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Ouzbeka-trek par notre guest star !

Après plus de deux jours de vélo intensifs (pour moi), nous décidons de faire une pause dans les montagnes à Langar. Donc si vous roulez avec Guilhem et Eglantine et que vous voulez vous reposer, suivez leurs bonnes idées: pourquoi pas une petite balade dans les alentours de cette charmante bourgade de montagne. Le tout aura fait une randonnée de 15 km à flanc de montagne en 3h.

Le mausolée, lieu de pèlerinage musulman

Le mosquée de Langar
Je ne monte pas dans ce taxi avec ce chauffeur !!

A peine arrivés au mausolée de Langar, nous voici invités à manger du gras de mouton avec du thé jaune fluo, entourés d’une charmante famille « bien en chaire ». Il faut croire que le gras de mouton nous réussit bien à nous aussi car nous avons bien failli passer à travers du Tapchan (une sorte de lit de très grande taille sur lequel nous nous asseyons tous pour manger).

 

Nous avons commencé notre randonnée avec le professeur de français du village puis l’avons finie tous les trois à travers la montagne.

Nous passons la nuit chez une famille d’éleveurs de vers à soie, dont une grande chambre en est remplie, ça grouille de partout.

Mmm, le lit douillet !
De quoi nourrir les petits vers

Encore une fois, de bons moments avec toute la famille qui nous offre l’hospitalité !

François

Mashad, not so bad !

Nous commencerons ce post par un grand remerciement à nos hôtes couchsurfer de Mashhad ! Si nous avons passé un bon moment à Mashhad, c’est essentiellement grâce à eux !

Et oui, l’angle d’approche de la ville est toujours particulier lorsqu’elle nous est présentée par des habitants.

En effet, nous nous sommes d’abord retrouvés dans un cours de français, pas banal dans ce pays!

Petite leçon sur le Festival de Cannes


Pourquoi les iraniens voudraient-ils apprendre le français me direz-vous ? Vous allez être déçus, en général, ce n’est pas pour la beauté de la langue, mais seulement pour pouvoir émigrer au Canada… Et oui, nous comprenons en discutant un peu avec les élèves que leur principale motivation dans la vie est de quitter leur pays, et il se trouve que le Canada offre des conditions d’immigration très favorables, avec la naturalisation de tous les immigrants, sous réserve qu’ils remplissent un cahier des charges très complet, dont la connaissance des langues anglaise et française (c’est un peu plus compliqué que ça, avec une histoire de points, mais on vous passe les détails). Le hic est que ces personnes attendent généralement 3 ou 4 ans que la procédure se fasse pour savoir s’ils peuvent partir…
Enfin, ce cours de français a été une bonne occasion pour nous de faire la révision des COD et COI, mais surtout pour rencontrer toutes ces personnes intéressées par le français, en particulier les profs !

On fait les fous !

Mais Mashhad, malgré une petite portion de la population qui voudrait quitter le pays à cause du régime fort, est avant tout une ville de pèlerinage pour les musulmans chiites.

Au cœur de la ville, on trouve le mausolée de l’Imam Réza. Alors, vous ne savez peut-être pas qui est ce type, nous non plus, mais nous ne voulions pas rater ce lieu de culte dont tout le monde nous avait tant parlé.
Pour pouvoir entrer dans l’enceinte religieuse, il faut porter hejab ET tchador noir, la totale ! Et normalement, le site est interdit aux non musulmans.
Nous n’avons pas été déçus en entrant sur les lieux. Non pas que la dizaine de mosquées construites les unes à côté des autres soient belles (celles que nous avons vu précédemment l’étaient beaucoup plus), mais nous avons baigné le temps de la visite dans une ambiance oppressante de fanatisme religieux. C’est vraiment très impressionnant de voir ces hommes et ces femmes se battre presque pour pouvoir toucher la tombe de l’imam Réza. Certain(e)s pleurent en récitant leurs prières, tout le monde touche tous les objets « sacré » accessibles avant de se passer les mains sur le visage, et même les morts viennent en pèlerinage ! Bref, nous avons évolué près d’une heure dans ce véritable complexe religieux en observant les comportements de tous ces gens parfois venus de l’autre bout de l’Irak.

On fait moins les fous…

En dehors du mausolée, il n’y a pas grand chose de remarquable à Mashhad, et notre escale était bien courte (essentiellement pour récupérer le visa turkmène), alors nous nous sommes juste promenés dans les parcs, dans les « juice bar » pour déguster des smoothies et voilà, de quoi nous reposer avant de reprendre la route vers le Turkménistan.

Escapade à Qazvin

Depuis Téhéran, on nous emmène nous promener à gauche à droite, dont à Qazvin.

Les portes à l’ancienne

Nous y découvrons des petites merveilles grâce à notre guide privé qui n’est autre que la directrice du musée de la ville.

Nous commençons donc par le musée, où nous découvrons encore beaucoup de choses sur l’histoire générale du pays, puis nous visitons un palais du Shah à l’époque où Qazvin était la capitale.

Petit palais de campagne !

Ensuite, nous allons nous perdre dans le gigantesque caravansérail en cours de rénovation. Nous sommes tout seuls dans ce dédale de couloirs en briques qui donnent parfois sur des grandes cours, parfois sur des grandes salles à chameaux !

Nous rejoignons aussi le bazar tout rénové, qui attend d’être réinvesti, peut-être un jour… Visiblement, tous ces travaux sont entrepris sans trop savoir ce qu’il va advenir de ces espaces !

Enfin, nous continuons notre tour de ville, une glace iranienne à la main – safran, amandes et pistache, pour jeter un œil aux anciens hammams et au mausolée tout pointu d’un poète iranien.

Le hammam, reconverti en musée.
Le mausolée.
Inscription sur la porte du mausolée

Qazvin est une petite ville riche de sites notables et avec une dynamique culturelle concernant le patrimoine que nous avons rarement observée ailleurs !

Et vive le printemps !

Persépolis

Oh ! Un taureau barbu !

La Porte des Nations !


Persépolis, vu de haut !!

Persépolis est un incroyable site archéologique où l’on découvre moult tombes monumentales creusées dans la montagne, inscriptions babyloniennes, colonnes gigantesques et bas reliefs très détaillés construits par Darius et ses potes achéménides. A l’époque (de 521 à 331 av J-C), les persans n’étaient pas encore musulmans, mais zoroastriens. Ce sont eux qui sont à l’origine de Nourouz, la fête du printemps ou encore le nouvel an persan.

A ! A ! A la queuleuleu ! pour apporter des présents au roi !
La pièce aux cents colonnes

Un bisou au guerrier Médian, mais discrétos !

Lui il se roule un petit joint, discrétos aussi !
Le symbole de Nuruz : le lion « l’été », qui prend le pas sur le taureau : « l’hiver »

Les écritures de l’époque

Des colonnes qui font concurrence à Ephèse !

Un jour, Alexandre le Grand attaque et met le feu à tout ça. La cité n’est jamais reconstruite mais cependant, l’héritage de cet empire perse est toujours très prégnant, même après 1600 ans d’Islam !


Voici ce que nous avons retenu des quelques panneaux que nous avons déchiffrés, mais nous avons également beaucoup appris par le comportement des visiteurs. Pas un étranger à la ronde, et pourtant, c’est épaule contre épaule que nous montons les marches de la cité. Les iraniens se précipitent pour visiter ce site représentant toute la beauté et la puissance de l’empire perse. Ils sont tous très attachés aux traditions héritées des zoroastriens et sont très critiques vis-à-vis du grec qui est venu tout saccager, mais aussi vis-à-vis des diverses invasions qui ont succédées, entre autres, celle de l’Islam vers 650 après le Christ.

Emportés par la foule !

Nash-e-Rostab. Le site rassemble 4 tombes monumentales, dont celle de Darius, ainsi que de magnifiques sculptures dans les falaises !

Il est perché Darius !

Un temple de feu… peut-être, ou une kabah…peut-être ?

Shiraz, plusieurs phases

Nous sommes enfin complètement remis tous les deux lorsque nous entamons la fin de notre virée touristique vers Shiraz.
Cette ville est surprenante, et nous en découvrons plusieurs facettes.

Dans les rues

Les bulbes si spécifiques de Shiraz

La mosquée du vendredi de nuit

D’abord, le « bain de foule des temps anciens ! »:
Il faut le savoir, Shiraz est la ville d’où l’on peut visiter Persépolis. C’est la première chose que nous décidons de faire en arrivant à la gare routière après une bonne nuit de bus !
Et comme le site est très important, il fera l’objet d’un prochain article, suspens…

Moustache de compèt’ !

Ensuite, la « baffe d’un accueil contraire à l’hospitalité » :
Nous rentrons de cette belle visite mais il nous faut peu de temps pour déchanter.
D’abord, nous nous apercevons de l’arnaque organisée par les taxis, qui nous met soudain mal à l’aise.
Ensuite, nous nous dirigeons vers un endroit que tout le monde nous avait conseillé : l’hostel Niaresh. Mais à peine arrivés, nous nous faisons rembarrer. Et oui, il y a déjà des iraniens dans les dortoirs, nous ne pouvons pas loger ici. Nous insistons, pour comprendre, parce qu’il y a de la place. Mais la seule réponse que nous obtenons, c’est que nous pouvons payer 70$ pour un dortoir complet, les iraniens n’auront qu’à trouver un autre endroit…
C’est donc l’esprit rempli d’incompréhension et le ventre vide que nous poursuivons notre recherche de gîte. Nous arpentons la ville, nous visitons une petite dizaine d’hôtels qui nous tiennent un discours similaire, voire pas de discours mais des gestes suffisamment explicites. Bref, nous comprenons que nous ne sommes pas les bienvenus. « Quelle idée de venir ici pendant Nourouz !? » comme dirait l’un des réceptionnistes que nous avons vu.
Nous ne savons plus où chercher jusqu’à ce que quelqu’un nous indique un endroit « convenable » pour nous, une rue dans laquelle nous trouverons sûrement notre bonheur. Chouette, enfin quelqu’un qui veut nous aider !
Mais la rue en question est la rue des hôtels de luxe et des palaces. Décidément, il semble que nous n’ayons pas notre place ailleurs qu’avec les riches dans notre genre, mais ils nous ont vu ou quoi ?
Alors bon, nous sommes très agacés, mais finalement, on cède et on profite de cet hôtel tout confort jusqu’à la dernière minute avant le check out, avec buffet de petit déjeuner gargantuesque, douche et internet (payant, la blague !!!).
Et puis, ce n’est pas tous les jours qu’on se paye une chambre à 1 400 000 !! (1€ = 25 000 Rials, à bon entendeur).

Maison abandonnée…
Pourtant belle la vieille !

Viens ensuite la phase « renouvellement de visas » :
Nous sommes venus dans cette ville en partie pour obtenir quelques jours supplémentaires sur notre visa iranien.
Nous accomplissons cette mission avec succès : en une matinée, c’est réglé. Alors, il faut passer sans pitié devant la file d’Afghans qui souhaitent la même chose que nous, puis passer d’une salle d’administration à l’autre, mais finalement, nous avons bien obtenus 30 jours de plus que nos 21 jours d’origines sans problème et pour quelques dizaines de milliers de rials seulement !

Et enfin, « une sorte d’apesanteur au pays des merveilles »:
Le temps qui nous reste à nous promener dans la ville finit de nous réconcilier avec Shiraz !
On y découvre des endroits magiques, et surtout, nous sommes pénétrés d’une ambiance sereine et authentique à travers les rues pourtant beaucoup moins charmantes que celles de Yazd.

Voilà un hôtel beaucoup plus simple !

Avec notre camp de base établi dans un hôtel beaucoup plus accessible que le précédent (ça existe finalement !), nous pouvons vadrouiller sans sac au dos.
Nous partons donc à la découverte des bains Qajars, du château Zand et de la mosquée ancienne avec ses colonnes torsadées. Par contre, nous ne pouvons pas entrer dans la mosquée du vendredi (une des plus grandes d’Iran) tellement la foule se presse à l’entrée, hommes et femmes séparés.

L’entrée du château

Prière en famille !
Dans la cour de la mosquée

Dans le bazar, il y a beaucoup de monde, mais nous sommes contents de voir un artisanat un peu plus développé que ce qu’on a pu voir jusqu’à présent. Les cours du bazar sont aussi très accueillantes, manque plus qu’une petite terrasse pour savourez un petit tchai !

 

 


Mon vœux est presque exhaussé : c’est à Shiraz que nous découvrons des salons de thé sympas pour la première fois !

Non, vraiment, on se sent bien dans cette ville finalement ! Mais il est temps de retrouver nos chers petits vélos !

Autour de Yazd

Ville abandonnée

Les maisons, en terre, ne sont pas facilement réparables : mieux vaut en reconstruire une nouvelle !

Certaines sont en très bon état

Des gens y habitent encore ! On remarque le système de « quanat » en bas de l’image : des canaux d’eau qui circulent sous la maison : l’eau courante au sens propre (même si ça ne l’est pas tellement du coup…) !

Le quartier rénové

Chack chack, lieu de pèlerinage international des zoroastriens

Un prêtre se lance dans une grande explication sur le feu sacré, mais ne comprenant pas le farsi, cela ne nous est pas très utile malheureusement…
Vue depuis le site du temple de chack chack : en plein milieu du désert !

Meybod, ville ancienne rénovée pour le plaisir des touristes (iraniens, bien sûr)

Le chateau de Meybod, tout en terre, dominant la ville


Yazd, c’est l’extase !

Quelques heures de bus nous poussent d’Isfahan jusque Yazd.
Nous allons y passer plusieurs jours, et même si mes intestins me demandent beaucoup de repos à l’hostel tandis que Guilhem vadrouille à droite à gauche, la ville de sable est de loin notre coup de cœur iranien !

 


Nous aimons nous perdre dans les rues étroites de la vieille ville où les murs en torchis nous laissent parfois apercevoir de belles bâtisses plus ou moins rénovées, nous profitons des couchers de soleil sur les toits de plus en plus ocres avec les bulbes des mosquées et les tours de vent qui bousculent l’harmonie des toits plats, nous nous laissons aborder par des iraniens curieux de nous rencontrer, même si l’échange reste souvent très formel (dans l’ordre : d’où venez-vous ? Êtes-vous mariés ? Est-ce que vous aimez l’Iran ?). Bref, nous prenons notre temps !

 

 

Nous nous interrogeons sur l’urbanisme de ce comptoir commercial de la route de la soie, qui est, paraît-il, l’une des plus vieilles villes du monde.
Nous trouvons des réponses au musée de l’eau, qui nous montre que la ville repose sur un réseau d’eau souterrain construit et entretenu par les hommes depuis la nuit des temps.

Cour intérieure d’une maison de l’époque Qajar

Nous élucidons le problème de la chaleur en visitant des vieilles maisons rénovées où on peut analyser ces fameuses « tours de vent », espèce d’air conditionné à l’ancienne, qui donne au toit de la ville cette allure si particulière.
Ces anciennes maisons étaient construites autour d’une cour intérieur ornée généralement d’un bassin. Elles accueillaient une famille au sens large, soit une vingtaine de personnes, qui habitaient successivement différentes salles selon la saison.

Les tours de vents servent aux maisons, mais également aux citernes

Ces visites sont très instructives et complètent à merveille ce que l’on découvre sur la culture du pays.

Évidemment, les mosquées tiennent une place centrale  dans l’organisation de la société iranienne d’aujourd’hui. Surtout à la période de Nourouz (le nouvel an iranien qui n’a pourtant pas grand chose à voir avec l’Islam), où les lieux de culte deviennent de vrais lieux de vie, avec vente de livres, expositions de photos et bar à thé (dans le stricte respect des directives du gouvernement bien sûr !).
Nous découvrons aussi le sport national qui est difficilement descriptible : les hommes revêtent un drôle de pantalon en cuir décoré, ils font des ronds en sautant, ils portent des grosses massues en bois ou des énormes chaînes avec lesquels ils font des mouvements réguliers au fond d’une fausse, tandis qu’un autre chante et joue des percussions. On vous laisse découvrir en images ! Mais une chose qui nous a marqué est le nombre important de femmes dans l’assistance. Nous apprenons, en discutant avec des iraniens à la fin de la séance, qu’en dehors de Yazd, il est interdit aux femmes d’assister à ce genre de représentation. Ceci explique cela !

Qu’y a-t-il donc derrière ces moucharabiehs ??

Non, ce n’est pas une cage pour les nuits chaudes de la ville, c’est un objet de manifestation religieuse !!
A l’intérieur de la mosquée du vendredi

Culture, urbanisme, architecture, nous sommes de vrais touristes ! Sauf que les vrais auraient fait le tour de tout ça en 2 jours alors que nous avons pris notre temps pendant 5 jours. Mais nous étions assez en phase avec nos compagnons de dortoir qui, pour la plupart, étaient des cyclo et/ou des voyageurs au long cours ! Encore une occasion de partager nos aventures avec des gens sur le retour qui nous ont bien remis la pêche pour la suite !