Qui aurait cru qu’à peine sortie d’un mois d’aïkido, je me retrouve à regarder des vidéos de démonstrations dès que l’occasion se présente !
Et oui, j’ai testé, j’ai mordu. Il faut dire que je ne suis pas très difficile, l’aïkido rassemble plusieurs aspects qui me plaisent : la connaissance de son corps, le travail avec un partenaire, et l’immersion dans une culture nouvelle. Je ne pouvais qu’apprécier !
Voilà comment le feu est parti.
Rassembler du petit bois
C’est le plus simple, il fallait juste trouver le Hombu Dojo, et comme Guilhem l’avait déjà repéré avant même notre départ en voyage, on était comme chez nous !
Une fois sur place, il nous faut une inscription, un pass pour le mois d’avril et un dogi (le kimono d’aïkido), tout cela est réglé très rapidement.
Si on pouvait loger pas trop loin du dojo, ce serait parfait, mais on voit ça ensuite. Et c’est là que nous rencontrons Geoffrey, puis Malo qui nous sauvent la mise pour la plus grande partie de notre séjour, voilà un feu qui semble bien parti !
Mettre le feu
Il faut maintenant se lancer, et attaquer notre première journée de pratique.
Les conditions météo ne semblent pas favorables : je reçois une pluie d’explications en japonais (heureusement qu’on parle de sport et que l’observation tient la première place, avant les mots !) ; dans les couloirs, en croisant les autres pratiquants, je me prends souvent des vents lorsque j’essaie de les saluer; et quand je tente de me réfugier auprès des femmes occidentales que je crois dans la même situation que moi, je reçois comme des éclairs au travers des regards, dans ces vestiaires trop petits pour se changer à plus de cinq personnes.
Et ça, c’est sans compter que ce que je prenais pour du bon combustible, à savoir mes muscles, ne sont que de la paille. Et oui, ne faire travailler que quelques muscles pendant un an et demi, ça fait perdre tout le reste. Finalement, à part le cœur, on se retrouve avec des courbatures partout, difficile d’assumer les trois cours d’une heure par jour !
Heureusement, les conditions s’améliorent, il fallait juste prendre le temps de dépasser certains aspects trop impressionnants de la discipline. Si l’ambiance du dojo n’est pas aussi délirante que dans une école de danse parisienne, c’est parce qu’il y a beaucoup de monde qui passe, et que pour la pratique d’un art martial, il faut du calme et de la concentration plutôt que des éclats de rire et de la musique à fond.
Alors voilà que ça prend pour de bon !
Entretenir
Un beau feu est un feu bien entretenu. Pour ça, il faut de bonnes buches, et soyez surs qu’on s’en prend des gadins ! On a compté, et sur un cours, on doit chuter environ soixante fois. Sachant que nous avons suivi une cinquantaine de cours durant le mois, ça nous fait bien 3500 chutes !
Ca fait un peu des bleus au début, mais il faut juste apprendre à tomber et ça devient rigolo ! Et pour apprendre, les sensei sont là ! Certains sont plus disponibles et patients que d’autres pour s’attarder avec les débutants étrangers, mais dans l’ensemble, ils sont excellents. Et comme ils sont très nombreux, ça change à chaque cours et nous pouvons observer des styles différents pour les mêmes techniques. Au fur et à mesure de notre “stage”, nous avons nos favoris : ceux qui travaillent plus dans le mouvement qu’avec les prises de mains par exemple.
Les techniques, à notre niveau, nous n’en voyons que quelques unes. Ca pourrait paraitre lassant, mais il faut pratiquer énormément avant de ressentir le mouvement et cela nous permet de bien progresser (et les noms sont suffisamment compliqués pour ne pas avoir à en apprendre d’autres !). Selon les sensei et selon les partenaires, nous découvrons une nouvelle subtilité à chaque fois et nous pouvons nous corriger petit à petit, c’est très enrichissant.
Sinon, maintenant que le feu a bien pris, ça se réchauffe un peu en dehors des tatamis aussi ! Evidemment, il aurait fallut rester encore plus longtemps et apprendre la langue pour pouvoir rencontrer pour de vrai des japonais, mais parmi les étrangers qui sont là (ou les japonais anglophones ou francophones), nous faisons des rencontres formidables et nous voilà pris tous les soirs pour sortir à droite à gauche avec nos amis aïkidoka (merci à eux du fond du cœur, vous nous manquez déjà !) !
Voilà, c’était un bon feu de joie durant ce mois d’avril, et, surement grâce à l’aïkido, nous avons adoré Tokyo ! Le fait d’être complètement débutante n’a pas été un problème du tout, au contraire, j’ai eu l’impression de progresser très vite et c’est très satisfaisant ! Maintenant, il ne sera pas difficile de rallumer le feu, il y a toujours une petite flamme prête à repartir !