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Battle de danse d’Eglantine lors du mariage en Irak

On nous l’avait demandé dans un commentaire, alors voici la vidéo tant attendue d’Eglantine en plein battle lors du mariage auquel on a participé en Irak !


Si vous avez l’impression qu’Églantine n’est pas au top de sa forme, c’est qu’en fait elle est un peu timide et ne veut pas montrer tout son potentiel !

De toute façon, je trouve que c’est le petit au milieu qui gagne la palme ! 😉

PS : Mention spéciale du jury pour le style chaussure de rando et pantalon de trek pour une fête de mariage !

Edit : merci pour les commentaires, c’est corrigé !

De l’Irak à l’Iran

De l’Irak à l’Iran, mais toujours au Kurdistan !

Nous avons traversé l’Irak très tranquillement. Avec 10 jours pour parcourir environ 350 km, nous avons pris le temps d’apprécier les paysages et les rencontres. Ce ne sera pas le cas en Iran, où nous devrons nous dépêcher d’arriver jusqu’à Shiraz pour faire renouveler nos visas.

Alors si nos cœurs et nos esprits sont comblés par cette traversée de l’Irak, nos estomacs réclament une trêve alimentaire féroce !
Au moment de passer la frontière, Guilhem commence à être malade alors que j’ai du mal à me remettre d’une journée au lit sans avoir avalé quoi que ce soit.

La frontière est en altitude. Pour y accéder, nous devons porter nos vélos entre les congères de neige et les camions embouteillés sous le regard pas forcément bienveillant des hommes du coin.
C’est le moment pour moi d’en finir avec les cheveux au vent et nous passons du côté iranien sans encombre administrative.
Par contre, l’arrivée à Piranshar – la ville frontière iranienne – est une vraie descente aux enfers : nous n’avons rien mangé depuis le matin et un vent des plus violents nous force à pédaler en descente et nous valdingue sur les côtés. Nous arrivons tout stressés dans un nouveau pays, sans argent local, sans provision et sans aucune connaissance de la langue.

Nous nous en sommes sortis, après moult arnaques et désillusions sur l’accueil iranien, je vous passe les détails…

Nous continuons donc à pédaler dans ce Kurdistan iranien qui nous offre de beaux paysages mais toujours pas de sérénité stomacale…

Le haut de la chaîne de montagnes Zagros, splendide!



C’est là que nous arrivons à Baneh, chez Sam et sa famille qui vont nous aider, nous soigner (c’est au tour de Guilhem de rester cloué au matelas sans pouvoir rien avaler), nous nourrir puis nous garder les vélos pendant que nous décidons d’une escapade touristique dans le sud de l’Iran.

L’Irak, c’est un grand désert plein de puits de pétrole ?

Effectivement, c’est l’image que l’on a tous en tête :

Pas de puits de pétrole à l’horizon, mais ça ressemble bien à un désert non ?

Et bien non ! Le nord tout du moins présente des paysages variés et très jolis, voyez plutôt !

La route longe les montagnes, pour ensuite s’y frayer un chemin !

Il reste de la neige, mais il fait bon !

Non, on n’a pas téléchargé l’image sur un site de wallpaper !

Village au pied de la montagne

Des enfants jouent sur la colline dominant la ville

Aperçu de la route longeant la rivière qui a percé les montagnes !

Cette ferme est de l’autre côté de la rivière, et ainsi complètement isolé de la civilisation

Camp d’altitude, près de la frontière iranienne

Les collines commencent seulement à devenir vertes, le printemps arrive petit à petit !


Amis cyclos et voyageurs, ne zappez pas ce pays, il en vaut la peine ! En plus le climat est très clément au début de l’année, nous n’avons pas eu les pieds gelés comme beaucoup de ceux qui sont passés par Erzurum (en Turquie) au même moment !

Vive les mariés !

Bon, ce n’était pas vraiment un mariage, seulement les fiançailles, mais c’était une sacrée fête tout de même !

Roger et Jacqueline (noms attribués de façon aléatoire) se sont rencontrés via internet. Ils sont tous les deux irakiens catholiques, mais lui est parti travailler en Hollande depuis une quinzaine d’années tandis qu’elle est restée dans son village d’origine. Après s’être fréquentés longuement sur Yahii!, Roger est venu quelques semaines en Irak pour arranger les fiançailles avec elle et hop ! Il reviendra plus tard pour se marier, si tout se passe bien.

Voilà donc le contexte, et nous sommes arrivés la veille de la fête des fiançailles, quel heureux hasard !

Après quelques hésitations, nous avons accepté l’invitation. Nous avons suivi le cortège jusqu’à la salle des fêtes du village. Des chaises en plastiques sont arrangées le long des murs de la grande pièce rectangulaire. Au bout, les fiancés sont assis sur un canapé (la chance !) devant un gros gâteau plein de chantilly. Tout le monde vient se prendre en photo avec les futurs époux avant de se prendre en photo avec nous !!

Les enceintes crachent de la musique locale et ceux qui ne sont pas assis dansent en se tenant la main. Le premier agite un bâton plein de perles et les femmes un voile à sequins.

A ! A! A! la queue leu leu !

 

Rapidement, je me laisse entraîner dans la danse tandis que Guilhem se cache derrière son appareil photo. J’apprends vite la choré et mis à part les chaussures de rando et le pantalon kaki couvert de tâche, je passe presque inaperçue !!

 

Emportés par la foule !

Guilhem tente le coup quand même, il y est presque quand on sonne l’heure du dîner.
Tout le monde regagne sa chaise et il y a distribution de plateaux repas : samossas, olives et baklava dans une barquette en polystyrène, accompagnés d’une canette de soda et suivie d’une part du fameux gâteau de tout à l’heure.

Guilhem a retrouvé ses origines !
Et moi, une grand-mère d’adoption !

Ensuite, les fiancés s’abreuvent l’un-l’autre et échangent des bagues de fiançailles, et puis c’est reparti pour la danse.
Au milieu des musiques traditionnelles, le super DJ nous passe 2 musiques US. Je ne résiste pas, je danse pour de vrai (enfin presque), un autre type se déchaîne, je prend ça pour un battle, tout le monde se met en cercle autour de nous, je crois que je me suis faite un peu remarquer… Heureusement, on repart en danses traditionnelles !

En France, je ne pensais as être si grande !

Bon, 23h sonnent, ce n’est pas tout, mais il va falloir aller dormir ! En quelques minutes, tout le monde se disperse.
J’ai mal aux zygomatiques à force de sourires !


Ils sont beaux ces gens !

Et ils portent bien le sourire !

Elsa et Fabien, j’espère que ce post vous aura inspirés !


Chez les Yézidis d’Irak !

C’était un jour comme les autres en Irak. Beau temps, route étroite mais sympathique, petits villages au bord de la route très régulièrement, voitures s’arrêtant pour nous prendre en photo très très régulièrement, la routine quoi !

Quelques petits détails, que nous n’avons pas relevés sur le moment, sortent cependant de l’ordinaire irakien, comme un magasin « Efes », la célèbre bière turque, ou ce monument sur le bord de la route :


Le soir arrivant, nous faisons halte dans un petit village, où des gens nous invitent à dîner et dormir pour la nuit.
Encore une fois, quelques détails intriguent :

Chiffon sur la tête, grande moustache… euh non en fait là tout est normal !
Par contre ici… et oui, il y a des sièges ! cela fait un moment que nous n’en avons pas vu !


Heureusement, tout rentre dans l’ordre pour le repas : on se met par terre !
Mais le repas non plus n’est pas très ordinaire : trois types de viandes, de l’alcool, ainsi que des couverts…

Là c’est trop ! Le petit descend un bière d’un coup ! Qui sont ces gens ??

Et bien ce sont des Kurdes, mais ni des musulmans comme ceux que nous avons croisés jusqu’ici, ni des Araméens : ceux-ci sont des Yézidis !

Le yézidisme est une religion très ancienne, qu’une communauté fermée (on ne peut pas le devenir si l’on est pas né Yézidi) perpétue par traditions orales.

Cette communauté n’est pas très estimée, notamment par les musulmans qui considèrent qu’ils adorent Satan…

Le village où nous nous trouvions était un village exclusivement yézidi, comme d’autres villages de la région. Une grande partie de la communauté s’est exilée en Europe ou autre.

On lui aurait bien prêté le vélo, mais il était encore bourré comme un coin, alors pas question !

Femmes yézidis. Seules les femmes âgées portaient le voile


PS : C’était un blague pour le petit garçon, il ne buvait pas en fait ! (enfin pas trop 😉

Sport national d’Irak

Depuis l’entrée dans le pays, nous n’avançons pas aussi rapidement qu’auparavant. La faute à quoi ? Aux routes en mauvais état ? Nous y sommes habitués, puis ce n’est pas si pire. Aux dénivelés vertigineux ? Ce n’est pas une colline de 200m qui nous fait peur ! Alors ?

Et bien tout est de la faute des locaux, très friands de photos faites au téléphone portable sur le bord de la route… La plupart des voitures qui nous double s’arrêtent un peu plus loin sur le bas côté, puis sortent en nous attendant. Ensuite, chacun veut être pris avec chacun de nous, puis avec les deux, puis avec nous deux et l’un deux, et ainsi de suite.
Sachant qu’ils sont souvent plus que le nombre réglementaire dans une voiture, vous imaginez facilement le nombre de combinaisons différentes que nous avons à subir…

Exemple ici avec des militaires kurdes sortant d’un taxi.

Comment faire pour éviter ces prises de photos forcées ? Il n’y a pas de solution miracle, car ils insistent tellement qu’il est plus rapide de s’arrêter pour prendre les photos rapidement que de chercher à discuter avec eux… D’autant plus qu’ils ne demandent que très rarement d’où l’on vient et où on va…

Même si cela arrive aussi aux autres cyclistes, nous expérimentons peut-être le début de l’effet « vélo couché » hors d’Europe. A confirmer !

Richesse des rencontres en Irak

Ce n’était pas prévu a l’origine, mais du fait de considérations météorologiques et de distances, nous avons décidé de traverser le Kurdistan, région autonome de l’Irak.

Ce nouvel itinéraire nous a permis, outre le fait d’ajouter un pays a la longue liste des pays traversés et de passer 10 jours sans dépenser un sou, de faire des rencontres d’une richesse infinie !

Nous avons bien sur croisé des cyclos, encore et toujours : Tom, neo zelandais en solo, ainsi que Sarah et Jésus, couple ispano britannique !

Mais ce sont surtout les gens du pays et leur accueil si chaleureux qui nous a marqué lors de cette courte traversée ! Nous avons rencontré, entre autre et dans le désordre :

  • Des kurdes qui se sentent libres, dans cette région qui a presque tout d’un pays à part entière.

  • Des catholiques, qui cohabitent avec les musulmans.

  • Des yezidis, un peu perdus dans tout cela.

  • Des kurdes d’Iran, qui ont préféré émigrer dans cette région  »libre ».

Chez tout ces gens là, une constante est l’accueil formidable et l’échange qui nous ouvre les yeux sur cette région et ses habitants méconnus de nous jusqu’alors !

Pour tous les voyageurs qui se demandent si c’est « safe » de passer par cette région, pour nous aucun doute : en restant dans le nord du pays et en évitant les grosses villes, aucun problème possible, la région est très stable depuis une dizaine d’années. Pour vous dire, même le site du ministère des affaires étrangères français dis qu’il n’y a pas de problème pour voyager dans cette région ! Il ne faut par contre pas descendre trop au Sud, vers Mossoul notamment. Il parait que de toute façon les militaires ne laissent pas passer les voyageurs vers cette destination. Enfin bon, pas de frayeur à avoir, nous avons rencontré de nombreuses personnes ayant traversé le Kurdistan, et tous étaient très contents de leur séjour ! L’obtention du visa directement a la frontière et gratuitement est très agréable de plus !