Comme vous avez pu le constater, notre petit tour d’avion nous a fait passer, en un coup de balai magique (et 500kg d’équivalent CO2 par personne) du Cambodge au Japon.
Nous qui nous félicitions de voir évoluer les paysages et les peuples petit à petit grâce à notre rythme de tortue à vélo, voici que nous choisissons de faire le trajet entre deux pays que tout oppose…
Voici un petit aperçu rapide des chocs géographique et culturel !
Tout d’abord, ce qui nous a marqué dès le début en arrivant à l’aéroport d’Osaka, c’est la température extérieure. En arrivant dans le hall, nous laissons toutes nos affaires pour faire un petit tour dehors : la température de l’air est fraîche, pour ne pas dire froide ! Cela ne nous était pas arrivé depuis un moment ! Si la température descendait comme cela au Cambodge, déjà on pourrait réussir à dormir sans étouffer de chaud, mais par contre les cambodgiens tomberaient sûrement tous malades instantannément !
Nous apprécions de notre côté un retour “à la normale” : nous nous sentons plus en phase avec nos proches de France qui se plaignent de la neige ! Fini le farniente en attendant les heures moins chaudes !
Une autre différence frappante au Japon par rapport au Cambodge est le type de terrain : d’un côté, le Cambodge est absolument plat, à part quelques petites collines isolées par-ci par là. De l’autre côté, le Japon est une série de montagnes où les vallées sont des petites bandes de terre microscopiques ; le parfait opposé !
La végétation est aussi très différente : au Cambodge poussent tant bien que mal des palmiers et d’autres petits arbres, tandis que le Japon abrite parfois des arbres millénaires ou d’autres mastodontes comme ceux ci-dessus !
Les différences ne se limitent pas aux aspects naturels
En arrivant au Japon, que l’on imagine bondé et sur-peuplé, nous avons l’impression d’avoir affaire à un pays “vide” : personne dans les rues, magasins qui ont l’air fermés, long passage sans croiser de maisons… Mais où sont donc les japonais ?
En fait, c’est un effet de relativité : venant du Cambodge, où tout le monde vit dehors au frais, le Japon a l’air bien vide : cela aurait sûrement été pareil si nous étions revenus en France ; nous avions d’ailleurs déjà ressenti cette sensation en passant de l’Albanie à la Grèce !
Pour terminer cet article comparatif, voici un dernier point et non des moindres, concernant l’état des sociétés cambodgienne et japonaise.
Commençons par le Cambodge
Le Cambodge revient de loin, du fait de son ancien régime, les khmers rouges, qui ont mis en place une dictature visant à créer une société autarcique basée sur le retour à la terre. Du fait l’élimination presque systématique de toutes les personnes ayant un tant soit peu de connaissances, de culture ou simplement de responsabilités dans l’ancienne société, jugée contaminée par le colonialisme et le capitalisme, les cambodgiens ont perdus une part importante de leur population (1,5 à 2,5 millions de personnes), mais aussi toute “l’élite” qui aurait pu reconstruire la société après la chute des khmers rouges en 1998.
Comme on peut le voir sur la pyramide des âges du Cambodge, la nouvelle génération est présente, mais les institutions faibles et le manque de professeurs ont fait que la population est très peu instruite.
Du côté du Japon, on peut observer une pyramide des âges qui n’a strictement rien à voir, avec une moyenne d’âge autrement plus élevée…
Par ailleurx, leur société est incroyablement ordonnée, tout est prévu, le raffinement est de mise que ce soit pour les jardins ou les maisons, etc. Nous n’allons pas tout essayer de décrire dès maitenant, car nous n’en savons pas encore beaucoup sur ce pays, mais voici juste une petite anecdote qui met en lumière la différence qu’il peut y avoir entre les deux pays.
La gestion du trafic routier au Cambodge et au Japon
En revenant vers Phnom Pehn depuis le sud, nous sommes arrivés à un carrefour qui était en train d’être transformé en rond point. Le nombre de route est tellement réduit au Cambodge que les intersections sont des lieux un peu extraordinaires. Les travaux étant en cours (depuis combien de temps et pour combien de temps encore, je n’ose pas y penser !), le carrefour n’était pas accessible. Comment pensez-vous que le trafic de ces deux routes plutôt passante était géré ?
Et bien le mot même de gestion n’existant pas forcément en cambodgien, les automobilistes étaient livrés à eux mêmes pour rejoindre leur destination… Pas facile de vous décrire le résultat ! Sur environ cinquante mètres de largeur, le terrain environnant est devenu une foire d’empoigne, chacun se frayant la route entre tous les autres ! Une sorte de place de la concorde en pleine heure de pointe, mais sans sens de circulation !
A côté de ça, chez les japonais, c’est autre chose : en cas de travaux sur une route, si petits soient-ils, de nombreux agents s’occupent d’optimiser la circulation à grand renforts de talkie walkie et de drapeaux blancs et rouges. Leur nombre nous semble totalment délirant : en France, si l’on avait à faire faire cela, deux personnes suffiraient : une de chaque côté. Au Japon, il y a de chaque côté une personne qui tient un panneau “ralentir” (en plus des panneaux fixes tous les 50 mètres avant les travaux) deux personnes de chaque côté, et quelques autres au milieu… Le moindre entretien de la route devient l’affaire d’une dizaine de personnes !
Au moins, avec ce système, ils n’ont pas de problèmes d’encombrements en cas de travaux comme chez nous !
Enfin bon, voilà pour l’anecdote et cet article ! A bientôt !