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Photographie en voyage : est-il raisonnable de transporter un reflex numérique ?

Après presque un an de voyage, 17 pays traversés, les clichés se sont accumulés. Un peu plus de 7000 photos depuis le début !J’avais fait le choix de partir avec mon reflex et ses objectifs : le ferai-je à nouveau si c’était à refaire ?Transporter un appareil si lourd, volumineux et fragile nécessite des concessions : 2,5kg et un sac spécial photo, c’est autre chose qu’une petite housse de compact ! Ceux-ci sont de plus extrêmement performants à l’heure actuelle, n’ayant rien à envier à leurs grands frères. Rien ?Il y a tout de même des différences, à vous de juger si elles en valent la peine !

Nouveau look du blog : glop ou pas glop ?

Bonjour à tous les lecteurs/lectrices !

Le blog a évolué petit à petit depuis le début du voyage, mais là c’est un grand coup de balai sur les fonctions superflues et le design vieilli du blog qui a été entrepris !

Fini les bords blanc autour des images !

Le résultat me semble un peu plus gai, un peu plus perso (on peut mettre nos photos en fond, pour l’instant c’est les pamirs !) et plus navigable (liens vers d’autres articles du site) : un peu plus 2.0 quoi !

Qu’en pensez-vous, c’est finalement vous les principaux intéressés !?

J’attends vos commentaires et critiques !

Musique de rue en Mongolie !

Petit groupe de jazz dans les rues !

Et bah non, c’était une blague ! Outre la fait qu’il n’y ait pas beaucoup de rues en Mongolie, cela fait un bon moment que, de toute façon, nous n’entendons pas beaucoup de musique dans les pays que nous traversons : en Iran, la musique live est interdite, mais dans les autres pays … ?
Cela nous manque quand même !

L’Asie Centrale n’est pas une région où la musique semble très enracinée dans la culture, mais cela semble être un tout petit peu mieux en Mongolie : nous avons entendu, de loin, des personnes chanter autour d’un feu, c’est déjà ça !

La photo ci-dessus a été prise à Bologne, ça remonte !

Arcs naturels, 100% bio !

Telle pourrait être la pub pour les arcs que nous avons eu la chance d’observer en Mongolie. Heureusement ce pays n’est, au contraire de beaucoup d’autres, pas saturé en panneaux et slogans publicitaires, mais nous aurons l’occasion d’y revenir. Revenons-en à nos moutons :

Nous avons en effet eu la chance de visiter une fabrique d’arcs mongols, la seule à continuer à fabriquer des arcs de manière traditionnelle.

On voit sur cette photo deux arcs non tendus, les plus proches d’Eglantine, puis un arc tendu, sous le carquois en cuir. Remarquez que l’arc tendu est plié dans l’autre sens que sa courbure « naturelle » : il faut être costaud pour bander cet arc !

Qu’est-ce que la manière traditionnelle ? Tout simplement la manière de faire avant l’avènement du plastique et des nouveaux matériaux qui ont des propriétés sans commune mesure, et sans quoi nous ne savons plus rien faire aujourd’hui. Petit test : qu’avez-vous comme objet ne contenant pas de matières plastiques ? Dur n’est-ce pas ?

Aujourd’hui, les arcs sont fabriqués avec des matériaux plus techniques encore que du vulgaire plastique. Matériaux composites j’imagine, alliant rigidité et élasticité : essentiellement fibres de carbone et polymères, si mes souvenirs des cours de matériaux sont bons.

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Très bien tout cela, et nous pouvons de fait regarder à la télé les compétitions de tir à l’arc sur cibles à 500m, laissant le temps à l’archer de boire un verre avant que sa flèche ne parvienne jusqu’à la cible.
Les arcs traditionnels mongols ne sont pas aussi puissants ni aussi légers que les plus récents modèles professionnels, mais étaient tout de même bigrement efficaces : même sur des petits chevaux ridicules, leurs utilisateurs ont pu, à une certaine époque, conquérir la moitié du continent grâce à eux.

Comment, il y a à peu près 700 ans, alors que l’arc en tant qu’arme existe probablement depuis 20 000 ans, les mongols ont-ils pu concevoir et fabriquer des arcs si efficaces ? Quel est le secret ?

Je n’y avais pas spécialement réfléchi, mais je pensais tout simplement que les arcs « d’avant » étaient simplement faits dans du bois spécialement souple, comme les arcs que nous fabriquions quand nous étions petits. Et bien c’est le cas à peu près partout, sauf chez les mongols !

N’ayant pas spécialement de bois spéciaux, et n’étant pas assez sédentaires pour tenter d’en faire pousser, les nomades mongols avaient inventé leurs propres matériaux composites, en utilisant ce que leur mode de vie leur rendait disponible : les animaux !

Voici la recette secrète, enfin seulement les ingrédients :
• Cornes
• Tendons de chevaux
• Bois de rennes
• Boyaux
• Os
• Bois
• Plumes
• Résines naturelles
• Cuir
• Peau de serpent ou de poisson (pour la déco !)

L’atelier de fabrication des arcs… rudimentaire !

Le petit « plus » mongol est ici le tendon de cheval : souple mais extrêmement résistant en traction, il est utilisé, sur un support en corne, sur l’extérieur de l’arc, englué dans de la résine. Les extrémités de l’arc, qui doivent être très rigides et résistantes aux chocs, sont en bois de renne taillés. La corde est faite en boyaux, tandis que les flèches en bois, avec stabilisateurs en plume et pointe en os.

Tout cela demande à l’heure actuelle quatre mois de fabrication (!), et coûte environ 500$ avec le carquois en cuir pour les trois flèches fournies.

Il est extrêmement intéressant de voir que cette particularité de fabrication est encore utilisée, mais si la méthode est sans doute la même que celle qui a fait le « succès » de cette arme au temps de Genghis Khan, je ne suis pas sûr que la qualité et la pérennité soit encore là : pour vérifier cela, il faudrait voir si les mongols, lors du festival d’archers par exemple, utilisent encore ce genre d’arcs.

Cela étant, pour les amateurs ou collectionneurs d’arcs, je pense qu’une pièce comme cela n’a pas de prix !

Alors Astana ça vous a plu ?

Bar branché montrant sur écran géant des images du « modèle » à suivre : des images de chez nous quoi !

Cet article est écrit par Guilhem

J’imagine que, comme nous, vous rêvez à présent d’aller habiter au 9e étage, même si le bâtiment se fissure de partout et prend l’eau par le plafond… Ah non ?

Les méthodes de construction et l’urbanisme ne sont pourtant pas les seules absurdités de cette ville.
Ce qui nous étonne le plus en arrivant dans cette capitale, nous, voyageurs ayant traversé l’Asie Centrale durant ces derniers mois, est le contraste entre le mode de vie dans la capitale, et celui dans les villages et petites villes du même pays (Almaty fait peut-être exception, mais nous n’avons malheureusement pas pu y passer).
Il y a me direz-vous aussi un contraste entre la vie à Paris et celle de Cauberotte, mais celui-ci est porté à son paroxysme au Kazakhstan : les astanais sont poussés à suivre les principes de la société de consommation dans son extrémité la plus poussée, tandis que les villages kazakhs restent dans l’esprit Asie Centrale, avec les bazars, vendeurs un peu partout, etc.

Cela soulève beaucoup d’interrogations.

Par exemple, par rapport au mode de vie à Astana : comment faire en sorte que la population s’adapte aux nouvelles coutumes venues d’une culture totalement différente ? Toutes les règles citadines occidentales implicites, nous les appliquons sans même nous en rendre compte en tant que français : elles sont pour nous évidentes du fait que celles-ci ont évolué avec la population (ou l’inverse).
Ici, c’est une autre histoire, et pour les faire appliquer, un nombre impressionnant de policiers, gardes et personnels de sécurité vous les rappellent régulièrement. Et pas question de les prendre à la légère : elles sont appliquées de manières bêtes et méchantes : sans doute est-ce la phase première pour les inculquer à la population.
Illustration : « on ne vole pas dans les supermarchés ». L’adolescence passée, nous le savons tous, mais ici les règles nous prennent pour des gosses : de nombreux vigiles veillent et surveillent, et à l’entrée, des casiers sont disponibles pour y laisser tout sac à dos ou à main : même le sac de croissant doit y être déposé ! Souvent, il faut repasser les petites barrières d’entrée pour récupérer le sac, mais une fois cette barrière passée, pas question de pousser le bout de métal et de revenir sur ses pas : grand tour obligatoire ! C’est la règle !
« Pas de photo de cela », « On ne s’assied pas sur ce muret, pour votre sécurité », « Pas question de traverser ici, il faut emprunter la passerelle 200m plus loin ». La liste serait longue ! Dushanbé avec son obligation d’avoir des voitures lavées dans la ville est encore loin du compte !

Photo prise au péril de ma vie à l’intérieur du restaurant : j’ai du en supprimer après m’être fait sauter dessus par la gérante en furie !

Ces situations illustrent la politique de formatage suivie dans cette vitrine factice d’un pays si différent.

Niveau supérieur d’un grand centre commercial : une structure si gigantesque n’est-elle pas la preuve du bien-fondé de la société de consommation ?

Waaaaaouh !

D’autres interrogations se posent aussi : tout y est si cher, comment peut-on y atterrir en venant du reste du pays ? Qu’ont-ils fait des pauvres ? La question est posée sur le ton humoristique, mais la réponse ne l’est malheureusement sans doute pas.

Encore une référence venant de France cette fois !

Certes, le président a fait de la ville une priorité nationale, si bien que pas moins de 5% du budget du pays y est consacré, mais un tel dumping est-il raisonnable ? La ville est-elle stable par elle-même, ou est-ce une bulle qui risque de s’effondrer au premier soubresaut ? C’est un peu l’impression que cela donne. La vision à long terme du pays s’arrête en 2030, date fixée par le président, qui sait sans doute qu’il ne pourra pas durer beaucoup plus longtemps après cette échéance ! Après cela, advienne que pourra !
J’aimerai y revenir dans une quarantaine d’année pour voir le résultat du rêve américain en plein cœur de la steppe…

Nous nous étions écartés lentement de ce qui fait notre culture occidentale, avec la transition turque, pour s’en détacher totalement en Iran puis en Asie Centrale, et voilà qu’elle nous saute littéralement à la figure de façon caricaturale un beau matin en descendant d’un train de nuit : tout ce qui pourrait être remis en cause dans notre façon de vivre en France se révèle alors d’une évidence enfantine ! Même un retour brutal à Paris n’aurait pas été si démonstratif, merci Astana de nous aider à pointer nos défauts les plus profonds…

Astana, sorte de New-New-York en carton

Après notre virée en train qui nous propulse au nord du Kazakhstan, nous arrivons dans cette ville si… étrange, après tout ce que nous avons pu voir en Asie centrale. Cette ville ne ressemble à rien de ce que l’on trouve ici, tout y est importé et emprunté aux grandes villes « occidentales ». Voyez plutôt !

Astana plage ! Ici par contre il est possible de se baigner, car la ville étant au milieu de la steppe,l ‘eau a la chance de n’être pas trop polluée !
Ou est la Grande Arche ? A quelques milliers de kilomètres !

La tour Baiterek, symbole de la ville au centre du quartier des gratte-ciels (qui est aussi le quartier ministériel)
Les buildings rivalisent « d’originalité » pour se faire remarquer.

Bon, c’est vrai que certains monuments ne viennent pas d’occident !
On a cherché à se connecter au FreeWifi du parc pour faire un peu de Skype, mais sans succès


Astana de jour, c’est impressionnant, mais le mieux, c’est :

Astana by night !

Scène installée sur l’eau, pour fêter l’anniversaire du président : on a eu le droit à un petit opéra !

En fait les immeubles ne penchent pas vraiment…
Au revoir les étoiles avec toutes ces lumières !

La troupe devant la grande coupe du monde de foot locale

Il y a même des oeuvres d’art dans le parc : en carton aussi ?


Et oui, car il faut le savoir : cette ville est en carton pâte : tout semble tout beau tout neuf, grâce à l’argent injecté en masse dans la nouvelle capitale (5% du budget annuel de l’état). Mais à vouloir construire si vite, on se retrouve facilement avec des constructions en toc.

Est-ce un paysage de LegoLand ?

Regardez bien la photo précédente : tout, du pont aux immeubles, est quadrillé comme des briques Lego : cela est dû au plaquage en carreaux de toutes les surfaces visibles : derrière, la construction est archi-baclée, ce qui n’est pas propice à un enduit correct. Le problème est que cette méthode, ou la qualité de sa fabrication, vieillie très mal…

Détail d’un mur d’immeuble à Astana

La capitale a été transféré d’Almaty à Astana il y a juste 15 ans : la ville était toute petite avant, ce qui signifie que les immeubles ont au maximum 15 ans.
Cela fait peur lorsque l’on voit leur état de plus près…



Je prend les paris : dans combien de temps pensez-vous que la capitale sera à nouveau transférée, du fait de la détérioration de tout ce qui a été construit pendant cet « âge d’or » ?