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Tu veux un coup de batte ?

Pour vous, en exclusivité, nous vous livrons les secrets d’un sport traditionnel et sacré en Iran, et qui par sa nature est interdit aux femmes (pour la pratique bien-sûr, mais aussi pour le regarder pratiquer !).

Explications :

Vous vous demandez à quoi servent ces grands boucliers ? A vrai dire nous aussi, personne ne s’en étant servi…

Passons au vif du sujet :


Sur fond de chant scandant de la poésie avec des percussions, les athlètes se mettent en rond dans le « ring » :

Tout d’abord, échauffement à base de technique du tourni

Ce sera plus visuel en vidéo :


Ensuite, les athlètes prennent chacun deux sortes de grosses battes de baseball très lourdes. Nous nous demandions à quoi pouvaient bien servir ces engins lorsque nous les voyions à vendre dans les magasins de sport.

En fait, ce sport s’apparente à une sorte de body-building : les athlètes manient les battes en rythme pour se faire les muscles, tout simplement. Et le résultat est convaincant :

Des pecs prêts à faire craquer le T-shirt !

Un autre outil est cette barre fer munie de nombreuses rondelles : nous n’avons pas eu de démonstrations, alors Églantine s’en est chargé !




Les observateurs attentifs auront remarqué les brochettes de femmes regardant les sportifs, alors que nous disions que cela leur était interdit…

C’est effectivement interdit, sauf à Yazd, allez savoir pourquoi ! Par décence, les sportifs mettent simplemnt un T-shirt au lieu d’être torse nus (groar ! )

Des cyclo sans vélo !

L’Iran est un immense pays, riche d’un patrimoine dispersé sur tout son territoire. Il serait quand même dommage de traverser le pays en restant au nord sans jeter un œil à ce qui se passe ailleurs !
Et puis, nous sommes fatigués (et oui, 6 mois de vacances, il faut déjà avoir une sacrée endurance !). Nous décidons donc de faire une petite escapade purement touristique : depuis Baneh, au nord est de l’Iran, nous entreprenons un périple en back packing pour visiter le sud du pays et toutes ses merveilles !

Nous n’avions pas imaginé que nous serions si désemparés sans nos vélos, notre tente et notre réchaud… On passe 10 jours à dormir dans les hôtels (quand nous ne sommes pas dans le bus de nuit), manger au restaurant et prendre des taxis pour se rendre sur les sites touristiques; exactement le contraire de nos habitudes !!

Du coup on a testé le réseau de bus de tout le pays !


Alors évidemment, nous ne voyons pas les mêmes choses que depuis nos chaises longues. Ce petit périple est riche d’apprentissages sur le patrimoine de l’Iran bien sûr, mais aussi sur nous mêmes et notre façon de voyager.

Le patrimoine de l’Iran, vous le verrez en large et en travers dans les autres posts.

Mais nous prenons également le temps de réfléchir sur nous-mêmes en tant que voyageurs au long cours.
Voici quelques ébauches de conclusion :
La première est que nous ne sommes pas aussi forts que nous voulons bien le croire. Nous sommes affectés par des choses pourtant bénignes, comme la curiosité parfois trop prononcée des gens que nous croisons, les petites bestioles qui se cachent parfois dans nos draps, un geste obscène à mon égard, une boulette de viande visiblement mal conservée, la page d’un bouquin un peu trop vraie, 36 heures de bus avec 4 changements en 2 jours… Nous sommes sensibles, le voyage nous rend sensibles, être seuls nous rend sensible, parce que nous n’avons plus le repère des autres pour nous dire « ce n’est pas grave », nous n’avons pas 57 choses à faire pour faire passer le temps et la douleur, nous prenons la mesure des choses … ou  nous la perdons, c’est bien la question !

La deuxième est qu’on est définitivement mieux sur nos vélos que dans un bus. Les vitres et la vitesse dénuent tout paysage de ses détails. Comment se fait-il que nous trouvions tous ces paysages monotones depuis le car alors que nous n’avons jamais ressenti ça depuis nos vélo ? En plus, la visite de n’importe quel monument ne vaudra jamais un moment de bivouac au milieu de nulle part ! L’indépendance, c’est bien ça que nous voulons !
Enfin, nous avons tout de même besoin de moments de « pause », parce que le voyage nous rend sensible et qu’un des moyens de continuer à profiter de notre rythme cyclo libre, c’est bien de retourner à une réalité différente de temps en temps (mais pas trop…) !

J’t’adore tchador !

Des voiles, nous en voyons beaucoup depuis la Turquie.  Et à l’époque, « tchador » voulait dire « tente ». Mais ici, la signification la plus courante est bien celle du « voile intégral », et d’ailleurs, nous n’avons eu l’occasion de planter notre tente que peu de fois dans ce pays!
Mais des tchadors, à partir d’Isfahan, nous en voyons énormément ! Alors, chacune sa technique, avec des manches, sans manche; tenu avec la bouche, par dessous le bras; avec un oeil qui dépasse ou des talons aiguilles; quelle variété !

wouh, un talon dénudé !


Même les panneaux de signalisation portent ce voile noir de la tête aux pieds !


Et moi, à plusieurs reprises, je dois me couvrir de cette espèce de drap !

A Mashaad, pour visiter le mausolée de l’Imam Reza

A Yazd pour entrer dans la mosquée le soir !

Conseil pour l’Iran : restez du côté obscur !

Quel est ce conseil bizarre me direz-vous ?

Dix-huit images valent mieux qu’une longue explication !

Quel côté de cette porte choisiriez-vous ?

Une rue bien sombre… Coupe gorges pour autant ?

Un problème récurrent en Iran est l’intensité du soleil, et la température élevée que cela provoque, surtout dans les villes bien denses !

Heureusement, l’architecture iranienne des villes est très bien faîtes pour cela !

Evidemment il ne faut pas s’arrêter trop longtemps au mauvais endroit…
Les mosquées bénéficient d’une architecture favorisant les flux d’air pour dormir prier tranquillement

La diagonale du ying et du yang

Léger courant d’air agréable dans ce couloir de mosquée

La circulation des flux d’air semble favorisée par rapport à celle des personnes !


Le mieux est encore de descendre près des quanats, ces réseaux d’eaux souterrains passant sous les maisons : des pièces y sont aménagées, et la température y est inférieure de 5°C !

Les rues de Yazd, la ville du désert, sont tellement hautes et étroites qu’elles sont le plus souvent à l’ombre, pratique !

Elles sont même parfois tout simplement couvertes, mais cela fait un peu peur de passer dessous !
D’autres inspirent quand même plus confiance

Des constructions sont prévues pour conserver de la glace tout l’été en plein désert : seul un petit trou sert d’aération, et le soleil ne se prive pas pour y jeter un œil !


D’habitude, les trous de lumière servent aussi de climatisation naturelle sauf dans ce cas précis : nous sommes dans un hammam !

Les dômes présentent souvent un trou à leur sommet, encore une fois pour l’aération (et peut-être aussi pour le bel effet visuel que cela procure !

Intérieur d’un grand caravansérail : entre fraîcheur et lumière, il faut choisir !

Vous l’aurez à présent compris : tâchez de rester du côté obscur !

Les musulmans ne sont pas tous seuls en Iran !

En Iran, ou plutôt en République Islamique d’Iran, la religion imposée est, comme son nom l’indique, l’Islam.
Certaines autres religions sont tolérées, celles des « gens du livre », c’est à dire les chrétiens et les juifs, sans forcément être très bien acceptés. Les autres n’ont tout simplement pas droit de cité, nous n’en avons donc pas vraiment entendu parlé pendant notre séjour.

Des religions « tolérées », nous avons croisé quelques vestiges ; des églises, la plupart non utilisées, ou alors complètement fermées et barricadées, se trouvent au beau milieu des villes : on voit un clocher de temps en temps, alors on va jeter un œil !

 Celle-ci par exemple, est une petite église orthodoxe que nous avons vu dans la ville de Qhazvin.

L’église est complètement nue, vidée de tous les objets de cultes que l’on trouve d’habitude dans ces églises (icônes, présentoirs, etc.).

Elle n’est pourtant pas inutilisée complètement : des personnes sont présentes à l’intérieur pour expliquer un petit peu l’histoire de cette église, qui a été fabriquée par les russes qui étaient présents pendant la guerre.

Nous avons vu aussi beaucoup d’églises arméniennes, et avons même suivi, par curiosité, la messe de Pâques en araméen dans une église de Téhéran ! Ce n’était pas un spectacle mémorable mais cela nous a montré que d’autres communautés subsistaient dans cette dictature de l’islam !

La vie en Iran

Voici quelques photos de la vie en Iran, de notre point de vue de touristes bien sûr !

Tour d’abord, voici à quoi ressemble une rue « standard » en Iran : des shops peinturlurés, des grands caniveaux des vieilles bagnoles « made in iran » et des femmes en chador.
De manière beaucoup plus ponctuelle, on voit des gros barbus avec un Turban sur la tête : les mollahs

Une femme passe dans la rue, revenant de la boulangerie : son chador vole au vent, tel un fantôme noir !

Mais cela ne les empêche pas d’avoir une vie à peu près normale, elles discutent même avec des garçons !
Celles qui n’ont pas de chador et veulent protester à leur manière contre la loi qui oblige à porter le voile inventent des coiffures spéciales pour voile : la houpette du devant de la tête ! Cela doit être encore plus impressionnant sans le voile !

La bazaar n’est pas une invention pour touristes : les objets s’y arrachent !


Autre scène de vie d’Iran : on remarque les produits à vendre accrochés un peu n’importe où, les caniveaux géants et les jeunes femmes qui portent encore les pansements sur le nez de leur chirurgie esthétique !

Le vendeur de tapis s’étale un peu !

Un vendeur d’épices fait ses comptes dans le fond de sa boutique

Les villes comportent de nombreux parcs très agréables

Vendeur de jus de citron et autre dans des bouteilles recyclés : on vend de tout en Iran !

Cela donne un petit aperçu de la vie de tous les jours dans ce pays si mal connu, et qui a si mauvaise réputation. Nous ferons un petit comparatif « Ce que nous pensions de l’Iran avant d’y aller » à « Ce que nous avons vu de ce qui se passe vraiment en Iran » dans un prochain post, quand nous aurons un peu rattrapé notre retard sur ceux que nous avons prévu !


Persépolis

Oh ! Un taureau barbu !

La Porte des Nations !


Persépolis, vu de haut !!

Persépolis est un incroyable site archéologique où l’on découvre moult tombes monumentales creusées dans la montagne, inscriptions babyloniennes, colonnes gigantesques et bas reliefs très détaillés construits par Darius et ses potes achéménides. A l’époque (de 521 à 331 av J-C), les persans n’étaient pas encore musulmans, mais zoroastriens. Ce sont eux qui sont à l’origine de Nourouz, la fête du printemps ou encore le nouvel an persan.

A ! A ! A la queuleuleu ! pour apporter des présents au roi !
La pièce aux cents colonnes

Un bisou au guerrier Médian, mais discrétos !

Lui il se roule un petit joint, discrétos aussi !
Le symbole de Nuruz : le lion « l’été », qui prend le pas sur le taureau : « l’hiver »

Les écritures de l’époque

Des colonnes qui font concurrence à Ephèse !

Un jour, Alexandre le Grand attaque et met le feu à tout ça. La cité n’est jamais reconstruite mais cependant, l’héritage de cet empire perse est toujours très prégnant, même après 1600 ans d’Islam !


Voici ce que nous avons retenu des quelques panneaux que nous avons déchiffrés, mais nous avons également beaucoup appris par le comportement des visiteurs. Pas un étranger à la ronde, et pourtant, c’est épaule contre épaule que nous montons les marches de la cité. Les iraniens se précipitent pour visiter ce site représentant toute la beauté et la puissance de l’empire perse. Ils sont tous très attachés aux traditions héritées des zoroastriens et sont très critiques vis-à-vis du grec qui est venu tout saccager, mais aussi vis-à-vis des diverses invasions qui ont succédées, entre autres, celle de l’Islam vers 650 après le Christ.

Emportés par la foule !

Nash-e-Rostab. Le site rassemble 4 tombes monumentales, dont celle de Darius, ainsi que de magnifiques sculptures dans les falaises !

Il est perché Darius !

Un temple de feu… peut-être, ou une kabah…peut-être ?