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Dushanbe : capitale du pays aux montagnes

Le drapeau qui flotte au vent : « guiness book », nous disent les locaux en montrant, pas peu fiers, le drapeau !

 Comme diraient nos amis Marcus et Lena : « good food, good mood », notre première mission à Dushanbé est donc de faire le plein de nourriture !
Et oui, on nous a prévenu que dans la direction du Pamir, nous ne trouverions pas beaucoup de points de ravitaillement, alors on se lâche : pesto, muesli, pâte à tartiner et chocolat, bref, de quoi tenir plus d’une dizaine de jours. Résultat, je pèse 10 kg de plus que Guilhem au départ !

Un peu racistes dans les supermarchés ! 😉

En réalité, notre mission principale à Dushanbé est encore une affaire administrative : obtenir notre permis GBAO pour aller dans le Pamir ainsi que notre visa pour le Kazakhstan. Cela nous prend plusieurs jours et nous laisse le temps de prendre des forces pour affronter les montagnes.

Nous retrouvons des voyageurs connus et nous faisons rapidement connaissance avec une petite communauté d’occidentaux vivant à Dushanbé pour leurs études ou leur travail. On vit quelques temps au rythme expat de cette capitale centre asiatique.

Ismail Somoni

La grande place de Dushanbé, devant la bibliothèque vide paraît-il…

Nous sommes là en observateurs toujours et nous constatons à nouveau combien il est difficile de s’intégrer dans un pays si différent. Pourtant, nous tombons parmi les plus simples et sûrement les plus ouverts des expat (ce sont des thésards ou des jeunes employés d’ONG, pas les big boss des compagnies de gaz…), mais malgré nos conversations décroissancistes et nos idéaux communs d’égalité et de bonheur simple, nous sommes nés quelque part et il est quasiment impossible de ne pas contredire ses idéaux dans une situation si contrastée.

Transports d’entreprise !

Notre quartier pour quelques jours, pas d’eau courante pour cause de travaux

Transports publics

Nous avons apprécié nos quelques jours dans cette capitale toute jeune. Il y a quelques années, Dushanbé était encore un village, du coup, il n’y a pas spécialement de quartier historique comme pourrait le rechercher certains touristes, mais l’ambiance est agréable, et nous avons pu sentir une bonne énergie de cette population jeune et ouverte !

Récapitulatif Tadjikistan !

Suivez les liens contenus (ou qui seront contenus) dans le message pour voir les articles correspondant !

Après notre petit tour en Ouzbékistan, pays très plat finalement, nous entamons les choses sérieuses : le Tadjikistan et sa Pamir Highway !

Tout d’abord nous arrivons à Dushanbé où nous campons dans le jardin d’un hôtel (!), pour obtenir notre permis GBAO pour les Pamirs et le visa Kazakh, qui prend environ une semaine (cela nous a laissé le temps d’aller à l’opéra !)

Nous avons finalement bougé pour aller chez Juliette, une couchsurfeuse très sympa en centre ville, et à part l’eau coupée, c’est parfait pour passer le reste de la semaine !

Ensuite départ pour la M41, qui suit le chemin suivant :

Nous avons récupéré cette carte sur un autre site, mais nous ne souvenons plus lequel, mais merci quand même !

Nous avons donc debuté la M41 juste après Dushanbé, ce qui nous a mené à travers des vallées époustouflantes mais assez difficiles a cause de l’état de la route, des coulées de boue et des rivières à traverser…

Au bout d’une semaine environ, nous tombons sur un checkpoint ou le policier nous dit de faire demi-tour pour retourner a Dushanbe. Nous avons finalement reussi a passer le lendemain apres midi : a nous la route du col !

Nous avons appris après coup que cette route, dite du nord, n’était pas la plus empruntée par les cyclos, préférant celle du Sud, et nous comprenons pourquoi… Pente a 7% de moyenne sur  les 25km, sans aucun répis ! Et la descente de 1800m n’est pas plus facile !

Nous rejoignons la route classique, qui est même parfois asphaltée, la classe, pour arriver a Khorog ou nous retrouvons des amis cyclos : Eireen et Mickael, allemand, ainsi que Nicolas, un français.

A l’heure actuelle nous ne savons pas encore quelle route nous prenons : M41 comme prevu, ou Vakhan Valley avec les autres cyclos ? L’avenir nous le dira !

Bon, l’avenir a tranché pour la Vakhan, avec les conséquences que cela implique ! Le passage est en effet assez difficile, surtout le dernier col, le Khargush, avant le plateau !

Finalement, nous arrivons sur ce qu’on appelle les pamirs : le grand plateau situé à 4000m d’altitude en gros, magnifique ! Nous rencontrons les locaux, qui vivent on se sait comment dans ce milieu très pauvre en tout (aucune végétation quasiment, peu de bêtes du coup…)

En longeant la frontière chinoise, avancée on ne sait pourquoi de quelques kilomètres, nous parvenons à Murgab, une des plus grandes ville du plateau, où l’on trouve même un bazaar ! Nous n’y passons pas beaucoup de temps, pour continuer vers un lac un peu plus joli, puis vers le Khirghizistan, car notre visa nous presse malheureusement.

Lomographie numérique ?

Qu’est-ce que la Lomographie ? J’en avais vaguement entendu parler, mais c’est François qui m’en a dit plus à ce sujet.
La lomographie est, d’après ce que j’ai compris, une sorte de courant photographique alternatif visant à produire des images intéressantes à l’aide d’une non-technique particulière : utilisation d’un matériel désuet, ou initialement dépassé (tel des appareils-jouets à lentille en plastique), de pellicules particulières (avec un rendu des couleurs saturé peu réaliste), et de cadrages non réglementaires (sans viser, ou par dessus l’épaule).

Pour info, voici les 10 commandements du Lomographe :

  1. Emporte ton Lomo où que tu ailles (Take your Lomo everywhere you go)
  2. Utilise-le à n’importe quel moment — jour et nuit (Use it any time — day & night)
  3. La lomographie n’est pas une intrusion dans ta vie, mais en fait partie (Lomography is not an interference in your life, but a part of it)
  4. Essaie la prise de vue sans viser (Try the shot from the hip)
  5. Approche-toi au plus près des objets que tu veux lomographier (Approach the objects of your lomographic desire as close as possible)
  6. Ne pense pas (Don’t think)
  7. Sois rapide (Be fast)
  8. Tu n’as pas à savoir à l’avance ce que tu prends en photo (You don’t have to know beforehand what you captured on film)
  9. Après coup non plus (Afterwards either)
  10. Moque-toi des règles ! (Don’t worry about any rules)

Le résultat est plus ou moins intéressant, mais a toujours le mérite de sortir du cadre « photo éclatante et parfaite » que l’on peut aujourd’hui avoir avec tout bon appareil photo numérique. Voici ce que l’on peut trouver sur google image par exemple.

Est-ce donc réservé aux seuls appareils Lo-Fi ? Peut-on faire de la lomographie avec un Reflex performant ?

J’ai essayé de répondre à cette question avec mon Nikon tout beau. Pour cela, des réglages s’imposent, ou plutôt des déréglages :

  • Désactivation de l’autofocus
  • Mode tout manuel
  • Désactivation de la réduction du bruit
  • Balance des blancs à 10 000 K
  • Désactivation de la correction de la distortion
  • Objectif à focale fixe 35mm
  • Reglage de l’ISO fixé à 400 ISO

Et aussi des méthodes qui changent :

  • Ne pas regarder le photo après l’avoir prise
  • Pas le droit de supprimer des photos, si ratée semble-t-elle (c’est cela qui fait le charme)
  • Pas de bombardement de clichés : un seul à chaque fois

Tout ça est assez dur à respecter avec un appareil numérique, mais beaucoup plus facile avec un argentique qui impose déjà ces contraintes.

Cela dit assez de blabla, voici le résultat des courses ! 

Qu’en pensez-vous ?

Notre copine Gisèle

La première chose que nous faisons à Dushanbé, après avoir posé nos affaires, c’est d’aller à l’opéra-ballet !

Les loges et un plafond bien chansticoté !

Le hall de l’opera

Alors, c’est qui la ballerine ?

Et oui, nous nous offrons le luxe d’assister à la représentation du ballet Gisèle pour la modique somme d’environ 2$ par personne !
Et bien contre toute attente, le ballet n’etait pas si mal.
Nous aurions eu envie d’egorger le ou la flutiste pour ne pas avoir les tympans perces par ses fausses notes le plus fort possible mais sinon, l’orchestre n’etait pas si mal.
Pour ce qui est de la danse, la grace du corps de ballet etait a la hauteur du dernier troupeau de moutons croise sur la route, mais les sollistes nous ont bien transportes par leur aisance et la qualite du jeu de scene !
Bref, nous sommes sortis de l’opera comme si nous avions ete sur une autre planete pendant quelques heures. Le spectacle offre un depaysement que nous ne trouvons pas depuis nos chaises longues !

Les ouzbeks et nous !

On a fait nos sauvages en Ouzbékistan, mais nous avons quand même eux l’occasion d’avoir des échanges avec les gens, souvent très curieux, parfois très riches !

Lorsqu’on s’arrête sur les bazaar, c’est l’attroupement instantané !

Intérieur coloré !

C’est le petit de devant qui nous a donné de l’eau !

Traitement de la laine dans un village

Vendeuses de bord de route, elles ont toutes le même étal : pommes, miel et fromage roulé sous les aisselles !

Lui, il n’est pas ouzbek, il est iranien, n’empêche que ça fait plaisir de revoir des têtes connues : il nous avait déjà vu à la frontière turkmène !!

Approvisionnement en eau au puit

Mamas ouzbek

Les petites filles de Samarcande

Il nous a offert un moment magique : un petit déhanché sur du Joe Dassin, comme ça, en pleine rue!

Le coupe rasée de rigueur pour les petites filles !

Prière devant le mausolée de l’Imam Ali, le plus proche de Mahomet.

Notre « guide » impromptu et passionné !

Au marché, questionnement sur le dictionnaire !

Il a un vélo Pioneer, comme nous !

Notre sauveur face au déluge

Belle

Les enfants trop chou (et oui, il y a même des blonds par ici !)

Interro de russe par prof François ! (à la lampe à pétrole faute d’électricité)

Gipsy !

Grrrr…

Fatigue

Intervention médicale d’urgence : avec notre anti-septique et nos compresses, nous sommes suréquipés par rapport à certains !

Interview exclusive de l’homme qui voulait suivre les cycloreveurs


Comme promis,voici un petit interview de notre invité d’honneur en Ouzbékistan, en direct pour vous ! #live #Ouzbékistan #Cycloreveurs

Cycloreveurs : Où avez-vous trouvé votre vélo ?
> François : A Tashkent, dans un magasin spécialisé dans le matériel de sport.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’est pas facile de négocier, mais ils sont plusieurs magasins côte à côte sur la rue Shaykhontohur. Ne pas aller au grand du milieu, mais essayer celui tout à droite, avec qui j’ai pu discuter par la suite et qui pourrait proposer de bonnes offres. Il faut négocier bien sûr.


Êtes-vous satisfait de votre matériel, la selle tout ça ?

 
> Le vélo made in China était de qualité très médiocre, ainsi que la selle, qui m’a beaucoup fait souffrir le popotin, mais cela faisait partie du jeu. Le vélo a tenu les 200 premiers kilomètres mais il ne fallait pas en demander plus…

Qu’est-ce qui vous a plu dans le fait de voyager à vélo ?
> Se faire klaxonner dessus à longueur de journées… Non, ça c’était la partie moins fun… A vélo, et surtout, accompagné des deux acolytes à vélo couchés, ça crée de la curiosité et du coup tout le monde vient nous voir, nous proposer d’aller boire un thé chez eux, voire manger, voire même dormir, ce qui arrive très souvent et permet de faire de nombreuses rencontres.


Qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile ?
> En vrac, la montée du col à 1600m entre Samarcande et Shahrisabz [ndlr : en fait c’était autour de 1800m, et oui !], la course poursuite dans les rues de Langar contre un vieux fou, ou encore jouer à cache-cache avec les cafteuses physionomistes des musées qui crient « bilièt bilièt » même si ça, ça n’était pas à vélo…

Et l’Ouzbékistan, c’est comment ?
> L’Ouzbékistan est un très beau pays, avec des gens particulièrement sympathiques. Pas de mots pour décrire, juste essayez, vous verrez…
Un détail, parler un peu le russe aide é-no-rmé-ment.

Pouvez-vous nous décrire une rencontre qui vous a particulièrement marqué ?
> Lors de notre visite de Shah-i-Zinda, la ruelle des mausolées de Samarcande, nous avons fait la connaissance d’un mollah qui faisait la prière et nous a invité à le rejoindre lors de la prière, puis nous décrit la pièce dans laquelle nous étions. Puis, comme le courant avait l’air de bien passer, vu notre intérêt et son envie de partager sa passion pour ce lieu, nous avons fait tout un tour de ce lieu magique, nous expliquant de nombreux détails et nous ouvrant les portes des endroits normalement fermés. Une belle rencontre en somme pour une heure passée à l’écouter parler de l’histoire de ce très beau pays.

Pouvez-vous décrire comment vivent les cycloreveurs ?
De mon point de vue, j’ai ressenti l’organisation à moyenne et grande échelle, c’est-à-dire le but que ce soit le but final, a priori le Japon, celui qu’on crie à ceux qui demandent où ils vont, après bien sûr avoir demandé d’où ils viennent. Ce but n’étant que la moitié du voyage, il faudra ensuite crier deux fois France, pour expliquer qu’ils en viennent et y reviennent.
Et il y a l’organisation à petite échelle, donc là on en vient à l’absence d’organisation, car il s’agit de la découverte perpétuelle, de trouver où ils vont bien pouvoir dormir, qu’il s’agisse de l’endroit où planter la tente ou faire une rencontre qui fera qu’ils passeront une soirée à discuter avec une famille inconnue et tenteront de la comprendre.
En bref, le cyclorêveur garde a priori en tête le but final mais vit chaque jour de façon inconnue, les sens ouverts à de nouvelles découvertes.
Cela correspond-il à ce que vous aviez imaginé ?
> Plus ou moins.

Sont-ils de bons ambassadeurs de la France ?
> Qu’est-ce qu’un bon ambassadeur de la France ? Quelqu’un qui serait fier du fromage / saucisson / vin rouge ? Dans ce cas, sans doute, oui, sauf que Guilhem n’aime pas le vin rouge. Pour ce qui est des sandales en portant un ensemble Quechua… oui aussi ! [ndlr : c’est faux, nous n’avons que les gourdes Quechua ;)]

Est-ce compliqué d’organiser une telle excursion (ça nous arrangerait que tu dises non pour que d’autres personnes aient la bonne idée de nous rejoindre en chemin !) ?
> De mon point de vue, le plus dur a été de se dire « allez je me lance ». Une fois le billet d’avion acheté, je n’ai plus eu le choix.
Je savais que l’étape délicate serait la location du vélo, car je ne trouvais pas d’infos pour cela sur le net. Au final, Philippe (le vélo) a tenu jusqu’à Guzar, le but que nous nous étions fixés. Après, E&G avaient tout le matériel qu’il fallait donc je n’avais qu’à venir avec mon sac de couchage et mon tapis de sol, et c’était parti… avec bien sûr le stock de saucisson nécessaire à leur ravitaillement.

Si c’était à refaire, comment vous organiseriez-vous ?
> Il n’y aurait que le vélo. Je sais maintenant que j’aurais pu obtenir un meilleur vélo, mais ce n’était pas évident sachant que je n’avais que quelques heures à Tashkent pour trouver le vélo avant de les retrouver, et de toute façon, cela faisait partie du jeu d’arriver à les suivre avec Philippe, le vélo Ouzbèk.

Il paraît que le retour a été un peu épique, pouvez-vous nous en dire plus ?
> Ce qu’il faut savoir pour l’Ouzbékistan, c’est qu’il faut s’enregistrer auprès des autorités dans les 3 premiers jours dans les bureaux officiels ou les hôtels agréés (ce que j’ai fait) mais pour la suite, la règle devient floue: il faut s’enregistrer dès que l’on passe une nuit en ville. Une règle que l’on entend souvent serait qu’il faut s’enregistrer au moins tous les 3 jours ce qui s’avère difficile quand on dort sous la tente car il faut pouvoir prouver que l’on était pas en ville.

Ainsi, en suivant les cyclorêveurs, je n’ai pas pu m’enregistrer pendant 5 jours et lors de mon arrivée à Tashkent, je me suis vu refuser l’accès à une auberge de jeunesse et un hôtel. C’est donc en plein doute que je me suis pointé chez un habitant de Tashkent très sympathique trouvé sur Couchsurfing.
Le lendemain, deux couch surfers se sont pointés chez lui le midi, un allemand et une russo-australienne, très sympas et qui sont devenus mes anges gardiens m’offrant un bon d’enregistrement vierge pour un hôtel de Khiva, ce qui pouvait me dépanner à l’aéroport mais évidemment, ne me permettait d’être réellement enregistré auprès des autorités.
Donc jusqu’au bout, le stress a été à son comble, mais à l’aéroport, on ne m’a rien demandé… Ce qu’il faut savoir, c’est que l’amende peut s’élever à quelques dizaines d’euros… de bakchich à quelques centaines d’euros… d’amende cette fois.
Suite à cela, aurais-je un conseil ?? Demandez à quelqu’un qui joue au poker s’il a des conseils… c’est du bluff, s’il vous manque des tickets, il ne vous reste qu’à faire des blagues aux douaniers…
Un mot pour finir ? 
> Si l’aventure vous tente pour les suivre, n’hésitez pas, foncez !
 François