Archives de catégorie : Pays

Regroupe les catégories de pays

Yazd, c’est l’extase !

Quelques heures de bus nous poussent d’Isfahan jusque Yazd.
Nous allons y passer plusieurs jours, et même si mes intestins me demandent beaucoup de repos à l’hostel tandis que Guilhem vadrouille à droite à gauche, la ville de sable est de loin notre coup de cœur iranien !

 


Nous aimons nous perdre dans les rues étroites de la vieille ville où les murs en torchis nous laissent parfois apercevoir de belles bâtisses plus ou moins rénovées, nous profitons des couchers de soleil sur les toits de plus en plus ocres avec les bulbes des mosquées et les tours de vent qui bousculent l’harmonie des toits plats, nous nous laissons aborder par des iraniens curieux de nous rencontrer, même si l’échange reste souvent très formel (dans l’ordre : d’où venez-vous ? Êtes-vous mariés ? Est-ce que vous aimez l’Iran ?). Bref, nous prenons notre temps !

 

 

Nous nous interrogeons sur l’urbanisme de ce comptoir commercial de la route de la soie, qui est, paraît-il, l’une des plus vieilles villes du monde.
Nous trouvons des réponses au musée de l’eau, qui nous montre que la ville repose sur un réseau d’eau souterrain construit et entretenu par les hommes depuis la nuit des temps.

Cour intérieure d’une maison de l’époque Qajar

Nous élucidons le problème de la chaleur en visitant des vieilles maisons rénovées où on peut analyser ces fameuses « tours de vent », espèce d’air conditionné à l’ancienne, qui donne au toit de la ville cette allure si particulière.
Ces anciennes maisons étaient construites autour d’une cour intérieur ornée généralement d’un bassin. Elles accueillaient une famille au sens large, soit une vingtaine de personnes, qui habitaient successivement différentes salles selon la saison.

Les tours de vents servent aux maisons, mais également aux citernes

Ces visites sont très instructives et complètent à merveille ce que l’on découvre sur la culture du pays.

Évidemment, les mosquées tiennent une place centrale  dans l’organisation de la société iranienne d’aujourd’hui. Surtout à la période de Nourouz (le nouvel an iranien qui n’a pourtant pas grand chose à voir avec l’Islam), où les lieux de culte deviennent de vrais lieux de vie, avec vente de livres, expositions de photos et bar à thé (dans le stricte respect des directives du gouvernement bien sûr !).
Nous découvrons aussi le sport national qui est difficilement descriptible : les hommes revêtent un drôle de pantalon en cuir décoré, ils font des ronds en sautant, ils portent des grosses massues en bois ou des énormes chaînes avec lesquels ils font des mouvements réguliers au fond d’une fausse, tandis qu’un autre chante et joue des percussions. On vous laisse découvrir en images ! Mais une chose qui nous a marqué est le nombre important de femmes dans l’assistance. Nous apprenons, en discutant avec des iraniens à la fin de la séance, qu’en dehors de Yazd, il est interdit aux femmes d’assister à ce genre de représentation. Ceci explique cela !

Qu’y a-t-il donc derrière ces moucharabiehs ??

Non, ce n’est pas une cage pour les nuits chaudes de la ville, c’est un objet de manifestation religieuse !!
A l’intérieur de la mosquée du vendredi

Culture, urbanisme, architecture, nous sommes de vrais touristes ! Sauf que les vrais auraient fait le tour de tout ça en 2 jours alors que nous avons pris notre temps pendant 5 jours. Mais nous étions assez en phase avec nos compagnons de dortoir qui, pour la plupart, étaient des cyclo et/ou des voyageurs au long cours ! Encore une occasion de partager nos aventures avec des gens sur le retour qui nous ont bien remis la pêche pour la suite !

Ispahan, c’est décevant

On nous avait parlé de cette ville avec des trémolos dans la voix, mais nous avons été très déçus…


Alors, peut-être que sous les échafaudages, les dômes et les minarets sont époustouflants.
Peut-être qu’à part dans notre hostel, les gérants n’augmentent pas les prix d’une nuit sur l’autre sans jamais être agréables.
Peut-être qu’au-delà des boulevards bruyants et pollués, il y a de jolies petites ruelles animées.
Peut-être qu’au milieu des breloques made in China, les marchands du bazar vendent des beaux produits d’artisanat local.
Peut-être aussi que c’est agréable de traîner sur le Jamii square quand il n’y a pas un vent glacial qui vous soulève le voile.
Peut-être même qu’il y a des restaurants !!

Cour de la mosquée du vendredi.

Nous n’avons rien vécu de tout ça, sûrement parce que nous n’étions pas dans de bonnes dispositions et parce que parfois, une combinaison de petits détails désappointant peut gâcher un séjour.

Esfahan, tu n’auras malheureusement sûrement pas de seconde chance, mais on compte sur tes copines pour te rattraper !

C’est vendredi, le bazaar est désert

De l’Irak à l’Iran

De l’Irak à l’Iran, mais toujours au Kurdistan !

Nous avons traversé l’Irak très tranquillement. Avec 10 jours pour parcourir environ 350 km, nous avons pris le temps d’apprécier les paysages et les rencontres. Ce ne sera pas le cas en Iran, où nous devrons nous dépêcher d’arriver jusqu’à Shiraz pour faire renouveler nos visas.

Alors si nos cœurs et nos esprits sont comblés par cette traversée de l’Irak, nos estomacs réclament une trêve alimentaire féroce !
Au moment de passer la frontière, Guilhem commence à être malade alors que j’ai du mal à me remettre d’une journée au lit sans avoir avalé quoi que ce soit.

La frontière est en altitude. Pour y accéder, nous devons porter nos vélos entre les congères de neige et les camions embouteillés sous le regard pas forcément bienveillant des hommes du coin.
C’est le moment pour moi d’en finir avec les cheveux au vent et nous passons du côté iranien sans encombre administrative.
Par contre, l’arrivée à Piranshar – la ville frontière iranienne – est une vraie descente aux enfers : nous n’avons rien mangé depuis le matin et un vent des plus violents nous force à pédaler en descente et nous valdingue sur les côtés. Nous arrivons tout stressés dans un nouveau pays, sans argent local, sans provision et sans aucune connaissance de la langue.

Nous nous en sommes sortis, après moult arnaques et désillusions sur l’accueil iranien, je vous passe les détails…

Nous continuons donc à pédaler dans ce Kurdistan iranien qui nous offre de beaux paysages mais toujours pas de sérénité stomacale…

Le haut de la chaîne de montagnes Zagros, splendide!



C’est là que nous arrivons à Baneh, chez Sam et sa famille qui vont nous aider, nous soigner (c’est au tour de Guilhem de rester cloué au matelas sans pouvoir rien avaler), nous nourrir puis nous garder les vélos pendant que nous décidons d’une escapade touristique dans le sud de l’Iran.

L’Irak, c’est un grand désert plein de puits de pétrole ?

Effectivement, c’est l’image que l’on a tous en tête :

Pas de puits de pétrole à l’horizon, mais ça ressemble bien à un désert non ?

Et bien non ! Le nord tout du moins présente des paysages variés et très jolis, voyez plutôt !

La route longe les montagnes, pour ensuite s’y frayer un chemin !

Il reste de la neige, mais il fait bon !

Non, on n’a pas téléchargé l’image sur un site de wallpaper !

Village au pied de la montagne

Des enfants jouent sur la colline dominant la ville

Aperçu de la route longeant la rivière qui a percé les montagnes !

Cette ferme est de l’autre côté de la rivière, et ainsi complètement isolé de la civilisation

Camp d’altitude, près de la frontière iranienne

Les collines commencent seulement à devenir vertes, le printemps arrive petit à petit !


Amis cyclos et voyageurs, ne zappez pas ce pays, il en vaut la peine ! En plus le climat est très clément au début de l’année, nous n’avons pas eu les pieds gelés comme beaucoup de ceux qui sont passés par Erzurum (en Turquie) au même moment !

Vive les mariés !

Bon, ce n’était pas vraiment un mariage, seulement les fiançailles, mais c’était une sacrée fête tout de même !

Roger et Jacqueline (noms attribués de façon aléatoire) se sont rencontrés via internet. Ils sont tous les deux irakiens catholiques, mais lui est parti travailler en Hollande depuis une quinzaine d’années tandis qu’elle est restée dans son village d’origine. Après s’être fréquentés longuement sur Yahii!, Roger est venu quelques semaines en Irak pour arranger les fiançailles avec elle et hop ! Il reviendra plus tard pour se marier, si tout se passe bien.

Voilà donc le contexte, et nous sommes arrivés la veille de la fête des fiançailles, quel heureux hasard !

Après quelques hésitations, nous avons accepté l’invitation. Nous avons suivi le cortège jusqu’à la salle des fêtes du village. Des chaises en plastiques sont arrangées le long des murs de la grande pièce rectangulaire. Au bout, les fiancés sont assis sur un canapé (la chance !) devant un gros gâteau plein de chantilly. Tout le monde vient se prendre en photo avec les futurs époux avant de se prendre en photo avec nous !!

Les enceintes crachent de la musique locale et ceux qui ne sont pas assis dansent en se tenant la main. Le premier agite un bâton plein de perles et les femmes un voile à sequins.

A ! A! A! la queue leu leu !

 

Rapidement, je me laisse entraîner dans la danse tandis que Guilhem se cache derrière son appareil photo. J’apprends vite la choré et mis à part les chaussures de rando et le pantalon kaki couvert de tâche, je passe presque inaperçue !!

 

Emportés par la foule !

Guilhem tente le coup quand même, il y est presque quand on sonne l’heure du dîner.
Tout le monde regagne sa chaise et il y a distribution de plateaux repas : samossas, olives et baklava dans une barquette en polystyrène, accompagnés d’une canette de soda et suivie d’une part du fameux gâteau de tout à l’heure.

Guilhem a retrouvé ses origines !
Et moi, une grand-mère d’adoption !

Ensuite, les fiancés s’abreuvent l’un-l’autre et échangent des bagues de fiançailles, et puis c’est reparti pour la danse.
Au milieu des musiques traditionnelles, le super DJ nous passe 2 musiques US. Je ne résiste pas, je danse pour de vrai (enfin presque), un autre type se déchaîne, je prend ça pour un battle, tout le monde se met en cercle autour de nous, je crois que je me suis faite un peu remarquer… Heureusement, on repart en danses traditionnelles !

En France, je ne pensais as être si grande !

Bon, 23h sonnent, ce n’est pas tout, mais il va falloir aller dormir ! En quelques minutes, tout le monde se disperse.
J’ai mal aux zygomatiques à force de sourires !


Ils sont beaux ces gens !

Et ils portent bien le sourire !

Elsa et Fabien, j’espère que ce post vous aura inspirés !


Chez les Yézidis d’Irak !

C’était un jour comme les autres en Irak. Beau temps, route étroite mais sympathique, petits villages au bord de la route très régulièrement, voitures s’arrêtant pour nous prendre en photo très très régulièrement, la routine quoi !

Quelques petits détails, que nous n’avons pas relevés sur le moment, sortent cependant de l’ordinaire irakien, comme un magasin « Efes », la célèbre bière turque, ou ce monument sur le bord de la route :


Le soir arrivant, nous faisons halte dans un petit village, où des gens nous invitent à dîner et dormir pour la nuit.
Encore une fois, quelques détails intriguent :

Chiffon sur la tête, grande moustache… euh non en fait là tout est normal !
Par contre ici… et oui, il y a des sièges ! cela fait un moment que nous n’en avons pas vu !


Heureusement, tout rentre dans l’ordre pour le repas : on se met par terre !
Mais le repas non plus n’est pas très ordinaire : trois types de viandes, de l’alcool, ainsi que des couverts…

Là c’est trop ! Le petit descend un bière d’un coup ! Qui sont ces gens ??

Et bien ce sont des Kurdes, mais ni des musulmans comme ceux que nous avons croisés jusqu’ici, ni des Araméens : ceux-ci sont des Yézidis !

Le yézidisme est une religion très ancienne, qu’une communauté fermée (on ne peut pas le devenir si l’on est pas né Yézidi) perpétue par traditions orales.

Cette communauté n’est pas très estimée, notamment par les musulmans qui considèrent qu’ils adorent Satan…

Le village où nous nous trouvions était un village exclusivement yézidi, comme d’autres villages de la région. Une grande partie de la communauté s’est exilée en Europe ou autre.

On lui aurait bien prêté le vélo, mais il était encore bourré comme un coin, alors pas question !

Femmes yézidis. Seules les femmes âgées portaient le voile


PS : C’était un blague pour le petit garçon, il ne buvait pas en fait ! (enfin pas trop 😉

Récapitulatif Iran

Nous sommes arrivés par la frontière Irakienne, ou plus précisément du Kurdistan Irakien. Le début de l’Iran a été un peu difficile pour nous, car nous étions tombés malade : la tourista nous a rattrapé, après 6 mois de voyage ! Cloués sur place, nous avons été heureusement accueillis par une famille Iranienne qui a pris soin de nous. Après trois jours de repos, nous avons décidé de continuer notre route, mais de façon un peu particulière : sans les vélos !

Scandale, crieront les puristes du voyage à vélo ! Et oui, nous quittons (pour un temps) nos fières montures pour nous permettre de visiter ce vaste pays qu’est l’Iran, avec le peu de temps qui nous est accordé avec le visa.

Nous avons donc pris des bus, beaucoup de bus, pour rallier différentes villes mythiques : Esfahan, ancienne capitale et première destination touristique des iraniens, Yazd, petite ville aux portes du désert, Persepolis, palais majestueux  d’avant notre ère, et puis Shiraz, cité ancienne aux multiples attraits. Nous avons pu découvrir les multiples facettes de ce pays gigantesque !

Nous avons ensuite récupéré nos vélos et sommes allés à Téhéran pour nos démarches administratives de demandes de visas. Nos avons encore une fois été très bien accueillis, et nous passons un excellent séjour dans la ville cauchemar de nombreux cyclos. Nous avons beaucoup de chance une fois de plus, car nos hôtes nous font visiter la ville et les environs !

Notre planning pour la suite est on ne peux plus précis, les dates d’entrée et de sortie dans les prochains pays étant fixées par les visas.

Après Téhéran, nous avons pris un dernier bus vers Mashhad, puis nous nous sommes remis en selle (ou plutôt en siège !) pour notre plus grand plaisir !
Les rencontres et expériences sur ce dernier tronçon ont été intenses, notamment avec les nomades

En attendant, portez vous bien et ne croyez pas trop ce qui est dit à la télé !