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Amarbayasgalant : le monastère impossible ! (2/3)

Dans l’enceinte du monastère, il y a un temple dédié aux célébrations. Nous entrons au moment où finit l’office de l’après-midi. Malheureusement, impossible pour nous de profiter des chants tant que ça dure encore, il faut aller payer notre entrée tout de suite…

Enfin, nous profitons tout de même de notre promenade entre tout ces symboles impossible à déchiffrer pour des novices comme nous.

Impossible de compter ces figurines grandes comme la main. Il y en aurait 108, nombre sacré
Lui, c’est l’ancien lama qui est mort récemment, mais nous n’en saurons pas plus
Un petit peu de grosse caisse ?
Les offrandes s’empilent un peu partout dans le temple
Les offrandes peuvent être de la nourriture ou de l’argent
Ne pas oublier de lever les yeux au ciel !
Traduction please !
Détail du dragon qui apparaît un bon millier de fois dans le temps (notamment sur le plafond)
Les moines sont parfois très jeunes ! Celui-là joue avec ses chaussures rollers dans le temple.
Impossible de faire tourner tous les rouleaux de prière en même temps, et ce n’est pas faute d’avoir essayé !

Voilà ce qu’il restait des temples originaux, qui étaient beaucoup plus nombreux avant 1937.
Dans le prochain post, nous verrons les constructions modernes, après 1991, et c’est autre chose !

 

Amarbayasgalant : le monastère de l’impossible (1/3)

Impossible de demander notre route ! Il faudrait déjà pouvoir donner ce nom imprononçable aux personnes à qui nous nous adressons… Et pourtant, nous en avons terminé avec la route goudronnée, il va falloir s’aventurer sur de la piste piste sur environ 35 kilomètres. Piste souvent impraticable, avec tôle ondulée, nids de poule, cols et rivières pour accéder au monastère de l’impossible !

Impossible de trouver l’entrée d’abord, il nous faut faire le tour complet, mais une fois à l’intérieur, impossible de rester de glace face à cette architecture de temples bouddhistes que nous approchons pour la première fois !

Le mur d’enceinte depuis l’extérieur
Le temple principal, à l’intérieur

L’histoire nous raconte que ce temple était animé de plusieurs centaines de moines il y a à peine un siècle. Cela nous semble incroyable vu l’état de ruine dans lequel se trouve le monastère, avec une bonne partie des temples et des tombes qui ont été détruits en 1937 par les soviétiques (sources : Lonely Planet).

Mais nous sentons la splendeur passée. Entre les fissures et les infiltrations, les tuiles et les carreaux vernissés parlent d’eux-mêmes (même si parfois, il en manque quelques-uns !).

Ronde des pigeons, qui sont les nouveaux maîtres du temple, avec les corbeaux

Nous nous promenons entre les temples et les tombes, mais sans aucune connaissance de la philosophie bouddhiste, il est impossible pour nous de nous repérer. Les cours sont agréables, avec des espaces protégés un peu partout, mais le Lonely Planet, avec sa maigre explication à propos du site, est notre seul guide, impossible de trouver des informations dans une langue que nous connaissons…

Il est visiblement impossible de désherber les toits…

Le cadre du monastère est tout simplement incroyable !

Musique de rue en Mongolie !

Petit groupe de jazz dans les rues !

Et bah non, c’était une blague ! Outre la fait qu’il n’y ait pas beaucoup de rues en Mongolie, cela fait un bon moment que, de toute façon, nous n’entendons pas beaucoup de musique dans les pays que nous traversons : en Iran, la musique live est interdite, mais dans les autres pays … ?
Cela nous manque quand même !

L’Asie Centrale n’est pas une région où la musique semble très enracinée dans la culture, mais cela semble être un tout petit peu mieux en Mongolie : nous avons entendu, de loin, des personnes chanter autour d’un feu, c’est déjà ça !

La photo ci-dessus a été prise à Bologne, ça remonte !

Arcs naturels, 100% bio !

Telle pourrait être la pub pour les arcs que nous avons eu la chance d’observer en Mongolie. Heureusement ce pays n’est, au contraire de beaucoup d’autres, pas saturé en panneaux et slogans publicitaires, mais nous aurons l’occasion d’y revenir. Revenons-en à nos moutons :

Nous avons en effet eu la chance de visiter une fabrique d’arcs mongols, la seule à continuer à fabriquer des arcs de manière traditionnelle.

On voit sur cette photo deux arcs non tendus, les plus proches d’Eglantine, puis un arc tendu, sous le carquois en cuir. Remarquez que l’arc tendu est plié dans l’autre sens que sa courbure « naturelle » : il faut être costaud pour bander cet arc !

Qu’est-ce que la manière traditionnelle ? Tout simplement la manière de faire avant l’avènement du plastique et des nouveaux matériaux qui ont des propriétés sans commune mesure, et sans quoi nous ne savons plus rien faire aujourd’hui. Petit test : qu’avez-vous comme objet ne contenant pas de matières plastiques ? Dur n’est-ce pas ?

Aujourd’hui, les arcs sont fabriqués avec des matériaux plus techniques encore que du vulgaire plastique. Matériaux composites j’imagine, alliant rigidité et élasticité : essentiellement fibres de carbone et polymères, si mes souvenirs des cours de matériaux sont bons.

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Très bien tout cela, et nous pouvons de fait regarder à la télé les compétitions de tir à l’arc sur cibles à 500m, laissant le temps à l’archer de boire un verre avant que sa flèche ne parvienne jusqu’à la cible.
Les arcs traditionnels mongols ne sont pas aussi puissants ni aussi légers que les plus récents modèles professionnels, mais étaient tout de même bigrement efficaces : même sur des petits chevaux ridicules, leurs utilisateurs ont pu, à une certaine époque, conquérir la moitié du continent grâce à eux.

Comment, il y a à peu près 700 ans, alors que l’arc en tant qu’arme existe probablement depuis 20 000 ans, les mongols ont-ils pu concevoir et fabriquer des arcs si efficaces ? Quel est le secret ?

Je n’y avais pas spécialement réfléchi, mais je pensais tout simplement que les arcs « d’avant » étaient simplement faits dans du bois spécialement souple, comme les arcs que nous fabriquions quand nous étions petits. Et bien c’est le cas à peu près partout, sauf chez les mongols !

N’ayant pas spécialement de bois spéciaux, et n’étant pas assez sédentaires pour tenter d’en faire pousser, les nomades mongols avaient inventé leurs propres matériaux composites, en utilisant ce que leur mode de vie leur rendait disponible : les animaux !

Voici la recette secrète, enfin seulement les ingrédients :
• Cornes
• Tendons de chevaux
• Bois de rennes
• Boyaux
• Os
• Bois
• Plumes
• Résines naturelles
• Cuir
• Peau de serpent ou de poisson (pour la déco !)

L’atelier de fabrication des arcs… rudimentaire !

Le petit « plus » mongol est ici le tendon de cheval : souple mais extrêmement résistant en traction, il est utilisé, sur un support en corne, sur l’extérieur de l’arc, englué dans de la résine. Les extrémités de l’arc, qui doivent être très rigides et résistantes aux chocs, sont en bois de renne taillés. La corde est faite en boyaux, tandis que les flèches en bois, avec stabilisateurs en plume et pointe en os.

Tout cela demande à l’heure actuelle quatre mois de fabrication (!), et coûte environ 500$ avec le carquois en cuir pour les trois flèches fournies.

Il est extrêmement intéressant de voir que cette particularité de fabrication est encore utilisée, mais si la méthode est sans doute la même que celle qui a fait le « succès » de cette arme au temps de Genghis Khan, je ne suis pas sûr que la qualité et la pérennité soit encore là : pour vérifier cela, il faudrait voir si les mongols, lors du festival d’archers par exemple, utilisent encore ce genre d’arcs.

Cela étant, pour les amateurs ou collectionneurs d’arcs, je pense qu’une pièce comme cela n’a pas de prix !