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Chez les Yézidis d’Irak !

C’était un jour comme les autres en Irak. Beau temps, route étroite mais sympathique, petits villages au bord de la route très régulièrement, voitures s’arrêtant pour nous prendre en photo très très régulièrement, la routine quoi !

Quelques petits détails, que nous n’avons pas relevés sur le moment, sortent cependant de l’ordinaire irakien, comme un magasin « Efes », la célèbre bière turque, ou ce monument sur le bord de la route :


Le soir arrivant, nous faisons halte dans un petit village, où des gens nous invitent à dîner et dormir pour la nuit.
Encore une fois, quelques détails intriguent :

Chiffon sur la tête, grande moustache… euh non en fait là tout est normal !
Par contre ici… et oui, il y a des sièges ! cela fait un moment que nous n’en avons pas vu !


Heureusement, tout rentre dans l’ordre pour le repas : on se met par terre !
Mais le repas non plus n’est pas très ordinaire : trois types de viandes, de l’alcool, ainsi que des couverts…

Là c’est trop ! Le petit descend un bière d’un coup ! Qui sont ces gens ??

Et bien ce sont des Kurdes, mais ni des musulmans comme ceux que nous avons croisés jusqu’ici, ni des Araméens : ceux-ci sont des Yézidis !

Le yézidisme est une religion très ancienne, qu’une communauté fermée (on ne peut pas le devenir si l’on est pas né Yézidi) perpétue par traditions orales.

Cette communauté n’est pas très estimée, notamment par les musulmans qui considèrent qu’ils adorent Satan…

Le village où nous nous trouvions était un village exclusivement yézidi, comme d’autres villages de la région. Une grande partie de la communauté s’est exilée en Europe ou autre.

On lui aurait bien prêté le vélo, mais il était encore bourré comme un coin, alors pas question !

Femmes yézidis. Seules les femmes âgées portaient le voile


PS : C’était un blague pour le petit garçon, il ne buvait pas en fait ! (enfin pas trop 😉

A propos des pistaches

Nous nous adaptons aux produits locaux au fil de notre parcours, et si nous n’avons pas pu apprécier les fameuses glaces de Maras, du fait qu’en hiver ils n’en font pas trop, nous pouvons par contre nous régaler avec les pistaches de la région de Gaziantep !

Les pistachiers ont peu à peu remplacé les oliviers qui nous ont accompagnés tout au long de notre tour de Turquie ! (il en reste quand même, il ne faut pas s’inquiéter !)

Les pistaches peuvent être mangées directement (mais attention à l’overdose, qui casse les ongles des pouces à force d’en ouvrir, je sais de quoi je parle…), ou bien dans les baklavas, dont la région est spécialiste aussi !

Achat de pistaches au kilo !

Un soir où nous avions posé [pas très] discrètement notre tente près d’un chantier, nous avons été invité par les ouvriers de garde la nuit à venir boire un thé. Nous y sommes donc allé, et avons prétendu avoir déjà dîné pour éviter qu’ils nous préparent un truc. Cela n’a fonctionné qu’à moitié, puisque l’un des ouvriers est parti chercher quelques baklavas pour le dessert du coup !

Nous avons eu droit à 6 énormes pièces chacun, et heureusement que nous n’avions pas mangé car même à jeun je n’ai pas réussi à terminer…

Cela a remplacé notre dîner, et malgré ce repas très peu diététique, nous avons le lendemain effectué sans problème les 500m de dénivelé qui nous attendaient !

Dangereux d’être cyclo, épisode 2 !

Après les insectes extra terrestres rencontrés qui nous tombent dessus, voici un autre danger du cyclo : les pierres qui nous tombent dessus !

Nous étions au courant d’une pratique un peu particulière des enfants de la région que nous traversons actuellement, mais cela fait bizarre quand on la subit vraiment…

Nous passions tranquillement dans un village quand des enfants nous surplombant à côté de la route ont commencé à nous viser avec des pierres. Celles-ci tombaient à côté de nous (heureusement que ce sont des buses pour viser) pendant que nous essayions, naïfs, de comprendre d’où elles venaient.

La deuxième fois, nous voyons au loin un groupe d’enfants, qui nous voit aussi. Trois d’entre eux se séparent du groupe pour aller se cacher derrière un pan de mur un peu plus loin. Lorsque nous les dépassons, quelques pierres nous frôlent. Je m’arrête et les regarde. Ils font comme si de rien n’était, comme si on n’était pas sûr que ce soit eux les sales garnements…

Le samedi après midi, la Turquie est pleine de groupes d’enfants ne savant plus quelles bêtises inventer… Un peu comme dans la guerre des boutons !

Pourquoi font-ils cela ? Est-ce un geste de violence anti-étrangers ? Est-ce la marque d’une haine quelconque ?
Je pense plutôt qu’il s’agit simplement d’une sorte de jeu, car outre ces quelques jeunes, nous sommes accueillis à bras ouverts par tout le reste de la population, avec une gentillesse sans égal.

Les cyclos sont une cible facile, car on ne se déplace pas très rapidement, et de plus ils savent très bien que peu d’entre nous vont s’arrêter et leur poser problème, ne parlant pas très bien la langue…
Pour contrer cette fâcheuse mouvance, nous avons établi un plan d’action en deux phases :

  • préventivement, nous tentons de « désamorcer » les groupes d’enfants suspects en leur disant « Merhaba » (bonjour) de très loin et en leur faisant des grands coucous amicaux, pour qu’ils renoncent à nous attaquer.
  • si c’est quand même le cas, ou que nous avons affaire à des tireurs embusqués, nous nous arrêtons et descendons des vélos pour les montrer du doigt et faire un mini-scandale afin qu’ils soient repérés par des adultes qui, eux, ne tolèrent pas du tout ce genre de comportement et peuvent leur faire passer l’envie de recommencer.

Une troisième possibilité serait de discuter du problème avec les personnes rencontrées, pour qu’elles soient attentives aux enfants quand des cyclos passent, mais c’est un peu difficile quand ce n’est pas un flagrant délit…

Appel donc à tous les cyclos passant au sud est de la Turquie, essayons d’entraver ce « jeu traditionnel » instauré dans cette région en ne restant pas passif !

Guilhem