Lac Baikal

Ah ! Le Baïkal, objet de tant de rêves depuis ma plus tendre enfance…
Il ne s’est pas vraiment présenté sous son jour le plus idyllique, mais nous avons apprécié l’expérience !

Première vue sur le Baïkal !

 

Pas idyllique car le temps était plutôt nuageux, voire même pluvieux par moments, mais cela ne m’a pas empêchée de me baigner !
Lulu nous a emportés jusqu’au bord du lac et nous nous sommes installés au milieu des russes en week-end avec canes à pêche et tout le toutim.
En plus d’un petit bain, nous avons dégusté du poisson tout frais offert par les campeurs d’à côté, et ça, c’est le top !

 
Baignade !
Bucollique

Un squatteur, bien content de récupérer les restes !

L’autre faune des rives du lac…

Ca, c’était notre première escale au bord du lac, mais ce n’est pas fini, le lac est immense et nous le longeons pendant plus d’une journée, ce qui nous donne l’occasion de passer une seconde nuit avec vue. Mais cette fois-ci, le paysage est complètement différent. Nous sommes dans un immense delta et en arrivant au bord du lac, nous avons l’impression d’arriver en Normandie (je ne dis pas la Bretagne, parce qu’en Bretagne, il fait toujours beau contrairement à ici !)

Il y a une plage, bordée de dunes bien vertes, des petits chalutiers, une petite bruine et un vent à décorner les bœufs ! Ici, pas question de se baigner, les rouleaux formés par le vent sont dignes de Biarritz et le vent est glacial. Nous avons vraiment la sensation d’être au bord de la mer !

Le matin, départ imminent pour la pêche, que d’hommes !

Nous avons donc eu plusieurs aperçus de cet immense lac (avec 25 millions de mètres cube d’eau, le lac représente 1/5 des ressources d’eau douce du monde !) alors que nous l’avons longé sur une toute petite portion.

Irkoutsk, ville sibérienne

Après une petite semaine en Russie, nous n’avons pas encore eu l’occasion de faire beaucoup de « tourisme » dans le pays.
Nous avons pourtant traversé de grandes villes comme Novossibirsk ou Krasnoiarsk, mais c’est seulement en visitant Irkoutsk que nous apprécions vraiment notre visite.

En effet, cette capitale du Baïkal est une des seules villes de Sibérie dont la construction date d’avant la Révolution d’Octobre. Nous y trouvons donc un riche patrimoine architectural et une structure de ville impériale que nous n’avions pas tellement vu auparavant.
En premier lieu les monuments religieux. Nous sommes d’autant plus sensibles à ces églises que nous n’en avons pas vu depuis un bon moment ! Et oui, nous sommes à nouveau en pays chrétien alors que depuis la Turquie (plus de sept mois donc !) nous avons surtout observé des mosquées (hormis quelques exceptions).

La Russie est chrétienne, et plus précisément orthodoxe.

Les fresques sont très colorées

Nous assistons à une partie de l’office, exclusivement chanté, c’est très beau

La seule église catholique que nous voyons n’est pas ouverte au public. Elle a été transformée en salle de concert !

C’est assez agréable de se promener dans les rues d’Irkoutsk (c’est pour vous entraîner à prononcer le nom !), les bâtiments sont bien proportionnés, les avenues sont à taille humaine contrairement aux énormes boulevards soviétiques que nous avons pu voir ailleurs, et il y a presque assez d’arbres et de parcs pour ne pas se sentir envahis par la jungle urbaine.

On a même une impression de culture « alternative » en développement lorsque nous passons  à côté de « l’anti-café » avec ses graffs en façade et que nous croisons des gothiques dans la rue !
Et puis il y a tous ces espaces confortables, comme le « Travelers’ café » où nous faisons escale pour profiter du wi-fi et d’un bon petit cookie. C’est pratique à défaut d’être authentique !

Les russes « modernes » au Travelers

WTF billes oranges comestibles

Durant toute cette période de « camionnage », nous mangeons bien, même très très bien ! Et oui, en camion, on peut transporter un peu plus de matos qu’en vélo, du coup, Anne So et Max nous mijotent des petits plats avec toute sorte d’épices, de sauces et de vinaigrettes avec même des produits qu’ils transportent depuis la France ! On mange même dans de vrais assiettes en porcelaine et du thé infusé dans une vraie théière !
C’est que du bonheur pour nos papilles, nos estomacs et nos cœurs en somme !

Mais il faut parfois savoir rompre la monotonie des saveurs, et pour ça, nous, les cyclorêveurs, nous sommes champions ! Voilà que nous partons en quêtes de vivres dans un supermarché. Nous sommes tous les quatre et nous tombons en arrêt devant le rayon des poissons avec toute la variété de tarama, œufs de poisson et poissons fumés qu’on peut trouver en Russie. Et voilà, nous repartons avec un sachet – c’est déjà douteux, de ce qui semble être des œufs de saumon.

 


Mais lorsque nous ouvrons le paquet, nous voyons ces petites billes oranges fluo s’étaler dans l’assiette. Je lis les ingrédients (les autres avaient bien vérifié qu’il n’y avait pas de « E machin »), et je me rends compte qu’il s’agit d’œufs reconstitués… Ils sont même très fiers d’inscrire sur le paquet « imitation d’œufs rouges » (en russe bien sûr) ! Bon, on goûte quand même, c’est un peu salé, un peu mou, un peu liquide mais absolument rien à voir avec des œufs de poisson !

La prochaine fois, nous tâcherons de regarder les ingrédients avant d’acheter un produit bizarre !

Sibérie

Depuis le nord du Kazakhstan jusqu’au poste de frontière mongole, nous traversons un petit bout de Russie (seulement 3 000 km !). Au-delà de l’Oural, nous sommes en Sibérie, mais nous sommes loin de l’image d’une steppe désolée que nous pouvions avoir avant d’y arriver. En effet, dans cette toute petite portion de Sibérie, nous allons découvrir tout un tas de curiosités !

Nos copines sont toujours sur la route !

Conteneurs reconvertis en bains et chambres d’hôtel de routier !
Héritage soviétique
Idem

Ce que nous trouvons sur notre route côté paysage, ce sont de grands étangs dans lesquels on peut se baigner, des espaces de steppes et surtout, la taïga, parfois bien vallonnée (les fameuses montagnes russes hé!hé!).

Au bord de l’étang de Novossibirsk
Les nids des petits martinets qui nous volent au-dessus de la tête quand on se baigne !

Notre dernier bivouac avant la Mongolie
Un petit bain et puis s’en vont !

Bon, le paysage pourrait parfois paraître un peu monotone quand nous passons plusieurs jours de suite à traverser d’immenses forêts de sapins et de boulots. Mais nous ne nous ennuyons pas.

D’abord, les russes sont étonnants. Ceux à qui nous essayons d’adresser quelques mots dans notre russe approximatif sont souvent peu réceptifs et un peu bruts. Pour la plupart, nous avons l’impression que nous sommes les premiers étrangers qu’ils rencontrent, et parfois seulement, nous avons droit à des sourires vraiment cordiaux. Bref, on dirait que nous avons à faire à des ours, il faut arriver le bon jour !

Les petits marchands de bord de route seront notre source principale de fruits et légumes
La spécialité de ce marché : les fraises, on va se prendre de quoi se faire une confiture tiens !

Sauf qu’à cette saison, les ours sont peu vêtus. Et oui, nous sommes loin de la pudeur des pays précédents, ici, quand il fait chaud, on enlève ses vêtements, tout simplement ! Et puis, ça ne doit pas arriver souvent alors il faut en profiter !

Nous n’avons pas vu beaucoup d’eau aux alentours, mais le maillot de bain est quand même de rigueur !
Y compris pour aller faire du bricolage chez le voisin !

Et puis nous longeons les rails du transsibérien, nous allons passer à côté du fameux lac Baïkal, nous allons traverser quelques villes notables et observer les isba en bois coloré, mais tout cela fera l’objet de prochains articles !


Les cimetières sont un bon terrain d’analyse des coutumes…

…On vient fêter les morts là où ils sont !

Pierre soviétique

Dis camion !

Il est temps pour vous de faire plus ample connaissance avec Anne So, Max, et Lulu, nos trois sauveurs qui nous permettrons d’aller d’Astana à la Mongolie en quelques quinze jours seulement !

Max et AnneSo dans les champs
Lulu dans les fleurs !


Lulu, c’est le camion, un bon vieil utilitaire reconverti en voyageur au long cours. Il y a tout le confort : douche, toilettes, cuisine, salle à manger convertible en lit. Il y a aussi l’électricité, une bibliothèque qui va bien nous inspirer et une chouette déco qui évolue au fur et à mesure du voyage selon l’inspiration d’Anne So.

Côté cuisine !
Côté salon, avec vue sur la salle de bain là bas dans le fond

Lulu tient bien la route, il va nous emmener dans de beaux endroits de bivouac pas forcément facile d’accès et surtout, il avale les kilomètres sur la transsibérienne parfois en piteux état.

Un de ces bivouac de steppe

La route dans la taïga, avec le Masallah turc qui nous rappelle quelques souvenirs

Pour ça, les conducteurs sont aussi des héros ! C’est fatigant d’enchaîner les heures de conduite tous les jours, je m’imagine mal à leur place, je me serais déjà endormie dix fois !

Certes, il y a parfois de la vie au bord des routes, mais c’est assez ponctuel
Pause

Mais nous leur sommes reconnaissants pour tout un tas d’autres raisons : leur générosité et leur calme (pas facile de rester tranquille quand au bout de cinq minutes dans le camion, j’ai déjà cassé un robinet et que la salle de bain est repeinte par les traces de pneu…).
Nous avons aussi beaucoup appris à leurs côtés. Les bouquins, les docu et surtout les discussions à refaire le monde de l’après pétrole (mais avant qu’on y soit contraint) sont autant de sources d’inspiration pour nos esprits en pleine réflexion !
On en rediscutera quelque part entre Bordeaux et Toulouse d’ici un an ou plus ! Bonne route en attendant (et joyeux anniversaire Anne So !) !


Merci à eux, ce ne sera jamais assez dit !

Alors Astana ça vous a plu ?

Bar branché montrant sur écran géant des images du « modèle » à suivre : des images de chez nous quoi !

Cet article est écrit par Guilhem

J’imagine que, comme nous, vous rêvez à présent d’aller habiter au 9e étage, même si le bâtiment se fissure de partout et prend l’eau par le plafond… Ah non ?

Les méthodes de construction et l’urbanisme ne sont pourtant pas les seules absurdités de cette ville.
Ce qui nous étonne le plus en arrivant dans cette capitale, nous, voyageurs ayant traversé l’Asie Centrale durant ces derniers mois, est le contraste entre le mode de vie dans la capitale, et celui dans les villages et petites villes du même pays (Almaty fait peut-être exception, mais nous n’avons malheureusement pas pu y passer).
Il y a me direz-vous aussi un contraste entre la vie à Paris et celle de Cauberotte, mais celui-ci est porté à son paroxysme au Kazakhstan : les astanais sont poussés à suivre les principes de la société de consommation dans son extrémité la plus poussée, tandis que les villages kazakhs restent dans l’esprit Asie Centrale, avec les bazars, vendeurs un peu partout, etc.

Cela soulève beaucoup d’interrogations.

Par exemple, par rapport au mode de vie à Astana : comment faire en sorte que la population s’adapte aux nouvelles coutumes venues d’une culture totalement différente ? Toutes les règles citadines occidentales implicites, nous les appliquons sans même nous en rendre compte en tant que français : elles sont pour nous évidentes du fait que celles-ci ont évolué avec la population (ou l’inverse).
Ici, c’est une autre histoire, et pour les faire appliquer, un nombre impressionnant de policiers, gardes et personnels de sécurité vous les rappellent régulièrement. Et pas question de les prendre à la légère : elles sont appliquées de manières bêtes et méchantes : sans doute est-ce la phase première pour les inculquer à la population.
Illustration : « on ne vole pas dans les supermarchés ». L’adolescence passée, nous le savons tous, mais ici les règles nous prennent pour des gosses : de nombreux vigiles veillent et surveillent, et à l’entrée, des casiers sont disponibles pour y laisser tout sac à dos ou à main : même le sac de croissant doit y être déposé ! Souvent, il faut repasser les petites barrières d’entrée pour récupérer le sac, mais une fois cette barrière passée, pas question de pousser le bout de métal et de revenir sur ses pas : grand tour obligatoire ! C’est la règle !
« Pas de photo de cela », « On ne s’assied pas sur ce muret, pour votre sécurité », « Pas question de traverser ici, il faut emprunter la passerelle 200m plus loin ». La liste serait longue ! Dushanbé avec son obligation d’avoir des voitures lavées dans la ville est encore loin du compte !

Photo prise au péril de ma vie à l’intérieur du restaurant : j’ai du en supprimer après m’être fait sauter dessus par la gérante en furie !

Ces situations illustrent la politique de formatage suivie dans cette vitrine factice d’un pays si différent.

Niveau supérieur d’un grand centre commercial : une structure si gigantesque n’est-elle pas la preuve du bien-fondé de la société de consommation ?

Waaaaaouh !

D’autres interrogations se posent aussi : tout y est si cher, comment peut-on y atterrir en venant du reste du pays ? Qu’ont-ils fait des pauvres ? La question est posée sur le ton humoristique, mais la réponse ne l’est malheureusement sans doute pas.

Encore une référence venant de France cette fois !

Certes, le président a fait de la ville une priorité nationale, si bien que pas moins de 5% du budget du pays y est consacré, mais un tel dumping est-il raisonnable ? La ville est-elle stable par elle-même, ou est-ce une bulle qui risque de s’effondrer au premier soubresaut ? C’est un peu l’impression que cela donne. La vision à long terme du pays s’arrête en 2030, date fixée par le président, qui sait sans doute qu’il ne pourra pas durer beaucoup plus longtemps après cette échéance ! Après cela, advienne que pourra !
J’aimerai y revenir dans une quarantaine d’année pour voir le résultat du rêve américain en plein cœur de la steppe…

Nous nous étions écartés lentement de ce qui fait notre culture occidentale, avec la transition turque, pour s’en détacher totalement en Iran puis en Asie Centrale, et voilà qu’elle nous saute littéralement à la figure de façon caricaturale un beau matin en descendant d’un train de nuit : tout ce qui pourrait être remis en cause dans notre façon de vivre en France se révèle alors d’une évidence enfantine ! Même un retour brutal à Paris n’aurait pas été si démonstratif, merci Astana de nous aider à pointer nos défauts les plus profonds…

Astana, sorte de New-New-York en carton

Après notre virée en train qui nous propulse au nord du Kazakhstan, nous arrivons dans cette ville si… étrange, après tout ce que nous avons pu voir en Asie centrale. Cette ville ne ressemble à rien de ce que l’on trouve ici, tout y est importé et emprunté aux grandes villes « occidentales ». Voyez plutôt !

Astana plage ! Ici par contre il est possible de se baigner, car la ville étant au milieu de la steppe,l ‘eau a la chance de n’être pas trop polluée !
Ou est la Grande Arche ? A quelques milliers de kilomètres !

La tour Baiterek, symbole de la ville au centre du quartier des gratte-ciels (qui est aussi le quartier ministériel)
Les buildings rivalisent « d’originalité » pour se faire remarquer.

Bon, c’est vrai que certains monuments ne viennent pas d’occident !
On a cherché à se connecter au FreeWifi du parc pour faire un peu de Skype, mais sans succès


Astana de jour, c’est impressionnant, mais le mieux, c’est :

Astana by night !

Scène installée sur l’eau, pour fêter l’anniversaire du président : on a eu le droit à un petit opéra !

En fait les immeubles ne penchent pas vraiment…
Au revoir les étoiles avec toutes ces lumières !

La troupe devant la grande coupe du monde de foot locale

Il y a même des oeuvres d’art dans le parc : en carton aussi ?


Et oui, car il faut le savoir : cette ville est en carton pâte : tout semble tout beau tout neuf, grâce à l’argent injecté en masse dans la nouvelle capitale (5% du budget annuel de l’état). Mais à vouloir construire si vite, on se retrouve facilement avec des constructions en toc.

Est-ce un paysage de LegoLand ?

Regardez bien la photo précédente : tout, du pont aux immeubles, est quadrillé comme des briques Lego : cela est dû au plaquage en carreaux de toutes les surfaces visibles : derrière, la construction est archi-baclée, ce qui n’est pas propice à un enduit correct. Le problème est que cette méthode, ou la qualité de sa fabrication, vieillie très mal…

Détail d’un mur d’immeuble à Astana

La capitale a été transféré d’Almaty à Astana il y a juste 15 ans : la ville était toute petite avant, ce qui signifie que les immeubles ont au maximum 15 ans.
Cela fait peur lorsque l’on voit leur état de plus près…



Je prend les paris : dans combien de temps pensez-vous que la capitale sera à nouveau transférée, du fait de la détérioration de tout ce qui a été construit pendant cet « âge d’or » ?