Archives de catégorie : Reflexion

La société japonaise : un modèle hétérogène

Nous avons passé un peu plus d’un mois dans ce pays, traversé une partie du pays qui n’est pas totalement représentative de son ensemble, mais nous pouvons tenter dès à présent de dresser un constat à propos de la population du Japon et de sa société :  l’adage “Le Japon, entre tradition et modernité” est avéré, avec toutefois une certaine nuance à mettre dans ces termes.

Cet avis n’est pas définitif et sans appel, il décrit seulement ma vision du Japon en ce moment, après un mois, en fonction de mes attentes et de ce que nous avons vécu jusqu’à présent : il reste du temps pour que cela évolue !

Les cyclorêveurs et la vie d’expat à Shanghai!

Nous sommes des voyageurs, nous le clamons haut et fort ! Quelles différences y a-t-il entre voyageur et expatrié selon moi ? Et bien, le premier est de passage, n’a pas d’intérêt économique à l’endroit où il passe et se place plus comme observateur que comme acteur.
Alors que l’expatrié s’installe dans un endroit qui n’est pas chez lui pour y vivre. Il a donc la possibilité de s’inscrire dans un tissu économique et social (peut-être même politique) à l’endroit où il s’installe en y travaillant etc..
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La puissance de l’industrie médiatique

Drôle d’article non, alors que nous n’avons plus accès aux journaux et à la télévision depuis plus d’un an ? Et bien c’est justement parce que nous ne sommes plus soumis aux causes que nous en voyons plus facilement les conséquences. Voyons cela !

J’ai eu une discussion avec un mongol, en haut d’un col près de mon campement. Nous discutions travail, argent et tourisme. Il m’explique que la situation en France est catastrophique. L’économie est par terre, zéro, nulle me dit-il ! Comme la Grèce et l’Espagne. Il n’y a pas d’argent ni de travail.
Ah, et bien heureusement que je suis parti, me dis-je ! Plus tard, alors que je lui explique par où nous sommes passés pendant le voyage, il grimace au moment de l’Iran, et me fait un signe en passant son pouce sur son cou… Ca doit être un pays très dangereux, la télé n’arrête pas d’en parler. Heureusement que l’on a réussi à s’en tirer avec Eglantine !

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Alors Astana ça vous a plu ?

Bar branché montrant sur écran géant des images du « modèle » à suivre : des images de chez nous quoi !

Cet article est écrit par Guilhem

J’imagine que, comme nous, vous rêvez à présent d’aller habiter au 9e étage, même si le bâtiment se fissure de partout et prend l’eau par le plafond… Ah non ?

Les méthodes de construction et l’urbanisme ne sont pourtant pas les seules absurdités de cette ville.
Ce qui nous étonne le plus en arrivant dans cette capitale, nous, voyageurs ayant traversé l’Asie Centrale durant ces derniers mois, est le contraste entre le mode de vie dans la capitale, et celui dans les villages et petites villes du même pays (Almaty fait peut-être exception, mais nous n’avons malheureusement pas pu y passer).
Il y a me direz-vous aussi un contraste entre la vie à Paris et celle de Cauberotte, mais celui-ci est porté à son paroxysme au Kazakhstan : les astanais sont poussés à suivre les principes de la société de consommation dans son extrémité la plus poussée, tandis que les villages kazakhs restent dans l’esprit Asie Centrale, avec les bazars, vendeurs un peu partout, etc.

Cela soulève beaucoup d’interrogations.

Par exemple, par rapport au mode de vie à Astana : comment faire en sorte que la population s’adapte aux nouvelles coutumes venues d’une culture totalement différente ? Toutes les règles citadines occidentales implicites, nous les appliquons sans même nous en rendre compte en tant que français : elles sont pour nous évidentes du fait que celles-ci ont évolué avec la population (ou l’inverse).
Ici, c’est une autre histoire, et pour les faire appliquer, un nombre impressionnant de policiers, gardes et personnels de sécurité vous les rappellent régulièrement. Et pas question de les prendre à la légère : elles sont appliquées de manières bêtes et méchantes : sans doute est-ce la phase première pour les inculquer à la population.
Illustration : « on ne vole pas dans les supermarchés ». L’adolescence passée, nous le savons tous, mais ici les règles nous prennent pour des gosses : de nombreux vigiles veillent et surveillent, et à l’entrée, des casiers sont disponibles pour y laisser tout sac à dos ou à main : même le sac de croissant doit y être déposé ! Souvent, il faut repasser les petites barrières d’entrée pour récupérer le sac, mais une fois cette barrière passée, pas question de pousser le bout de métal et de revenir sur ses pas : grand tour obligatoire ! C’est la règle !
« Pas de photo de cela », « On ne s’assied pas sur ce muret, pour votre sécurité », « Pas question de traverser ici, il faut emprunter la passerelle 200m plus loin ». La liste serait longue ! Dushanbé avec son obligation d’avoir des voitures lavées dans la ville est encore loin du compte !

Photo prise au péril de ma vie à l’intérieur du restaurant : j’ai du en supprimer après m’être fait sauter dessus par la gérante en furie !

Ces situations illustrent la politique de formatage suivie dans cette vitrine factice d’un pays si différent.

Niveau supérieur d’un grand centre commercial : une structure si gigantesque n’est-elle pas la preuve du bien-fondé de la société de consommation ?

Waaaaaouh !

D’autres interrogations se posent aussi : tout y est si cher, comment peut-on y atterrir en venant du reste du pays ? Qu’ont-ils fait des pauvres ? La question est posée sur le ton humoristique, mais la réponse ne l’est malheureusement sans doute pas.

Encore une référence venant de France cette fois !

Certes, le président a fait de la ville une priorité nationale, si bien que pas moins de 5% du budget du pays y est consacré, mais un tel dumping est-il raisonnable ? La ville est-elle stable par elle-même, ou est-ce une bulle qui risque de s’effondrer au premier soubresaut ? C’est un peu l’impression que cela donne. La vision à long terme du pays s’arrête en 2030, date fixée par le président, qui sait sans doute qu’il ne pourra pas durer beaucoup plus longtemps après cette échéance ! Après cela, advienne que pourra !
J’aimerai y revenir dans une quarantaine d’année pour voir le résultat du rêve américain en plein cœur de la steppe…

Nous nous étions écartés lentement de ce qui fait notre culture occidentale, avec la transition turque, pour s’en détacher totalement en Iran puis en Asie Centrale, et voilà qu’elle nous saute littéralement à la figure de façon caricaturale un beau matin en descendant d’un train de nuit : tout ce qui pourrait être remis en cause dans notre façon de vivre en France se révèle alors d’une évidence enfantine ! Même un retour brutal à Paris n’aurait pas été si démonstratif, merci Astana de nous aider à pointer nos défauts les plus profonds…

Sommes-nous passés à côté d’un pays ?

Le Kirghizistan est un chouette pays, les paysages sont variés et les coutumes sont riches, pourtant, nous ne parvenons pas à en profiter pleinement (d’ailleurs, les photos vous montreront de beaux paysages paisibles, qui ne transmettent pas forcement notre etat d’esprit).

Entre Osh et Bishkek

Tout est calme

Retenue d’eau
Et oui, il semble que nous ne pouvons pas être tout le temps « à fond ».
Plusieurs choses nous empêchent d’être dans le bon état d’esprit. Nous avons du mal à analyser cet état qui nous surprend tous les deux en même temps comme cela ne nous était jamais arrivé auparavant, et du coup, nous avons du mal à en sortir.

Le Tadjikistan nous a offert et demandé trop, et maintenant, nous trouvons ces routes toutes lisses et un peu fades. La présence trop prégnante de la civilisation gâche les paysages à coup de lignes à haute tension, de bardages le long des routes et de grosses usines. Les lacs eux-mêmes – dans la région que nous avons traversée – sont artificiels, la vie autour est très pauvre.

Mais il n’y a pas que cela, nous sommes aussi un peu stressés, car bientôt, il va nous falloir faire un très grand bond pour rejoindre la Mongolie dans la courte période d’été et nous ne savons pas comment. Heureusement, nous trouverons une solution à Bishkek et nous pourrons repartir plus sereinement, vers une aventure toute nouvelle !

Enfin, en passant seulement une quinzaine de jours au Kirghizistan, nous avons laissé de côté beaucoup d’aspects du pays, mais ce sera pour une autre fois inch Allah !

On se delasse quand meme !

A la base de loisirs evoquee dans un article precedent

Notre ami de couleur

Nous ne vous en avions pas encore parlé, mais, vu la situation,  il est grand temps d’en dire quelques mots.

Un ami, dont vous avez sûrement d’ailleurs déjà entendu parler, nous accompagne depuis le début du voyage. Il nous suit partout, voyez plutôt : le 11 octobre, il nous accompagnait en Italie, le 27, en Croatie, puis le 1 novembre au Montenegro, le 4 en Albanie, le 8 en Grèce, le 2 décembre en Turquie, le 1er mars en Irak, et le 8 avril en Iran ! Toujours présent depuis le début, il nous donnait régulièrement de précieux conseils, tout en facilitant le contact avec nos proches. C’est un ami au bras long, et quand on l’a dans la poche, tout se passe toujours bien!

Seulement voilà, depuis quelques jours cet ami nous a quitté. Plus de nouvelles de lui. Sans doute n’a-t-il pas obtenu son visa pour le Turkménistan, ou bien allons-nous juste trop vite pour lui !?

Cette absence nous fait un peu bizarre, laisse comme un vide : comment pourrait-il en être autrement, pour nous qui avons presque passé notre vie entière proche de lui ! Il était si présent et aujourd’hui nous laisse seuls, tous seuls au milieu du désert !

Nous pourrions nous sentir abandonnés, ou trahis. On est souvent en colère lorsque que l’on a besoin de son ami et que celui-ci n’est pas disponible… Pourtant, à la réflexion, nous en dégageons une autre analyse : d’une part, nous savons que nous le reverrons sûrement prochainement et qu’alors nous aurons plein de choses à nous raconter. D’autre part, cela nous soulage aussi dans un sens : nous trouvons un peu de liberté à ne pas l’avoir comme toujours sur le dos, surtout en pleine traversée du désert. De plus, afin d’en rajouter une petite couche, il se trouve que de toute façon il n’était plus très bavard et coûtait un peu cher à entretenir…

Vous vous demandez toujours de qui nous parlons ? Comme à peu près tout le monde, vous avez pourtant le même ami que nous, ou, s’il n’a pas le même nom, lui ressemble comme deux gouttes d’eau : le nôtre s’appelle Orange, passez lui le bonjour de notre part !