Archives de l’auteur : les Cyclorêveurs
IciCestCommeCa : On vit dans des yourtes
Nous avions déjà vu des yourtes au Kirghizistan, mais ici, c’est tout différent. Pour commencer la yourte est ici appelée « ger », mais pour simplifier, on continuera de l’appeler yourte.
Intérieur d’une ger… enfin d’une yourte mongole quoi |
Ensuite, la construction n’est pas tout à fait la même. La toiture est conique (non sphérique, c’est à dire que les ‘poutres’ ne sont pas courbées comme dans les yourtes kirghizes). L’arceau central, un peu plus massif, est quant à lui soutenu par deux poteaux (entre lesquels il ne faut, traditionnellement, surtout pas passer !!).
La yourte moderne est équipée d’un satellite et d’un panneau solaire ! |
Ensuite, la vie de la yourte est totalement différente : ici, nous avons affaire à des nomades pour de vrai !
En effet, en Asie centrale, les kirghizes qui vivent en yourte sont pour la plupart des « saisonniers ». Pour les éleveurs, ils pratiquent la transhumance, mais il y a aussi une foule de kirghizes qui utilisent les yourtes comme « résidence secondaire » pour les beaux jours, ou encore comme lieu touristique et l’hiver venu, ils plient et retournent vivre en ville. Ici, les mongoles vivent dans leur yourte toute l’année et bougent régulièrement avec leurs troupeaux.
L’accueil est très spontané et libre, rien à voir avec certains des précédents pays où nous avions senti une certaine « pression » de la part de nos hôtes. Nous avons donc pu nous balader à loisir entre les différents espaces de la yourte.
La chèvre fraîchement égorgée ! En une bonne heure, il ne reste plus que la peau sous les poils ! |
Ambiance détendue, les mongoles ne sont pas du genre à se prendre au sérieux |
Mmmm ! Du bon boudin bouilli avec tous les abats ! |
La cuisine extérieure, avec four sous-terrain et plan de travail, qui n’a pas servi pour les abats, mais sans doute le sera pour la viande, que l’on distingue dessus. |
Après la longue préparation d’à peu près tout ce qui compose une chèvre (à part la vraie viande, qui se conservant un peu mieux est gardée pour plus tard), nous avons droit à la « dégustation » : de nombreux morceaux nous sont proposés, mais nous ne goûterons pas à tout !
Les abats sont en effet assez écœurants, et après les premiers morceaux, sans aucun accompagnement, nous avons un peu du mal à continuer. Nous avalons ce qu’il nous est possible physiquement de prendre, pour faire plaisir à nos hôtes, mais ceux-ci n’ont pas l’air de nous en vouloir lorsque nous déclinons finalement leurs propositions.
Eux n’ont a priori pas ce problème, vu la quantité d’aliments qu’ils ingurgitent, sans mâcher plus que cela !
Future luteuse ? Fait remarquable, cette petite fille tête encore sa mère, mais mange aussi des abats ! |
On comprend parfaitement, après cet épisode, que les mongols aient une carrure trois fois supérieure à la notre !
Petite princesse blanche au milieu des bêtes ! |
Aération/jeu : seulement lorsqu’il fait chaud et beau ! |
Les enclos sont régulièrement nettoyés, l’herbe est préservée au maximum |
Après le départ de la yourte, nous faisons quelques centaines de mètres avant de nous arrêter pour nous laver les mains, la bouche, et même nous brosser les dents ! L’odeur ne nous lâche cependant pas, et c’est pendant près de deux jours que nous avons l’impression de sentir la chèvre… Sacré expérience pour nous, petits occidentaux !
En tout cas, merci encore à cette famille pour l’accueil très chaleureux qu’ils nous ont offert !
Vidéo : One Day In Mongolia !
Nous verrons par la suite que le temps est effectivement bien capricieux en Mongolie, passant d’une chaleur étouffante à un froid glacial, du jour au lendemain ! Vivement la montée du niveau de la mer, pour qu’ils puissent un peu profiter d’un climat moins continental.
La Sibérie citadine
Lac Baikal
Il ne s’est pas vraiment présenté sous son jour le plus idyllique, mais nous avons apprécié l’expérience !
Première vue sur le Baïkal ! |
Pas idyllique car le temps était plutôt nuageux, voire même pluvieux par moments, mais cela ne m’a pas empêchée de me baigner !
Lulu nous a emportés jusqu’au bord du lac et nous nous sommes installés au milieu des russes en week-end avec canes à pêche et tout le toutim.
En plus d’un petit bain, nous avons dégusté du poisson tout frais offert par les campeurs d’à côté, et ça, c’est le top !
Baignade ! |
Bucollique |
Un squatteur, bien content de récupérer les restes ! |
L’autre faune des rives du lac… |
Ca, c’était notre première escale au bord du lac, mais ce n’est pas fini, le lac est immense et nous le longeons pendant plus d’une journée, ce qui nous donne l’occasion de passer une seconde nuit avec vue. Mais cette fois-ci, le paysage est complètement différent. Nous sommes dans un immense delta et en arrivant au bord du lac, nous avons l’impression d’arriver en Normandie (je ne dis pas la Bretagne, parce qu’en Bretagne, il fait toujours beau contrairement à ici !)
Il y a une plage, bordée de dunes bien vertes, des petits chalutiers, une petite bruine et un vent à décorner les bœufs ! Ici, pas question de se baigner, les rouleaux formés par le vent sont dignes de Biarritz et le vent est glacial. Nous avons vraiment la sensation d’être au bord de la mer !
Le matin, départ imminent pour la pêche, que d’hommes ! |
Nous avons donc eu plusieurs aperçus de cet immense lac (avec 25 millions de mètres cube d’eau, le lac représente 1/5 des ressources d’eau douce du monde !) alors que nous l’avons longé sur une toute petite portion.
Irkoutsk, ville sibérienne
Nous avons pourtant traversé de grandes villes comme Novossibirsk ou Krasnoiarsk, mais c’est seulement en visitant Irkoutsk que nous apprécions vraiment notre visite.
En effet, cette capitale du Baïkal est une des seules villes de Sibérie dont la construction date d’avant la Révolution d’Octobre. Nous y trouvons donc un riche patrimoine architectural et une structure de ville impériale que nous n’avions pas tellement vu auparavant.
En premier lieu les monuments religieux. Nous sommes d’autant plus sensibles à ces églises que nous n’en avons pas vu depuis un bon moment ! Et oui, nous sommes à nouveau en pays chrétien alors que depuis la Turquie (plus de sept mois donc !) nous avons surtout observé des mosquées (hormis quelques exceptions).
La Russie est chrétienne, et plus précisément orthodoxe. |
Les fresques sont très colorées |
Nous assistons à une partie de l’office, exclusivement chanté, c’est très beau |
La seule église catholique que nous voyons n’est pas ouverte au public. Elle a été transformée en salle de concert ! |
C’est assez agréable de se promener dans les rues d’Irkoutsk (c’est pour vous entraîner à prononcer le nom !), les bâtiments sont bien proportionnés, les avenues sont à taille humaine contrairement aux énormes boulevards soviétiques que nous avons pu voir ailleurs, et il y a presque assez d’arbres et de parcs pour ne pas se sentir envahis par la jungle urbaine.
On a même une impression de culture « alternative » en développement lorsque nous passons à côté de « l’anti-café » avec ses graffs en façade et que nous croisons des gothiques dans la rue !
Et puis il y a tous ces espaces confortables, comme le « Travelers’ café » où nous faisons escale pour profiter du wi-fi et d’un bon petit cookie. C’est pratique à défaut d’être authentique !
Les russes « modernes » au Travelers |
WTF billes oranges comestibles
C’est que du bonheur pour nos papilles, nos estomacs et nos cœurs en somme !
Mais il faut parfois savoir rompre la monotonie des saveurs, et pour ça, nous, les cyclorêveurs, nous sommes champions ! Voilà que nous partons en quêtes de vivres dans un supermarché. Nous sommes tous les quatre et nous tombons en arrêt devant le rayon des poissons avec toute la variété de tarama, œufs de poisson et poissons fumés qu’on peut trouver en Russie. Et voilà, nous repartons avec un sachet – c’est déjà douteux, de ce qui semble être des œufs de saumon.
Mais lorsque nous ouvrons le paquet, nous voyons ces petites billes oranges fluo s’étaler dans l’assiette. Je lis les ingrédients (les autres avaient bien vérifié qu’il n’y avait pas de « E machin »), et je me rends compte qu’il s’agit d’œufs reconstitués… Ils sont même très fiers d’inscrire sur le paquet « imitation d’œufs rouges » (en russe bien sûr) ! Bon, on goûte quand même, c’est un peu salé, un peu mou, un peu liquide mais absolument rien à voir avec des œufs de poisson !
La prochaine fois, nous tâcherons de regarder les ingrédients avant d’acheter un produit bizarre !