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Récapitulatif Kirghizistan !

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La frontière pour sortir du Tadjikistan passée, nous sommes pas au bout de nos peines : le col se trouve à quelques centaines de mètres, mais ce sont plus de vingt kilomètres de mauvaises pistes qui nous attendent avant le poste frontière Kirghize !

La douane passée sans trop de problème, nous découvrons un nouveau type de paysage, avec, ô surprise, de la verdure à nouveau ! Il faut dire que nous avons déjà avalé plus de 1000m de dénivelé dans le bon sens !

Nous rejoingnons le village de Sary-Tash pour nous reposer de toutes ces aventures dans une Guest House, et profiter d’un repas dans un café (cela aussi, cela faisait très longtemps qu’on en avait pas vu !).

Le lendemain, c’est à nouveau reparti pour un col… mais la descente suivante est extraordinaire : le dénivelé est tellement important que nous avons à peine besoin de pédaler, et nous pouvons observer sans peine des scènes de vie Kirghize le long de la route : des yaks, des chevaux, des yourtes, beaucoup d’enfants, et surtout beaucoup de monde par rapport à ce que l’on a pu voir « là-haut » !

Un autre aspect qui nous a marqué dans cette descente est la sensation de retourner sur terre au fur et à mesure des kilomètres : nous voyons apparaître des plantes en plus de l’herbe, puis des arbres, des oiseaux, des animaux, de la vie quoi ! La température augmente aussi à vue d’oeil : nous passons de cagoule et coupe-vent + polaire le matin à T-shirt en fin de journée !

Deux jours seulement nous seront nécessaires pour relier Osh, malgré le kilométrage et deux cols non négligeables : l’aérodynamisme des vélos couchés nous permettent de voguer à 40km/h pendant une cinquantaine de kilomètres !

Osh nous offre un repos bien mérité, et nous retrouvons de nombreux cyclos encore une fois.

Nous repartons après deux jours sur la M41 vers Biskek : les paysages sont une fois de plus magiques, malgré une chaleur infernale.

Après un petit coup de camion-stop pour passer les deux derniers cols (à plus de 3500m), nous arrivons à Biskek, capitale du pays. Nous logeons chez un couchsurfeur américain très sympa, trouvé par hasard !

Nous quittons ensuite Biskek pour le Kazakhstan, où nous comptons rejoindre un couple de voyageur français, Anne-Sophie et Maxime.

Camping tadjike !

Popotte !

Comme d’habitude, nous faisons la bouffe à même le sol, mais les paysages sont un peu différents :

On ne fait pas beaucoup mieux comme paysage de camping !

Un peu de vent dans nos cheveux, mais la tente ne bronche pas !

Camping en famille !

L’intérieur des voisins a l’air sympa !

In the middle of nowhere ! Un petit aperçu du Pamir en avant première 😉
Attention, tornade droit devant !

Soleil du matin, cela fait du bien !

Alors, qui nous rejoint ? 🙂

Vue sur l’Afghanistan


Arrivés à Kalaikhum après notre premier ‘petit’ col, nous déjeunons dans un petit kiosque donnant sur la rive d’en face, et nous passons le repas à nous demander ce que peuvent bien être les bâtiments d’en face : cela ne ressemble pas auc constructions que l’on a pu voir jusqu’à présent : sûrement un hôpital, car les gens sont habillés tout en blanc… mais où est le pont ? Ce n’est pas très facile d’accès avec cette grosse rivière. Et bien non, nous avions tout faux pendant une bonne heure : c’est l’Afghanistan que nous voyions juste en face, de l’autre côté de l’Amou-Daria !

 

Afghan beach !
Village afghan

Wouah ! Nous allons voir des afghans pour de vrai ! Nous allons même les observer pendant plusieurs jours, le temps de remonter la vallée partagée jusqu’à Khorog – et peut-être un peu plus !

Les Afghans qu’on voit sont des pamiris comme les autres : ils pêchent, ils transportent des denrées d’un endroit à un autre, ils cultivent et ils construisent, rien de bizarre en somme !

Parfois, on les voit de très loin ! Ceux-là étaient à peine visible à l’oeil nu !
Sur cette route, on aperçoit surtout des animaux et des gens à pied, très peu de véhicules peuvent emprunter la route escarpée.

Parfois des motos lorsque la zone est habitée.

Rien de bizarre ? Il y a quelques différences tout de même : la route a juste l’air un peu plus casse-gueule (les ânes eux-mêmes ne passent pas à certains endroits, donnant lieu à des déchargements/rechargements sur de nouveaux ânes de l’autre côté…), on aperçoit quelques fantômes en plein jour et les types ne portent pas de slip (photo à l’appui !) !

Fantôme droit devant !

Vous voyez un peu ce qu’il y a au milieu de la montagne ?
Il y a une route en construction !
Petite partie de pêche…
Tout nu !

Enfin tout de même, passer autant de temps le long de cette frontière à essayer de communiquer par grands signes et cris indistincts, cela fait quand même un drôle d’effet ! On aurait pu pousser le vice en faisant une excursion dans le pays étant donné qu’il y a des structures touristiques accessibles depuis le Tadjikistan (pour ceux que ça intéresse !).

On a eu aussi un petit aperçu des relations parfois tendues entre tadjiks et afghans. Ils ne se rencontrent quasiment jamais, ils ne se comprennent pas, mais ne s’aiment pas quand même ! Jet de pierre d’un côté à l’autre semble être courant lorsque la rive est assez étroite !

Voilà un endroit où la rivière est très étroite, il est facile de jeter des cailloux d’un côté à l’autre !
Pour réveiller ce chameau, les tadjikes n’y vont pas de main morte !
Mais le berger d’en face n’est pas très content…

Et ben nous, on les aime bien !

Machina !

Sur la M41, on croise presque autant de véhicules « arrêtés » que de véhicules roulants…

Une petite photo pour situer le contexte… Vous devinez ce que l’on voit dans la rivière ?

Voilà ce qu’on trouve dans le fond de la rivière, rassurant !

Graou ! Pour réparer les routes par ici il faut au moins ça !

Et si on jouait au tacteu !

Les restes de la guérilla entre Afgahns et sovietiques dans les annees 1980′

Pont en morceau de camion !

Barage au check point : flic ripoux en vue !

Comment ça la route est fermée ? Comment ça il y avait une autre route pour rejoindre Kalaikhum depuis Dushanbe ?

On ne sait pas ce qui nous arrive mais après quatre jours de piste et d’efforts, voilà qu’un flic nous bloque la route… Ca ne va pas se passer comme ça, les flics ripoux, on connaît, on a eu à faire à eux en Ouzbékistan et on sait comment s’y prendre.


C’est parti, on abat nos cartes : on s’assure d’abord qu’il n’y a pas de danger à poursuivre cette route, en le cuisinant un peu. Aucun véritable danger ou problème a priori, surtout que l’on voit des voitures passer le barrage dans les deux sens… Ensuite, on demande au policier à avoir au téléphone le soit-disant supérieur qui ne donne pas son autorisation. Si on ne l’a pas, on passe quand même et puis c’est tout ! Comme prévu, personne au bout du fil, on force donc le passage, mais la situation se tend lorsque le sous-fifre sort en chargeant sa kalachnikov… Il faut faire attention, il ne sait probablement pas s’en servir !

Tout se complique aussi quand le policier parvient à prendre nos passeports. Il les met dans sa poche, nous sommes coincés. Nous entrons dans une espèce d’enchère de menaces et de chantage. Nous prenons des photos, des vidéos, nous demandons tout haut s’il veut de l’argent. La situation ne se débloque pas, je me rend compte que je n’aurais jamais dû parler russe… Nous en venons à appeler l’Ambassade de France, en espérant au moins pouvoir récupérer nos passeports.
Et là, c’est le désespoir. La femme de l’ambassade nous confirme que la route qu’on a prise est officiellement fermée, il nous faut donc faire demi tour et passer par l’autre route.

Alors là, on a l’air con, il n’y a pas d’autre mot… Nous n’étions même pas au courant de cette autre route. Tout s’écroule, il n’y a pas de solution, retourner en arrière et prendre l’autre route nous demande au moins une semaine que nous n’avons pas par rapport aux visas. Il nous faut prendre le temps de remettre tout en place dans nos esprits et nos estomacs – trois heures de combat avec des policiers, ça creuse !

Le village est le dernier de la vallée
La rue principale du village !
Lune de jour

Une famille du village nous trouve effondrés et nous propose tout de suite de venir nous reposer chez eux. On ne peut pas refuser. On passe une journée avec eux, on se promène dans le village et nous nous laissons dire que la route est parfaitement praticable et qu’il est étrange que le type ne nous laisse pas passer. Tiens tiens, on apprend ensuite que la route devrait bientôt ouvrir, et pour finir, le policier nous interpelle le lendemain après midi pour nous dire que nous pouvons finalement passer…

Devant la tente, les enfants posent pour la photo !

Le policier n’avait sans doute pas envie de nous voir raconter notre histoire pendant trois jours à tout le village, qui nous avait vraisemblablement adopté (voir plus bas) ! Le plus drôle dans cette histoire, c’est que le matin du deuxième jour, un autre cyclo, australien, a passé le check point sans problème, profitant sans doute du sommeil des paresseux policiers !

Pendant cette journée « d’attente » dans notre famille d’accueil, nous mangeons local : du pain et du yoghurt, du yoghurt au pain et du pain sec trempé dans du yoghurt, le tout accompagné de thé. On se rend compte une fois de plus que nous sommes bien difficiles à vouloir notre ration quotidienne de protéines, légumineuses, et tout le toutim ! Nous nous demandons comment il est possible de se développer normalement avec si peu d’apport alimentaire, mais cela est a priori possible : reste à voir l’espérance de vie dans le village et les maladies dues aux carences…

Les hommes n’existent pas dans ce village, il y a seulement des femmes, des enfants, des vieux et deux sales flics ripoux ! Les maris sont partis travailler en Russie pendant que les femmes s’occupent de la maison, des enfants, des animaux, des cultures toutes seules pendant l’été.

En tout cas, nous avons appris beaucoup sur nos exigences en une journée dans un village reculé du Tadjikistan.

Séance de maquillage au naturel : la substance étalée au bout d’un bout de bois entouré de coton n’est autre que du mou de l’arbre d’à côté.

Et voilà ce que ça donne !

Après quelques minutes, on rince. Mais ce n’est pas un hénné très fort, rien ne reste…

Séance de corde à sauter avec une rallonge électrique

Et si on buvait l’eau des caniveaux !

Préchauffe Pamir : de Dushanbé à Kalaikhum

Où est Charlie ?



Depuis Dushanbe, on file droit vers le Pamir, nous sommes bien motivés, bien préparés, fin prêts !
L’itinéraire est facile, nous allons suivre la M41 jusqu’à Osh dans plus de 1 000 km – c’est ce qu’on croit au début ! Les prochains articles vont vous montrer que ce n’est pas si simple…

Mais pour l’instant, nous allons vous raconter ce petit échauffement qui consiste en rejoindre Kalaikhum depuis Dushanbe en passant par un petit col nommé Sarindash.

A pic sur la rivière tourmentée

Attention aux troupeaux

On commence à prendre de la hauteur !

Petit tour de piste !

Cette fois on est vraiment haut !

Huuuge! On voit la route que l’on a empruntée quelques heures auparavant !

Hé ! Hé ! Nous ne sommes pas encore dans le Pamir et on peut dire qu’on en bave quand même ! Il nous faut quatre jours environs pour rejoindre le bas du col. Tout au long de la vallée, nous traversons des rivières à gué, des coulées de boues et des pierriers tant bien que mal et si c’est pas toujours en selle, c’est toujours mieux que les 4×4 et les camions qui restent embourbés !

Traversée à gué avec montagne striée en fond
Petite rivière et grand dévers

Nous traversons aussi quelques villages où les gens nous offrent du pain et du thé, en nous racontant que l’hiver, ils restent à attendre dans leur maison pas isolée que les trois mètres de neige fondent…

Nous allons juste plus vite que les bergers en transhumance!

Ensuite, il faut bien passer la montagne ! Pour grimper jusqu’au col, nous empruntons une piste parfois asphaltée, parfois beaucoup moins. Nous sommes tout seuls, et parfois,en plusieurs heures à rouler, nous ne croisons pas âme qui vive. Du coup, je n’hésite pas à « prendre une douche » à l’aise dans la rivière au bord de la route. Évidemment, c’est ce moment précis que choisi une des seules voitures croisée pendant deux jours d’ascension pour débouler droit sur moi… Grand moment !

On arrive en haut près du col, les montagnes s’étendent devant nous !

Bref, nous arrivons là-haut (3252m tout de même !) en roulant dans des couloirs de neige sur une route où il y a même de l’asphalte ! Mais nous ne nous attardons pas à cause du froid et de l’heure tardive.

Passage à l’étroit entre la neige qui ne fond pas quand nous sommes en nage !
Petit abri « bus ? » à 3252,80 m !!

On était tout en bas !

La descente est époustouflante. Nous tombons à pic dans une nouvelle vallée à l’allure toute différente. Sous nos roues, des devers de plusieurs centaines de mètres qui donnent sur un torrent en furie. Des vaches se baladent par ici et le cri des marmottes raisonne dans cet amphithéâtre géant !

Quelques lacets de piste à descendre !

 

La rivière est recouverte de neige.

Voilà, nous avons passé notre premier grand col, on peut dire que de là-haut, le paysage est spectaculaire !