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La vie en Iran

Voici quelques photos de la vie en Iran, de notre point de vue de touristes bien sûr !

Tour d’abord, voici à quoi ressemble une rue « standard » en Iran : des shops peinturlurés, des grands caniveaux des vieilles bagnoles « made in iran » et des femmes en chador.
De manière beaucoup plus ponctuelle, on voit des gros barbus avec un Turban sur la tête : les mollahs

Une femme passe dans la rue, revenant de la boulangerie : son chador vole au vent, tel un fantôme noir !

Mais cela ne les empêche pas d’avoir une vie à peu près normale, elles discutent même avec des garçons !
Celles qui n’ont pas de chador et veulent protester à leur manière contre la loi qui oblige à porter le voile inventent des coiffures spéciales pour voile : la houpette du devant de la tête ! Cela doit être encore plus impressionnant sans le voile !

La bazaar n’est pas une invention pour touristes : les objets s’y arrachent !


Autre scène de vie d’Iran : on remarque les produits à vendre accrochés un peu n’importe où, les caniveaux géants et les jeunes femmes qui portent encore les pansements sur le nez de leur chirurgie esthétique !

Le vendeur de tapis s’étale un peu !

Un vendeur d’épices fait ses comptes dans le fond de sa boutique

Les villes comportent de nombreux parcs très agréables

Vendeur de jus de citron et autre dans des bouteilles recyclés : on vend de tout en Iran !

Cela donne un petit aperçu de la vie de tous les jours dans ce pays si mal connu, et qui a si mauvaise réputation. Nous ferons un petit comparatif « Ce que nous pensions de l’Iran avant d’y aller » à « Ce que nous avons vu de ce qui se passe vraiment en Iran » dans un prochain post, quand nous aurons un peu rattrapé notre retard sur ceux que nous avons prévu !


Shiraz, plusieurs phases

Nous sommes enfin complètement remis tous les deux lorsque nous entamons la fin de notre virée touristique vers Shiraz.
Cette ville est surprenante, et nous en découvrons plusieurs facettes.

Dans les rues

Les bulbes si spécifiques de Shiraz

La mosquée du vendredi de nuit

D’abord, le « bain de foule des temps anciens ! »:
Il faut le savoir, Shiraz est la ville d’où l’on peut visiter Persépolis. C’est la première chose que nous décidons de faire en arrivant à la gare routière après une bonne nuit de bus !
Et comme le site est très important, il fera l’objet d’un prochain article, suspens…

Moustache de compèt’ !

Ensuite, la « baffe d’un accueil contraire à l’hospitalité » :
Nous rentrons de cette belle visite mais il nous faut peu de temps pour déchanter.
D’abord, nous nous apercevons de l’arnaque organisée par les taxis, qui nous met soudain mal à l’aise.
Ensuite, nous nous dirigeons vers un endroit que tout le monde nous avait conseillé : l’hostel Niaresh. Mais à peine arrivés, nous nous faisons rembarrer. Et oui, il y a déjà des iraniens dans les dortoirs, nous ne pouvons pas loger ici. Nous insistons, pour comprendre, parce qu’il y a de la place. Mais la seule réponse que nous obtenons, c’est que nous pouvons payer 70$ pour un dortoir complet, les iraniens n’auront qu’à trouver un autre endroit…
C’est donc l’esprit rempli d’incompréhension et le ventre vide que nous poursuivons notre recherche de gîte. Nous arpentons la ville, nous visitons une petite dizaine d’hôtels qui nous tiennent un discours similaire, voire pas de discours mais des gestes suffisamment explicites. Bref, nous comprenons que nous ne sommes pas les bienvenus. « Quelle idée de venir ici pendant Nourouz !? » comme dirait l’un des réceptionnistes que nous avons vu.
Nous ne savons plus où chercher jusqu’à ce que quelqu’un nous indique un endroit « convenable » pour nous, une rue dans laquelle nous trouverons sûrement notre bonheur. Chouette, enfin quelqu’un qui veut nous aider !
Mais la rue en question est la rue des hôtels de luxe et des palaces. Décidément, il semble que nous n’ayons pas notre place ailleurs qu’avec les riches dans notre genre, mais ils nous ont vu ou quoi ?
Alors bon, nous sommes très agacés, mais finalement, on cède et on profite de cet hôtel tout confort jusqu’à la dernière minute avant le check out, avec buffet de petit déjeuner gargantuesque, douche et internet (payant, la blague !!!).
Et puis, ce n’est pas tous les jours qu’on se paye une chambre à 1 400 000 !! (1€ = 25 000 Rials, à bon entendeur).

Maison abandonnée…
Pourtant belle la vieille !

Viens ensuite la phase « renouvellement de visas » :
Nous sommes venus dans cette ville en partie pour obtenir quelques jours supplémentaires sur notre visa iranien.
Nous accomplissons cette mission avec succès : en une matinée, c’est réglé. Alors, il faut passer sans pitié devant la file d’Afghans qui souhaitent la même chose que nous, puis passer d’une salle d’administration à l’autre, mais finalement, nous avons bien obtenus 30 jours de plus que nos 21 jours d’origines sans problème et pour quelques dizaines de milliers de rials seulement !

Et enfin, « une sorte d’apesanteur au pays des merveilles »:
Le temps qui nous reste à nous promener dans la ville finit de nous réconcilier avec Shiraz !
On y découvre des endroits magiques, et surtout, nous sommes pénétrés d’une ambiance sereine et authentique à travers les rues pourtant beaucoup moins charmantes que celles de Yazd.

Voilà un hôtel beaucoup plus simple !

Avec notre camp de base établi dans un hôtel beaucoup plus accessible que le précédent (ça existe finalement !), nous pouvons vadrouiller sans sac au dos.
Nous partons donc à la découverte des bains Qajars, du château Zand et de la mosquée ancienne avec ses colonnes torsadées. Par contre, nous ne pouvons pas entrer dans la mosquée du vendredi (une des plus grandes d’Iran) tellement la foule se presse à l’entrée, hommes et femmes séparés.

L’entrée du château

Prière en famille !
Dans la cour de la mosquée

Dans le bazar, il y a beaucoup de monde, mais nous sommes contents de voir un artisanat un peu plus développé que ce qu’on a pu voir jusqu’à présent. Les cours du bazar sont aussi très accueillantes, manque plus qu’une petite terrasse pour savourez un petit tchai !

 

 


Mon vœux est presque exhaussé : c’est à Shiraz que nous découvrons des salons de thé sympas pour la première fois !

Non, vraiment, on se sent bien dans cette ville finalement ! Mais il est temps de retrouver nos chers petits vélos !

Autour de Yazd

Ville abandonnée

Les maisons, en terre, ne sont pas facilement réparables : mieux vaut en reconstruire une nouvelle !

Certaines sont en très bon état

Des gens y habitent encore ! On remarque le système de « quanat » en bas de l’image : des canaux d’eau qui circulent sous la maison : l’eau courante au sens propre (même si ça ne l’est pas tellement du coup…) !

Le quartier rénové

Chack chack, lieu de pèlerinage international des zoroastriens

Un prêtre se lance dans une grande explication sur le feu sacré, mais ne comprenant pas le farsi, cela ne nous est pas très utile malheureusement…
Vue depuis le site du temple de chack chack : en plein milieu du désert !

Meybod, ville ancienne rénovée pour le plaisir des touristes (iraniens, bien sûr)

Le chateau de Meybod, tout en terre, dominant la ville


Yazd, c’est l’extase !

Quelques heures de bus nous poussent d’Isfahan jusque Yazd.
Nous allons y passer plusieurs jours, et même si mes intestins me demandent beaucoup de repos à l’hostel tandis que Guilhem vadrouille à droite à gauche, la ville de sable est de loin notre coup de cœur iranien !

 


Nous aimons nous perdre dans les rues étroites de la vieille ville où les murs en torchis nous laissent parfois apercevoir de belles bâtisses plus ou moins rénovées, nous profitons des couchers de soleil sur les toits de plus en plus ocres avec les bulbes des mosquées et les tours de vent qui bousculent l’harmonie des toits plats, nous nous laissons aborder par des iraniens curieux de nous rencontrer, même si l’échange reste souvent très formel (dans l’ordre : d’où venez-vous ? Êtes-vous mariés ? Est-ce que vous aimez l’Iran ?). Bref, nous prenons notre temps !

 

 

Nous nous interrogeons sur l’urbanisme de ce comptoir commercial de la route de la soie, qui est, paraît-il, l’une des plus vieilles villes du monde.
Nous trouvons des réponses au musée de l’eau, qui nous montre que la ville repose sur un réseau d’eau souterrain construit et entretenu par les hommes depuis la nuit des temps.

Cour intérieure d’une maison de l’époque Qajar

Nous élucidons le problème de la chaleur en visitant des vieilles maisons rénovées où on peut analyser ces fameuses « tours de vent », espèce d’air conditionné à l’ancienne, qui donne au toit de la ville cette allure si particulière.
Ces anciennes maisons étaient construites autour d’une cour intérieur ornée généralement d’un bassin. Elles accueillaient une famille au sens large, soit une vingtaine de personnes, qui habitaient successivement différentes salles selon la saison.

Les tours de vents servent aux maisons, mais également aux citernes

Ces visites sont très instructives et complètent à merveille ce que l’on découvre sur la culture du pays.

Évidemment, les mosquées tiennent une place centrale  dans l’organisation de la société iranienne d’aujourd’hui. Surtout à la période de Nourouz (le nouvel an iranien qui n’a pourtant pas grand chose à voir avec l’Islam), où les lieux de culte deviennent de vrais lieux de vie, avec vente de livres, expositions de photos et bar à thé (dans le stricte respect des directives du gouvernement bien sûr !).
Nous découvrons aussi le sport national qui est difficilement descriptible : les hommes revêtent un drôle de pantalon en cuir décoré, ils font des ronds en sautant, ils portent des grosses massues en bois ou des énormes chaînes avec lesquels ils font des mouvements réguliers au fond d’une fausse, tandis qu’un autre chante et joue des percussions. On vous laisse découvrir en images ! Mais une chose qui nous a marqué est le nombre important de femmes dans l’assistance. Nous apprenons, en discutant avec des iraniens à la fin de la séance, qu’en dehors de Yazd, il est interdit aux femmes d’assister à ce genre de représentation. Ceci explique cela !

Qu’y a-t-il donc derrière ces moucharabiehs ??

Non, ce n’est pas une cage pour les nuits chaudes de la ville, c’est un objet de manifestation religieuse !!
A l’intérieur de la mosquée du vendredi

Culture, urbanisme, architecture, nous sommes de vrais touristes ! Sauf que les vrais auraient fait le tour de tout ça en 2 jours alors que nous avons pris notre temps pendant 5 jours. Mais nous étions assez en phase avec nos compagnons de dortoir qui, pour la plupart, étaient des cyclo et/ou des voyageurs au long cours ! Encore une occasion de partager nos aventures avec des gens sur le retour qui nous ont bien remis la pêche pour la suite !

Ispahan, c’est décevant

On nous avait parlé de cette ville avec des trémolos dans la voix, mais nous avons été très déçus…


Alors, peut-être que sous les échafaudages, les dômes et les minarets sont époustouflants.
Peut-être qu’à part dans notre hostel, les gérants n’augmentent pas les prix d’une nuit sur l’autre sans jamais être agréables.
Peut-être qu’au-delà des boulevards bruyants et pollués, il y a de jolies petites ruelles animées.
Peut-être qu’au milieu des breloques made in China, les marchands du bazar vendent des beaux produits d’artisanat local.
Peut-être aussi que c’est agréable de traîner sur le Jamii square quand il n’y a pas un vent glacial qui vous soulève le voile.
Peut-être même qu’il y a des restaurants !!

Cour de la mosquée du vendredi.

Nous n’avons rien vécu de tout ça, sûrement parce que nous n’étions pas dans de bonnes dispositions et parce que parfois, une combinaison de petits détails désappointant peut gâcher un séjour.

Esfahan, tu n’auras malheureusement sûrement pas de seconde chance, mais on compte sur tes copines pour te rattraper !

C’est vendredi, le bazaar est désert

De l’Irak à l’Iran

De l’Irak à l’Iran, mais toujours au Kurdistan !

Nous avons traversé l’Irak très tranquillement. Avec 10 jours pour parcourir environ 350 km, nous avons pris le temps d’apprécier les paysages et les rencontres. Ce ne sera pas le cas en Iran, où nous devrons nous dépêcher d’arriver jusqu’à Shiraz pour faire renouveler nos visas.

Alors si nos cœurs et nos esprits sont comblés par cette traversée de l’Irak, nos estomacs réclament une trêve alimentaire féroce !
Au moment de passer la frontière, Guilhem commence à être malade alors que j’ai du mal à me remettre d’une journée au lit sans avoir avalé quoi que ce soit.

La frontière est en altitude. Pour y accéder, nous devons porter nos vélos entre les congères de neige et les camions embouteillés sous le regard pas forcément bienveillant des hommes du coin.
C’est le moment pour moi d’en finir avec les cheveux au vent et nous passons du côté iranien sans encombre administrative.
Par contre, l’arrivée à Piranshar – la ville frontière iranienne – est une vraie descente aux enfers : nous n’avons rien mangé depuis le matin et un vent des plus violents nous force à pédaler en descente et nous valdingue sur les côtés. Nous arrivons tout stressés dans un nouveau pays, sans argent local, sans provision et sans aucune connaissance de la langue.

Nous nous en sommes sortis, après moult arnaques et désillusions sur l’accueil iranien, je vous passe les détails…

Nous continuons donc à pédaler dans ce Kurdistan iranien qui nous offre de beaux paysages mais toujours pas de sérénité stomacale…

Le haut de la chaîne de montagnes Zagros, splendide!



C’est là que nous arrivons à Baneh, chez Sam et sa famille qui vont nous aider, nous soigner (c’est au tour de Guilhem de rester cloué au matelas sans pouvoir rien avaler), nous nourrir puis nous garder les vélos pendant que nous décidons d’une escapade touristique dans le sud de l’Iran.

L’Irak, c’est un grand désert plein de puits de pétrole ?

Effectivement, c’est l’image que l’on a tous en tête :

Pas de puits de pétrole à l’horizon, mais ça ressemble bien à un désert non ?

Et bien non ! Le nord tout du moins présente des paysages variés et très jolis, voyez plutôt !

La route longe les montagnes, pour ensuite s’y frayer un chemin !

Il reste de la neige, mais il fait bon !

Non, on n’a pas téléchargé l’image sur un site de wallpaper !

Village au pied de la montagne

Des enfants jouent sur la colline dominant la ville

Aperçu de la route longeant la rivière qui a percé les montagnes !

Cette ferme est de l’autre côté de la rivière, et ainsi complètement isolé de la civilisation

Camp d’altitude, près de la frontière iranienne

Les collines commencent seulement à devenir vertes, le printemps arrive petit à petit !


Amis cyclos et voyageurs, ne zappez pas ce pays, il en vaut la peine ! En plus le climat est très clément au début de l’année, nous n’avons pas eu les pieds gelés comme beaucoup de ceux qui sont passés par Erzurum (en Turquie) au même moment !