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Bilan provisoire des types d’hospitalité rencontrés !

Attention, article long et peut être un peu moins facile à lire que les autres ! Prévoir un peu de temps pour arriver au bout…
Deux mois que nous sommes partis… déjà ou seulement ? Nous avons l’impression d’avoir traversé le monde, alors que nous ne sommes encore qu’en Europe !
L’unité des pays de l’Europe est une grande question des médias en ce moment, avec la crise en cours et celle qui se prépare. Le peu de pays Européens traversé semble assez homogène (toute proportion gardée) du point de vue du mode de vie, si on le compare à l’Albanie par exemple. Il est cependant un point qui diffère pas mal d’un pays à l’autre, c’est le type d’hospitalité que l’on y rencontre.
De notre point de vue terre à terre, loin de toute analyse ethnologique ou historique des nations traversées, voici un petit bilan de ce que nous avons pu observer. Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas généraliser tous les faits à la population entière, mais nous faisons avec ce que nous avons !

Tout d’abord, voici la méthode générale que nous suivons pour trouver où dormir :


Avant que la nuit tombe, nous nous mettons en quête d’une maison possédant un jardin pour y demander une petite place pour notre tente. Nous ne visons pas de maison particulière, toute maison est éligible ! Nous avons remarqué qu’il est plus facile tout de même de demander lorsque les propriétaires sont dehors et nous voient arriver, au moins nous voyons si nous ne dérangeons pas les gens au milieu de quelque chose ! Si personne ne se trouve dehors, nous sonnons à la porte ou à l’interphone pour faire notre petit speech.

Commençons par la France, notre pays natal, où nous avons passé vingt jours. C’était en quelque sorte la mise en jambe du voyage, la préparation en douceur à ce qui nous attendrait. Nous y avons été globalement bien, voire très bien accueillis, ce qui nous a permis de faire des rencontres très enrichissantes. Nous savons que beaucoup de nos hôtes d’un soir suivent encore nos aventures sur le blog, et nous sommes encore en correspondance avec certains. Vous qui lisez ces lignes, si vous nous avez accueillis, merci encore mille fois, et vous vous reconnaîtrez sans doute dans les descriptions suivantes !

En France, pas de problème linguistique pour expliquer notre voyage, nous avons tout le vocabulaire nécessaire pour répondre aux interrogations que soulève un voyage de ce genre. La plupart du temps, nous avons vu une réserve lorsque nous formulions notre demande : la pratique d’un inconnu plantant sa tente dans son jardin n’est pas répandue, et c’est sans doute la première fois que quelqu’un leur demande cela. Il y a donc, après la demande explicite, un temps plus ou moins long (1 à 10 secondes) de réflexion de l’hôte potentiel. Ce moment est relativement court mais parait durer une éternité, car dans ce blanc s’installe une gêne chez nous, qui attendons bêtement, et chez l’hôte potentiel, qui pèse inconsciemment le pour et le contre grâce à des calculs savants dont le cerveau a le secret. Parfois, nous avons le droit directement à un « pas de problème, venez voir où vous voulez vous installer ! ». Cette spontanéité a toutefois été assez rare, car le plus souvent, on nous a demandé encore un peu plus de précisions avant d’avoir une réponse. Une différence que l’on a observé en France est la vitesse avec laquelle cette confiance de l’hôte s’obtenait. De la confiance aveugle dès le début à celle obtenue après la nuit, qui porte conseil, en passant par la confiance acquise graduellement, nous avons vu de nombreux cas ! Cela ne préfigure pour autant nullement de l’accueil offert par la suite, car une fois cette confiance acquise, nous devenons autre chose que des étrangers et sommes reçus très chaleureusement, dîner, petit dej et même lit parfois !
En moyenne, nous avons en France demandé à environ trois maisons avant de trouver notre bonheur. Les refus n’étaient pas légion, souvent les maisons étaient tout simplement vides. Parmi les refus, et certains début d’accueil aussi, nous avons senti de la méfiance. La peur de l’autre est perceptible, nous avons eu plusieurs fois des réflexions du type « vous n’êtes pas du genre à nous trancher la gorge pendant la nuit, hein ? ». Nous nous demandons comment les gens peuvent avoir ce genre de pensée dans des petits villages de campagne… Les infos de TF1 à propos des [méchants] jeunes de banlieue ? Les mauvaises séries B ?
En tout cas, l’expression du refus était plutôt cordiale, du genre « ce n’est pas possible car la grand mère patati patata », « désolé mais ce n’est pas chez moi », et ainsi de suite. Les français sont doués pour les excuses, au contraire des italiens comme nous le verrons !

Enfin, ne dramatisons pas, nous ne pouvons vraiment pas nous plaindre de l’accueil reçu dans notre cher pays, au point que je me disais à un moment donné : « on vante l’hospitalité Turque, mais la française est déjà pas mal ! ». Reste à voir si cela reste vrai si ce ne sont pas des français qui demandent l’hospitalité, ou si ils n’ont pas des têtes d’ange comme nous ;-).

L’Italie a été une autre paire de manches : déjà, l’explication du pourquoi et du comment de notre voyage était un peu plus dure, malgré l’italien presque parfait d’Eglantine ! De plus, les maisons italiennes sont souvent clôturées avec de grosses grilles, et un interphone, comme en France dans les immeubles. Nous avons déjà tous entendu un sketch avec un interphone qui ne fonctionne pas bien, alors imaginez nous à baragouiner en Italien à des personnes peu réceptives… Les italiens sont en effet peu portés sur l’hospitalité, et nous avons subi les refus les plus étonnants. Certaines personnes, en entendant l’objet de notre demande, marmonnent seulement un « non » dans leur barbe tout en se retournant pour rentrer chez eux et nous fermer la porte au nez… A l’interphone, même schéma, sauf qu’il leur suffit de raccrocher le combiné… Toutes les personnes n’ont pas été si peu ouvertes. La stratégie de certains autres consistait à chercher ailleurs où nous pourrions dormir : camping à 20km, parc municipal, bord de la route, terrain de foot, on a eu le droit à pas mal de choses… sauf  leur jardin, ce qui était quand même plus simple, mais non ! On restait avec eux, cherchant d’hypothétiques solutions pendant de longues minutes, ce qui diminuait nos chances de trouver un autre abri avant la nuit. Ensuite, après une avalanche de refus, nous finissions parfois par nous abriter dans un endroit isolé (champ ou bout de plage) dans la nuit noire…
Les critères pour sélectionner les maisons ont donc été revus, pour être plus restrictifs : de la préférence aux portails déjà ouverts en France, il faut ici viser les maisons loin de toute ville et sans portail du tout… Cela évite par la même occasion qu’un chien garde la maison, comme souvent. Nous avons ainsi pu trouver des gens très sympa, nous proposant par exemple une petite cabane de jardin et nous y apportant lumière et dessert, ou encore quelques fruits. La différence de mentalité entre agglomération (nous n’essayions pas au cœur même des villes, les maisons n’ayant pas de jardin) et campagne est notable : est-ce justifié par des raisons réelles (vols, violences, insécurité dans les quartiers résidentiels), ou est-ce seulement un état d’esprit un peu renfermé qui se construit dans ces quartiers ? Nous ne savons et saurons probablement pas…
Pour résumer, en Italie il est possible de trouver des jardins ou planter sa tente, mais il faut bien choisir l’environnement des maisons pour éviter d’essuyer assez de refus pour maudire les italiens sur sept générations !

Viennent ensuite les Croates. Là, nous ne pouvons pas vraiment faire de comparaison avec les pays précédents, car en passant presque exclusivement sur une côte ultra-touristique bardée de « Zimmer » et autres « Apartmenti », avec des maisons sans jardin, la montagne tombant le plus souvent directement dans la mer, notre démarche a dû par conséquent évoluer. Enfin, nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour peaufiner une technique valable, nous improvisions chaque soir… Le premier soir par exemple, nous nous arrêtons pour acheter du pain pour les dîner/petit dej quand on nous accoste en français. Au fil de la discussion, nous disons que nous cherchons un endroit où planter notre tente, n’importe où. Résultat, nous finissons dans le même immeuble que nos hôtes, avec un appartement avec chambre et douche pour nous tout seuls ! Cela à posé les bases d’une nouvelle méthode : le recours à la solidarité nationale ! Nos hôtes avaient en effet travaillé longtemps en France avant de revenir à leur pays natal pour la retraite. Les autres nuits sur la côte, que ce soit en Croatie ou au Monténégro, ont donc été partagées entre camping sauvage et invitations par des compatriotes (terme qui regroupe dans ce cas n’importe quelle personne ayant plus de points communs avec nous que la majorité de la population du pays).

Ensuite, l’Albanie. Ce point a déjà fait l’objet d’un article entier, alors je vais faire court. Dans ce pays, pas de problème de proximité de camping, ou de surabondance de possibilité de logement : nous n’avons croisé qu’un nombre très restreint d’hôtels, et ce seulement dans la partie proche de la Grèce. Ailleurs, rien, nada, être un touriste n’est tout simplement pas prévu (enfin y-a-t-il des choses prévues d’ailleurs ? C’est un autre sujet). Nous avons donc appliqué plus ou moins notre méthode de France et d’Italie, mais en langue des signes cette fois. Pas facile, surtout quand pour la personne en face il s’agit de la première fois qu’un étranger tente de lui parler… Cela a donné des scènes cocasses, se soldant par un repli stratégique de notre part, voyant que nous n’arriverions pas à nous faire comprendre. La première nuit, après une tentative infructueuse, nous avons cherché de nouveaux critères pouvant faciliter la démarche. En voyant une parabole sur une des maisons, c’est le déclic : « Avec un peu de chance, ils ont une parabole pour capter des chaînes d’autres pays, et donc ils doivent parler une autre langue, bingo ! ». Nous avons donc tenté la maison en question : pas de chance, pas d’autres langues parlées ni par la mère ni par le père. Nous parvenons tout de même à nous faire comprendre : nos mimes ont été efficaces ! Cependant, ils ne veulent pas que nous plantions la tente : ce n’est semble-t-il pas une pratique répandue en Albanie, le père rigole, sans doute en nous imaginant comme des cons dehors sous la tente avec le froid qu’il fait. Nous ne savons pas quoi faire à ce moment là. Cela semble être un refus, mais un refus en rigolant. C’est bien la première fois que ça nous arrive !
En fait, ce n’était pas un refus, mais nous ne comprenions pas à notre tour ce qu’ils nous expliquaient : que nous étions leurs invités et que nous dormirions chez eux, après avoir bien sûr regardé la télé (TV5 Monde, Question pour un champion !) et partagé un dîné !
Le même schéma s’est reproduit chaque soir à quelques différences près. Une fois, après avoir défini d’un endroit ou planter la tente avec un homme, nous commencions à la planter comme prévu, quand nous entendons la femme passer un savon à son mari, pour venir ensuite nous chercher pour que nous entrions chez eux… Une autre fois, la maison était tellement petite (deux petites pièces dont une seule chauffée pour une famille de quatre personnes) qu’après le repas, une fois seulement la nuit bien tombée, nous avons installé la tente sous la maison. Les autres fois, nous dormions dans une des pièces libres (et sans chauffage bien sûr) de la maison.
Les points compliqués en Albanie étaient d’expliquer notre demande tout d’abord, et ensuite d’attendre la réponse du seul maître à bord, le père de famille. Sans lui, pas de réponse possible (même si on sait qu’elle sera de toute façon positive !).
La mentalité est assez incroyable, et cela tient sûrement du fait que nous soyons étrangers dans un pays qui a été hermétiquement fermé pendant cinquante ans jusqu’à 1990… Quelle serait leur réponse pour un couple albanais commençant un voyage, comme ce fut le cas pour nous en France ? Lui réserveraient-il un si bon accueil ? Jusqu’où va l’hospitalité albanaise ? Encore un point qu’il est difficile d’éclaircir.
En tout cas, pour nous, cela a été une expérience fabuleuse : voir quelqu’un s’approcher vers vous, vous serrer la main et vous inviter chez lui avant même d’entendre une quelconque demande n’est pas courant. En France, il faut d’abord demander l’hospitalité avant de la recevoir, cela nous paraît logique. Dans d’autres pays, l’hospitalité vient en premier : c’est une autre logique !

En parlant de logique, nous en avons vu une encore différente en Grèce. Sortant d’Albanie, nous savions que cela allait être à nouveau un peu plus difficile de trouver un endroit ou dormir. Nous avons appliqué les critères définis précédemment : maison avec jardin, plutôt dans la campagne, sans chien, et de préférence avec une personne dehors nous voyant arriver. En Grèce non plus, nous ne partageons souvent aucune langue commune, mais nous sommes devenus à présent experts pour mimer ! Le premier soir, après une première série de refus, nous demandons à des gens qui nous comprennent assez vite. Ils nous proposent d’aller plus loin, sans doute un camping, puis voyant que nous ne voulions pas, nous proposent le terrain vague devant les maisons, qui grouille de chiens errants. Eglantine parvient à mimer un chien méchant nous mordant, ce qui fait rire les gens, qui nous proposent finalement, presque à contre cœur, d’aller dans le jardin d’une maison vide qui leur appartient. Sauvés ! On a eu un peu l’impression de leur forcer la main tout de même. Cela étant, une fois ce « blocage » (nous y reviendrons) dépassé, nous avons le droit à un panini chacun, puis à une invitation à dîner, avec tomates, œufs, feta, pain etc.
Sans l’analyser au premier abord, nous avons dès le premier soir trouvé les caractéristiques de l’hospitalité grecque. Après quelques jours passés dans le pays, nous pensons avoir compris comment cela se passe :
Les grecs sont hospitaliers, pas de problème : des sourires généreux, des gens sympathiques, qui nous proposent toutes sortes de choses à manger en pleine rue. Même des policiers, qui barraient la route que l’on devait emprunter sous peine de faire un détour de deux jours, nous ont donné des châtaignes grillées pour nous consoler… On ne risque pas de mourir de faim lorsque l’on voyage en Grèce ! Pour le logement c’est autre chose. Il y a vraiment un blocage psychologique. Une fois, discutant avec une prof de français très sympa qui nous a fait signe dans la rue, nous lui expliquons que pour dormir, nous avions l’habitude d’aller dans le jardin de gens pour planter la tente, et qu’à ce moment précis nous cherchions où dormir. C’était un tout petit peu plus fin que ça mais pas tellement. Nous nous trouvions juste devant sa maison, disposant d’un grand jardin. Elle réfléchit, ne trouvant pas où nous pourrions dormir… Il y avait bien le camping à 2km, mais il était fermé. Elle n’a pas pu imaginer une seconde qu’elle pourrait nous proposer son jardin, à 2 mètres de nous, comme nous le lui avons si subtilement glissé. A cet instant précis, nous avons compris que les refus que nous essuyions depuis notre arrivée en Grèce n’étaient pas de la méchanceté ou autre, mais qu’une barrière culturelle ou autre empêchait tout simplement les grecs de nous accepter dans leur jardin… Reste à savoir, encore une fois, l’origine de ce phénomène…
Cela étant, nous gagnons désormais du temps sans perdre de moral : nous ne demandons plus aux maisons directement, sachant que c’est absolument inutile. Nous avons trouvé des « filières » de contournement ! (hors du camping sauvage bien sûr, quand on est au milieu de rien)
La technique du compatriote a bien fonctionné une fois, mais on ne peut pas sereinement s’appuyer dessus tous les soirs, les compatriotes ne courant pas les rues à cette période ;-).
Conseillé et pratiqué une fois comme solution de contournement, les abords d’une Église sont pratiques, d’autant plus que la deuxième fois nous nous sommes fait proposer une petite pièce, ainsi que le traditionnel petit truc à manger.
Nous avons découvert depuis peu une dernière filière : les campings fermés (tous les campings étant fermés, ce n’est pas le choix qui manque) ! En effet, les propriétaires habitant souvent dans le camping lui-même, nous allons leur demander comme nous le faisions pour une maison classique en France. Ayant l’habitude d’avoir des tentes dans leur « jardin », le blocage est dépassé, et nous pouvons nous installer tranquilles et gratuitement ! Le premier nous a même rallumé l’eau chaude pour nous, sympa !
Il nous reste quelques jours en Grèce pour peaufiner nos observations, et ensuite ce sera au tour de la Turquie ! La barre est haute pour cette dernière, l’hospitalité y est tant louée de toute part. L’image qu’on a est donc peut-être un peu surfaite : attention à la déception !

Pour finir, voici une petite anecdote de ce qui nous est arrivé, et qui souligne de manière concrète le décalage de mentalité entre les pays que l’on a traversé :
Il était une fois, un petit village [gaulois] grec écarté de la mer, que nous avions quitté pour augmenter nos chances de réussite (c’était avant de comprendre qu’obtenir une place pour la tente n’était tout simplement pas possible). Après un certain nombre de refus, nous nous retrouvons à discuter avec une femme, grecque, son mari, l’air sympatique, nous regardant depuis leur maison. Nous mimons, et sans doute a-t-elle compris (sans le montrer) ce que nous voulions. Elle commence à nous chercher des solutions de contournement, hôtel, etc. Une voiture passe, qu’elle arrête. Les passagers sont des travailleurs, et l’un d’eux parle italien. Il traduit un peu ce que dit la femme, que ce n’est pas possible, etc. On le sent gêné. Il discute avec elle, et nous attendons car nous ne comprenons pas ce qu’il se passe. Des blancs troublants nous font tous nous regarder. Finalement, il nous dit qu’il nous invite dans son hôtel, gratuitement, et qu’il faut l’attendre 20 minutes avant qu’il revienne nous chercher. Malgré la surprise, nous acceptons bien sûr sans broncher ! En attendant, le femme nous invite chez elle au chaud pour boire et manger un truc : pour ça, pas de problème ! Nous avons droit à un café et une petite assiette de lasagnes. Hospitalité de bouche !
Le travailleur (Arturo, de son vrai nom) revient en voiture, et nous le suivons. Quatre kilomètres plus loin, tout près de la mer, nous arrivons. Une petite cour, sept petites maisons (ou pièces) d’environ 15m² tout autour. Il nous en ouvre une, et nous mettons affaires et vélos dedans. Nous nous disons que ce sont des pièces à louer pendant la haute saison, sortes de bungalow hors camping, dont il est le gérant. Lorsqu’il nous invite chez lui, une des maisons, nous comprenons qu’il n’est pas le gérant, mais un des locataires à l’année. La pièce est chauffée par un petit Godin, le mobilier succinct : lit, banquette, toute petite table ronde, fauteuil de bureau (de recup’), meuble à vêtements, petit meuble genre secrétaire et télé. Ah, et une mini chaîne hifi, du genre celle que l’on gagne chez nous avec un abonnement à un journal, qui trône au centre, sur le secrétaire. On pourrait dire « C’est sobre, épuré », mais on sent surtout une extrême pauvreté. Un couple et trois enfant dans un si petit espace ? Un placard pour cinq ? En discutant autour d’un verre, on comprend enfin, et cela nous fait un choc : Arturo, ainsi que sa famille, est albanais. Nous avons été invités pour dîner et dormir chez des immigrés albanais en Grèce, alors que nous subissions un refus supplémentaire de grecs bien installés… WTF ?

Après réflexion, nous avons bien compris ce qui se passait dans la tête de l’albanais quand la femme grecque lui expliquait qu’elle ne pouvait nous accueillir (hum). Alors que les grecs ont un blocage pour accueillir quelqu’un à dormir, les albanais ne peuvent quand à eux laisser quelqu’un sans logement.

Nous espérons de tout cœur que nous n’avons pas posé le moindre problème à cette famille albanaise qui a, sans en avoir le droit à priori, ouvert une des pièces alors non occupée pour que nous puissions y dormir une nuit.

Cette situation a été très marquante pour nous. Nous, français aisés partant en vacances prolongées, face à cette famille qui n’a rien, dans un pays qui n’est pas le sien et qui lui laisse juste un peu plus de chance que l’Albanie elle-même…
« Sortez un peu, cela existe partout, jusque devant chez vous en France » pensent peut-être certains d’entre vous nous lisant. Certes oui, et on imagine facilement des situations similaires en voyant des gens dans la rue ou lors d’une émission. Mais vivre ce double décalage, entre nous et eux d’une part, et eux et la femme grecque d’autre part, est assez incroyable, dans le sens strict du terme.
Enfin voilà, fin de l’anecdote, et fin de l’article !

N’hésitez pas à nous laisser des messages ci-dessous !

Guilhem

Pic de trafic sur le site depuis l’Italie ?!

A priori, nous n’avons pas fait un passage très discret en Italie : les statistiques du site nous ont montré que le nombre de visiteurs a presque triplé pendant 2 jours, les deux derniers du séjour en Italie.

Ce pic provient essentiellement d’Italie, et de la région d’Ancone.

Et bien nous n’avons pas lancé de campagne marketing à grande échelle, mais tout simplement été interviewés par un journaliste local qui, ami de la famille qui nous a accueilli après l’accident, a eu vent de notre aventure. L’article a été diffusé sur divers site d’information en ligne italiens, dont celui-ci : http://www.viveresenigallia.it/index.php?page=articolo&articolo_id=319451
On a même eu le droit a nos trognes sur l’article !

Enfin bon, comme les italiens ne sont pas très bons en français, ils sont juste passés regarder le site et ne reviendront jamais, le trafic normal a déjà repris son cours !

 

Je vais bien, tout va bien !

Bon, ben un 4*4, vue du dessous et quand ça vous fonce dessus, ça fait un peu peur…
Bon, on en rigole déjà, et je (Eglantine) n’ai pas une égratignure, mais le matos a pris un sacré coup !

Et oui, c’est ça de prendre une voiture en étau, Guilhem d’un côté et moi de l’autre, le monsieur, avec sa grosse voiture, il n’a pas regardé de mon côté avant de partir, alors, un petit coup de pare-choc dans les sacoches pour me faire tomber, et après, quand le vélo est par terre, ben, il continue à avancer parce qu’il ne voit rien.

Je crois que c’était ça comme voiture…

Alors bon, je lui ai tellement hurlé dessus au pauvre monsieur, qu’il a sûrement eu plus peur que moi au final. Le ramdam a rameuté tout le quartier, si bien qu’on a bénéficié de la disponibilité des gens du coin pour laisser nos affaires et nous faire indiquer un magasin de cycles juste à côté.
Le diagnostic n’est pas très réjouissant : roue arrière complètement voilée, guidon tordu, porte bagage cassé, câble de frein éraflé, roue avant désaxée et gourde de 6L percée.
Alors bon, pour la gourde, le réparateur n’a rien pu faire, mais pour le reste, il s’en est bien sorti, merci pour son aide. Quant au monsieur, il nous a accompagné jusqu’à ce que tout soit réparé et a été très honnête.
Finalement, nous sommes plutôt chanceux dans notre malheur car cet incident s’est bien résolu et nous avons été accueillis par une famille d’une grande hospitalité, disponible et prévenante !

Bologne !

Quel bonheur quand nous sommes arrivés dans cette ville dans une lumière de soleil couchant après un morceau d’auto-route, et qu’un appartement bien chaud nous attendait !! Merci à Marie-Laure !
L’automne va bien à cette ville toute orange, ocre et jaune. Nous avons laissé les bicy (à prononcer bitchi : à l’italienne) une journée pour se ballader !
C’est drôle de marcher !

Les rues et leurs arcades nous donnent déjà de quoi visiter (près de 40 km d’arcades, on les a presque toutes faites !!)

Mais il y a aussi toutes ces énormes églises à moitié construites, ces tours de travers et ces gros « palazzi » à la vénitienne, mais sans les canaux.

L’église coupée en deux !

Les cordes qu’on voit à droite sont à la verticale… Ca s’appelle la gravité !

Ils n’étaient pas très organisés dans la construction de la ville à l’époque on dirait, mais du coup, il y a un charme tout particulier.

Petite cour d’immeuble sympatoche !
Elle est belle cette porte n’est-ce pas ?

Pour se requinquer, une petite glace de chez Grom, comme au bon temps milanais, des légumes et un peu de vin de Moncucco ! (Enfin, ça il ne faut pas trop en abuser, on dirait que nous sommes devenus un peu beaucoup sensibles à l’alcool…)

Vous reconnaissez le top model ??


Au cours de nos petites ballades, on sent bien la vraie ville bien dynamique et jeune. On tombe sur des musiciens qui reprennent du Django pour notre plus grand plaisir, les guiboles ne demandent qu’à danser !

Et du côté de l’Università, les étudiants qui militent pour les révolutionnaires des pays arabes et avec les Indignés.

Si jamais ça vous donnait envie de nous rejoindre un de ces jours, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Ohé ! Ohé ! Italie abandonnée !

Ils font des châteaux les italiens, mais ils ont aussi de magnifiques fermes et usines à l’abandon.
Voilà un exemple de ferme, gigantesque et magnifique, mais visiblement délaissée. Pourtant, on pourrait y faire des trucs géniaux, un bar géant par exemple, avec des supers spectacles dedans !

Bon, et il y a aussi des sites industriels désertés, avec des énormes usines toutes en briques incroyables.

Dans un autre style, il y a les stations balnéaires de la côte adriatique qui sont abandonnées. Bon, c’est saisonnier, mais ça fait quand même un drôle d’effet. Enfin, on vous en reparlera !

Chateaux d’Italie (pictures inside)

En Italie, ils aiment bien faire des châteaux. Des petits, des grands, des beaux, des moches, des vieux, des récents, etc… En gros, dès qu’il y a une montagne ou même un colline, il faut mettre un château dessus.

 Celui-ci par exemple, vu au bord d’une route, de loin. Mais même de loin, il est déjà imposant. D’autres, de tout près, sont absolument ridicules (ça doit faire bien de mettre une tour fortifiée à son pavillon tout neuf ;). Me refusant à prendre des photos de trucs trop moches, on aura donc pas d’exemple illustré, mais je vous laisse imaginer.

Une autre catégorie de château que l’on peut trouver en Italie est celle des villes fortifiées. On vous en avait montré un exemple dans un post précédent :

Là ça commence à avoir de la gueule, car il y a moins l’effet « cheveu sur la soupe » au milieu de rien.
On a rencontré, au détour de nos détours, des châteaux et des villes magnifiques, dignes du mont St-Michel parfois, comme Castell’Arquato :

L’entée annonce la couleur : superbe porche avec des dessins d’époque (laquelle?), et montée à 10% dans la ville.

Une des tours, dominant la plaine. La vue est un peu décevante, à cause de cette éternelle « brume de beau temps » qui nous a suivi quasiment tout au long de l’Italie… On remarque aussi les drôles de créneaux, qui sont tous en V ici, ils ont du se passer le mot.

L’intérieur de la ville regorge de petits endroits charmants, comme ce petit cloître, les rues ou maisons ci-dessous :

Toute la ville est très bien entretenue, et vaut vraiment le coup d’œil !

Quelques autres photos prises dans la ville :

A la période où on l’a visité, il n’y a pas un chat dans toute la ville, mais on imagine bien le monde en pleine saison…

En fait, le seul problème avec cette ville, c’est les gens qui l’habitent, qui nous ont envoyé #@!#er quand on a demandé un bout de jardin pour la tente… des refus catégoriques, où des vagues tentatives pour nous trouver des terrains tout aussi vagues… Pour vous dire, on a finalement planté notre tente sur une toute petite entrée en pierre, où la tente ne passait pas en longueur ni largeur…

On bloquait donc la porte du monsieur qui nous a « acceptés », et on a essayé de pas trop écraser les fleurs sur les côtés… Le tout sous la pluie pour couronner le tout ! Bon au moins on a pu faire une jolie visite !

Et enfin, dans les différentes catégories de châteaux, il y a les mastoques : 
 

Du solide !

 Et voilà, c’est enfin la fin de cet article de fond sur les châteaux Italiens !