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Lomographie numérique ?

Qu’est-ce que la Lomographie ? J’en avais vaguement entendu parler, mais c’est François qui m’en a dit plus à ce sujet.
La lomographie est, d’après ce que j’ai compris, une sorte de courant photographique alternatif visant à produire des images intéressantes à l’aide d’une non-technique particulière : utilisation d’un matériel désuet, ou initialement dépassé (tel des appareils-jouets à lentille en plastique), de pellicules particulières (avec un rendu des couleurs saturé peu réaliste), et de cadrages non réglementaires (sans viser, ou par dessus l’épaule).

Pour info, voici les 10 commandements du Lomographe :

  1. Emporte ton Lomo où que tu ailles (Take your Lomo everywhere you go)
  2. Utilise-le à n’importe quel moment — jour et nuit (Use it any time — day & night)
  3. La lomographie n’est pas une intrusion dans ta vie, mais en fait partie (Lomography is not an interference in your life, but a part of it)
  4. Essaie la prise de vue sans viser (Try the shot from the hip)
  5. Approche-toi au plus près des objets que tu veux lomographier (Approach the objects of your lomographic desire as close as possible)
  6. Ne pense pas (Don’t think)
  7. Sois rapide (Be fast)
  8. Tu n’as pas à savoir à l’avance ce que tu prends en photo (You don’t have to know beforehand what you captured on film)
  9. Après coup non plus (Afterwards either)
  10. Moque-toi des règles ! (Don’t worry about any rules)

Le résultat est plus ou moins intéressant, mais a toujours le mérite de sortir du cadre « photo éclatante et parfaite » que l’on peut aujourd’hui avoir avec tout bon appareil photo numérique. Voici ce que l’on peut trouver sur google image par exemple.

Est-ce donc réservé aux seuls appareils Lo-Fi ? Peut-on faire de la lomographie avec un Reflex performant ?

J’ai essayé de répondre à cette question avec mon Nikon tout beau. Pour cela, des réglages s’imposent, ou plutôt des déréglages :

  • Désactivation de l’autofocus
  • Mode tout manuel
  • Désactivation de la réduction du bruit
  • Balance des blancs à 10 000 K
  • Désactivation de la correction de la distortion
  • Objectif à focale fixe 35mm
  • Reglage de l’ISO fixé à 400 ISO

Et aussi des méthodes qui changent :

  • Ne pas regarder le photo après l’avoir prise
  • Pas le droit de supprimer des photos, si ratée semble-t-elle (c’est cela qui fait le charme)
  • Pas de bombardement de clichés : un seul à chaque fois

Tout ça est assez dur à respecter avec un appareil numérique, mais beaucoup plus facile avec un argentique qui impose déjà ces contraintes.

Cela dit assez de blabla, voici le résultat des courses ! 

Qu’en pensez-vous ?

Les ouzbeks et nous !

On a fait nos sauvages en Ouzbékistan, mais nous avons quand même eux l’occasion d’avoir des échanges avec les gens, souvent très curieux, parfois très riches !

Lorsqu’on s’arrête sur les bazaar, c’est l’attroupement instantané !

Intérieur coloré !

C’est le petit de devant qui nous a donné de l’eau !

Traitement de la laine dans un village

Vendeuses de bord de route, elles ont toutes le même étal : pommes, miel et fromage roulé sous les aisselles !

Lui, il n’est pas ouzbek, il est iranien, n’empêche que ça fait plaisir de revoir des têtes connues : il nous avait déjà vu à la frontière turkmène !!

Approvisionnement en eau au puit

Mamas ouzbek

Les petites filles de Samarcande

Il nous a offert un moment magique : un petit déhanché sur du Joe Dassin, comme ça, en pleine rue!

Le coupe rasée de rigueur pour les petites filles !

Prière devant le mausolée de l’Imam Ali, le plus proche de Mahomet.

Notre « guide » impromptu et passionné !

Au marché, questionnement sur le dictionnaire !

Il a un vélo Pioneer, comme nous !

Notre sauveur face au déluge

Belle

Les enfants trop chou (et oui, il y a même des blonds par ici !)

Interro de russe par prof François ! (à la lampe à pétrole faute d’électricité)

Gipsy !

Grrrr…

Fatigue

Intervention médicale d’urgence : avec notre anti-septique et nos compresses, nous sommes suréquipés par rapport à certains !

Interview exclusive de l’homme qui voulait suivre les cycloreveurs


Comme promis,voici un petit interview de notre invité d’honneur en Ouzbékistan, en direct pour vous ! #live #Ouzbékistan #Cycloreveurs

Cycloreveurs : Où avez-vous trouvé votre vélo ?
> François : A Tashkent, dans un magasin spécialisé dans le matériel de sport.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’est pas facile de négocier, mais ils sont plusieurs magasins côte à côte sur la rue Shaykhontohur. Ne pas aller au grand du milieu, mais essayer celui tout à droite, avec qui j’ai pu discuter par la suite et qui pourrait proposer de bonnes offres. Il faut négocier bien sûr.


Êtes-vous satisfait de votre matériel, la selle tout ça ?

 
> Le vélo made in China était de qualité très médiocre, ainsi que la selle, qui m’a beaucoup fait souffrir le popotin, mais cela faisait partie du jeu. Le vélo a tenu les 200 premiers kilomètres mais il ne fallait pas en demander plus…

Qu’est-ce qui vous a plu dans le fait de voyager à vélo ?
> Se faire klaxonner dessus à longueur de journées… Non, ça c’était la partie moins fun… A vélo, et surtout, accompagné des deux acolytes à vélo couchés, ça crée de la curiosité et du coup tout le monde vient nous voir, nous proposer d’aller boire un thé chez eux, voire manger, voire même dormir, ce qui arrive très souvent et permet de faire de nombreuses rencontres.


Qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile ?
> En vrac, la montée du col à 1600m entre Samarcande et Shahrisabz [ndlr : en fait c’était autour de 1800m, et oui !], la course poursuite dans les rues de Langar contre un vieux fou, ou encore jouer à cache-cache avec les cafteuses physionomistes des musées qui crient « bilièt bilièt » même si ça, ça n’était pas à vélo…

Et l’Ouzbékistan, c’est comment ?
> L’Ouzbékistan est un très beau pays, avec des gens particulièrement sympathiques. Pas de mots pour décrire, juste essayez, vous verrez…
Un détail, parler un peu le russe aide é-no-rmé-ment.

Pouvez-vous nous décrire une rencontre qui vous a particulièrement marqué ?
> Lors de notre visite de Shah-i-Zinda, la ruelle des mausolées de Samarcande, nous avons fait la connaissance d’un mollah qui faisait la prière et nous a invité à le rejoindre lors de la prière, puis nous décrit la pièce dans laquelle nous étions. Puis, comme le courant avait l’air de bien passer, vu notre intérêt et son envie de partager sa passion pour ce lieu, nous avons fait tout un tour de ce lieu magique, nous expliquant de nombreux détails et nous ouvrant les portes des endroits normalement fermés. Une belle rencontre en somme pour une heure passée à l’écouter parler de l’histoire de ce très beau pays.

Pouvez-vous décrire comment vivent les cycloreveurs ?
De mon point de vue, j’ai ressenti l’organisation à moyenne et grande échelle, c’est-à-dire le but que ce soit le but final, a priori le Japon, celui qu’on crie à ceux qui demandent où ils vont, après bien sûr avoir demandé d’où ils viennent. Ce but n’étant que la moitié du voyage, il faudra ensuite crier deux fois France, pour expliquer qu’ils en viennent et y reviennent.
Et il y a l’organisation à petite échelle, donc là on en vient à l’absence d’organisation, car il s’agit de la découverte perpétuelle, de trouver où ils vont bien pouvoir dormir, qu’il s’agisse de l’endroit où planter la tente ou faire une rencontre qui fera qu’ils passeront une soirée à discuter avec une famille inconnue et tenteront de la comprendre.
En bref, le cyclorêveur garde a priori en tête le but final mais vit chaque jour de façon inconnue, les sens ouverts à de nouvelles découvertes.
Cela correspond-il à ce que vous aviez imaginé ?
> Plus ou moins.

Sont-ils de bons ambassadeurs de la France ?
> Qu’est-ce qu’un bon ambassadeur de la France ? Quelqu’un qui serait fier du fromage / saucisson / vin rouge ? Dans ce cas, sans doute, oui, sauf que Guilhem n’aime pas le vin rouge. Pour ce qui est des sandales en portant un ensemble Quechua… oui aussi ! [ndlr : c’est faux, nous n’avons que les gourdes Quechua ;)]

Est-ce compliqué d’organiser une telle excursion (ça nous arrangerait que tu dises non pour que d’autres personnes aient la bonne idée de nous rejoindre en chemin !) ?
> De mon point de vue, le plus dur a été de se dire « allez je me lance ». Une fois le billet d’avion acheté, je n’ai plus eu le choix.
Je savais que l’étape délicate serait la location du vélo, car je ne trouvais pas d’infos pour cela sur le net. Au final, Philippe (le vélo) a tenu jusqu’à Guzar, le but que nous nous étions fixés. Après, E&G avaient tout le matériel qu’il fallait donc je n’avais qu’à venir avec mon sac de couchage et mon tapis de sol, et c’était parti… avec bien sûr le stock de saucisson nécessaire à leur ravitaillement.

Si c’était à refaire, comment vous organiseriez-vous ?
> Il n’y aurait que le vélo. Je sais maintenant que j’aurais pu obtenir un meilleur vélo, mais ce n’était pas évident sachant que je n’avais que quelques heures à Tashkent pour trouver le vélo avant de les retrouver, et de toute façon, cela faisait partie du jeu d’arriver à les suivre avec Philippe, le vélo Ouzbèk.

Il paraît que le retour a été un peu épique, pouvez-vous nous en dire plus ?
> Ce qu’il faut savoir pour l’Ouzbékistan, c’est qu’il faut s’enregistrer auprès des autorités dans les 3 premiers jours dans les bureaux officiels ou les hôtels agréés (ce que j’ai fait) mais pour la suite, la règle devient floue: il faut s’enregistrer dès que l’on passe une nuit en ville. Une règle que l’on entend souvent serait qu’il faut s’enregistrer au moins tous les 3 jours ce qui s’avère difficile quand on dort sous la tente car il faut pouvoir prouver que l’on était pas en ville.

Ainsi, en suivant les cyclorêveurs, je n’ai pas pu m’enregistrer pendant 5 jours et lors de mon arrivée à Tashkent, je me suis vu refuser l’accès à une auberge de jeunesse et un hôtel. C’est donc en plein doute que je me suis pointé chez un habitant de Tashkent très sympathique trouvé sur Couchsurfing.
Le lendemain, deux couch surfers se sont pointés chez lui le midi, un allemand et une russo-australienne, très sympas et qui sont devenus mes anges gardiens m’offrant un bon d’enregistrement vierge pour un hôtel de Khiva, ce qui pouvait me dépanner à l’aéroport mais évidemment, ne me permettait d’être réellement enregistré auprès des autorités.
Donc jusqu’au bout, le stress a été à son comble, mais à l’aéroport, on ne m’a rien demandé… Ce qu’il faut savoir, c’est que l’amende peut s’élever à quelques dizaines d’euros… de bakchich à quelques centaines d’euros… d’amende cette fois.
Suite à cela, aurais-je un conseil ?? Demandez à quelqu’un qui joue au poker s’il a des conseils… c’est du bluff, s’il vous manque des tickets, il ne vous reste qu’à faire des blagues aux douaniers…
Un mot pour finir ? 
> Si l’aventure vous tente pour les suivre, n’hésitez pas, foncez !
 François

WTF : l’eau en Ouzbékistan

La gestion de l’eau dans ce pays nous a parue quelque peu saugrenue.

Tout d’abord, nous avons souvent vu des canalisations déborder d’eau et des arrosages automatiques en pleine journée jusqu’à inonder les pelouses alors que nous avons traversé d’immenses zones désertiques (sans parler de la culture du coton…).

Ensuite, les canalisations d’eau fermées sont pour le moins originales. Comme elles ne sont pas enterrées, elles doivent être adaptées à la circulation humaine, et voilà ce que ça donne :

Ben oui, il faut bien pouvoir rentrer le tracteur !

Enfin, dans les zones un peu plus montagneuses, lorsqu’il y a des orages, les torrents détruisent tout. En effet, l’eau arrive avec un débit beaucoup trop important et sur des périodes très courtes alors que les canalisations ne sont pas du tout prévues pour. Plusieurs fois, nous avons vu ces torrents transporter des troncs d’arbres ou nous avons dû traverser des rivières qui passaient complètement sur la route.

Un peu compliqué pour les voitures aussi, et pourtant, là, c’est sec !

Trois jours de folie !

Pour finir notre séjour à trois avec François, nous sommes arrivés à la ville de Guzor, au sud de Samarcande.
Nous y avons passé trois jours, le temps de s’organiser pour la suite, de visiter un peu les alentours et de se dire au revoir.

Nous sommes entrés dans la ville vers midi, en plein cagnard et sans avoir mangé. Nous nous sommes glissés dans les petites rues pour trouver un coin d’ombre sous un arbre. Après au moins 1h30 (un peu long n’est-ce pas ?), les habitants des maisons devant lesquelles nous nous trouvions ont émergé de leur sieste et se sont presque battus pour savoir chez qui nous serions invités !

Nous sommes donc arrivés parmi une bande de joyeux lurons : tous les voisins de la petite rue débarquaient pour fêter notre arrivée parmi eux, tout en prévoyant un gros gueuleton pour le soir même !

Le convertible salle à manger / lit, ça s’appelle un tapchan !


Le garçon de la famille, 11 ans environ, nous emmène faire le tour du bazaar et des lieux à visiter de la petite ville : nous sommes regardés avec des yeux éberlués par la population, qui n’a probablement jamais vu beaucoup de touristes autrement qu’en car…

Enfin, après tout ça, ça n’a pas loupé, tout le monde nous attend pour partager un bon plov bien gras, avec ce qu’il faut comme bière et vin pour diluer !

Préparation du plov, mais pourquoi ça baigne dans l’huile ?

Le lendemain matin, après une bonne nuit, nous décidons de suivre le conseil de nos hôtes et d’aller se promener près d’un lac artificiel a 20km de la maison. Notre petite promenade fût épique : entre autres, nous avons été poursuivis par un vieux fou dans un village soviétique, nous avons été contrôlé par des policiers en pleine cambrousse, ce pauvre Philippe (le vélo de François) a cassé sa chaîne, nous nous sommes baignés dans le lac au milieu des montagnes, et nous avons été accueillis par des russes, qui n’ont sans doute pas pu rentrer après la chute de l’URSS, pour un déjeuner surréaliste.

Dense comme journée, et ce n’était pas fini : le soir, à peine rentrés, c’est chez un des voisins que se déroule la soirée, et cette fois c’est à la Vodka qu’on trinque, un peu plus costaud !

Préparation des feuilles de vigne
Salute ! Les toasts sont innombrables !
Dance floor !
Lambada
Les enfants font aussi la fête jusqu’à pas d’heure ! Sans alcool, la fête est plus folle !

Enfin, le troisième jour, c’est à notre tour d’honorer nos hôtes : nous décidons de préparer un bon plat français : purée, tomates à la provençale et bœuf. Le résultat ne semble pas emballer les ouzbeks, peu habitués a priori a de tels plats : les assiettes ne se vident pas, et heureusement un plov venu d’on ne sait où leur évite la fringale !

Salon de coiffure

Merci à toutes les personnes qui nous ont accueillis chez eux pendant ces trois jours !

La smala !