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Bishkek, capitale du Kirghizistan

Bishkek est notre second « retour à la civilisation ».
En effet, après Osh, nous arrivons dans cette capitale après notre journée de camion-stop.
La ville est vivante, même à 22h30. Nous arrivons le jour de la finale de l’Euro, et nous voilà catapultés à une terrasse de café huppé à siroter un cocktail raffiné (pas forcément bon pour autant), avec une bande d’étudiants étrangers à regarder le match – sans grand intérêt, Espagne/Italie !

Sur la rue, on trouve toute sorte de commerces

Quelle drôle de situation, alors qu’il n’y a que quelques jours, nous étions encore à manger des pâtes mal cuites sur le haut d’un plateau désert, nous sommes tout chamboulés. Pour autant, nous profitons de l’accueil spontané et généreux que nous offre ce jeune étudiant américain. D’ailleurs, quelques jours plus tard, nous fêtons l’Independance Day !

Ce n’est pas la relève de Bukingham mais tout de même !

Moi je crois qu’ils se racontent des blagues en cachette !

Bishkek est plein d’espoir : nous y voyons une once d’art avec quelques statues ici et là dans la ville (et pas seulement des oeuvres soviétiques ou des types sur des chavaux !), un peu d’éclectisme aussi, avec visiblement des minorités assez fortes qui se mélangent avec les kirghizes.

Tous les types, tous les styles !

De l’espoir aussi sur le plan du voyage, puisque nous avons plus de nouvelles de nos amis et futur sauveurs Anne So et Max dont vous apprendrez plus dans les prochains articles.

Sommes-nous passés à côté d’un pays ?

Le Kirghizistan est un chouette pays, les paysages sont variés et les coutumes sont riches, pourtant, nous ne parvenons pas à en profiter pleinement (d’ailleurs, les photos vous montreront de beaux paysages paisibles, qui ne transmettent pas forcement notre etat d’esprit).

Entre Osh et Bishkek

Tout est calme

Retenue d’eau
Et oui, il semble que nous ne pouvons pas être tout le temps « à fond ».
Plusieurs choses nous empêchent d’être dans le bon état d’esprit. Nous avons du mal à analyser cet état qui nous surprend tous les deux en même temps comme cela ne nous était jamais arrivé auparavant, et du coup, nous avons du mal à en sortir.

Le Tadjikistan nous a offert et demandé trop, et maintenant, nous trouvons ces routes toutes lisses et un peu fades. La présence trop prégnante de la civilisation gâche les paysages à coup de lignes à haute tension, de bardages le long des routes et de grosses usines. Les lacs eux-mêmes – dans la région que nous avons traversée – sont artificiels, la vie autour est très pauvre.

Mais il n’y a pas que cela, nous sommes aussi un peu stressés, car bientôt, il va nous falloir faire un très grand bond pour rejoindre la Mongolie dans la courte période d’été et nous ne savons pas comment. Heureusement, nous trouverons une solution à Bishkek et nous pourrons repartir plus sereinement, vers une aventure toute nouvelle !

Enfin, en passant seulement une quinzaine de jours au Kirghizistan, nous avons laissé de côté beaucoup d’aspects du pays, mais ce sera pour une autre fois inch Allah !

On se delasse quand meme !

A la base de loisirs evoquee dans un article precedent

Kirghizistan, deuxièmes impressions

En arrivant dans ce nouveau pays, nous arrivons aussi dans une nouvelle zone géographique. En effet, nous quittons le plateau du Pamir pour dévaler dans la plaine d’Osh puis la vallée de Fergana ensuite.

Quelques flip flop pour commencer !

Puis une descente plus douce. Les montagnes sont encore la !
Le marche de Osh en conteneurs, rempli d’Alpen Gold, houra !

Au début, nous sommes trop contents de retrouver ces plaines cultivées, un soupçon de civilisation et le confort qui l’accompagne. Pendant plusieurs jours, nous nous étonnons de voir des arbres, des étals de fruits et légumes le long de la route et des animaux autres que des moutons et des yaks. Le paysage est tellement varié qu’on se croirait presque en France par moment !

Le boulevard de la pasteque

Grand canyon ?

Mais nous retrouvons aussi beaucoup d’autres éléments des routes de plaines comme le trafics et les klaxons, les gens qui demandent à nous prendre en photo, les « ot kouda » hurlés par la fenêtre des camions qui passent un peu trop près ou encore les routes rectilignes et plates. Et là, tout à coup, nous regrettons notre plateau tranquille !

Les gens que nous croisons (on ne sait pas bien si ce sont des kirghizes ou des ouzbèkes, puisque la région fait l’objet de conflits encore actuels et non résolus, la dernière révolte date de 2010 où des civils ouzbèkes et kirghizes vivant au Kirghizistan se sont violemment affrontés), ne sont pas forcément d’une sympathie incroyable. Certains nous donnent parfois des fruits, mais la plupart ont du mal à nous rendre ne serait-ce qu’un signe de la main. Parfois même des conducteurs débiles (le genre « regardez-moi, je roule en grosse Chrysler alors que mon voisin crève la dalle ») s’amusent à nous faire des queues de poisson ou nous jeter des détritus.

En conclusion, on voit beaucoup plus de monde par ici, sans pour autant rencontrer des personnes dont le contact nous encourage à nous immiscer plus dans leur pays pour le moment.

Besoin de repos ?

C’est ce que nous pensons jusqu’à ce qu’on rencontre ce gardien d’aire de loisirs, cette garnison de militaires hors service et ces deux transporteurs de patates.

Le premier, nous le rencontrons au bord d’un lac. Cela ressemble à un grand restaurant abandonné, il y a quelques tapchans installés pour s’asseoir sous les arbres, une plage en cailloux et même un pédalo ! Mais sinon, personne, juste ce gros bedonnant qui nous offre une corbeille entière de fruits. Il nous laisse peinards après s’être renseigné sur les questions d’usage : d’où venez-vous ? Où allez-vous ? Il comprend bien que nous avons envie de profiter de l’endroit au calme, ce qui n’est pas le cas de la cinquantaine de Kirghizes qui débarquent quasiment d’un coup quand sonnent 15h. La musique à fond et les gros lourdaux qui hurlent sonnent notre départ. Cet endroit est bien un espace de loisirs, mais nous repartons en invités de monsieur, merci !

Non loin de la « base de loisirs »

Quelques jours plus tard, nous approchons d’un immense lac entre les montagnes. Le soleil décline et nous serions ravis de nous installer au bord du lac. En descendant, nous tombons sur un emplacement idéal : un verger d’abricots avec un point d’eau et un terrain plat, le tout assez éloigné de la route. Mais, en nous approchant, nous nous rendons compte que nous arrivons à nouveau à beaufland. Il y a une foule de gens qui s’activent, barbecue et plov en préparation et dancefloor sur musiques occidentales… Il faut qu’on trouve un endroit un peu à l’écart, nous ne sommes pas dans l’ambiance pour la bamboula qui nous attend !
Nous n’avons pas le temps de nous enfuir, nous sommes invités illico à partager la piste de danse et le plov, bon.


Et finalement, nous découvrons que nous avons atterri en pleine journée de loisirs organisée par la garnison de la ville d’à côté. Tous ces gens qui remuent aux sons de J-Lo sont donc des militaires !
Nous sommes invités à la table du commandant qui nous explique un tas de choses et qui est la première personne d’Asie centrale avec qui nous avons une discussion approfondie et intéressante, c’est quelque chose ! Et, comble de la bonne nouvelle, en plus de rencontrer des gens intéressants, il n’est pas question de bamboula jusqu’à l’aube. A 10h du soir, le commandant annonce la dernière musique, quand elle se termine, pas de protestation, en dix minutes, tout le monde a rassemblé ses affaires et s’est réparti dans les voitures pour lever le camp. Nous sommes à l’armée, et ça se sent !
En ce qui nous concerne, nous avons gagné une yourte pour la nuit, extra !

Merci au commandant heureux et sage !

Enfin, voilà le moment venu de faire un peu de stop. Nous sommes pressés, fatigués et les deux gros cols qui se profilent à plus de 3 000 mètres d’altitude avant Bishkek sont un obstacle trop important par rapport à nos moyens. Alors, après un petit dèj sur la plage (pas de mer au Kirghizistan, mais toujours ces retenues d’eau partout !), nous allons nous poster en bord de route.
C’est dimanche, le trafic n’est pas très dense, mais il ne faut pas plus de deux véhicules qui passent avant qu’un camion ne s’arrête pour nous prendre. La camionnette transporte 5 tonnes de patates (au lieu de 3,5 max normalement…), deux conducteurs et déjà deux autres passagers ! Nous nous glissons quand même dans la cabine, nos vélo avec les patates, et nous voilà embarqués vers la capitale.

Vue grand angle de la cabine

Les paysages que nous traversons sont magnifiques, nous apercevons les hordes de chevaux paître tranquillement dans ces pâturages d’altitude bien verts et fleuris comme seulement quelques semaines dans l’année. Sur les bord de la route, des apiculteurs vendent leur miel et des semi-nomades leur kymiz (lait de jument fermenté). Nous goûtons quelques spécialités offertes par nos transporteurs.
Il leur faut un moment pour se détendre et discuter vraiment, mais nous finissons par nous familiariser les uns aux autres et on rigole bien. C’est que le voyage est un peu long : l’engin est un peu trop chargé et le moteur chauffe. Heureusement, nous sommes dans une vallée, et l’eau du torrent fait office de liquide de refroidissement à grand renfort de seaux d’eau giclés sur le moteur fumant tous les cinq kilomètres en montée (je vous rappelle que nous avons deux cols à 3 000 m d’altitude à passer, avec un point de départ à à peine 1 000 m, ça vous laisse imaginer le nombre d’arrêts…). Mais le moteur qui chauffe n’est pas le seul problème, parfois, les vitesses se desserrent, et il faut les passer « à la main » en ouvrant un capot qui donne accès au moteur depuis l’intérieur de la cabine, le tout en roulant bien sûr !
Enfin, cette journée de camion a été épique (pour 500 km à parcourir, nous avons battu le record d’un Paris-Morvillars en 13 heures avec l’espace !). Nous avons débarqué dans la capitale à 10h du soir, pas forcément idéal pour rouler et trouver un logement, mais tout s’est bien passé !

Les cimetieres ont leur cachet !

Kirghizistan : un pays en couleurs !

Vert, c’est notre première impression : en passant la frontière nous quittons un paysage lunaire, gris, rocailleux et venteux pour arriver dans des montagnes plus douces et toutes vertes.
Rouge, c’est la couleur de l’eau chargée de boue, qui tranche avec les prairies qui deviennent de plus en plus vertes et diversifiées en végétation (si tant est que nous puissions appeler un chardon « diversité végétale » !)

Notre route est tout aussi rouge que la rivière que nous longeons.

Rouge, c’est aussi la couleur du drapeau de ce nouveau pays. Dont la frontière d’entrée est 20 km après la sortie du Tadjikistan !
Rouge toujours, ma couleur dans la descente : les nerfs sont à bout, il suffit d’une petite chute pour craquer complètement. Nous ne sommes pas loin pourtant, de l’autre côté de cette rivière à gué qui fait ma perte, c’est bien de l’asphalte qu’on voit, après 20km de taule ondulée rocailleuse et boueuse…
Verts à nouveaux, les militaires kirghizes qui nous laissent passer en plaisantant et sans nous ennuyer.

On aurait pu dire « vert, comme mon manteau » !

 Blanches, les yourtes parsemées dans les combes que nous traversons sur du macadam gris. Difficile à croire mais voir la vie en gris nous plaît tout à coup !
Au galop, droit sur nous, c’est le brun des chevaux kirghizes, ce n’était donc pas une légende, ce peuple est bien maître de ces beaux animaux à la ligne élégante et musclée ! Mais c’est aussi le brun des yaks qui paissent autour des yourtes, imposants mais tranquilles.

Nos premières yourtes kirghizes ! Ils ont l’air de se marrer les nomades en tout cas !

Troupeau de yaks guidés par les bergers à cheval
Une ferme de yaks

Et enfin, du bleu, pas celui du ciel, qui est bel est bien absent pour laisser place à la pluie, mais celui des menuiseries de la guest house où nous sommes contents d’arriver pour un repos bien mérité !

Même les mobil-home ont des menuiseries en bois bleues

Nous aurions pu tenter le bleu-blanc-rouge en ce jour national, mais disons que notre sens patriotique a des limites !

Bilan du passage du massif du Pamir

Vous avez pu les apercevoir en photo ou en vidéo : les paysages que nous avons pu traverser lors de notre passage au Tadjikistan étaient vraiment époustouflants. Nous avons passé des montagnes et des vallées toutes plus belles les unes que les autres.
D’un autre côté, comme vous avez pu le lire ou le ressentir dans nos messages, cet endroit a été le plus dur de notre voyage, et moral d’acier devait se joindre à physique sans faille pour surmonter la difficulté sans cesse renouvelée de ce genre d’endroit.

En haut du dernier col : de l’autre côté, le Kirghizistan, nous sortons du Pamir !

Voici donc un petit message récapitulatif des différents itinéraires que nous avons emprunté, à titre d’informations générale pour la plupart des gens, et d’information précises pour ceux et celles qui prépareraient un périple (et c’est le mot) à vélo dans cette région.

Je séparerai le pays en sept parties (qui correspondent plus ou moins aux précédents posts, voir liens) :
De Dushanbé au check point de police, par la M41
Le col de Sarindaj, toujours sur la M41
De Kalaikhum vers Korog, M41 encore et toujours
De Korog vers Langar, hors M41 cette fois, dans la vallée de Vakhan
De Langar vers la route asphaltée de la M41
Le massif des Pamirs, enfin !
• La fin du Tadjikistan, après le lac Karakul

• De Dushanbé au check point de police, par la M41

La route commence assez fort, et annonce la couleur : non pas du fait du dénivelé, en somme pas si important que cela, mais par l’état de la route. En effet, ce tronçon de la M41 n’est plus la route principale. Depuis la période soviétique où la route a été construite, une autre route – qui passe par le sud et la ville de Khulob – a été ouverte. Du coup, la M41 devient peu à peu une sorte de piste dédiée aux habitants, faute d’entretien. A un certain moment, la M41 se sépare à nouveau de la « route » pour devenir une sorte de sentier très étroit. Dès lors, le passage à gué de rivières, les coulées de boues et autres surprises sont au programme ! Au moins on est sûr qu’il n’y aura plus de camion après cela !
Question paysages, on est servi : l’enfilade de vallées nous les découvre une à une, et chaque tournant nécessite une pause photo pour tenter d’immortaliser la sensation.

Nous conseillons grandement cette route (pendant les mois d’été seulement), qui malgré les montées et descentes perpétuelles, ainsi que le col qu’elle introduit (voir ci-dessous), permet d’apprécier une multitude de paysages différents, tout en passant par un chemin qui n’a pas l’habitude d’être fréquenté par les touristes (lui préférant la route du sud, un peu plus longue mais plus facile). Le ravitaillement n’est pas autant un problème, la vallée étant habitée régulièrement. De plus, on trouve des sources d’eau environ tous les 500m, et celle-ci est potable.

• Le col de Sarindaj, toujours sur la M41
Ce col, culminant à 3258,5m (pour être précis !), est la première difficulté vraiment physique du parcours. La route n’étant pas excellente, les 25km de montée à 7% sont assez pénibles, l’attention ne devant pas se concentrer uniquement sur l’effort à fournir mais aussi sur la trajectoire à emprunter pour ne pas buter sur une pierre, un morceau de glace ou tomber dans un nid de grosse poule… Cela reste cependant accessible à la plupart des cyclistes, car l’altitude n’est pas très importante (pas de problèmes spéciaux de respiration), et le dénivelé est constant, ce qui permet de prendre un certain rythme, très lent certes, mais qui se révèle finalement plus agréable que les montées et descentes alternées.
Le panorama juste avant l’arrivée au col est superbe et récompense bien de l’effort, puis la descente prend le relais.
La pente de celle-ci est plus marquée qu’à la montée, il faut bien vérifier ses freins, d’autant plus que la route donne souvent sur un gouffre de plusieurs centaines de mètres ! Cette descente impressionnante vaut le coup d’être vue de ses propres yeux !
Attention tout de même, cette route nécessite des travaux pour son ouverture (nouveaux ponts, tranchées dans les coulées de glaces, etc.) qui font que la route n’ouvre qu’aux environs du mois de juin. Ne restez pas coincés comme nous au check point de police !

• De Kalaikhum vers Korog, M41 encore et toujours

A Kalaikhum, nous rejoignons le flot des voyageurs et transporteurs ayant choisi la route du sud. Le calme est perdu mais la route redevient en « bon » état. Pendant toute cette section, nous pouvons observer, sur la berge d’en face, l’Afghanistan.
J’ai trouvé, à l’instar de certains autre voyageurs, cette route un peu lassante : la vallée très étroite avec des montagnes rocheuses très pentues n’offre pas le panel de panoramas de la première partie de la route, et après 300km de ce type de route on a très envie de passer à autre chose… Cela est certainement d’autant plus vrai pour ceux qui ont de plus déjà effectué la route du sud. Cela étant, ce passage n’est pas optionnel dans l’itinéraire (contrairement au suivant), alors autant s’en contenter et profiter de la relative facilitée de la route et du contact (lointain) avec les afghans!

• Vallée du Vakhan (ou Corridor du Wakhan), hors M41

Cette vallée est, depuis Korog, dans la continuité de la frontière avec l’Afghanistan. Elle est connue du fait de la géographie politique de l’endroit d’une part (l’Afghanistan présente dans cette partie la forme d’une queue de poêle, c’est à dire une excroissance du territoire entre le Tadjikistan et le Pakistan, créée dans le but d’éviter tout contact entre le premier pays, qui faisait alors partie de l’URSS, et le second, lié à l’Inde et donc à l’Empire Britannique. Cette zone tampon servait de « protection » pendant la période dite du « Grand Jeu » entre les deux empires). Elle est connue d’autre part pour avoir figuré dans le récit de voyage de Marco Polo en Asie Centrale.
Pour ces raisons notamment, elle figure dans le trajet de nombreux voyageurs, dont nous faisons partie. Cependant…

La route est assez bonne pendant un certain temps, puis cela se dégrade jusqu’au dernier village, Langar, qui est, pour la plupart des gens, l’extrémité de la vallée avant de faire demi-tour. On comprend pourquoi : en vélo il faut trois jours de route pour monter à un col à plus de 4300m, sur des pistes très difficiles, sans croiser un seul village… De plus les conditions climatiques viennent ajouter un peu de difficulté (s’il en fallait), en se levant brusquement l’après-midi, créant des tempêtes de sables très peu agréables…

Vous l’aurez compris, nous n’avons pas apprécié plus que cela (voir pas du tout) cet itinéraire, que nous ne referions vraiment pas si c’était à recommencer. La M41 sur ce tronçon est, d’après les commentaires que nous avons pu entendre, vraiment plus intéressante : en montant plus doucement vers le plateau à 4000m, sur une route correcte, on apprécie beaucoup mieux les paysages, qui sont les prémices de ceux que nous avons pu admirer par la suite, et que nous avons adoré : voir-ci dessous !

• Le massif des Pamirs, enfin !
C’était le but de notre périple dans ces montagnes, la ballade sur le plateau du massif du Pamir, et nous n’avons pas été déçus !
Quelques petits conseils tout de même :
Attention à la difficulté que l’altitude ajoute à cette route, les passages de cols à plus de 4000m restent toujours une épreuve physique ! Prévoir du temps pour profiter pleinement de l’endroit, sans devoir comme nous avancer à cause du délai imposé par le visa. Le col à 4655m est particulièrement éreintant, car plus question de pédaler en pente à cette altitude : il faut pousser le vélo péniblement sur de la piste pendant quelques kilomètres…
Attention aussi au ravitaillement. L’eau n’est plus aussi claire que dans les vallées, surtout l’après midi ou elle s’est chargée de sable du fait du vent : un filtre est nécessaire. Concernant les magasins, on peut en trouver, mais ceux-ci ne proposent quasiment rien : l’endroit est tellement reculé qu’aucun camion ne vient les ravitailler (d’autant plus que les locaux n’achètent quasiment rien non plus, faute d’argent). Notre conseil est d’apporter des sauces et autres ingrédients pour agrémenter les pâtes que vous trouverez sur place. Une bonne solution est de se faire cuisiner un repas de temps en temps dans les homestays croisés sur la route !

• La fin du Tadjikistan, après le lac Karakul
En quittant le lac, magnifique par beau temps, vous quittez aussi en quelques sorte la Terre, pour arriver sur la Lune. Les deux jours nécessaires pour sortir du pays peuvent se révéler être un cauchemar : plus d’eau, ni de forme de vie, un vent de face à décorner les bœufs, une frontière placée sur un col à plus de 4200m, puis une route post frontière tadjik non entretenue qui dure pendant 20km avant de tomber sur le poste frontière kirghiz !
Notre conseil : rouler très tôt le matin, avant que le vent ne se lève, et prévoir de passer la frontière dans la matinée : camper entre les deux frontières est sûrement possible, mais avec une petite visite des soldats kirghizes au programme !
Rassurez-vous : après la frontière kirghize, c’est à nouveau la Terre, avec de la verdure et tout !

 Ce message peut paraître un peu décourageant, mais ce ne sont que les recommandations sur les passages difficiles, jetez un œil aux posts correspondant au récit et aux photos pour vous rendre compte que cela vaut tout de même vraiment le coup !

Bon courage aux cyclos préparant la route ! 🙂