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Piste ou route ? Faites vos jeux !

Pays de pistes par excellence, nous nous sommes fait plaisir en Mongolie.Pour nous, le choix est clair et net : nous aurions volontiers laissé les dizaines de kilomètres d’asphalte autour des villes pour de la piste. Certes, on aurait pu rouler sur les pistes qui longent généralement les routes quand elles existent, mais bon, par facilité… cette facilité nous perdra !

Les pistes sont quand même plus rigolotes que les routes !

Parfois nous roulons sur des pistes 2×4 voies, impressionnant !
Et même que le sable c’est trop rigolo en vélo couché !
On se disait bien que les cailloux qu’on trouvait ressemblait à des pierres ponces, regardez derrière nous !

Ce qu’il y a de particulier en Mongolie, c’est que l’on trouve toujours des tas de pierres couverts de foulards bleus et de bonbons en haut des cols. Il s’agit visiblement de quelque chose de rituel associé à une religion d’ici. 😉 Nous n’avons pas beaucoup de renseignements à ce sujet, mais nous avons remarqué que les mongols s’arrêtent souvent pour faire le tour de ces espèces de totems et y jettent des choses…
Une des offrandes favorites reste la tête de cheval !

Elle est bien fraîche celle-là ! Par contre les gros flemmards, ils n’ont pas mis le tas en haut, ça monte encore après !

Et nous avons aussi roulé sur de belles bandes de goudron bien droites ! Heureusement, pour ne pas qu’on glisse trop là-dessus en sortant des pistes, parfois il y a suffisamment de nids de poule pour nous occuper et nous sommes devenu champions en slalom entre les ornières !

Seuls au monde ! Faut dire que cette route s’arrête au milieu de rien, et que pour y accéder il faut passer de méchantes montagnes sableuses…

Amarbayasgalant : le monastère de l’impossible (3/3)

Impossible de passer à côté de l’ancien monastère (construit au XVIIe siècle) sans être frappé d’abord par les nouvelles constructions érigées sur les collines alentour.C’est tout blanc et doré, bien flashy, et ça tranche violemment avec l’ensemble ocre des temples d’avant et la verdure du paysage environnant, mais impossible de ne pas vous montrer la troisième facette de ce site religieux !

Sur les collines surplombant le monastère, sont érigés les nouveaux bouddhas

Bling-bling en toc-toc
Rouleau de prière géant, faisant un bruit pas possible en tournant !

Impossible de penser que nous pourrons admirer la splendeur de ces constructions en béton/plastique dans plus de trois siècles !

Amarbayasgalant : le monastère impossible ! (2/3)

Dans l’enceinte du monastère, il y a un temple dédié aux célébrations. Nous entrons au moment où finit l’office de l’après-midi. Malheureusement, impossible pour nous de profiter des chants tant que ça dure encore, il faut aller payer notre entrée tout de suite…

Enfin, nous profitons tout de même de notre promenade entre tout ces symboles impossible à déchiffrer pour des novices comme nous.

Impossible de compter ces figurines grandes comme la main. Il y en aurait 108, nombre sacré
Lui, c’est l’ancien lama qui est mort récemment, mais nous n’en saurons pas plus
Un petit peu de grosse caisse ?
Les offrandes s’empilent un peu partout dans le temple
Les offrandes peuvent être de la nourriture ou de l’argent
Ne pas oublier de lever les yeux au ciel !
Traduction please !
Détail du dragon qui apparaît un bon millier de fois dans le temps (notamment sur le plafond)
Les moines sont parfois très jeunes ! Celui-là joue avec ses chaussures rollers dans le temple.
Impossible de faire tourner tous les rouleaux de prière en même temps, et ce n’est pas faute d’avoir essayé !

Voilà ce qu’il restait des temples originaux, qui étaient beaucoup plus nombreux avant 1937.
Dans le prochain post, nous verrons les constructions modernes, après 1991, et c’est autre chose !

 

Amarbayasgalant : le monastère de l’impossible (1/3)

Impossible de demander notre route ! Il faudrait déjà pouvoir donner ce nom imprononçable aux personnes à qui nous nous adressons… Et pourtant, nous en avons terminé avec la route goudronnée, il va falloir s’aventurer sur de la piste piste sur environ 35 kilomètres. Piste souvent impraticable, avec tôle ondulée, nids de poule, cols et rivières pour accéder au monastère de l’impossible !

Impossible de trouver l’entrée d’abord, il nous faut faire le tour complet, mais une fois à l’intérieur, impossible de rester de glace face à cette architecture de temples bouddhistes que nous approchons pour la première fois !

Le mur d’enceinte depuis l’extérieur
Le temple principal, à l’intérieur

L’histoire nous raconte que ce temple était animé de plusieurs centaines de moines il y a à peine un siècle. Cela nous semble incroyable vu l’état de ruine dans lequel se trouve le monastère, avec une bonne partie des temples et des tombes qui ont été détruits en 1937 par les soviétiques (sources : Lonely Planet).

Mais nous sentons la splendeur passée. Entre les fissures et les infiltrations, les tuiles et les carreaux vernissés parlent d’eux-mêmes (même si parfois, il en manque quelques-uns !).

Ronde des pigeons, qui sont les nouveaux maîtres du temple, avec les corbeaux

Nous nous promenons entre les temples et les tombes, mais sans aucune connaissance de la philosophie bouddhiste, il est impossible pour nous de nous repérer. Les cours sont agréables, avec des espaces protégés un peu partout, mais le Lonely Planet, avec sa maigre explication à propos du site, est notre seul guide, impossible de trouver des informations dans une langue que nous connaissons…

Il est visiblement impossible de désherber les toits…

Le cadre du monastère est tout simplement incroyable !

Archi russe !

Voilà une autre spécialité russe qui a rythmé notre traversée : les isbas (isby pour les russophones avertis !). Si l’urbanisme des villes ne brille pas par la qualité architecturale, nous trouvons, dans les campagnes, de charmantes petites maisons en bois qui font la base des villages que nous traversons.

Voilà quelques échantillons :

Façades

Détails

Ces maisons sont donc principalement construites en bois. Le mystère concerne les toitures, que nous avons toutes vues en tôle : mais avant, c’était comment ?? En bois sûrement, et la ressource ne manque pas dans les parages !

En tout cas, le contraste est frappant entre le Kazakhstan, pays de steppe, où les maisons sont plutôt en terre, et la Russie, où la taïga est immense, et du coup, le matériau favori est bien le bois.
D’un côté, ces maisons ont l’air toute simples, un peu sommaires, tant dans le mode de construction que dans les volumes, mais d’un autre côté, les décorations et les peintures sont tellement chansticotées que c’est vraiment pittoresque !


Même les toilettes sont des petites maisons en bois !

Parfois, ils ont oublié le bois…

Voilà une maison de maître, au centre de Krasnoiarsk, vestige d’une époque où les villes étaient également en bois.

Ca c’est de l’huisserie !

Voilà une rue classique des villages que nous avons traversés.

Même les puits sont travaillés, en harmonie avec la maison !

Pas très droit tout ça !

Ma maison de poupées préférée !

Comme vous pouvez le voir, je suis tombée en extase devant ces jolies petites maisons traditionnelles. Je n’ai pas vraiment réussi à transmettre mon enthousiasme au reste de l’équipe camionneuse !

La Création (pas de fausse alerte, je ne suis pas entrée dans les ordres)

[Vous êtes dans la rubrique « réflexions », parce qu’à force de pédaler, ça commence à cogiter.
Comme nous n’avons pas forcément les mêmes sujets de prédilection avec Guilhem, et surtout, comme nos réflexions prennent rarement le même chemin, j’écris cet article en mon nom.]

(tiens, j’avais les cheveux propres à cette époque !)

Alors voilà, j’aimerais aborder le sujet de la création, parce que, même si je ne m’y attendais pas avant le départ (enfin, pas à ce point là!), ça me manque terriblement !
J’entends par création ces activités qui permettent de s’exprimer, de construire et d’échanger. Pour moi avant de partir, c’était danser, jouer du saxo avec les Chapoum, fabriquer des bijoux, bricoler et faire des projets pour Gievremont ou le Morimont, parler scène avec les coupines, monter des films pour le FFFG, etc. .

Je croyais pouvoir me prémunir de ce manque en emportant de quoi dessiner, tricoter et jouer de la musique, mais ça ne fonctionne pas. Je m’explique :
J’ai bien un carnet, des crayons et de l’aquarelle, mais je ne les maîtrise pas du tout, je ne sais pas dessiner. Pour le moment, je m’exerce, j’essaie de trouver toute seule le moyen de m’exprimer sur du papier en pratiquant, sans trop savoir où aller. Ce n’est pas facile, les premiers essais ne sont pas forcément très encourageant, et je ne suis pas sûre qu’au retour, je sois enfin capable de dessiner ce que j’ai dans la tête…
J’ai une flûtine et un harmonica aussi, mais c’est le même problème que pour le dessin, je ne sais pas jouer (ou juste que du reggae…), j’apprends doucement. Et puis, Guilhem a beau garder son calme olympien à la sortie de ces instruments, c’est quand même plus énervant que les coups de crayons sur du papier…
J’avais de la laine, je me suis fait un bonnet, cool! mais il ne m’en reste presque plus. Et en plus, je n’ai pas emporté le lot d’aiguilles qui permettrait de tricoter n’importe quoi. Je ne peux faire que des trucs tout petits.
Je pourrais danser aussi, il n’y a besoin d’aucun outil pour ça (à part un corps en forme, ce qui, heureusement, est le cas !), et en plus, je sais faire (il paraît) ! Mais, sans partenaire, ni prof, ni public (voire les 3 en même temps, pour certain), ça devient un simple entraînement et l’aspect créatif disparaît.
Il y a le film, ça, ça fonctionne, vous en avez la preuve ! Mais faire du montage sur un i-Phone avec des séquences qui bougent de partout, sans son digne de ce nom, ni effets, on ne peut pas appeler ça de la création. Quant à filmer de bonnes séquences avec l’appareil photo en vue d’un film de maboule, on le fait, mais attendre le bon PC du retour capable de monter ces images, avec du bon son, des bruitages et tout le toutim, c’est un peu frustrant…

Voilà, je me suis donc rendu compte que la création qui me manque, c’est celle qui demande du temps. C’est celle qui demande des essais, puis des critiques, des reprises et à nouveau une confrontation à un « public », jusqu’à trouver le bon agencement, la bonne transmission de pensée, le bon geste qui fait que ce qu’on a au fond de soi peut sortir et trouver un écho chez quelqu’un d’autre.

Alors voilà, je ne suis pas douée en écriture. Parmi les modes d’expression, c’est sûrement le plus délicat : si puissant par son universalité, et si banal et fade lorsqu’on ne le maîtrise pas. Il demande une rigueur d’esprit et une clarté de pensée que je n’ai pas, mais écrire et avoir des réponses est peut-être justement le meilleur moyen pour acquérir ces qualités, c’est comme pour l’aquarelle, j’essaie, sans arriver à exprimer complètement ce que j’ai dans les tripes !

Enfin, même si vous trouvez ça fade et banal, vous connaissez maintenant ma situation actuelle et ma recherche de moyens de pallier à ce manque que rien ne comble en voyage. Il n’y a sûrement pas de solution à cela, et peut-être que ce n’est pas plus mal. Finalement, nous voyageons sans contrainte, même pas celles d’un projet créatif, et c’est très bien comme cela. La création demande une routine, un matériel et un travail qu’on ne peut pas mettre en place dans ce voyage tel qu’on le réalise.


C’est juste un constat surprenant : je suis créato-dépendante, maintenant j’en suis sûre ! (Peut-être est-ce un éclairage pour une direction professionnelle à prendre au retour ? C’est un autre débat qui nous travaille également, même s’il est loin). Il faut juste que j’apprenne à vivre sans ma drogue ! En attendant, je prends du recul, les idées s’entassent, ça gamberge dans ma caboche, bref, quand l’occasion se présentera – sûrement au retour, ça va exploser !!

En exclu pour vous, quelques échantillons de la deuxième série du Labo de Loby, créés et vendus (quasi en totalité) avant notre départ !

 

Une des seules pièces qui ont échappé à la rafle d’avant départ, avis aux amateurs !

Comment faire ? ou « nos dernières angoisses… »


Et voilà, dans une semaine, nous serons sous la tente, après notre première (demie) journée de pédalage. Et pourtant, il nous reste quelques éléments de doute !

Nous vous livrons donc, en exclusivité, nos dernières angoisses :

– Comment faire pour chasser du gibier au Leatherman ?
– Comment faire pour choisir notre baguette de pain parmi les 5 boulangeries alentour ? (Ah non, ça c’est notre problème existentiel Montorgueilleux…)
– Comment faire sans coton-tige après la douche ? (encore faut-il avoir une douche me direz-vous…)
– Comment faire pour vivre sans le Journal du Geek, Yann Barthès, le Ramdam de Radio Nova, Les pépites du Net, Korben, le Zapping et même Google ??
– Comment faire pour se réveiller le matin, avec l’envie de travailler ? (Oh ben ça ça tombe bien alors !)

Voilà, et pour ne pas vous mentir, nous avons aussi d’autres interrogations un peu plus sérieuses :
– Comment faire pour monter la tente (on ne l’a pas encore fait…)?
– Par où passe-t-on ?
– Comment faire sans les Rendez-v’s du Vendred’s, les petites dèj. entre coupines de 9h à 15h, les réunions de famille, le Caveau, les tea-sessions, les manches Chapoum, etc.