Après notre petit tour sur les îles du Mékong au Laos, devenues depuis quelques années un lieu bien connu et très visité, nous avions envie d’un peu d’aventure : un peu moins de trajets balisés pour la masse de touristes, et un peu plus de routes perdues et d’improvisation… Nous n’avons pas été déçus !
La Mob’ !
Pour sortir des sentiers battus, il nous fallait des moyens. Pas pour nous, cyclorêveurs équipés de cyclomachines débridées, mais pour Pascale, qui nous a rejoints. Le trajet en bus de touristes par la frontière Laos/Cambodge (voir article précédent) lui a suffit, il faut trouver une alternative !
Dans la première ville du Cambodge, Stung Streng, nous nous mettons donc en quête du moyen de transport préféré des cambodgiens : le scooter/mobilette !
Avec l’aide d’un cambodgien parlant français, nous dégotons une Yamaha en bon état pour pas trop cher. Le calcul est de la revendre à la fin du voyage : la différence de prix ne devrait pas excéder celui d’une location pendant plus de dix jours, sans avoir la contrainte de la rendre au même endroit !
Nord du Cambodge
La moto “en poche”, nous traversons le Mékong pour prendre une route très peu fréquentée pour le moment : le pont ne sera terminé que dans trois ans ! La route est en construction aussi, mais est roulable : il manque juste le goudron en fait.
Sur cette route aux caractéristiques chinoises (large comme une autoroute, surélevée, peu de tournants, au milieu de rien), nous nous embêtons un peu. Nous ne traversons que des villages “d’appoints”, très récents, et des forêts dévastées…
En piste !
Nous décidons donc de bifurquer, avec comme objectif : trouver le temple caché, le Grand Preah Khan ! Du fait de son emplacement et de son manque d’accessibilité, ce temple est l’un des moins visités de tous les temples de la période d’Angkor. Pascale n’y étant de plus jamais allée, c’est une bonne occaz de faire la visite.
Le Lonely Planet en parle quand même, mais explique que pour s’y rendre, il vaut mieux être balèze ; je cite : “Only very experienced bikers should attempt to get to Preah Khan on rental motorcycles, as conditions are extremely though from every side. Take a wrong turn in this neck of woods and you’ll end up in the middle of nowhere, so consider bringing along a knowledgeable moto driver.”
Nous voilà avertis !
Avant de nous engager sur la piste, nous croisons d’autres cyclos avec qui nous déjeunons, et qui nous expliquent qu’ils avaient commencé à prendre la piste mais qu’ils ont dû rebrousser chemin car la route était impossible…
Nous voilà doublement avertis ! Donc, d’après le dictons français, nous valons douze personnes !
En nous engageant sur la piste, nous sommes relativement confiants : rien de pire que ce que nous avons pu voir au Tadjikistan ou en Ouzbékistan, ou encore en Mongolie : trop facile ! En plus Pascale sur le scooter s’en sort presque mieux que nous ! Au bout d’une demi heure, la fatigue se fait quand même sentir : rouler dans le sable, sous la chaleur de ce pays, n’a rien d’une balade de santé ! Nous décidons d’arrêter là pour la journée : une cabane en bois, dont la moitié des pieds a cramé avec le champs, fera un bon abri pour la nuit !
Le lendemain matin, levé de bonne heure pour essayer de profiter de l’air frais le plus longtemps possible. Nous reprennons donc la route, ou plutôt la piste.
Comme nous l’avons expliqué lors de nos traversées de pays sablonneux, le vélo couché se prête plutôt bien à l’exercice, mais cela demande de fournir un effort autrement plus important que sur du bitume. Au début de la matinée cela ne pose donc pas trop de problème, il fait frais et nous sommes frais ! Au fur et à mesure que le temps passe, notre énergie se dissipe, augmentant notre taux horaire de chute…
Vers midi, après en avoir vu de toutes les couleurs (sable, petits graviers (le pire !), ornières, chemins recouverts de brousailles, etc.), et en nous étant perdus deux fois (le Lonely Planet avait vu juste ! – heureusement que des locaux sortis de nulle part nous ont remis sur le droit chemin !), nous sommes exténués !
Un village providentiel se présente soudain à nous : ouf, la civilistaion ! De plus, une ONG leur a construit une pompe, et celle-ci fonctionne encore : nous nous mettons dessous pour refroidir le système en surchauffe !
Cette pause a été providentielle, mais nous n’étions finalement pas trop loin du but, car environ cinq kilomètres plus loin nous tombons sur un village un peu plus grand, avec petits restaurant et tout !
Ce village est le point le plus proche du fameux temple Preah Khan que nous cherchons, mais même si nous sommes tous près du but, nous passons les heures chaudes le plus au frais possible dans un des restaurants, à côté de joueurs de pétanque (avec mise d’argent attention !) et fabriquants de jarres en béton.
Vers 15h, nous nous décidons finalement à sortir de notre abri pour aller à la rencontre du temple censé être le plus grand des temples de la période angkorienne…
En tout cas, on s’est vraiment bien amusé à aller jusque là-bas, et on ne l’aurai sûrement pas tenté sans Pascale !
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