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Vive les mariés !

Bon, ce n’était pas vraiment un mariage, seulement les fiançailles, mais c’était une sacrée fête tout de même !

Roger et Jacqueline (noms attribués de façon aléatoire) se sont rencontrés via internet. Ils sont tous les deux irakiens catholiques, mais lui est parti travailler en Hollande depuis une quinzaine d’années tandis qu’elle est restée dans son village d’origine. Après s’être fréquentés longuement sur Yahii!, Roger est venu quelques semaines en Irak pour arranger les fiançailles avec elle et hop ! Il reviendra plus tard pour se marier, si tout se passe bien.

Voilà donc le contexte, et nous sommes arrivés la veille de la fête des fiançailles, quel heureux hasard !

Après quelques hésitations, nous avons accepté l’invitation. Nous avons suivi le cortège jusqu’à la salle des fêtes du village. Des chaises en plastiques sont arrangées le long des murs de la grande pièce rectangulaire. Au bout, les fiancés sont assis sur un canapé (la chance !) devant un gros gâteau plein de chantilly. Tout le monde vient se prendre en photo avec les futurs époux avant de se prendre en photo avec nous !!

Les enceintes crachent de la musique locale et ceux qui ne sont pas assis dansent en se tenant la main. Le premier agite un bâton plein de perles et les femmes un voile à sequins.

A ! A! A! la queue leu leu !

 

Rapidement, je me laisse entraîner dans la danse tandis que Guilhem se cache derrière son appareil photo. J’apprends vite la choré et mis à part les chaussures de rando et le pantalon kaki couvert de tâche, je passe presque inaperçue !!

 

Emportés par la foule !

Guilhem tente le coup quand même, il y est presque quand on sonne l’heure du dîner.
Tout le monde regagne sa chaise et il y a distribution de plateaux repas : samossas, olives et baklava dans une barquette en polystyrène, accompagnés d’une canette de soda et suivie d’une part du fameux gâteau de tout à l’heure.

Guilhem a retrouvé ses origines !
Et moi, une grand-mère d’adoption !

Ensuite, les fiancés s’abreuvent l’un-l’autre et échangent des bagues de fiançailles, et puis c’est reparti pour la danse.
Au milieu des musiques traditionnelles, le super DJ nous passe 2 musiques US. Je ne résiste pas, je danse pour de vrai (enfin presque), un autre type se déchaîne, je prend ça pour un battle, tout le monde se met en cercle autour de nous, je crois que je me suis faite un peu remarquer… Heureusement, on repart en danses traditionnelles !

En France, je ne pensais as être si grande !

Bon, 23h sonnent, ce n’est pas tout, mais il va falloir aller dormir ! En quelques minutes, tout le monde se disperse.
J’ai mal aux zygomatiques à force de sourires !


Ils sont beaux ces gens !

Et ils portent bien le sourire !

Elsa et Fabien, j’espère que ce post vous aura inspirés !


Chez les Yézidis d’Irak !

C’était un jour comme les autres en Irak. Beau temps, route étroite mais sympathique, petits villages au bord de la route très régulièrement, voitures s’arrêtant pour nous prendre en photo très très régulièrement, la routine quoi !

Quelques petits détails, que nous n’avons pas relevés sur le moment, sortent cependant de l’ordinaire irakien, comme un magasin « Efes », la célèbre bière turque, ou ce monument sur le bord de la route :


Le soir arrivant, nous faisons halte dans un petit village, où des gens nous invitent à dîner et dormir pour la nuit.
Encore une fois, quelques détails intriguent :

Chiffon sur la tête, grande moustache… euh non en fait là tout est normal !
Par contre ici… et oui, il y a des sièges ! cela fait un moment que nous n’en avons pas vu !


Heureusement, tout rentre dans l’ordre pour le repas : on se met par terre !
Mais le repas non plus n’est pas très ordinaire : trois types de viandes, de l’alcool, ainsi que des couverts…

Là c’est trop ! Le petit descend un bière d’un coup ! Qui sont ces gens ??

Et bien ce sont des Kurdes, mais ni des musulmans comme ceux que nous avons croisés jusqu’ici, ni des Araméens : ceux-ci sont des Yézidis !

Le yézidisme est une religion très ancienne, qu’une communauté fermée (on ne peut pas le devenir si l’on est pas né Yézidi) perpétue par traditions orales.

Cette communauté n’est pas très estimée, notamment par les musulmans qui considèrent qu’ils adorent Satan…

Le village où nous nous trouvions était un village exclusivement yézidi, comme d’autres villages de la région. Une grande partie de la communauté s’est exilée en Europe ou autre.

On lui aurait bien prêté le vélo, mais il était encore bourré comme un coin, alors pas question !

Femmes yézidis. Seules les femmes âgées portaient le voile


PS : C’était un blague pour le petit garçon, il ne buvait pas en fait ! (enfin pas trop 😉

Récapitulatif Iran

Nous sommes arrivés par la frontière Irakienne, ou plus précisément du Kurdistan Irakien. Le début de l’Iran a été un peu difficile pour nous, car nous étions tombés malade : la tourista nous a rattrapé, après 6 mois de voyage ! Cloués sur place, nous avons été heureusement accueillis par une famille Iranienne qui a pris soin de nous. Après trois jours de repos, nous avons décidé de continuer notre route, mais de façon un peu particulière : sans les vélos !

Scandale, crieront les puristes du voyage à vélo ! Et oui, nous quittons (pour un temps) nos fières montures pour nous permettre de visiter ce vaste pays qu’est l’Iran, avec le peu de temps qui nous est accordé avec le visa.

Nous avons donc pris des bus, beaucoup de bus, pour rallier différentes villes mythiques : Esfahan, ancienne capitale et première destination touristique des iraniens, Yazd, petite ville aux portes du désert, Persepolis, palais majestueux  d’avant notre ère, et puis Shiraz, cité ancienne aux multiples attraits. Nous avons pu découvrir les multiples facettes de ce pays gigantesque !

Nous avons ensuite récupéré nos vélos et sommes allés à Téhéran pour nos démarches administratives de demandes de visas. Nos avons encore une fois été très bien accueillis, et nous passons un excellent séjour dans la ville cauchemar de nombreux cyclos. Nous avons beaucoup de chance une fois de plus, car nos hôtes nous font visiter la ville et les environs !

Notre planning pour la suite est on ne peux plus précis, les dates d’entrée et de sortie dans les prochains pays étant fixées par les visas.

Après Téhéran, nous avons pris un dernier bus vers Mashhad, puis nous nous sommes remis en selle (ou plutôt en siège !) pour notre plus grand plaisir !
Les rencontres et expériences sur ce dernier tronçon ont été intenses, notamment avec les nomades

En attendant, portez vous bien et ne croyez pas trop ce qui est dit à la télé !

Flashback Turquie : un village au nom intéressant !

Non loin de la frontière Syrienne, en pleine campagne Turque, nous roulions tranquillement quand ce panneau sur le bord de la route nous a interpellé :

Le S avec une cédille se lit « CH » en turque : on ne peut plus explicite !

[Le reste de la suite est une fiction]

Nous suivons donc ce panneau, menant droit vers une sorte de village embrumé. Bonne planque pour un homme comme ça, se dit-on, mais quelle idée d’annoncer le chemin sur un panneau au premier venu.

Nous continuons donc à travers les maisons abandonnées, quand soudain…

Nous le voyons en chair et en os ! Pas de doute possible, on le reconnaît bien : il s’est réincarné en chat ! Enfin bon, cela ne le change pas tant que ça, il n’est pas beaucoup plus humain qu’avant…

Fin de l’histoire !

Jour de la Nature ou poisson d’avril ?

Ici en Iran (et cette année en particulier), le 1er avril était le 13e jour de l’année, c’est-à-dire, le Jour de la Nature.
A cette occasion, tout le monde sort de chez soi pour aller faire un pic nique dans la « nature » (les bords de l’autoroute et les rond-points sont compris dans l’appellation nature).

Table de Nourouz, le nouvel an Iranien, avec 7 produits commençant par S et des poissons, encore eux !

Cette tradition nous a donné l’occasion de nous joindre à une chouette garden party, mais nous n’avons pas oublié nos bonnes traditions bien de chez nous !

Alors, à défaut de pouvoir vous coller un petit poisson dans le dos, on a pensé à une bonne blague !! Nous espérons que nous n’avons pas causé trop de frayeurs et que personne ne nous attend à Orly-CDG !

Alors pas d’inquiétude, nous poursuivons notre voyage comme prévu et les démarches administratives se poursuivent tranquillement à Téhéran.

Sport national d’Irak

Depuis l’entrée dans le pays, nous n’avançons pas aussi rapidement qu’auparavant. La faute à quoi ? Aux routes en mauvais état ? Nous y sommes habitués, puis ce n’est pas si pire. Aux dénivelés vertigineux ? Ce n’est pas une colline de 200m qui nous fait peur ! Alors ?

Et bien tout est de la faute des locaux, très friands de photos faites au téléphone portable sur le bord de la route… La plupart des voitures qui nous double s’arrêtent un peu plus loin sur le bas côté, puis sortent en nous attendant. Ensuite, chacun veut être pris avec chacun de nous, puis avec les deux, puis avec nous deux et l’un deux, et ainsi de suite.
Sachant qu’ils sont souvent plus que le nombre réglementaire dans une voiture, vous imaginez facilement le nombre de combinaisons différentes que nous avons à subir…

Exemple ici avec des militaires kurdes sortant d’un taxi.

Comment faire pour éviter ces prises de photos forcées ? Il n’y a pas de solution miracle, car ils insistent tellement qu’il est plus rapide de s’arrêter pour prendre les photos rapidement que de chercher à discuter avec eux… D’autant plus qu’ils ne demandent que très rarement d’où l’on vient et où on va…

Même si cela arrive aussi aux autres cyclistes, nous expérimentons peut-être le début de l’effet « vélo couché » hors d’Europe. A confirmer !

Richesse des rencontres en Irak

Ce n’était pas prévu a l’origine, mais du fait de considérations météorologiques et de distances, nous avons décidé de traverser le Kurdistan, région autonome de l’Irak.

Ce nouvel itinéraire nous a permis, outre le fait d’ajouter un pays a la longue liste des pays traversés et de passer 10 jours sans dépenser un sou, de faire des rencontres d’une richesse infinie !

Nous avons bien sur croisé des cyclos, encore et toujours : Tom, neo zelandais en solo, ainsi que Sarah et Jésus, couple ispano britannique !

Mais ce sont surtout les gens du pays et leur accueil si chaleureux qui nous a marqué lors de cette courte traversée ! Nous avons rencontré, entre autre et dans le désordre :

  • Des kurdes qui se sentent libres, dans cette région qui a presque tout d’un pays à part entière.

  • Des catholiques, qui cohabitent avec les musulmans.

  • Des yezidis, un peu perdus dans tout cela.

  • Des kurdes d’Iran, qui ont préféré émigrer dans cette région  »libre ».

Chez tout ces gens là, une constante est l’accueil formidable et l’échange qui nous ouvre les yeux sur cette région et ses habitants méconnus de nous jusqu’alors !

Pour tous les voyageurs qui se demandent si c’est « safe » de passer par cette région, pour nous aucun doute : en restant dans le nord du pays et en évitant les grosses villes, aucun problème possible, la région est très stable depuis une dizaine d’années. Pour vous dire, même le site du ministère des affaires étrangères français dis qu’il n’y a pas de problème pour voyager dans cette région ! Il ne faut par contre pas descendre trop au Sud, vers Mossoul notamment. Il parait que de toute façon les militaires ne laissent pas passer les voyageurs vers cette destination. Enfin bon, pas de frayeur à avoir, nous avons rencontré de nombreuses personnes ayant traversé le Kurdistan, et tous étaient très contents de leur séjour ! L’obtention du visa directement a la frontière et gratuitement est très agréable de plus !