Telle pourrait être la pub pour les arcs que nous avons eu la chance d’observer en Mongolie. Heureusement ce pays n’est, au contraire de beaucoup d’autres, pas saturé en panneaux et slogans publicitaires, mais nous aurons l’occasion d’y revenir. Revenons-en à nos moutons :
Nous avons en effet eu la chance de visiter une fabrique d’arcs mongols, la seule à continuer à fabriquer des arcs de manière traditionnelle.
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On voit sur cette photo deux arcs non tendus, les plus proches d’Eglantine, puis un arc tendu, sous le carquois en cuir. Remarquez que l’arc tendu est plié dans l’autre sens que sa courbure « naturelle » : il faut être costaud pour bander cet arc ! |
Qu’est-ce que la manière traditionnelle ? Tout simplement la manière de faire avant l’avènement du plastique et des nouveaux matériaux qui ont des propriétés sans commune mesure, et sans quoi nous ne savons plus rien faire aujourd’hui. Petit test : qu’avez-vous comme objet ne contenant pas de matières plastiques ? Dur n’est-ce pas ?
Aujourd’hui, les arcs sont fabriqués avec des matériaux plus techniques encore que du vulgaire plastique. Matériaux composites j’imagine, alliant rigidité et élasticité : essentiellement fibres de carbone et polymères, si mes souvenirs des cours de matériaux sont bons.
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Très bien tout cela, et nous pouvons de fait regarder à la télé les compétitions de tir à l’arc sur cibles à 500m, laissant le temps à l’archer de boire un verre avant que sa flèche ne parvienne jusqu’à la cible.
Les arcs traditionnels mongols ne sont pas aussi puissants ni aussi légers que les plus récents modèles professionnels, mais étaient tout de même bigrement efficaces : même sur des petits chevaux ridicules, leurs utilisateurs ont pu, à une certaine époque, conquérir la moitié du continent grâce à eux.
Comment, il y a à peu près 700 ans, alors que l’arc en tant qu’arme existe probablement depuis 20 000 ans, les mongols ont-ils pu concevoir et fabriquer des arcs si efficaces ? Quel est le secret ?
Je n’y avais pas spécialement réfléchi, mais je pensais tout simplement que les arcs « d’avant » étaient simplement faits dans du bois spécialement souple, comme les arcs que nous fabriquions quand nous étions petits. Et bien c’est le cas à peu près partout, sauf chez les mongols !
N’ayant pas spécialement de bois spéciaux, et n’étant pas assez sédentaires pour tenter d’en faire pousser, les nomades mongols avaient inventé leurs propres matériaux composites, en utilisant ce que leur mode de vie leur rendait disponible : les animaux !
Voici la recette secrète, enfin seulement les ingrédients :
• Cornes
• Tendons de chevaux
• Bois de rennes
• Boyaux
• Os
• Bois
• Plumes
• Résines naturelles
• Cuir
• Peau de serpent ou de poisson (pour la déco !)
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L’atelier de fabrication des arcs… rudimentaire ! |
Le petit « plus » mongol est ici le tendon de cheval : souple mais extrêmement résistant en traction, il est utilisé, sur un support en corne, sur l’extérieur de l’arc, englué dans de la résine. Les extrémités de l’arc, qui doivent être très rigides et résistantes aux chocs, sont en bois de renne taillés. La corde est faite en boyaux, tandis que les flèches en bois, avec stabilisateurs en plume et pointe en os.
Tout cela demande à l’heure actuelle quatre mois de fabrication (!), et coûte environ 500$ avec le carquois en cuir pour les trois flèches fournies.
Il est extrêmement intéressant de voir que cette particularité de fabrication est encore utilisée, mais si la méthode est sans doute la même que celle qui a fait le « succès » de cette arme au temps de Genghis Khan, je ne suis pas sûr que la qualité et la pérennité soit encore là : pour vérifier cela, il faudrait voir si les mongols, lors du festival d’archers par exemple, utilisent encore ce genre d’arcs.
Cela étant, pour les amateurs ou collectionneurs d’arcs, je pense qu’une pièce comme cela n’a pas de prix !