Archives de catégorie : Pays

Regroupe les catégories de pays

Les rêveurs, à nouveau cyclo !

Quelle douce sensation en repartant de Mashad, malgré les klaxons des camions et les mobylettes qui nous poursuivent !
Nous voilà à nouveau sur la route, après près d’un mois sans rouler, on se sent libre à un point qu’il est difficile de décrire.


Visiblement, nous sommes passés du côté obscur du cyclo : on se sent bien, même en parcourant plus de 150 km de désert en une journée, on en veut encore !

On retrouve notre copine la tente et notre pote le réchaud. Ils forment une équipe formidable, ils tiennent la route malgré les gros coups de vent, une essence parfois très très douteuse, ou encore des terrains qui pourraient ne pas paraître très propices au camping !

« Douche » en public !

 Bref, tout ça pour vous dire que nous sommes heureux d’être sur la route, de pouvoir se noyer dans des paysages à perte de vue, de se retrouver tous les deux autour d’une bonne soupe lyophilisée le soir venu et de mouiller le T-shirt à nouveau !

Mashad, not so bad !

Nous commencerons ce post par un grand remerciement à nos hôtes couchsurfer de Mashhad ! Si nous avons passé un bon moment à Mashhad, c’est essentiellement grâce à eux !

Et oui, l’angle d’approche de la ville est toujours particulier lorsqu’elle nous est présentée par des habitants.

En effet, nous nous sommes d’abord retrouvés dans un cours de français, pas banal dans ce pays!

Petite leçon sur le Festival de Cannes


Pourquoi les iraniens voudraient-ils apprendre le français me direz-vous ? Vous allez être déçus, en général, ce n’est pas pour la beauté de la langue, mais seulement pour pouvoir émigrer au Canada… Et oui, nous comprenons en discutant un peu avec les élèves que leur principale motivation dans la vie est de quitter leur pays, et il se trouve que le Canada offre des conditions d’immigration très favorables, avec la naturalisation de tous les immigrants, sous réserve qu’ils remplissent un cahier des charges très complet, dont la connaissance des langues anglaise et française (c’est un peu plus compliqué que ça, avec une histoire de points, mais on vous passe les détails). Le hic est que ces personnes attendent généralement 3 ou 4 ans que la procédure se fasse pour savoir s’ils peuvent partir…
Enfin, ce cours de français a été une bonne occasion pour nous de faire la révision des COD et COI, mais surtout pour rencontrer toutes ces personnes intéressées par le français, en particulier les profs !

On fait les fous !

Mais Mashhad, malgré une petite portion de la population qui voudrait quitter le pays à cause du régime fort, est avant tout une ville de pèlerinage pour les musulmans chiites.

Au cœur de la ville, on trouve le mausolée de l’Imam Réza. Alors, vous ne savez peut-être pas qui est ce type, nous non plus, mais nous ne voulions pas rater ce lieu de culte dont tout le monde nous avait tant parlé.
Pour pouvoir entrer dans l’enceinte religieuse, il faut porter hejab ET tchador noir, la totale ! Et normalement, le site est interdit aux non musulmans.
Nous n’avons pas été déçus en entrant sur les lieux. Non pas que la dizaine de mosquées construites les unes à côté des autres soient belles (celles que nous avons vu précédemment l’étaient beaucoup plus), mais nous avons baigné le temps de la visite dans une ambiance oppressante de fanatisme religieux. C’est vraiment très impressionnant de voir ces hommes et ces femmes se battre presque pour pouvoir toucher la tombe de l’imam Réza. Certain(e)s pleurent en récitant leurs prières, tout le monde touche tous les objets « sacré » accessibles avant de se passer les mains sur le visage, et même les morts viennent en pèlerinage ! Bref, nous avons évolué près d’une heure dans ce véritable complexe religieux en observant les comportements de tous ces gens parfois venus de l’autre bout de l’Irak.

On fait moins les fous…

En dehors du mausolée, il n’y a pas grand chose de remarquable à Mashhad, et notre escale était bien courte (essentiellement pour récupérer le visa turkmène), alors nous nous sommes juste promenés dans les parcs, dans les « juice bar » pour déguster des smoothies et voilà, de quoi nous reposer avant de reprendre la route vers le Turkménistan.

Escapade à Qazvin

Depuis Téhéran, on nous emmène nous promener à gauche à droite, dont à Qazvin.

Les portes à l’ancienne

Nous y découvrons des petites merveilles grâce à notre guide privé qui n’est autre que la directrice du musée de la ville.

Nous commençons donc par le musée, où nous découvrons encore beaucoup de choses sur l’histoire générale du pays, puis nous visitons un palais du Shah à l’époque où Qazvin était la capitale.

Petit palais de campagne !

Ensuite, nous allons nous perdre dans le gigantesque caravansérail en cours de rénovation. Nous sommes tout seuls dans ce dédale de couloirs en briques qui donnent parfois sur des grandes cours, parfois sur des grandes salles à chameaux !

Nous rejoignons aussi le bazar tout rénové, qui attend d’être réinvesti, peut-être un jour… Visiblement, tous ces travaux sont entrepris sans trop savoir ce qu’il va advenir de ces espaces !

Enfin, nous continuons notre tour de ville, une glace iranienne à la main – safran, amandes et pistache, pour jeter un œil aux anciens hammams et au mausolée tout pointu d’un poète iranien.

Le hammam, reconverti en musée.
Le mausolée.
Inscription sur la porte du mausolée

Qazvin est une petite ville riche de sites notables et avec une dynamique culturelle concernant le patrimoine que nous avons rarement observée ailleurs !

Et vive le printemps !

A Téhéran, on prend du bon temps !

Et oui, ce n’est pas parce qu’on entreprend la course aux visas qu’on ne fait rien à côté !

Nous avons été magnifiquement accueillis à Téhéran !
On prend le temps de dessiner, de faire la sieste ou de discuter dans la cour fleurie !


On nous avait dit que la ville était affreuse, bondée de gens et avec un trafic intenable, mais nous nous y sommes bien plu et nous en avons bien profité !
D’abord parce que nous sommes arrivés au moment de Nourouz, soit au moment où tous les téhéranais partent à la campagne, du coup, nous avons eu la ville pour nous. Nous avons aussi bien aimé le paysage en arrière plan avec cette grande montagne toute blanche. Et surtout, nous avons senti la ville bouillir malgré des apparences bien respectueuses des règles !

Nous avons été baignés dans des lieux imprégnés de la culture anté-révolution et/ou révolutionnaire, rencontré une foule de personnes qui vivent dans cette ville en ayant des idées et des modes de vie bien opposés à ce qu’essaie d’imposer le régime, et on s’est même dévoilé et embrassé en pleine rue, scandale !

Les buffets à l’iranienne, un régal !
Faites un vœu pour Nouruz !

Évidemment, nous éviterons de citer les personnes et les lieux découverts dans la capitale, mais sachez qu’ils existent et que nous les remercions pour tout ce qu’ils ont fait pour nous !

Voilà, deux semaines de grand repos, à se balader dans les lieux mythiques de la ville comme le bazaar, le nouveau métro, le musée des verreries, les restaurants cantines ou encore le grand parc du sud.

 

Le musée des verreries et sa surprenante mise en scène !

Nous avons pu admirer tous ces bâtiments en construction dans le nord de la ville – structures métalliques remplies au béton, du rapide ! Nous avons aussi observé toutes ces fresques des martyrs qui ornent la ville, pour varier avec la tête des deux grands ayatollahs. Enfin, on commençait à s’y faire !

Nike – Carlsberg, une belle association !!
Vous les voyez, les militaires qui sont « au coin » ? Hé ! Hé !

Tu veux un coup de batte ?

Pour vous, en exclusivité, nous vous livrons les secrets d’un sport traditionnel et sacré en Iran, et qui par sa nature est interdit aux femmes (pour la pratique bien-sûr, mais aussi pour le regarder pratiquer !).

Explications :

Vous vous demandez à quoi servent ces grands boucliers ? A vrai dire nous aussi, personne ne s’en étant servi…

Passons au vif du sujet :


Sur fond de chant scandant de la poésie avec des percussions, les athlètes se mettent en rond dans le « ring » :

Tout d’abord, échauffement à base de technique du tourni

Ce sera plus visuel en vidéo :


Ensuite, les athlètes prennent chacun deux sortes de grosses battes de baseball très lourdes. Nous nous demandions à quoi pouvaient bien servir ces engins lorsque nous les voyions à vendre dans les magasins de sport.

En fait, ce sport s’apparente à une sorte de body-building : les athlètes manient les battes en rythme pour se faire les muscles, tout simplement. Et le résultat est convaincant :

Des pecs prêts à faire craquer le T-shirt !

Un autre outil est cette barre fer munie de nombreuses rondelles : nous n’avons pas eu de démonstrations, alors Églantine s’en est chargé !




Les observateurs attentifs auront remarqué les brochettes de femmes regardant les sportifs, alors que nous disions que cela leur était interdit…

C’est effectivement interdit, sauf à Yazd, allez savoir pourquoi ! Par décence, les sportifs mettent simplemnt un T-shirt au lieu d’être torse nus (groar ! )

Battle de danse d’Eglantine lors du mariage en Irak

On nous l’avait demandé dans un commentaire, alors voici la vidéo tant attendue d’Eglantine en plein battle lors du mariage auquel on a participé en Irak !


Si vous avez l’impression qu’Églantine n’est pas au top de sa forme, c’est qu’en fait elle est un peu timide et ne veut pas montrer tout son potentiel !

De toute façon, je trouve que c’est le petit au milieu qui gagne la palme ! 😉

PS : Mention spéciale du jury pour le style chaussure de rando et pantalon de trek pour une fête de mariage !

Edit : merci pour les commentaires, c’est corrigé !

Des cyclo sans vélo !

L’Iran est un immense pays, riche d’un patrimoine dispersé sur tout son territoire. Il serait quand même dommage de traverser le pays en restant au nord sans jeter un œil à ce qui se passe ailleurs !
Et puis, nous sommes fatigués (et oui, 6 mois de vacances, il faut déjà avoir une sacrée endurance !). Nous décidons donc de faire une petite escapade purement touristique : depuis Baneh, au nord est de l’Iran, nous entreprenons un périple en back packing pour visiter le sud du pays et toutes ses merveilles !

Nous n’avions pas imaginé que nous serions si désemparés sans nos vélos, notre tente et notre réchaud… On passe 10 jours à dormir dans les hôtels (quand nous ne sommes pas dans le bus de nuit), manger au restaurant et prendre des taxis pour se rendre sur les sites touristiques; exactement le contraire de nos habitudes !!

Du coup on a testé le réseau de bus de tout le pays !


Alors évidemment, nous ne voyons pas les mêmes choses que depuis nos chaises longues. Ce petit périple est riche d’apprentissages sur le patrimoine de l’Iran bien sûr, mais aussi sur nous mêmes et notre façon de voyager.

Le patrimoine de l’Iran, vous le verrez en large et en travers dans les autres posts.

Mais nous prenons également le temps de réfléchir sur nous-mêmes en tant que voyageurs au long cours.
Voici quelques ébauches de conclusion :
La première est que nous ne sommes pas aussi forts que nous voulons bien le croire. Nous sommes affectés par des choses pourtant bénignes, comme la curiosité parfois trop prononcée des gens que nous croisons, les petites bestioles qui se cachent parfois dans nos draps, un geste obscène à mon égard, une boulette de viande visiblement mal conservée, la page d’un bouquin un peu trop vraie, 36 heures de bus avec 4 changements en 2 jours… Nous sommes sensibles, le voyage nous rend sensibles, être seuls nous rend sensible, parce que nous n’avons plus le repère des autres pour nous dire « ce n’est pas grave », nous n’avons pas 57 choses à faire pour faire passer le temps et la douleur, nous prenons la mesure des choses … ou  nous la perdons, c’est bien la question !

La deuxième est qu’on est définitivement mieux sur nos vélos que dans un bus. Les vitres et la vitesse dénuent tout paysage de ses détails. Comment se fait-il que nous trouvions tous ces paysages monotones depuis le car alors que nous n’avons jamais ressenti ça depuis nos vélo ? En plus, la visite de n’importe quel monument ne vaudra jamais un moment de bivouac au milieu de nulle part ! L’indépendance, c’est bien ça que nous voulons !
Enfin, nous avons tout de même besoin de moments de « pause », parce que le voyage nous rend sensible et qu’un des moyens de continuer à profiter de notre rythme cyclo libre, c’est bien de retourner à une réalité différente de temps en temps (mais pas trop…) !