Archives de catégorie : Pays

Regroupe les catégories de pays

Amarbayasgalant : le monastère de l’impossible (1/3)

Impossible de demander notre route ! Il faudrait déjà pouvoir donner ce nom imprononçable aux personnes à qui nous nous adressons… Et pourtant, nous en avons terminé avec la route goudronnée, il va falloir s’aventurer sur de la piste piste sur environ 35 kilomètres. Piste souvent impraticable, avec tôle ondulée, nids de poule, cols et rivières pour accéder au monastère de l’impossible !

Impossible de trouver l’entrée d’abord, il nous faut faire le tour complet, mais une fois à l’intérieur, impossible de rester de glace face à cette architecture de temples bouddhistes que nous approchons pour la première fois !

Le mur d’enceinte depuis l’extérieur
Le temple principal, à l’intérieur

L’histoire nous raconte que ce temple était animé de plusieurs centaines de moines il y a à peine un siècle. Cela nous semble incroyable vu l’état de ruine dans lequel se trouve le monastère, avec une bonne partie des temples et des tombes qui ont été détruits en 1937 par les soviétiques (sources : Lonely Planet).

Mais nous sentons la splendeur passée. Entre les fissures et les infiltrations, les tuiles et les carreaux vernissés parlent d’eux-mêmes (même si parfois, il en manque quelques-uns !).

Ronde des pigeons, qui sont les nouveaux maîtres du temple, avec les corbeaux

Nous nous promenons entre les temples et les tombes, mais sans aucune connaissance de la philosophie bouddhiste, il est impossible pour nous de nous repérer. Les cours sont agréables, avec des espaces protégés un peu partout, mais le Lonely Planet, avec sa maigre explication à propos du site, est notre seul guide, impossible de trouver des informations dans une langue que nous connaissons…

Il est visiblement impossible de désherber les toits…

Le cadre du monastère est tout simplement incroyable !

Musique de rue en Mongolie !

Petit groupe de jazz dans les rues !

Et bah non, c’était une blague ! Outre la fait qu’il n’y ait pas beaucoup de rues en Mongolie, cela fait un bon moment que, de toute façon, nous n’entendons pas beaucoup de musique dans les pays que nous traversons : en Iran, la musique live est interdite, mais dans les autres pays … ?
Cela nous manque quand même !

L’Asie Centrale n’est pas une région où la musique semble très enracinée dans la culture, mais cela semble être un tout petit peu mieux en Mongolie : nous avons entendu, de loin, des personnes chanter autour d’un feu, c’est déjà ça !

La photo ci-dessus a été prise à Bologne, ça remonte !

Arcs naturels, 100% bio !

Telle pourrait être la pub pour les arcs que nous avons eu la chance d’observer en Mongolie. Heureusement ce pays n’est, au contraire de beaucoup d’autres, pas saturé en panneaux et slogans publicitaires, mais nous aurons l’occasion d’y revenir. Revenons-en à nos moutons :

Nous avons en effet eu la chance de visiter une fabrique d’arcs mongols, la seule à continuer à fabriquer des arcs de manière traditionnelle.

On voit sur cette photo deux arcs non tendus, les plus proches d’Eglantine, puis un arc tendu, sous le carquois en cuir. Remarquez que l’arc tendu est plié dans l’autre sens que sa courbure « naturelle » : il faut être costaud pour bander cet arc !

Qu’est-ce que la manière traditionnelle ? Tout simplement la manière de faire avant l’avènement du plastique et des nouveaux matériaux qui ont des propriétés sans commune mesure, et sans quoi nous ne savons plus rien faire aujourd’hui. Petit test : qu’avez-vous comme objet ne contenant pas de matières plastiques ? Dur n’est-ce pas ?

Aujourd’hui, les arcs sont fabriqués avec des matériaux plus techniques encore que du vulgaire plastique. Matériaux composites j’imagine, alliant rigidité et élasticité : essentiellement fibres de carbone et polymères, si mes souvenirs des cours de matériaux sont bons.

²
Très bien tout cela, et nous pouvons de fait regarder à la télé les compétitions de tir à l’arc sur cibles à 500m, laissant le temps à l’archer de boire un verre avant que sa flèche ne parvienne jusqu’à la cible.
Les arcs traditionnels mongols ne sont pas aussi puissants ni aussi légers que les plus récents modèles professionnels, mais étaient tout de même bigrement efficaces : même sur des petits chevaux ridicules, leurs utilisateurs ont pu, à une certaine époque, conquérir la moitié du continent grâce à eux.

Comment, il y a à peu près 700 ans, alors que l’arc en tant qu’arme existe probablement depuis 20 000 ans, les mongols ont-ils pu concevoir et fabriquer des arcs si efficaces ? Quel est le secret ?

Je n’y avais pas spécialement réfléchi, mais je pensais tout simplement que les arcs « d’avant » étaient simplement faits dans du bois spécialement souple, comme les arcs que nous fabriquions quand nous étions petits. Et bien c’est le cas à peu près partout, sauf chez les mongols !

N’ayant pas spécialement de bois spéciaux, et n’étant pas assez sédentaires pour tenter d’en faire pousser, les nomades mongols avaient inventé leurs propres matériaux composites, en utilisant ce que leur mode de vie leur rendait disponible : les animaux !

Voici la recette secrète, enfin seulement les ingrédients :
• Cornes
• Tendons de chevaux
• Bois de rennes
• Boyaux
• Os
• Bois
• Plumes
• Résines naturelles
• Cuir
• Peau de serpent ou de poisson (pour la déco !)

L’atelier de fabrication des arcs… rudimentaire !

Le petit « plus » mongol est ici le tendon de cheval : souple mais extrêmement résistant en traction, il est utilisé, sur un support en corne, sur l’extérieur de l’arc, englué dans de la résine. Les extrémités de l’arc, qui doivent être très rigides et résistantes aux chocs, sont en bois de renne taillés. La corde est faite en boyaux, tandis que les flèches en bois, avec stabilisateurs en plume et pointe en os.

Tout cela demande à l’heure actuelle quatre mois de fabrication (!), et coûte environ 500$ avec le carquois en cuir pour les trois flèches fournies.

Il est extrêmement intéressant de voir que cette particularité de fabrication est encore utilisée, mais si la méthode est sans doute la même que celle qui a fait le « succès » de cette arme au temps de Genghis Khan, je ne suis pas sûr que la qualité et la pérennité soit encore là : pour vérifier cela, il faudrait voir si les mongols, lors du festival d’archers par exemple, utilisent encore ce genre d’arcs.

Cela étant, pour les amateurs ou collectionneurs d’arcs, je pense qu’une pièce comme cela n’a pas de prix !

Archi russe !

Voilà une autre spécialité russe qui a rythmé notre traversée : les isbas (isby pour les russophones avertis !). Si l’urbanisme des villes ne brille pas par la qualité architecturale, nous trouvons, dans les campagnes, de charmantes petites maisons en bois qui font la base des villages que nous traversons.

Voilà quelques échantillons :

Façades

Détails

Ces maisons sont donc principalement construites en bois. Le mystère concerne les toitures, que nous avons toutes vues en tôle : mais avant, c’était comment ?? En bois sûrement, et la ressource ne manque pas dans les parages !

En tout cas, le contraste est frappant entre le Kazakhstan, pays de steppe, où les maisons sont plutôt en terre, et la Russie, où la taïga est immense, et du coup, le matériau favori est bien le bois.
D’un côté, ces maisons ont l’air toute simples, un peu sommaires, tant dans le mode de construction que dans les volumes, mais d’un autre côté, les décorations et les peintures sont tellement chansticotées que c’est vraiment pittoresque !


Même les toilettes sont des petites maisons en bois !

Parfois, ils ont oublié le bois…

Voilà une maison de maître, au centre de Krasnoiarsk, vestige d’une époque où les villes étaient également en bois.

Ca c’est de l’huisserie !

Voilà une rue classique des villages que nous avons traversés.

Même les puits sont travaillés, en harmonie avec la maison !

Pas très droit tout ça !

Ma maison de poupées préférée !

Comme vous pouvez le voir, je suis tombée en extase devant ces jolies petites maisons traditionnelles. Je n’ai pas vraiment réussi à transmettre mon enthousiasme au reste de l’équipe camionneuse !

La Sibérie citadine

Nous vous avons parlé d’Irkoutsk, mais nous avons tout de même trouvé quelques perles dans les autres villes que nous avons traversées !

Lénine, ce héros !

Vestige Art Nouveau à Krasnoiarsk

Héritage soviétique

Street art

Joyeux mélange à Irkoutsk
Les bimbos russes, le standard !

Lac Baikal

Ah ! Le Baïkal, objet de tant de rêves depuis ma plus tendre enfance…
Il ne s’est pas vraiment présenté sous son jour le plus idyllique, mais nous avons apprécié l’expérience !

Première vue sur le Baïkal !

 

Pas idyllique car le temps était plutôt nuageux, voire même pluvieux par moments, mais cela ne m’a pas empêchée de me baigner !
Lulu nous a emportés jusqu’au bord du lac et nous nous sommes installés au milieu des russes en week-end avec canes à pêche et tout le toutim.
En plus d’un petit bain, nous avons dégusté du poisson tout frais offert par les campeurs d’à côté, et ça, c’est le top !

 
Baignade !
Bucollique

Un squatteur, bien content de récupérer les restes !

L’autre faune des rives du lac…

Ca, c’était notre première escale au bord du lac, mais ce n’est pas fini, le lac est immense et nous le longeons pendant plus d’une journée, ce qui nous donne l’occasion de passer une seconde nuit avec vue. Mais cette fois-ci, le paysage est complètement différent. Nous sommes dans un immense delta et en arrivant au bord du lac, nous avons l’impression d’arriver en Normandie (je ne dis pas la Bretagne, parce qu’en Bretagne, il fait toujours beau contrairement à ici !)

Il y a une plage, bordée de dunes bien vertes, des petits chalutiers, une petite bruine et un vent à décorner les bœufs ! Ici, pas question de se baigner, les rouleaux formés par le vent sont dignes de Biarritz et le vent est glacial. Nous avons vraiment la sensation d’être au bord de la mer !

Le matin, départ imminent pour la pêche, que d’hommes !

Nous avons donc eu plusieurs aperçus de cet immense lac (avec 25 millions de mètres cube d’eau, le lac représente 1/5 des ressources d’eau douce du monde !) alors que nous l’avons longé sur une toute petite portion.

Irkoutsk, ville sibérienne

Après une petite semaine en Russie, nous n’avons pas encore eu l’occasion de faire beaucoup de « tourisme » dans le pays.
Nous avons pourtant traversé de grandes villes comme Novossibirsk ou Krasnoiarsk, mais c’est seulement en visitant Irkoutsk que nous apprécions vraiment notre visite.

En effet, cette capitale du Baïkal est une des seules villes de Sibérie dont la construction date d’avant la Révolution d’Octobre. Nous y trouvons donc un riche patrimoine architectural et une structure de ville impériale que nous n’avions pas tellement vu auparavant.
En premier lieu les monuments religieux. Nous sommes d’autant plus sensibles à ces églises que nous n’en avons pas vu depuis un bon moment ! Et oui, nous sommes à nouveau en pays chrétien alors que depuis la Turquie (plus de sept mois donc !) nous avons surtout observé des mosquées (hormis quelques exceptions).

La Russie est chrétienne, et plus précisément orthodoxe.

Les fresques sont très colorées

Nous assistons à une partie de l’office, exclusivement chanté, c’est très beau

La seule église catholique que nous voyons n’est pas ouverte au public. Elle a été transformée en salle de concert !

C’est assez agréable de se promener dans les rues d’Irkoutsk (c’est pour vous entraîner à prononcer le nom !), les bâtiments sont bien proportionnés, les avenues sont à taille humaine contrairement aux énormes boulevards soviétiques que nous avons pu voir ailleurs, et il y a presque assez d’arbres et de parcs pour ne pas se sentir envahis par la jungle urbaine.

On a même une impression de culture « alternative » en développement lorsque nous passons  à côté de « l’anti-café » avec ses graffs en façade et que nous croisons des gothiques dans la rue !
Et puis il y a tous ces espaces confortables, comme le « Travelers’ café » où nous faisons escale pour profiter du wi-fi et d’un bon petit cookie. C’est pratique à défaut d’être authentique !

Les russes « modernes » au Travelers