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Flashback Turquie : un village au nom intéressant !

Non loin de la frontière Syrienne, en pleine campagne Turque, nous roulions tranquillement quand ce panneau sur le bord de la route nous a interpellé :

Le S avec une cédille se lit « CH » en turque : on ne peut plus explicite !

[Le reste de la suite est une fiction]

Nous suivons donc ce panneau, menant droit vers une sorte de village embrumé. Bonne planque pour un homme comme ça, se dit-on, mais quelle idée d’annoncer le chemin sur un panneau au premier venu.

Nous continuons donc à travers les maisons abandonnées, quand soudain…

Nous le voyons en chair et en os ! Pas de doute possible, on le reconnaît bien : il s’est réincarné en chat ! Enfin bon, cela ne le change pas tant que ça, il n’est pas beaucoup plus humain qu’avant…

Fin de l’histoire !

Jour de la Nature ou poisson d’avril ?

Ici en Iran (et cette année en particulier), le 1er avril était le 13e jour de l’année, c’est-à-dire, le Jour de la Nature.
A cette occasion, tout le monde sort de chez soi pour aller faire un pic nique dans la « nature » (les bords de l’autoroute et les rond-points sont compris dans l’appellation nature).

Table de Nourouz, le nouvel an Iranien, avec 7 produits commençant par S et des poissons, encore eux !

Cette tradition nous a donné l’occasion de nous joindre à une chouette garden party, mais nous n’avons pas oublié nos bonnes traditions bien de chez nous !

Alors, à défaut de pouvoir vous coller un petit poisson dans le dos, on a pensé à une bonne blague !! Nous espérons que nous n’avons pas causé trop de frayeurs et que personne ne nous attend à Orly-CDG !

Alors pas d’inquiétude, nous poursuivons notre voyage comme prévu et les démarches administratives se poursuivent tranquillement à Téhéran.

Sport national d’Irak

Depuis l’entrée dans le pays, nous n’avançons pas aussi rapidement qu’auparavant. La faute à quoi ? Aux routes en mauvais état ? Nous y sommes habitués, puis ce n’est pas si pire. Aux dénivelés vertigineux ? Ce n’est pas une colline de 200m qui nous fait peur ! Alors ?

Et bien tout est de la faute des locaux, très friands de photos faites au téléphone portable sur le bord de la route… La plupart des voitures qui nous double s’arrêtent un peu plus loin sur le bas côté, puis sortent en nous attendant. Ensuite, chacun veut être pris avec chacun de nous, puis avec les deux, puis avec nous deux et l’un deux, et ainsi de suite.
Sachant qu’ils sont souvent plus que le nombre réglementaire dans une voiture, vous imaginez facilement le nombre de combinaisons différentes que nous avons à subir…

Exemple ici avec des militaires kurdes sortant d’un taxi.

Comment faire pour éviter ces prises de photos forcées ? Il n’y a pas de solution miracle, car ils insistent tellement qu’il est plus rapide de s’arrêter pour prendre les photos rapidement que de chercher à discuter avec eux… D’autant plus qu’ils ne demandent que très rarement d’où l’on vient et où on va…

Même si cela arrive aussi aux autres cyclistes, nous expérimentons peut-être le début de l’effet « vélo couché » hors d’Europe. A confirmer !

Richesse des rencontres en Irak

Ce n’était pas prévu a l’origine, mais du fait de considérations météorologiques et de distances, nous avons décidé de traverser le Kurdistan, région autonome de l’Irak.

Ce nouvel itinéraire nous a permis, outre le fait d’ajouter un pays a la longue liste des pays traversés et de passer 10 jours sans dépenser un sou, de faire des rencontres d’une richesse infinie !

Nous avons bien sur croisé des cyclos, encore et toujours : Tom, neo zelandais en solo, ainsi que Sarah et Jésus, couple ispano britannique !

Mais ce sont surtout les gens du pays et leur accueil si chaleureux qui nous a marqué lors de cette courte traversée ! Nous avons rencontré, entre autre et dans le désordre :

  • Des kurdes qui se sentent libres, dans cette région qui a presque tout d’un pays à part entière.

  • Des catholiques, qui cohabitent avec les musulmans.

  • Des yezidis, un peu perdus dans tout cela.

  • Des kurdes d’Iran, qui ont préféré émigrer dans cette région  »libre ».

Chez tout ces gens là, une constante est l’accueil formidable et l’échange qui nous ouvre les yeux sur cette région et ses habitants méconnus de nous jusqu’alors !

Pour tous les voyageurs qui se demandent si c’est « safe » de passer par cette région, pour nous aucun doute : en restant dans le nord du pays et en évitant les grosses villes, aucun problème possible, la région est très stable depuis une dizaine d’années. Pour vous dire, même le site du ministère des affaires étrangères français dis qu’il n’y a pas de problème pour voyager dans cette région ! Il ne faut par contre pas descendre trop au Sud, vers Mossoul notamment. Il parait que de toute façon les militaires ne laissent pas passer les voyageurs vers cette destination. Enfin bon, pas de frayeur à avoir, nous avons rencontré de nombreuses personnes ayant traversé le Kurdistan, et tous étaient très contents de leur séjour ! L’obtention du visa directement a la frontière et gratuitement est très agréable de plus !

Après Pizza Hut, Tchaï Hut, avec livraison sécurisée !

Nous sommes en Turquie (et oui, on a pris un peu de retard sur le blog !), pas très loin de la Syrie et de l’Irak. Vers 13h, nous voyons une grande montée se profiler : il est temps de s’arrêter avant celle-ci pour reprendre un peu de force. Nous sommes au beau milieu de la campagne, mais nous avons de quoi faire des sandwichs donc pas de problème.

On s’arrête sur le bord de la route et on commence à s’installer quand un homme arrive. Jusque là, rien d’anormal, sauf que…

Cet homme porte une AK-47 sur le dos !

Chasseur ? PKK ? Nous nous demandons à qui nous avons affaire… Après quelques mots, nous voyons que cet homme n’est pas méchant, il nous explique qu’il travaille ici, et que son travail consiste à surveiller un pipeline qui passe un peu plus bas dans la vallée, pour que personne ne vienne se servir…

En attendant sa relève, qui tarde à venir, l’homme à la mitraillette nous apporte du thé chaud directement sur place !

On est jamais au bout de nos surprises en Turquie !

Et toi, pourquoi tu voyages ?

Lors de notre visite dans le monastère de Mor Gabriel, nous passons un peu de temps avec Ephrem. Lui, il n’est pas arrivé ici par hasard. Il est assyrien, mais il vit en Suède. Ses parents ont émigré là-bas avant sa naissance alors qu’ils habitaient dans un village pas loin du monastère.
Aujourd’hui, il a 21 ans et il a décidé de venir passer une dizaine de mois dans le monastère. Il a toujours vécu en Suède et a adopté la culture de son pays d’accueil, mais au fond, il reste assyrien et souhaite en savoir plus sur ses racines, améliorer ses connaissances de la langue et comprendre d’où il vient.
Il nous fait prendre conscience de son sentiment fort d’appartenance à un peuple héritier des plus anciennes civilisations. Les assyriens comme lui ont une religion, une langue et une culture spécifique, mais pas de pays. Ils sont originaires de cette région, anciennement Mésopotamie, et aujourd’hui partagée entre la Turquie, l’Irak, la Syrie et l’Iran. Nous découvrons donc à travers Ephrem un peuple riche d’une histoire plurimillénaire qui se retrouve sans avenir, c’est très impressionnant.
En discutant avec lui, nous nous rendons compte que nous avons une démarche à la fois similaire et totalement opposée.
D’un côté, nous avons lui comme nous décidé de prendre le temps de réfléchir à notre identité en nous éloignant du mode de vie que nous avions jusqu’alors.
Mais si nous essayons de sortir de nos traditions, lui, au contraire, essaye de les retrouver.
Nous avons besoin et envie de rencontrer des cultures variées alors qu’il se concentre sur son peuple, du coup, nous sommes nomades alors qu’il reste dans le monastère, etc.
C’est étonnant de se rendre compte à quel point nous avons besoin de farfouiller dans ce que nous n’avons pas. Certains ont l’impression de ne pas avoir de repères parce qu’ils vivent au sein d’une culture qui n’est pas la leur alors que d’autres ont l’impression d’être enfermés dans leur traditions trop fortement établies pour avoir un sens. Après ce genre de rencontre, on se rend compte que notre demarche est necessaire et correspond a un besoin de recherche d’identite largement repandu. C’est normal de se poser des questions.
Et par dessus tout, on se pose une foultitude de questions sur tous ces peuples, toutes ces confessions qui se rencontrent et souvent s’affrontent alors que nous avons tous les mêmes besoins et les mêmes aspirations de paix et d’harmonie en tant qu’Homme.
Merci Ephrem pour cet échange !

Eglantine

L’âge de glace

Que se passe-t-il le matin, après avoir campé à 1600m d’altitude, dans la montagne entre l’Irak et l’Iran ?

Un petit coin sans neige ni trop de boue, il fallait le trouver !

A priori, à part les vélos qui sont « figés » en position par la glace, rien d’anormal…

 Ce n’est qu’en déplaçant les vélos que l’on s’en rend compte : le sol, encore gelé à l’ombre des vélos, dessine leur silhouette avec tous les détails, cables et chaine compris !

En tout cas, heureusement qu’on a eu un rayon de soleil cematin là, cela nous a bien aider pour nous gorger un peu d’énergie avant le passage, très difficile, de la frontière…