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WTF billes oranges comestibles

Durant toute cette période de « camionnage », nous mangeons bien, même très très bien ! Et oui, en camion, on peut transporter un peu plus de matos qu’en vélo, du coup, Anne So et Max nous mijotent des petits plats avec toute sorte d’épices, de sauces et de vinaigrettes avec même des produits qu’ils transportent depuis la France ! On mange même dans de vrais assiettes en porcelaine et du thé infusé dans une vraie théière !
C’est que du bonheur pour nos papilles, nos estomacs et nos cœurs en somme !

Mais il faut parfois savoir rompre la monotonie des saveurs, et pour ça, nous, les cyclorêveurs, nous sommes champions ! Voilà que nous partons en quêtes de vivres dans un supermarché. Nous sommes tous les quatre et nous tombons en arrêt devant le rayon des poissons avec toute la variété de tarama, œufs de poisson et poissons fumés qu’on peut trouver en Russie. Et voilà, nous repartons avec un sachet – c’est déjà douteux, de ce qui semble être des œufs de saumon.

 


Mais lorsque nous ouvrons le paquet, nous voyons ces petites billes oranges fluo s’étaler dans l’assiette. Je lis les ingrédients (les autres avaient bien vérifié qu’il n’y avait pas de « E machin »), et je me rends compte qu’il s’agit d’œufs reconstitués… Ils sont même très fiers d’inscrire sur le paquet « imitation d’œufs rouges » (en russe bien sûr) ! Bon, on goûte quand même, c’est un peu salé, un peu mou, un peu liquide mais absolument rien à voir avec des œufs de poisson !

La prochaine fois, nous tâcherons de regarder les ingrédients avant d’acheter un produit bizarre !

Sibérie

Depuis le nord du Kazakhstan jusqu’au poste de frontière mongole, nous traversons un petit bout de Russie (seulement 3 000 km !). Au-delà de l’Oural, nous sommes en Sibérie, mais nous sommes loin de l’image d’une steppe désolée que nous pouvions avoir avant d’y arriver. En effet, dans cette toute petite portion de Sibérie, nous allons découvrir tout un tas de curiosités !

Nos copines sont toujours sur la route !

Conteneurs reconvertis en bains et chambres d’hôtel de routier !
Héritage soviétique
Idem

Ce que nous trouvons sur notre route côté paysage, ce sont de grands étangs dans lesquels on peut se baigner, des espaces de steppes et surtout, la taïga, parfois bien vallonnée (les fameuses montagnes russes hé!hé!).

Au bord de l’étang de Novossibirsk
Les nids des petits martinets qui nous volent au-dessus de la tête quand on se baigne !

Notre dernier bivouac avant la Mongolie
Un petit bain et puis s’en vont !

Bon, le paysage pourrait parfois paraître un peu monotone quand nous passons plusieurs jours de suite à traverser d’immenses forêts de sapins et de boulots. Mais nous ne nous ennuyons pas.

D’abord, les russes sont étonnants. Ceux à qui nous essayons d’adresser quelques mots dans notre russe approximatif sont souvent peu réceptifs et un peu bruts. Pour la plupart, nous avons l’impression que nous sommes les premiers étrangers qu’ils rencontrent, et parfois seulement, nous avons droit à des sourires vraiment cordiaux. Bref, on dirait que nous avons à faire à des ours, il faut arriver le bon jour !

Les petits marchands de bord de route seront notre source principale de fruits et légumes
La spécialité de ce marché : les fraises, on va se prendre de quoi se faire une confiture tiens !

Sauf qu’à cette saison, les ours sont peu vêtus. Et oui, nous sommes loin de la pudeur des pays précédents, ici, quand il fait chaud, on enlève ses vêtements, tout simplement ! Et puis, ça ne doit pas arriver souvent alors il faut en profiter !

Nous n’avons pas vu beaucoup d’eau aux alentours, mais le maillot de bain est quand même de rigueur !
Y compris pour aller faire du bricolage chez le voisin !

Et puis nous longeons les rails du transsibérien, nous allons passer à côté du fameux lac Baïkal, nous allons traverser quelques villes notables et observer les isba en bois coloré, mais tout cela fera l’objet de prochains articles !


Les cimetières sont un bon terrain d’analyse des coutumes…

…On vient fêter les morts là où ils sont !

Pierre soviétique

Dis camion !

Il est temps pour vous de faire plus ample connaissance avec Anne So, Max, et Lulu, nos trois sauveurs qui nous permettrons d’aller d’Astana à la Mongolie en quelques quinze jours seulement !

Max et AnneSo dans les champs
Lulu dans les fleurs !


Lulu, c’est le camion, un bon vieil utilitaire reconverti en voyageur au long cours. Il y a tout le confort : douche, toilettes, cuisine, salle à manger convertible en lit. Il y a aussi l’électricité, une bibliothèque qui va bien nous inspirer et une chouette déco qui évolue au fur et à mesure du voyage selon l’inspiration d’Anne So.

Côté cuisine !
Côté salon, avec vue sur la salle de bain là bas dans le fond

Lulu tient bien la route, il va nous emmener dans de beaux endroits de bivouac pas forcément facile d’accès et surtout, il avale les kilomètres sur la transsibérienne parfois en piteux état.

Un de ces bivouac de steppe

La route dans la taïga, avec le Masallah turc qui nous rappelle quelques souvenirs

Pour ça, les conducteurs sont aussi des héros ! C’est fatigant d’enchaîner les heures de conduite tous les jours, je m’imagine mal à leur place, je me serais déjà endormie dix fois !

Certes, il y a parfois de la vie au bord des routes, mais c’est assez ponctuel
Pause

Mais nous leur sommes reconnaissants pour tout un tas d’autres raisons : leur générosité et leur calme (pas facile de rester tranquille quand au bout de cinq minutes dans le camion, j’ai déjà cassé un robinet et que la salle de bain est repeinte par les traces de pneu…).
Nous avons aussi beaucoup appris à leurs côtés. Les bouquins, les docu et surtout les discussions à refaire le monde de l’après pétrole (mais avant qu’on y soit contraint) sont autant de sources d’inspiration pour nos esprits en pleine réflexion !
On en rediscutera quelque part entre Bordeaux et Toulouse d’ici un an ou plus ! Bonne route en attendant (et joyeux anniversaire Anne So !) !


Merci à eux, ce ne sera jamais assez dit !

Alors Astana ça vous a plu ?

Bar branché montrant sur écran géant des images du « modèle » à suivre : des images de chez nous quoi !

Cet article est écrit par Guilhem

J’imagine que, comme nous, vous rêvez à présent d’aller habiter au 9e étage, même si le bâtiment se fissure de partout et prend l’eau par le plafond… Ah non ?

Les méthodes de construction et l’urbanisme ne sont pourtant pas les seules absurdités de cette ville.
Ce qui nous étonne le plus en arrivant dans cette capitale, nous, voyageurs ayant traversé l’Asie Centrale durant ces derniers mois, est le contraste entre le mode de vie dans la capitale, et celui dans les villages et petites villes du même pays (Almaty fait peut-être exception, mais nous n’avons malheureusement pas pu y passer).
Il y a me direz-vous aussi un contraste entre la vie à Paris et celle de Cauberotte, mais celui-ci est porté à son paroxysme au Kazakhstan : les astanais sont poussés à suivre les principes de la société de consommation dans son extrémité la plus poussée, tandis que les villages kazakhs restent dans l’esprit Asie Centrale, avec les bazars, vendeurs un peu partout, etc.

Cela soulève beaucoup d’interrogations.

Par exemple, par rapport au mode de vie à Astana : comment faire en sorte que la population s’adapte aux nouvelles coutumes venues d’une culture totalement différente ? Toutes les règles citadines occidentales implicites, nous les appliquons sans même nous en rendre compte en tant que français : elles sont pour nous évidentes du fait que celles-ci ont évolué avec la population (ou l’inverse).
Ici, c’est une autre histoire, et pour les faire appliquer, un nombre impressionnant de policiers, gardes et personnels de sécurité vous les rappellent régulièrement. Et pas question de les prendre à la légère : elles sont appliquées de manières bêtes et méchantes : sans doute est-ce la phase première pour les inculquer à la population.
Illustration : « on ne vole pas dans les supermarchés ». L’adolescence passée, nous le savons tous, mais ici les règles nous prennent pour des gosses : de nombreux vigiles veillent et surveillent, et à l’entrée, des casiers sont disponibles pour y laisser tout sac à dos ou à main : même le sac de croissant doit y être déposé ! Souvent, il faut repasser les petites barrières d’entrée pour récupérer le sac, mais une fois cette barrière passée, pas question de pousser le bout de métal et de revenir sur ses pas : grand tour obligatoire ! C’est la règle !
« Pas de photo de cela », « On ne s’assied pas sur ce muret, pour votre sécurité », « Pas question de traverser ici, il faut emprunter la passerelle 200m plus loin ». La liste serait longue ! Dushanbé avec son obligation d’avoir des voitures lavées dans la ville est encore loin du compte !

Photo prise au péril de ma vie à l’intérieur du restaurant : j’ai du en supprimer après m’être fait sauter dessus par la gérante en furie !

Ces situations illustrent la politique de formatage suivie dans cette vitrine factice d’un pays si différent.

Niveau supérieur d’un grand centre commercial : une structure si gigantesque n’est-elle pas la preuve du bien-fondé de la société de consommation ?

Waaaaaouh !

D’autres interrogations se posent aussi : tout y est si cher, comment peut-on y atterrir en venant du reste du pays ? Qu’ont-ils fait des pauvres ? La question est posée sur le ton humoristique, mais la réponse ne l’est malheureusement sans doute pas.

Encore une référence venant de France cette fois !

Certes, le président a fait de la ville une priorité nationale, si bien que pas moins de 5% du budget du pays y est consacré, mais un tel dumping est-il raisonnable ? La ville est-elle stable par elle-même, ou est-ce une bulle qui risque de s’effondrer au premier soubresaut ? C’est un peu l’impression que cela donne. La vision à long terme du pays s’arrête en 2030, date fixée par le président, qui sait sans doute qu’il ne pourra pas durer beaucoup plus longtemps après cette échéance ! Après cela, advienne que pourra !
J’aimerai y revenir dans une quarantaine d’année pour voir le résultat du rêve américain en plein cœur de la steppe…

Nous nous étions écartés lentement de ce qui fait notre culture occidentale, avec la transition turque, pour s’en détacher totalement en Iran puis en Asie Centrale, et voilà qu’elle nous saute littéralement à la figure de façon caricaturale un beau matin en descendant d’un train de nuit : tout ce qui pourrait être remis en cause dans notre façon de vivre en France se révèle alors d’une évidence enfantine ! Même un retour brutal à Paris n’aurait pas été si démonstratif, merci Astana de nous aider à pointer nos défauts les plus profonds…

Astana, sorte de New-New-York en carton

Après notre virée en train qui nous propulse au nord du Kazakhstan, nous arrivons dans cette ville si… étrange, après tout ce que nous avons pu voir en Asie centrale. Cette ville ne ressemble à rien de ce que l’on trouve ici, tout y est importé et emprunté aux grandes villes « occidentales ». Voyez plutôt !

Astana plage ! Ici par contre il est possible de se baigner, car la ville étant au milieu de la steppe,l ‘eau a la chance de n’être pas trop polluée !
Ou est la Grande Arche ? A quelques milliers de kilomètres !

La tour Baiterek, symbole de la ville au centre du quartier des gratte-ciels (qui est aussi le quartier ministériel)
Les buildings rivalisent « d’originalité » pour se faire remarquer.

Bon, c’est vrai que certains monuments ne viennent pas d’occident !
On a cherché à se connecter au FreeWifi du parc pour faire un peu de Skype, mais sans succès


Astana de jour, c’est impressionnant, mais le mieux, c’est :

Astana by night !

Scène installée sur l’eau, pour fêter l’anniversaire du président : on a eu le droit à un petit opéra !

En fait les immeubles ne penchent pas vraiment…
Au revoir les étoiles avec toutes ces lumières !

La troupe devant la grande coupe du monde de foot locale

Il y a même des oeuvres d’art dans le parc : en carton aussi ?


Et oui, car il faut le savoir : cette ville est en carton pâte : tout semble tout beau tout neuf, grâce à l’argent injecté en masse dans la nouvelle capitale (5% du budget annuel de l’état). Mais à vouloir construire si vite, on se retrouve facilement avec des constructions en toc.

Est-ce un paysage de LegoLand ?

Regardez bien la photo précédente : tout, du pont aux immeubles, est quadrillé comme des briques Lego : cela est dû au plaquage en carreaux de toutes les surfaces visibles : derrière, la construction est archi-baclée, ce qui n’est pas propice à un enduit correct. Le problème est que cette méthode, ou la qualité de sa fabrication, vieillie très mal…

Détail d’un mur d’immeuble à Astana

La capitale a été transféré d’Almaty à Astana il y a juste 15 ans : la ville était toute petite avant, ce qui signifie que les immeubles ont au maximum 15 ans.
Cela fait peur lorsque l’on voit leur état de plus près…



Je prend les paris : dans combien de temps pensez-vous que la capitale sera à nouveau transférée, du fait de la détérioration de tout ce qui a été construit pendant cet « âge d’or » ?

Edito : nous sommes en Russie !

Vite ! Vite ! Vite !

Nous n’avons que 10 jours pour parcourir 3 500 km !
Aïe ! Aïe ! Heureusement, Anne So et Max nous sauvent, ils vont nous camionner depuis Astana jusqu’à la Mongolie !

La vie en camion, c’est tout un programme : le rythme est différent, les vélos sont démontés, on lit, on débat, on rigole, on va vite !

Nous traversons donc taïga et steppe au rythme du moteur de ce cher Lulu, en passant par Novossibirsk, Krasnoiarsk, Irkoutsk et le lac Baïkal, en somme, la transsibérienne.


Un rêve qui va se réaliser pour Eglantine : voir le lac Baïkal !

Bishkek – Astana en 4 jours !

Vous avez découvert Bishkek, capitale du Kirghizistan, dans un poste précédent. La ville est à vingt kilomètres de la frontière kazakhe que nous rejoindrons donc très rapidement. D’ailleurs, nous avons l’impression que la ville est continue, en se poursuit même au Kazakhstan ! Nous ne sommes donc pas dépaysés par le passage de frontière (le premier où nos vélos sont reniflés par les chiens drogués !).

A partir de là, commence une longue traversée de la steppe : il y a environ 1200km jusqu’à Astana, capitale du Kazakhstan, où nous devons rejoindre Anne So et Max pour la suite du périple. Sauf que ce n’est pas tout, ces quelques bornes, il va falloir les parcourir en cinq jours maximum !

Nous commençons tranquillement, nous roulons sur ces routes plates et droites, nous rencontrons quelques kazakhes, certains tout blonds, d’autres tout bridés, rarement les deux en même temps. Le sud du pays est la région la plus productive en fruits et légumes, le paysage est presque varié, et encore, nous approchons la steppe de plus en plus aride.

On doit rouler 1200 bornes en 5 jours, mais bon la sieste c’est sacré, surtout par ce temps !

On aurait pas du jouer à la balle avec la pastèque : une fois explosée, il faut la manger !

C’est à Chou (et oui, c’est bien le nom de la ville, et en russe, c’est encore plus rigolo : ça s’écrit avec seulement deux lettres !) que nous allons faire notre tour de magie. En effet, après plusieurs tentatives ratées pour faire du stop (le stop est payant ici… saligots !), nous nous apprêtons à prendre le bus. Pour cela, nous nous rendons à la gare de Chou, où nous trouvons plus de trains qu’autre chose évidemment.

Il faut lire chou ! wy wy !

C’est là qu’à lieu l’imposture !

Nous n’avons pas beaucoup d’argent local sur nous, en tout cas, pas de quoi payer deux billets de train et un éventuel supplément pour les vélos (à titre purement indicatif, l’aller Chou-Astana aurait coûté 4 500 tengue, soit une trentaine d’euros par personne), du coup, nous commençons à négocier. Le train arrive et on apprend qu’en plus, il est complet. On essaye d’amadouer le contrôleur en chef. Entre temps, nous rencontrons un habitant d’Astana qui nous tchatche un peu. En voyant que nous n’arrivons pas à convaincre qui que ce soit, il nous donne un tuyau « Vous n’avez qu’à dire que vous voulez être à Astana pour l’anniversaire du président !« 

Et oui, nous l’avions déjà vu ailleurs, nous célébrons le jour même l’anniversaire du chef de l’Etat ! Le train va bientôt partir. Je tente le coup et ni une ni deux, tout le monde se précipite pour nous faire grimper dans le train ! Il nous manquait juste la formule magique en somme !

Voilà comment nous prenons le train pour la première fois du voyage ! Le trajet dure quinze heures, nous sommes dans un train couchette sans réservation, mais les contrôleurs de notre wagon se casse la tête et nous parvenons finalement à nous installer confortablement pour seulement le peu d’argent que nous avions sur nous (3000 tengue, tapis !).

Et puis, on s’est fait un nouveau copain (celui qui nous a parlé du président) : Chafrat nous accueille chez lui quelques jours et nous aide beaucoup à notre arrivée à Astana.