Archives de l’auteur : les Cyclorêveurs

Sibérie

Depuis le nord du Kazakhstan jusqu’au poste de frontière mongole, nous traversons un petit bout de Russie (seulement 3 000 km !). Au-delà de l’Oural, nous sommes en Sibérie, mais nous sommes loin de l’image d’une steppe désolée que nous pouvions avoir avant d’y arriver. En effet, dans cette toute petite portion de Sibérie, nous allons découvrir tout un tas de curiosités !

Nos copines sont toujours sur la route !

Conteneurs reconvertis en bains et chambres d’hôtel de routier !
Héritage soviétique
Idem

Ce que nous trouvons sur notre route côté paysage, ce sont de grands étangs dans lesquels on peut se baigner, des espaces de steppes et surtout, la taïga, parfois bien vallonnée (les fameuses montagnes russes hé!hé!).

Au bord de l’étang de Novossibirsk
Les nids des petits martinets qui nous volent au-dessus de la tête quand on se baigne !

Notre dernier bivouac avant la Mongolie
Un petit bain et puis s’en vont !

Bon, le paysage pourrait parfois paraître un peu monotone quand nous passons plusieurs jours de suite à traverser d’immenses forêts de sapins et de boulots. Mais nous ne nous ennuyons pas.

D’abord, les russes sont étonnants. Ceux à qui nous essayons d’adresser quelques mots dans notre russe approximatif sont souvent peu réceptifs et un peu bruts. Pour la plupart, nous avons l’impression que nous sommes les premiers étrangers qu’ils rencontrent, et parfois seulement, nous avons droit à des sourires vraiment cordiaux. Bref, on dirait que nous avons à faire à des ours, il faut arriver le bon jour !

Les petits marchands de bord de route seront notre source principale de fruits et légumes
La spécialité de ce marché : les fraises, on va se prendre de quoi se faire une confiture tiens !

Sauf qu’à cette saison, les ours sont peu vêtus. Et oui, nous sommes loin de la pudeur des pays précédents, ici, quand il fait chaud, on enlève ses vêtements, tout simplement ! Et puis, ça ne doit pas arriver souvent alors il faut en profiter !

Nous n’avons pas vu beaucoup d’eau aux alentours, mais le maillot de bain est quand même de rigueur !
Y compris pour aller faire du bricolage chez le voisin !

Et puis nous longeons les rails du transsibérien, nous allons passer à côté du fameux lac Baïkal, nous allons traverser quelques villes notables et observer les isba en bois coloré, mais tout cela fera l’objet de prochains articles !


Les cimetières sont un bon terrain d’analyse des coutumes…

…On vient fêter les morts là où ils sont !

Pierre soviétique

Dis camion !

Il est temps pour vous de faire plus ample connaissance avec Anne So, Max, et Lulu, nos trois sauveurs qui nous permettrons d’aller d’Astana à la Mongolie en quelques quinze jours seulement !

Max et AnneSo dans les champs
Lulu dans les fleurs !


Lulu, c’est le camion, un bon vieil utilitaire reconverti en voyageur au long cours. Il y a tout le confort : douche, toilettes, cuisine, salle à manger convertible en lit. Il y a aussi l’électricité, une bibliothèque qui va bien nous inspirer et une chouette déco qui évolue au fur et à mesure du voyage selon l’inspiration d’Anne So.

Côté cuisine !
Côté salon, avec vue sur la salle de bain là bas dans le fond

Lulu tient bien la route, il va nous emmener dans de beaux endroits de bivouac pas forcément facile d’accès et surtout, il avale les kilomètres sur la transsibérienne parfois en piteux état.

Un de ces bivouac de steppe

La route dans la taïga, avec le Masallah turc qui nous rappelle quelques souvenirs

Pour ça, les conducteurs sont aussi des héros ! C’est fatigant d’enchaîner les heures de conduite tous les jours, je m’imagine mal à leur place, je me serais déjà endormie dix fois !

Certes, il y a parfois de la vie au bord des routes, mais c’est assez ponctuel
Pause

Mais nous leur sommes reconnaissants pour tout un tas d’autres raisons : leur générosité et leur calme (pas facile de rester tranquille quand au bout de cinq minutes dans le camion, j’ai déjà cassé un robinet et que la salle de bain est repeinte par les traces de pneu…).
Nous avons aussi beaucoup appris à leurs côtés. Les bouquins, les docu et surtout les discussions à refaire le monde de l’après pétrole (mais avant qu’on y soit contraint) sont autant de sources d’inspiration pour nos esprits en pleine réflexion !
On en rediscutera quelque part entre Bordeaux et Toulouse d’ici un an ou plus ! Bonne route en attendant (et joyeux anniversaire Anne So !) !


Merci à eux, ce ne sera jamais assez dit !

Edito : nous sommes en Russie !

Vite ! Vite ! Vite !

Nous n’avons que 10 jours pour parcourir 3 500 km !
Aïe ! Aïe ! Heureusement, Anne So et Max nous sauvent, ils vont nous camionner depuis Astana jusqu’à la Mongolie !

La vie en camion, c’est tout un programme : le rythme est différent, les vélos sont démontés, on lit, on débat, on rigole, on va vite !

Nous traversons donc taïga et steppe au rythme du moteur de ce cher Lulu, en passant par Novossibirsk, Krasnoiarsk, Irkoutsk et le lac Baïkal, en somme, la transsibérienne.


Un rêve qui va se réaliser pour Eglantine : voir le lac Baïkal !

Bishkek – Astana en 4 jours !

Vous avez découvert Bishkek, capitale du Kirghizistan, dans un poste précédent. La ville est à vingt kilomètres de la frontière kazakhe que nous rejoindrons donc très rapidement. D’ailleurs, nous avons l’impression que la ville est continue, en se poursuit même au Kazakhstan ! Nous ne sommes donc pas dépaysés par le passage de frontière (le premier où nos vélos sont reniflés par les chiens drogués !).

A partir de là, commence une longue traversée de la steppe : il y a environ 1200km jusqu’à Astana, capitale du Kazakhstan, où nous devons rejoindre Anne So et Max pour la suite du périple. Sauf que ce n’est pas tout, ces quelques bornes, il va falloir les parcourir en cinq jours maximum !

Nous commençons tranquillement, nous roulons sur ces routes plates et droites, nous rencontrons quelques kazakhes, certains tout blonds, d’autres tout bridés, rarement les deux en même temps. Le sud du pays est la région la plus productive en fruits et légumes, le paysage est presque varié, et encore, nous approchons la steppe de plus en plus aride.

On doit rouler 1200 bornes en 5 jours, mais bon la sieste c’est sacré, surtout par ce temps !

On aurait pas du jouer à la balle avec la pastèque : une fois explosée, il faut la manger !

C’est à Chou (et oui, c’est bien le nom de la ville, et en russe, c’est encore plus rigolo : ça s’écrit avec seulement deux lettres !) que nous allons faire notre tour de magie. En effet, après plusieurs tentatives ratées pour faire du stop (le stop est payant ici… saligots !), nous nous apprêtons à prendre le bus. Pour cela, nous nous rendons à la gare de Chou, où nous trouvons plus de trains qu’autre chose évidemment.

Il faut lire chou ! wy wy !

C’est là qu’à lieu l’imposture !

Nous n’avons pas beaucoup d’argent local sur nous, en tout cas, pas de quoi payer deux billets de train et un éventuel supplément pour les vélos (à titre purement indicatif, l’aller Chou-Astana aurait coûté 4 500 tengue, soit une trentaine d’euros par personne), du coup, nous commençons à négocier. Le train arrive et on apprend qu’en plus, il est complet. On essaye d’amadouer le contrôleur en chef. Entre temps, nous rencontrons un habitant d’Astana qui nous tchatche un peu. En voyant que nous n’arrivons pas à convaincre qui que ce soit, il nous donne un tuyau « Vous n’avez qu’à dire que vous voulez être à Astana pour l’anniversaire du président !« 

Et oui, nous l’avions déjà vu ailleurs, nous célébrons le jour même l’anniversaire du chef de l’Etat ! Le train va bientôt partir. Je tente le coup et ni une ni deux, tout le monde se précipite pour nous faire grimper dans le train ! Il nous manquait juste la formule magique en somme !

Voilà comment nous prenons le train pour la première fois du voyage ! Le trajet dure quinze heures, nous sommes dans un train couchette sans réservation, mais les contrôleurs de notre wagon se casse la tête et nous parvenons finalement à nous installer confortablement pour seulement le peu d’argent que nous avions sur nous (3000 tengue, tapis !).

Et puis, on s’est fait un nouveau copain (celui qui nous a parlé du président) : Chafrat nous accueille chez lui quelques jours et nous aide beaucoup à notre arrivée à Astana.

Bishkek, capitale du Kirghizistan

Bishkek est notre second « retour à la civilisation ».
En effet, après Osh, nous arrivons dans cette capitale après notre journée de camion-stop.
La ville est vivante, même à 22h30. Nous arrivons le jour de la finale de l’Euro, et nous voilà catapultés à une terrasse de café huppé à siroter un cocktail raffiné (pas forcément bon pour autant), avec une bande d’étudiants étrangers à regarder le match – sans grand intérêt, Espagne/Italie !

Sur la rue, on trouve toute sorte de commerces

Quelle drôle de situation, alors qu’il n’y a que quelques jours, nous étions encore à manger des pâtes mal cuites sur le haut d’un plateau désert, nous sommes tout chamboulés. Pour autant, nous profitons de l’accueil spontané et généreux que nous offre ce jeune étudiant américain. D’ailleurs, quelques jours plus tard, nous fêtons l’Independance Day !

Ce n’est pas la relève de Bukingham mais tout de même !

Moi je crois qu’ils se racontent des blagues en cachette !

Bishkek est plein d’espoir : nous y voyons une once d’art avec quelques statues ici et là dans la ville (et pas seulement des oeuvres soviétiques ou des types sur des chavaux !), un peu d’éclectisme aussi, avec visiblement des minorités assez fortes qui se mélangent avec les kirghizes.

Tous les types, tous les styles !

De l’espoir aussi sur le plan du voyage, puisque nous avons plus de nouvelles de nos amis et futur sauveurs Anne So et Max dont vous apprendrez plus dans les prochains articles.

Sommes-nous passés à côté d’un pays ?

Le Kirghizistan est un chouette pays, les paysages sont variés et les coutumes sont riches, pourtant, nous ne parvenons pas à en profiter pleinement (d’ailleurs, les photos vous montreront de beaux paysages paisibles, qui ne transmettent pas forcement notre etat d’esprit).

Entre Osh et Bishkek

Tout est calme

Retenue d’eau
Et oui, il semble que nous ne pouvons pas être tout le temps « à fond ».
Plusieurs choses nous empêchent d’être dans le bon état d’esprit. Nous avons du mal à analyser cet état qui nous surprend tous les deux en même temps comme cela ne nous était jamais arrivé auparavant, et du coup, nous avons du mal à en sortir.

Le Tadjikistan nous a offert et demandé trop, et maintenant, nous trouvons ces routes toutes lisses et un peu fades. La présence trop prégnante de la civilisation gâche les paysages à coup de lignes à haute tension, de bardages le long des routes et de grosses usines. Les lacs eux-mêmes – dans la région que nous avons traversée – sont artificiels, la vie autour est très pauvre.

Mais il n’y a pas que cela, nous sommes aussi un peu stressés, car bientôt, il va nous falloir faire un très grand bond pour rejoindre la Mongolie dans la courte période d’été et nous ne savons pas comment. Heureusement, nous trouverons une solution à Bishkek et nous pourrons repartir plus sereinement, vers une aventure toute nouvelle !

Enfin, en passant seulement une quinzaine de jours au Kirghizistan, nous avons laissé de côté beaucoup d’aspects du pays, mais ce sera pour une autre fois inch Allah !

On se delasse quand meme !

A la base de loisirs evoquee dans un article precedent