Et puis, nous sommes fatigués (et oui, 6 mois de vacances, il faut déjà avoir une sacrée endurance !). Nous décidons donc de faire une petite escapade purement touristique : depuis Baneh, au nord est de l’Iran, nous entreprenons un périple en back packing pour visiter le sud du pays et toutes ses merveilles !
Nous n’avions pas imaginé que nous serions si désemparés sans nos vélos, notre tente et notre réchaud… On passe 10 jours à dormir dans les hôtels (quand nous ne sommes pas dans le bus de nuit), manger au restaurant et prendre des taxis pour se rendre sur les sites touristiques; exactement le contraire de nos habitudes !!
Du coup on a testé le réseau de bus de tout le pays ! |
Alors évidemment, nous ne voyons pas les mêmes choses que depuis nos chaises longues. Ce petit périple est riche d’apprentissages sur le patrimoine de l’Iran bien sûr, mais aussi sur nous mêmes et notre façon de voyager.
Le patrimoine de l’Iran, vous le verrez en large et en travers dans les autres posts.
Mais nous prenons également le temps de réfléchir sur nous-mêmes en tant que voyageurs au long cours.
Voici quelques ébauches de conclusion :
La première est que nous ne sommes pas aussi forts que nous voulons bien le croire. Nous sommes affectés par des choses pourtant bénignes, comme la curiosité parfois trop prononcée des gens que nous croisons, les petites bestioles qui se cachent parfois dans nos draps, un geste obscène à mon égard, une boulette de viande visiblement mal conservée, la page d’un bouquin un peu trop vraie, 36 heures de bus avec 4 changements en 2 jours… Nous sommes sensibles, le voyage nous rend sensibles, être seuls nous rend sensible, parce que nous n’avons plus le repère des autres pour nous dire « ce n’est pas grave », nous n’avons pas 57 choses à faire pour faire passer le temps et la douleur, nous prenons la mesure des choses … ou nous la perdons, c’est bien la question !
La deuxième est qu’on est définitivement mieux sur nos vélos que dans un bus. Les vitres et la vitesse dénuent tout paysage de ses détails. Comment se fait-il que nous trouvions tous ces paysages monotones depuis le car alors que nous n’avons jamais ressenti ça depuis nos vélo ? En plus, la visite de n’importe quel monument ne vaudra jamais un moment de bivouac au milieu de nulle part ! L’indépendance, c’est bien ça que nous voulons !
Enfin, nous avons tout de même besoin de moments de « pause », parce que le voyage nous rend sensible et qu’un des moyens de continuer à profiter de notre rythme cyclo libre, c’est bien de retourner à une réalité différente de temps en temps (mais pas trop…) !
Des bises à vous 2.
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