-autre. Le matériel transporté (ainsi que le voyageur !) est donc protégé des vibrations, et ne subit que des mouvements amples en cas de gros choc. Pour l’appareil photo reflex et les optiques un peu fragiles, cela n’est pas anodin !

Cela augmente aussi la différence entre vélo droit et vélo couché sur une descente pas très régulière : les vélos couchés suspendus peuvent ne pas trop se soucier des aspérités de la route à haute vitesse, alors que cela peut se révéler dangereux pour les vélos droits (chute, ou bris de moyeu, décrochage ou rupture des sacoches, etc.)

  • Mousses de siège
Les mousses qui recouvrent les sièges baquets sont formés d’une sorte de treillis de fils de plastique, ce qui les rend moelleux comme de la mousse sans se remplir d’eau à chaque pluie : il suffit de taper dessus une fois pour faire sortir l’eau qu’ils contiennent ! Nous les utilisons à chaque pause déjeuner et le soir comme siège d’appoint à poser par terre : cela remplace efficacement une toile (pas confortable) ou un petit coussin supplémentaire (à transporter en plus…). Cela paraît un faible avantage, mais imaginez que nous nous asseyons par terre dans des endroits extérieurs (herbe mouillée, sable, fourmilière) au moins 4 fois par jour ! C’est un peu nos fauteuils portables !
Un inconvénient que l’on peut y voir c’est que comme ils sont décrochables, si on les oublie sur le vélo en ville par exemple, on peut se les faire piquer, et là c’est très gênant…

  • Sacoches

 

Les sacoches sont au nombre de deux, plus le sac à dos par dessus, ce qui fait que nous pouvons nous déplacer avec toutes nos affaires sans faire d’aller retour, comme avec les 6 sacs d’un vélo droit… Encore une petite chose, qui ajoutée aux autres, fait que l’on aime bien nos montures.
Le fait que tout le poids soit sur l’arrière ne nous a jamais posé problème, que ce soit en montée, dans le sable ou autre. Cela peut paraître plus malin d’équilibrer le vélo, mais bon vu que cela ne pose pas de problème, pas de problème alors ! Cela garde de plus la direction légère, et permet que tout soit suspendu avec l’amortisseur.
Les sacoches sont par ailleurs un peu plus hautes que sur un vélo droit, les empêchant de toucher des cailloux sur les bords ou de plonger dans l’eau lors d’une traversée un peu profonde.

  • Maniabilité

Pour faire écho à ce que je viens de dire, un petit point sur la maniabilité. Je le met en dernier car je ne sais pas si c’est une caractéristique du vélo couché, mais la manœuvrabilité du vélo chargé dans les pistes de sable est excellente à mon goût. Quelques techniques sont à connaître, mais une fois maîtrisées cela devient presque amusant de rouler dans du sable fin (amusant mais pas reposant). Il semble en effet très difficile de tomber avec le vélo tant qu’on pédale, celui se redressant tout le temps en contre-braquant. Il faut juste forcer très fort sur les pédales pour garder de la vitesse et tenter d’aller le plus droit possible et ensuite, plus de problème. Qu’en est-il en vélo droit pour les connaisseurs ?

Du côté des inconvénients, il y en a quand même un peu :

  • Ne pas avoir peur de passer pour un martien

Le phénomène de curiosité de la population est rencontré par tous les voyageurs, mais semble exacerbé par la présence du vélo couché : le sujet de conversation tourne du coup plus souvent autour du vélo que du but du voyage, il faut s’y faire…
Il est impossible même d’espérer passer inaperçu en ville avec le vélo déchargé pour la visiter incognito, au contraire d’un vélo droit…

  • Prix et disponibilité

Pour un équipement similaire, le vélo couché est légèrement plus cher que son homologue droit, d’environ 30% de plus. Cela s’explique très bien par la rareté de l’objet, fabriqué en petite série et sur commande

  • Stabilité à l’arrêt 

Nous avons fait le choix de prendre deux roues de 26 pouces pour être conforme aux standards internationaux, mais cela à un impact gênant sur le vélo : le pédalier se retrouve assez haut, et lors d’arrêts d’urgence, l’équilibre est un peu précaire, et il n’est pas rare de devoir sauter du vélo tombant. Nous sommes à la limite de la taille recommandée pour ce vélo (nous avons même du faire quelques modifs sur les vélos pour qu’ils soient plus adaptés à nos petites tailles…), cela doit être moins problématique pour les personnes plus grandes.

  • Manipulation du vélo à pied

Lorsqu’il faut pousser le vélo, nous sommes un peu pliés pour attraper le guidon qui est en position basse dans le modèle de vélo couché que nous avons choisi. A force d’entraînement, on trouve un moyen de pousser le vélo par le dossier, mais du coup, ce n’est pas très stable. Cet inconvénient est moins important en montée, puisque du coup, le guidon est plus haut !

Voilà pour ce (grand) bilan, qui je l’espère répondra aux interrogations de certains au sujet des vélos, et changera l’idée préconçue répandue principalement par un couple de voyageurs nous précédant… 😉

WTF : l’eau en Ouzbékistan

La gestion de l’eau dans ce pays nous a parue quelque peu saugrenue.

Tout d’abord, nous avons souvent vu des canalisations déborder d’eau et des arrosages automatiques en pleine journée jusqu’à inonder les pelouses alors que nous avons traversé d’immenses zones désertiques (sans parler de la culture du coton…).

Ensuite, les canalisations d’eau fermées sont pour le moins originales. Comme elles ne sont pas enterrées, elles doivent être adaptées à la circulation humaine, et voilà ce que ça donne :

Ben oui, il faut bien pouvoir rentrer le tracteur !

Enfin, dans les zones un peu plus montagneuses, lorsqu’il y a des orages, les torrents détruisent tout. En effet, l’eau arrive avec un débit beaucoup trop important et sur des périodes très courtes alors que les canalisations ne sont pas du tout prévues pour. Plusieurs fois, nous avons vu ces torrents transporter des troncs d’arbres ou nous avons dû traverser des rivières qui passaient complètement sur la route.

Un peu compliqué pour les voitures aussi, et pourtant, là, c’est sec !

Trois jours de folie !

Pour finir notre séjour à trois avec François, nous sommes arrivés à la ville de Guzor, au sud de Samarcande.
Nous y avons passé trois jours, le temps de s’organiser pour la suite, de visiter un peu les alentours et de se dire au revoir.

Nous sommes entrés dans la ville vers midi, en plein cagnard et sans avoir mangé. Nous nous sommes glissés dans les petites rues pour trouver un coin d’ombre sous un arbre. Après au moins 1h30 (un peu long n’est-ce pas ?), les habitants des maisons devant lesquelles nous nous trouvions ont émergé de leur sieste et se sont presque battus pour savoir chez qui nous serions invités !

Nous sommes donc arrivés parmi une bande de joyeux lurons : tous les voisins de la petite rue débarquaient pour fêter notre arrivée parmi eux, tout en prévoyant un gros gueuleton pour le soir même !

Le convertible salle à manger / lit, ça s’appelle un tapchan !


Le garçon de la famille, 11 ans environ, nous emmène faire le tour du bazaar et des lieux à visiter de la petite ville : nous sommes regardés avec des yeux éberlués par la population, qui n’a probablement jamais vu beaucoup de touristes autrement qu’en car…

Enfin, après tout ça, ça n’a pas loupé, tout le monde nous attend pour partager un bon plov bien gras, avec ce qu’il faut comme bière et vin pour diluer !

Préparation du plov, mais pourquoi ça baigne dans l’huile ?

Le lendemain matin, après une bonne nuit, nous décidons de suivre le conseil de nos hôtes et d’aller se promener près d’un lac artificiel a 20km de la maison. Notre petite promenade fût épique : entre autres, nous avons été poursuivis par un vieux fou dans un village soviétique, nous avons été contrôlé par des policiers en pleine cambrousse, ce pauvre Philippe (le vélo de François) a cassé sa chaîne, nous nous sommes baignés dans le lac au milieu des montagnes, et nous avons été accueillis par des russes, qui n’ont sans doute pas pu rentrer après la chute de l’URSS, pour un déjeuner surréaliste.

Dense comme journée, et ce n’était pas fini : le soir, à peine rentrés, c’est chez un des voisins que se déroule la soirée, et cette fois c’est à la Vodka qu’on trinque, un peu plus costaud !

Préparation des feuilles de vigne
Salute ! Les toasts sont innombrables !
Dance floor !
Lambada
Les enfants font aussi la fête jusqu’à pas d’heure ! Sans alcool, la fête est plus folle !

Enfin, le troisième jour, c’est à notre tour d’honorer nos hôtes : nous décidons de préparer un bon plat français : purée, tomates à la provençale et bœuf. Le résultat ne semble pas emballer les ouzbeks, peu habitués a priori a de tels plats : les assiettes ne se vident pas, et heureusement un plov venu d’on ne sait où leur évite la fringale !

Salon de coiffure

Merci à toutes les personnes qui nous ont accueillis chez eux pendant ces trois jours !

La smala !